Les stratégies de contrôle qualité sont essentielles pour les experts-comptables souhaitant se démarquer dans un marché concurrentiel. Cette recherche révèle que la qualité perçue peut transformer la notoriété professionnelle, soulignant l’importance des compétences comportementales dans la réussite globale.
Section 3 : Le contrôle qualité
Les professionnels comptables peuvent développer, entre autres stratégies possibles, une stratégie de différenciation par la qualité afin de faire face à la concurrence qui ne cesse de se développer.
Si cette stratégie réussit, l’expert-comptable acquiert une notoriété qui lui confère un avantage concurrentiel appréciable.
Selon la norme ISO 8402, la qualité est l’ensemble des propriétés et caractéristiques d’un produit ou d’un service qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites.
Quant à l’assurance qualité, elle représente les procédures employées et les étapes réalisées par le cabinet pour s’assurer qu’il offre des services de haute qualité, alors que le contrôle qualité correspond aux procédures mises en place pour contrôler et établir la qualité des services rendus316.
Si l’assurance qualité est toujours interne, le contrôle qualité peut être soit interne, soit externe.
Le contrôle de la qualité des services rendus par le cabinet peut revêtir deux formes :
- Un contrôle a priori sous forme de supervision des travaux des collaborateurs (sous-section 1) ; et
- Un contrôle a posteriori sous forme de prise en compte du feed back de la clientèle (sous-section 2).
Ces contrôles permettent de détecter les défaillances dans le processus de gestion de la qualité et de porter les actions correctrices adéquates (sous-section 3)
Sous-section 1. La supervision des travaux et la revue de la qualité
L’expert-comptable est garant de la qualité des travaux accomplis par ses collaborateurs et, éventuellement, par les sous-traitants.
Une telle responsabilité implique la mise en place de procédures de contrôle des dossiers de travail sous forme de supervision et de revue indépendante de la qualité.
§1. L’obligation de contrôle
Le travail, au sein des cabinets, est basé sur la délégation des travaux. Toutefois, cette délégation n’implique pas transfert de la responsabilité. En effet, le droit commun met à la charge de tout employeur la responsabilité des travaux accomplis par ses salariés ainsi que par les sous-traitants.
En étant responsable, en dernier ressort, de la qualité des travaux à l’égard des tiers (clients et organismes de contrôle), l’expert-comptable est tenu de mettre en place des outils efficaces de production de la qualité. Ces outils consistent, en sus de l’encadrement des collaborateurs, dans la mise en place des outils de contrôle qualité, notamment, la supervision de la qualité et la revue indépendante.
§2. La supervision des travaux
L’expert-comptable est tenu d’assurer par ses soins les activités de supervision. Il peut, toutefois, et sous sa responsabilité, déléguer une partie de ces travaux à des collaborateurs possédant les capacités et l’expérience adéquates aux responsabilités qui leur sont confiées.
La supervision des travaux peut être organisée en fonction des caractéristiques de chaque mission. Son étendue doit être adaptée en fonction de la qualité et de la rapidité du travail des intervenants pour s’assurer que chacun mène à bien son travail317.
La supervision s’exerce, principalement, par la revue des dossiers de travail, afin de s’assurer que les travaux progressent selon le programme et les délais prévus, de contrôler le travail des collaborateurs et de fournir les orientations appropriées en temps opportun tout au long de l’affectation et de façon condensée à la fin de l’affectation. Elle contribue, par ailleurs, à la formation des membres de l’équipe.
La supervision peut se traduire notamment par une note de commentaires, par un paraphe ou des annotations sur des documents établis par les collaborateurs ou tout autre document de travail, par les notes personnelles de l’expert-comptable sur des points qu’il a résolus lui-même318.
Ce contrôle doit répondre à deux objectifs externes à savoir, la vérification du respect de la réglementation en vigueur, d’une part et la documentation des travaux effectués (défense de l’opinion), d’autre part. Au niveau interne, le processus de revue sert à s’assurer du respect des méthodes du cabinet, à évaluer les collaborateurs qui établissent les dossiers et à les faire progresser grâce à la dimension pédagogique associée à la revue319.
§3. Les outils de la revue qualité
Deux types de contrôle peuvent être mis en place au sein du cabinet afin de s’assurer de la qualité des travaux effectués, à savoir la revue qualité a priori (avant de remettre le compte-rendu des travaux au client) et les contrôles a posteriori.
La revue qualité a pour objet la vérification des appréciations données et le respect des diligences établies par la profession ou par les normes internes définies par le cabinet. Un questionnaire de contrôle qualité peut être utile à cet effet. Ce questionnaire peut être complété par certains contrôles dont le contenu varie selon la nature de la mission.
En revanche, le contrôle a posteriori permet de mettre en œuvre des procédures de contrôle étendues puisqu’il n’y a plus à ce niveau de contrainte de délai. Les périodes creuses du cabinet peuvent être mises à profit à cet effet. Ce contrôle ne se limite pas à l’examen des dossiers de travail uniquement, mais aussi il peut s’étendre à l’examen des procédures de travail et de conduite.
Les outils de revue qualité ont, sans doute, un aspect éminemment constructif. Ils permettent à la fois l’amélioration continue de la qualité des travaux et le développement des compétences humaines320.
Un autre indicateur nous permet de mesurer la qualité du travail à savoir la satisfaction des clients, d’où l’importance de la prise en compte du feed-back de la clientèle.
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316 F. Heyworth, « Les concepts de qualité », www.ecml.at/html/quality/francais/cadre/FH1_concepts_F.htm, visité en juin 2006. ↑
317 Yaïch Hammami (As.), op.cit. ↑
Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les stratégies de contrôle qualité pour les experts-comptables?
Les professionnels comptables peuvent développer une stratégie de différenciation par la qualité afin de faire face à la concurrence croissante.
Quelle est la différence entre l’assurance qualité et le contrôle qualité?
L’assurance qualité représente les procédures employées par le cabinet pour garantir des services de haute qualité, tandis que le contrôle qualité correspond aux procédures mises en place pour contrôler et établir la qualité des services rendus.
Comment l’expert-comptable supervise-t-il les travaux de ses collaborateurs?
L’expert-comptable est tenu d’assurer la supervision des travaux, ce qui peut inclure la revue des dossiers de travail pour s’assurer que les travaux progressent selon le programme et les délais prévus.