La réponse aux risques en expertise comptable révèle des stratégies cruciales pour atténuer les menaces professionnelles. En identifiant les actions correctrices et en évaluant l’appétence pour le risque, cet article transforme notre compréhension des compétences nécessaires à la réussite dans ce domaine.
Sous-section 3 : La réponse aux risques
La réponse aux risques identifiés dépend :
- des actions correctrices pouvant être apportées permettant de réduire le risque ; et
- de l’importance du risque résiduel par rapport à l’appétence pour le risque. Autrement dit, traiter un risque revient à répondre aux deux questions suivantes :
- Peut-on agir sur l’impact et/ou la probabilité d’occurrence afin d’atténuer le risque ;
- Est-ce que le risque résiduel est supérieur ou inférieur à l’appétence pour le risque de l’expert-comptable ?
236 Dans la mesure où il est situé dans la zone blanche et par conséquent supérieur à l’appétence pour le risque du cabinet.
237 En vertu des dispositions de l’article 89 du COC.
Trois situations peuvent être envisagées :
- Le risque est au dessous de l’appétence pour les risques ;
- Le risque est élevé sans avoir la possibilité de l’atténuer ; et
- Le risque est élevé avec la possibilité de l’atténuer.
§1. Le risque est au dessous de l’appétence pour les risques
Dans ce cas, le rapport coût/avantage est favorable, autrement dit la relation risque/ rétribution est acceptable. L’expert-comptable est en mesure d’accepter le risque tout en essayant de le réduire dans la mesure du possible.
Exemple : Le risque résiduel de commettre des fautes techniques lors de l’exécution d’une mission, dont la nature et la taille sont en harmonie avec les capacités techniques et matérielles du cabinet est généralement très faible en présence de procédures de supervision et de contrôle qualité performants. L’expert-comptable est en mesure dans ce cas d’accepter la mission.
§2. Le risque est élevé sans avoir la possibilité de l’atténuer
La réponse à ce type de risque ne peut être que l’évitement. En effet, les avantages qui peuvent être générés suite à l’acceptation dudit risque ne justifient pas les coûts qui peuvent être supportés en cas de réalisation.
Une telle réponse peut amener l’expert-comptable à renoncer à des segments d’activité jugés risqués, à l’instar du commissariat aux comptes ou de l’expertise judiciaire. Il est en de même pour les clients présentant un risque élevé ainsi que les missions qui dépassent les capacités techniques ou matérielles du cabinet ou qui affectent l’indépendance d’esprit de l’expert-comptable.
§3. Le risque est élevé avec la possibilité de l’atténuer
Le risque peut être atténué soit en réduisant son impact ou la probabilité de son occurrence.
L’action sur l’impact n’est possible qu’en matière de responsabilité civile. En effet, ce risque peut être transféré à une autre personne. Pour ce faire, l’expert-comptable est tenu de souscrire à une police d’assurance pour responsabilité civile. Néanmoins, ce type de mesure ne réduit pas le risque d’insatisfaction du client.
Quant à l’action sur la probabilité d’occurrence, elle réside dans le fait de réduire la probabilité de commettre des erreurs pouvant engager la responsabilité de l’expert- comptable ou de porter atteinte aux intérêts de son client. Pour ce faire, l’expert- comptable est tenu à titre d’exemple de :
- N’accepter que les missions dont il maîtrise les démarches ;
- Assurer l’encadrement et la supervision nécessaires des travaux effectués par les collaborateurs ainsi que par les sous-traitants ;
- Prendre en considération les réclamations et remarques des clients ; etc.
Ainsi, le processus de gestion des risques relatif au développement d’une clientèle fructueuse peut être schématisé comme suit238 :
Processus de gestion des risques | |
---|---|
Evaluation des risques | 2 |
Identification des événements | 1 |
Le risque peut il être atténué | Oui |
La relation risque/rétribution est elle acceptable | Non |
Réduire le risque | |
Transférer le risque | |
Partager le risque | |
Accepter le risque | |
Eviter le risque | |
Non | |
Oui | |
Evaluation de la probabilité | |
Quantification de l’ampleur | |
Quantification des conséquences | |
Analyse coûts / avantages | |
Ordre de priorité | |
3 | |
Réaction aux risques |
Source: Kinney, 2000, Rapporté par Kammoun (J.), in Mémoire de fin d’études, ESCS, 2005-2006, page 10.
238 Les activités d’information et de communication, de contrôle et de pilotage seront traitées au niveau de la deuxième partie, relative à la gestion interne du cabinet.
Savoir développer une clientèle fructueuse est une exigence pour réussir une carrière professionnelle dans l’exercice libéral de la profession d’expert-comptable. Cette aptitude exige la mobilisation de trois types de compétences à savoir :
- Les compétences comportementales, permettant de construire avec les autres, notamment les clients, des relations fructueuses,
- Les compétences techniques, permettant d’exécuter les missions avec professionnalisme, et
- Les compétences en matière de gestion des risques, permettant de faire face à un environnement caractérisé par l’instabilité et l’incertitude.
Toutefois, le développement d’une clientèle fructueuse ne constitue que le premier volet de la réussite. En effet, la valeur du cabinet n’est pas l’œuvre de l’expert-comptable seul, mais aussi de tous ses collaborateurs, qui représentent le cabinet chez les clients, exécutent les principales tâches des missions et participent à la mise en œuvre du processus de gestion des risques.
Aussi, convient-il de mobiliser les mêmes compétences chez l’ensemble des membres du cabinet afin d’assurer le deuxième volet de la réussite, à savoir la gestion interne du cabinet de qualité.
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236 Dans la mesure où il est situé dans la zone blanche et par conséquent supérieur à l’appétence pour le risque du cabinet. ↑
237 En vertu des dispositions de l’article 89 du COC. ↑
238 Les activités d’information et de communication, de contrôle et de pilotage seront traitées au niveau de la deuxième partie, relative à la gestion interne du cabinet. ↑
Questions Fréquemment Posées
Comment répondre aux risques en expertise comptable?
La réponse aux risques identifiés dépend des actions correctrices pouvant être apportées pour réduire le risque et de l’importance du risque résiduel par rapport à l’appétence pour le risque.
Quelles sont les situations possibles face à un risque élevé en expertise comptable?
Trois situations peuvent être envisagées : le risque est au-dessous de l’appétence pour les risques, le risque est élevé sans avoir la possibilité de l’atténuer, et le risque est élevé avec la possibilité de l’atténuer.
Comment atténuer un risque élevé en expertise comptable?
Le risque peut être atténué soit en réduisant son impact ou la probabilité de son occurrence, par exemple en souscrivant à une police d’assurance pour responsabilité civile ou en n’acceptant que les missions maîtrisées.