Les perspectives futures en expertise comptable révèlent des défis inattendus face à la certification ISO 9001. Cette étude met en lumière l’importance stratégique de la qualité pour naviguer dans un environnement économique mondial en constante évolution, tout en questionnant le rôle des institutions professionnelles.
Les instances : évolution vers des missions nouvelles
- Rôle de conseil aux cabinets
Le rôle de l’Ordre et la réglementation professionnelle ont été définis, il y a plus de 12 ans, dans un environnement différent de celui que nous connaissons actuellement.
Nombreux sont les professionnels qui, aujourd’hui, formulent à l’égard de l’Ordre de virulentes critiques et réclament l’organisation d’un débat à fond sur le rôle futur de l’Ordre.
En effet, ses attributions légales répondent, certes, à des objectifs d’intérêt général mais n’en paraissent pas moins policières et corporatistes.
Il est certain que, dans le climat de déréglementation actuel, l’Ordre, sous peine de perdre sa légitimité, ne peut s’en tenir exclusivement à son rôle de régulation de l’exercice professionnel.
La réglementation ne doit pas être figée mais soutenir l’adaptation des Experts Comptables à leur environnement.
En effet, dans les prochaines années, la profession va devoir partir à la reconquête d’un marché concurrencé et fortement attaqué et mener des actions volontaristes : l’Ordre a un rôle principal à y jouer.
C’est d’ailleurs dans ce même ordre d’idée qu’a été publié en France au Journal Officiel un decrét datant du 31 Mai 1997 en vue de régler le fonctionnement des instances ordinales et d’en préciser les missions.
Trois points essentiels extrêment novateurs sont à retenir car ils vont permettre à l’Ordre des Experts Comptables Français (O.E.C.F) de définir un cadre d’exercice cohérent pour la profession et de bâtir les fondations d’un développement à long terme.
En effet l’article 7 de ce decrét reconnaît à l’O.E.C.F « le pouvoir d’élaborer les règles professionnelles et d’organiser le contrôle de leur application ».
Cela constituera la garantie de la qualité du service fourni au client.
Le conseil supérieur de l’O.E.C.F a désormais pour mission de favoriser la connaissance de la profession et de son champ d’activité en « établissant toutes statistiques professionnelles ».
Ce rôle d’analyse et d’étude statistique des stituations des cabinets et des secteurs d’activité professionnelle va permettre de définir une véritable stratégie d’ensemble.
Enfin, à ce développement des fonctions correspond un élargissement des ressources financières.
Ainsi, les conseils de l’Ordre pourront désormais « décider de faire appel à des financements extérieurs pour des actions relevant de leurs missions ».
Par ce decrét, les pouvoirs publics en France ont donné à l’O.E.C.F les moyens de conduire les actions souhaitées par les professionnels.
Elles peuvent désormais :
- Renforcer leur politique d’investissements collectifs et d’appropriation de nouveaux marchés ;
- Etendre leurs attributions à l’innovation technique, au développement d’actions et d’études, à la réalisation d’ouitls, au perfectionnement de leurs membres, à la communication ;
- Proposer de véritables prestations de services à la demande des cabinets (marketing, évaluation du personnel, organisation interne, …)
Ainsi, l’O.E.C.F assure grâce à ce decrét la fonction stratégique des cabinets.
En effet, il devient claire plus que jamais que l’Ordre, par une réglementation appropriée, veillera à la qualité des prestations fournies par ses memebres, à la protection et au respect des clients.
- L’Ordre des Experts Comptables en tant qu’organisme certificateur
S’agit-il là d’une simple vue de l’esprit ? Peut-être, mais une telle éventualité aurait un réel intérêt pour la profession d’Expert Comptable et les apports aux cabinets pourraient être importants.
Tout au long de cette réflexion, nous avons relevé un certain nombre de problèmes et de difficultés rencontrés par les cabinets désireux d’être certifiés.
Rappelons-les brièvement :
- Problèmes techniques
- Choix de la norme ISO appropriée ;
- Choix d’un organisme certificateur. Un tel choix n’est pas aisé et les profils des organismes de certification et des auditeurs sont variés59.
Spécialiste de l’industrie considérée
Profil de l’auditeu
Champ des possibilités concernant des profils d’auditeurs
Généraliste
S’Il vouS plait
Comportement
En vue de
FaIteS cOmme je
- Problème déontologique
- Respect du secret professionnels lors de l’audit des procédures.
- Problèmes financiers
- Coût du consultant extérieur ;
- Coût de la certification proprement dite.
La reconnaissance de l’Ordre des Experts Comptables comme organisme certificateur contribuerait à supprimer ces difficultés pour diverses raisons dont :
- Qui maîtrise mieux que l’Ordre les normes et l’éthique professionnelle ? L’avantage en est double :
- Respect total de la déontologie et des règles de travail de la profession et intégration parfaite dans les normes internationales ;
- L’auditeur sera spécialiste du domaine audité : il aura des idées précises sur la manière dont une clause de la norme ISO doit être servie. Ceci devrait se traduire par un gain de temps et donc par une économie substantielle ;
- L’organisation de l’audit des procédures serait facilitée : La confidentialité et le secret professionnel seraient parfaitement respectés.
- Cela contribuerait à instaurer un véritable dialogue entre l’Ordre et les cabinets. L’apport dans ce cas serait réciproque.
- Lamprecht60 préconise, dans tous les cas, le choix d’un organisme qui a la même interprétation des normes que l’entreprise : cet autre point serait respecté.
- Le dernier avantage, et pas le moindre, réside dans le fait que l’Ordre bénéficie d’une image de marque de qualité et d’une reconnaissance auprès des pouvoirs publics. Cela ne semble pas être toujours le cas : « Au sujet des consultants externes, il fut mentionné que tous n’avaient pas une attitude toujours irréprochable »61.
De plus, l’indépendance de l’organisme certificateur (l’Ordre) par rapport aux cabinets ne saurait être, en aucun cas, remise en question.
Ainsi la délivrance du certificat par un organisme professionnel accrédité serait un pas supplémentaire franchi vers la Qualité Totale par la profession d’Expert Comptable.
Pour cela, l’Ordre aurait à se faire accréditer par le Conseil Tunisien d’Accréditation (C.T.A), seul organisme ayant autorité en la matière.
A l’heure actuelle, après consultation du Conseil de l’Ordre des Experts Comptables, aucune tentative n’a été faite dans ce sens.
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59 Lamprecht J.L (1995), ISO 9000 et les services, Paris, AFNOR, p.48 ↑
60 Lamprecht J.L (1995), ISO 9000 et les services, Paris, AFNOR, p.49 ↑
61 Racapé Y. et Ribollet M. (1996), Le concept qualité dans les cabinets d’expertise comptable, SIC, Mars, N°141, p.34 ↑
Questions Fréquemment Posées
Quel est le rôle de l’Ordre des Experts Comptables dans la certification ISO 9001?
L’Ordre des Experts Comptables a pour mission de favoriser la connaissance de la profession et de son champ d’activité en établissant toutes statistiques professionnelles, ce qui permet de définir une véritable stratégie d’ensemble.
Quels défis rencontrent les cabinets d’expertise comptable pour obtenir la certification ISO?
Les cabinets rencontrent des problèmes techniques tels que le choix de la norme ISO appropriée et le choix d’un organisme certificateur, qui n’est pas aisé en raison de la variété des profils des organismes de certification et des auditeurs.
Comment l’Ordre des Experts Comptables peut-il renforcer la qualité des services fournis?
L’Ordre, par une réglementation appropriée, veillera à la qualité des prestations fournies par ses membres, à la protection et au respect des clients.