L’analyse des compétences en gestion des risques révèle que, contrairement aux idées reçues, les compétences comportementales sont essentielles pour le succès des experts-comptables. Cette étude met en lumière l’importance cruciale de ces compétences, redéfinissant ainsi les critères de réussite professionnelle dans ce domaine.
Sous-section 2 : Les éléments du dispositif de gestion des risques
Selon le cadre de référence de gestion des risques COSO II, un dispositif de gestion des risques comprend huit éléments intégrés au processus de gestion195.
Certains de ces éléments concernent directement la sélection des clients196 (qui seront traités au niveau de cette sous-section) alors que les autres concernent la gestion interne du cabinet197.
Ces deux types d’éléments sont en interaction continue, dans la mesure où les un conditionnent les autres.
§1. Fixation des objectifs
La fixation des objectifs198 est une étape préalable à l’identification des événements (opportunités et menaces), l’évaluation des risques et leur traitement.
Le dispositif de gestion des risques permet de s’assurer que l’expert-comptable a mis en place un processus de fixation des objectifs, et que les objectifs choisis sont cohérents avec l’appétence pour le risque.
Il permet aussi d’avoir une assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs de reporting199 et de conformité aux lois et réglementations en vigueur d’une part, et de l’information du professionnel de la progression dans l’atteinte des objectifs, d’autre part.
§2. Identification des événements et évaluation des risques associés
Cette étape implique de recenser les événements potentiels d’origine interne et externe pouvant compromettre l’atteinte des objectifs ainsi que les corrélations entre ces évènements.
Une distinction doit être opérée entre les risques et les opportunités.
Quant à l’évaluation, l’expert-comptable est appelé à examiner les risques inhérents en premier lieu.
Une fois les réponses à ces risques sont définies, l’évaluation porte donc sur les risques résiduels et prend en compte la probabilité d’occurrence des évènements ainsi que leur impact.
§3. Traitement des risques
Il s’agit des réponses apportées aux risques identifiés et permettant de ramener le risque résiduel en dessous du seuil de tolérance, dit aussi appétence pour le risque200.
Les traitements, avancés par le cadre de référence de gestion des risques COSO II, sont au nombre de quatre :
- L’évitement
Cesser les activités à l’origine du risque en absence de réponses permettant de réduire l’impact et la probabilité d’occurrence à des niveaux acceptables.
L’évitement du risque peut avoir pour conséquence l’abandon d’un métier (commissariat aux comptes, expertise judiciaire, etc.) ou le refus d’une mission (refus d’une mission d’assistance en raison de l’absence de l’engagement de la direction au respect de la réglementation en vigueur, etc.).
L’acceptation d’un risque n’est envisageable, dans la profession comptable, que dans le cas où il est en dessous du risque tolérable.
- La réduction
Prendre des mesures afin de réduire la probabilité d’occurrence ou l’impact du risque ou les deux mesures à la fois201.
Le meilleur outil permettant la réduction des risques professionnels comptables est l’adoption d’une stratégie se basant sur le modèle du professionnalisme.
- L’acceptation
Consiste à ne prendre aucune mesure corrective pour modifier la probabilité d’occurrence du risque ou son impact.
Il s’agit de s’auto-assurer contre certaines pertes, de s’appuyer sur la compensation naturelle des pertes au sein d’un portefeuille ou d’accepter le risque s’il est déjà en ligne avec la tolérance au risque.
- Le transfert contractuel du risque
Diminuer la probabilité et l’impact d’un risque en partageant ou en transférant le risque.
Cela consiste à faire prendre le risque par une autre entité.
La souscription à une assurance pour responsabilité civile est l’unique moyen de transfert contractuel du risque pour le cas de la profession comptable.
Notons que, l’étude des éléments du dispositif de gestion des risques montre que les risques doivent être pris en considération à tous les niveaux au sein du cabinet, allant de la réflexion stratégique jusqu’aux tâches quotidiennes, d’où l’impératif d’imprégner de façon raisonnable les activités du cabinet par les exigences de la maîtrise et la gestion des risques.
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195 IFACI, PriceWaterhouseCoopers & Landwell & associés, op.cit, pages 7 et 8. ↑
196 Ces éléments sont : La fixation des objectifs, l’identification des événements et l’évaluation des risques associés, le traitement des risques et les activités de contrôle. ↑
197 Ces éléments sont : L’environnement interne et la communication et information et le pilotage. ↑
198 Selon le cadre de référence de gestion des risques du COSO, les objectifs d’une entité sont classés en quatre catégories : ↑
- Les objectifs stratégiques : liés à la stratégie de l’organisation, ils sont en ligne avec la mission et la supportent ;
- Les objectifs opérationnels : visant l’utilisation efficace et efficiente des ressources ;
- Les objectifs de reporting : liés à la fiabilité du reporting ;
- Les objectifs de conformité : relatifs à la conformité aux lois et aux réglementations en vigueur.
199 Selon « Manuel de gestion volume 1 », page 873, le reporting (notion d’origine américaine) est un outil qui assure la remontée des informations, des unités élémentaires vers la direction générale. ↑
Selon le cadre de référence de gestion des risques du COSO un reporting fiable fournit à la direction une assurance raisonnable sur la présentation fiable des rapports à diffusion interne ainsi qu’externe.
200 C’est le niveau de risque global toléré par l’expert-comptable dans la poursuite de ses activités. ↑
201 Parmi les techniques de réduction des risques on peut citer : ↑
- La suppression du risque : elle annule la fréquence ;
- La prévention : agit sur la probabilité d’occurrence ;
- La ségrégation par partition : cet instrument consiste à « ne pas mettre tous les œufs dans le même panier (ne pas mettre les sauvegardes informatiques à côté des ordinateurs) ;
- La ségrégation par duplication : permet d’annuler totalement les conséquences d’un sinistre, puisque le double n’entre en service que lorsque la ressource dupliquée est hors usage.
Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les étapes du dispositif de gestion des risques selon le cadre COSO II?
Selon le cadre de référence de gestion des risques COSO II, un dispositif de gestion des risques comprend huit éléments intégrés au processus de gestion.
Comment l’expert-comptable fixe-t-il des objectifs dans la gestion des risques?
La fixation des objectifs est une étape préalable à l’identification des événements, l’évaluation des risques et leur traitement.
Quels sont les types de traitements des risques identifiés par le cadre COSO II?
Les traitements des risques avancés par le cadre de référence de gestion des risques COSO II sont l’évitement, la réduction, l’acceptation et le transfert contractuel du risque.
Pourquoi est-il important de prendre en compte les risques à tous les niveaux au sein d’un cabinet comptable?
L’étude des éléments du dispositif de gestion des risques montre que les risques doivent être pris en considération à tous les niveaux au sein du cabinet, allant de la réflexion stratégique jusqu’aux tâches quotidiennes.