Les défis et solutions en expertise comptable révèlent une réalité surprenante : les compétences comportementales surpassent souvent les qualifications académiques dans la réussite professionnelle. Cette étude met en lumière des compétences essentielles, redéfinissant ainsi les critères de succès dans l’exercice libéral de cette profession.
Sous-section 2 : Les missions de certification
Les missions de certification consistent, et en se basant sur les normes généralement admises en la matière, notamment, les normes d’audit de l’IFAC (ISA) adoptées par l’OECT, au recours aux investigations nécessaires à même de permettre à l’expert- comptable de formuler une opinion motivée et fondée sur la régularité et la sincérité de l’élément contrôlé126.
La certification concerne, principalement, les missions d’audit des comptes y compris l’expertise judiciaire.
Pour ces missions, l’expert-comptable doit adopter une démarche permettant de rendre à ses clients une prestation de services efficace et de haute qualité.
Quelque soit le type de la mission (contractuelle ou légale, permanente ou ponctuelle), cette démarche doit permettre à l’expert-comptable d’atteindre l’objectif fixé par l’ISA 200, à savoir la formulation d’une opinion motivée et fondée.
§1. Prise de connaissance globale de l’entreprise et examen de l’indépendance et de la compétence
La prise de connaissance de l’entreprise permet à l’expert-comptable d’obtenir les éléments permettant d’apprécier, dans une première étape, l’indépendance et la compétence du cabinet, et dans une deuxième étape, les risques les plus importants et d’établir les grandes lignes de la mission127.
L’examen de l’indépendance permet à l’expert-comptable de s’assurer que son opinion ne sera pas entravée par des éléments personnels pouvant remettre en cause l’objectivité de son jugement.
Quant à l’examen de la compétence, il permet, à l’expert-comptable, de déterminer si les compétences techniques et matérielles de son cabinet permettent d’accomplir convenablement la mission dans les délais prévus128.
Après avoir analysé les informations recueillies et identifié les facteurs de risques, l’expert-comptable décide soit de l’acceptation de la mission soit de son refus.
Cette démarche peut être matérialisée par une fiche d’acceptation qui servira de canevas à la prise de décision129.
§2. La planification des travaux
Une planification adéquate du travail permet d’accorder une attention suffisante aux aspects essentiels de la mission, d’identifier les risques potentiels et d’accomplir rapidement le travail.
Elle facilite l’attribution des tâches aux collaborateurs, en coordination avec le travail effectué par d’autres professionnels.
L’importance de la planification dépend de la taille de l’entité, de la complexité de la mission et de l’expérience de l’expert-comptable.
Elle implique une connaissance de l’entreprise, de ses activités, de l’efficacité de son système de contrôle interne et de son système comptable130.
- Détermination du seuil de signification préliminaire et de l’erreur tolérable
Ce seuil permet à l’expert-comptable de définir l’étendue globale des procédures de contrôle.
Le seuil de signification préliminaire peut être différent du montant que l’expert-comptable considérera comme significatif131 à la fin de la mission dans la mesure où il n’est pas habituellement possible d’anticiper toutes les circonstances qui peuvent influencer son jugement final sur le seuil de signification.
processus cumulatif et continu dans la mesure où les informations recueillies seront reconsidérées, réactualisées et enrichies par de nouveaux éléments.
Quant à l’erreur tolérable, elle permet d’appliquer le seuil de signification préliminaire au niveau d’un compte individuel.
- Déterminer les comptes ou groupes de comptes significatifs
Un compte ou un groupe de comptes est significatif s’il peut contenir des erreurs importantes pour l’audit.
Classer un compte comme significatif ne nécessite pas, en soi, d’effectuer un niveau déterminé de travaux complémentaires.
Ceci indique plutôt que le compte doit faire l’objet d’une étude et d’une évaluation du risque.
- L’établissement du programme de travail
Le programme de travail peut servir de fil conducteur aux intervenants tout au long de la mission et de base de référence pour faciliter la prise de connaissance de l’entreprise lors des missions ultérieures.
Il comprend les informations sur les travaux à entreprendre, les moyens à mettre en œuvre, les dates d’intervention, les rapports à établir ainsi que les heures et les coûts à engager132.
§3. La collecte des éléments probants et la rédaction du rapport d’audit
La mise en œuvre du programme de travail permet de collecter et d’analyser les éléments probants133.
Ces éléments désignent les informations obtenues par l’expert- comptable pour aboutir à des conclusions sur lesquelles son opinion est fondée.
Ces informations sont constituées de documents justificatifs et de documents comptables supportant les états financiers et qui corroborent des informations provenant d’autres sources.
L’opinion de l’expert-comptable doit être formulée dans un rapport dont le contenu est fixé par l’ISA 700.
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125 La revue qualité a pour objet la vérification des appréciations données et le respect des diligences établies par la profession ou par les normes internes définies par le cabinet. Un questionnaire de contrôle peut être utile à cet effet. Ce questionnaire peut être complété par certains contrôles concernant notamment les principales options comptables et fiscales retenues. ↑
126 Yaïch (A.), « L’éthique et compétences comptables », les Editions Raouf YAÏCH, 2003, page 97. ↑
127 La norme ISA 315 précise qu’ « avant d’accepter la mission, l’auditeur rassemble des informations préliminaires sur le secteur d’activité, la propriété, la direction des opérations de l’entité soumise à l’audit, et détermine s’il lui est possible d’acquérir un niveau de connaissances suffisant des activités de l’entité pour réaliser l’audit ». Il s’agit d’un ↑
128 Le manque d’expérience dans un secteur d’activité particulier (secteur financier par exemple) peut rendre l’exécution de la mission très difficile et affecter la qualité de la prestation rendue. ↑
129 L’OECT, « La gestion des risques dans les cabinets d’expertise comptable », séminaire de formation organisé par le conseil régional du centre et du sud, 2005. ↑
130 Selon l’ISA 315, l’auditeur doit acquérir une connaissance suffisante du système comptable de l’entreprise pour identifier et comprendre les principales catégories de transactions, les sources de ces transactions, l’organisation de la comptabilité et le contenu des rubriques des états financiers, le processus d’établissement des états financiers et les spécificités et caractéristiques comptables de l’entreprise. ↑
131 Le seuil de signification est défini comme le montant à partir duquel des omissions ou inexactitudes, isolées ou cumulées, auraient pour effet, compte tenu des circonstances, de modifier ou influencer le jugement d’une personne raisonnable se fiant aux états financiers. ↑
Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les missions de certification en expertise comptable?
Les missions de certification consistent, notamment, en l’audit des comptes y compris l’expertise judiciaire, et nécessitent des investigations pour formuler une opinion motivée sur la régularité et la sincérité de l’élément contrôlé.
Comment l’expert-comptable évalue-t-il l’indépendance et la compétence de son cabinet?
L’expert-comptable prend connaissance de l’entreprise pour apprécier l’indépendance et la compétence du cabinet, et identifier les risques les plus importants avant d’accepter ou de refuser la mission.
Pourquoi la planification est-elle importante dans les missions d’expertise comptable?
Une planification adéquate permet d’accorder une attention suffisante aux aspects essentiels de la mission, d’identifier les risques potentiels et d’accomplir rapidement le travail.