Les perspectives futures comptabilité Tunisie révèlent des dynamiques surprenantes entre facteurs économiques et culturels. En scrutant l’impact de l’environnement sur le développement comptable, cette recherche offre des insights essentiels pour comprendre les défis et opportunités à venir.
Chapitre 2: Quelques réalités empiriques sur l’effet des facteurs environnementaux sur le développement de la comptabilité
La présente recherche suit une méthodologie hypothético-déductive. Elle essaie de confirmer ou infirmer les hypothèses émises. La mesure des variables, la présentation des bases de données et l’exposition de notre modèle conceptuel feront l’objet de la première section. La présentation des méthodes statistiques ainsi que leurs conditions d’applicabilités feront l’objet de la deuxième section. Dans la troisième section, nous essayerons d’interpréter les résultats trouvés. Enfin, nous comparons nos résultats à ceux trouvés dans les recherches antérieures dans la quatrième section.
Section 1 :
La mesure des variables, la description des bases de données et la présentation statistique du modèle conceptuel
Dans cette section, nous allons présenter pour chaque variable les proxies et les sources de nos données. Ensuite, nous présenterons statistiquement notre modèle conceptuel.
La description de la mesure de la variable dépendante (le développement de la comptabilité en Tunisie)
Avant de présenter la base des données, nous devons au préalable avancer la mesure de cette variable.
La mesure de la variable
Il n’y a pas eu un consensus sur une seule mesure du développement comptable. En effet, plusieurs mesures ont été prévenues par les chercheurs. À titre d’exemple, Belkaoui (1983) a utilisé « l’indice de divulgation ». Il argumente son choix par la disponibilité d’une information fiable sur la divulgation.
Une autre mesure est présentée par Hassab et al (2003). Ces auteurs ont mesuré le développement comptable en Egypte en terme de la profession comptable et du système d’enseignement de la comptabilité. Ces auteurs considèrent que cette mesure est adéquate parce que leur recherche est d’ordre national « intra-country ». Dans ce sens, Belkaoui (1983) affirme que dans un pays où la profession comptable et le système d’enseignement de la comptabilité sont développés, nous nous attendons à un effort dans la divulgation de l’information fiable.
Comme notre recherche est limitée à un seul pays, nous avons choisi la mesure de HassabElnaby, Epps et Saïd (2003). Ces chercheurs ont utilisé l’analyse factorielle pour mesurer le développement de la comptabilité en Égypte. Les items choisis pour mesurer le développement de la comptabilité (DEVCOM) sont : le nombre des experts-comptables (NECP), ces experts sont inscrits dans l’ordre des experts-comptables, le nombre des diplômés en comptabilité (NDCP).
Pour ces deux items, nous parlons en terme de pourcentage dans la population. Le troisième item est le nombre des cabinets comptables (NCC). Il s’agit des nombres annuels de l’année 1968 jusqu’à 2006. La méthode d’extraction des facteurs est basée sur l’analyse en composante principale (ACP). La deuxième étape consiste à réduire les facteurs trouvés à sa première composante principale.
Dans ce sens, Jackson (1983) a considéré que cette composante principale permet de cerner le total des informations contenu dans le développement de la comptabilité.
La description de la base de données
Commençons par le nombre des experts-comptables (NECP). Ces données sont fournies par l’ordre des experts-comptables. Le nombre des diplômés en comptabilité (NDCP) est fourni par le ministère de l’enseignement supérieur et la compagnie de la comptabilité. Le nombre des cabinets comptables (NCC) est fourni par l’ordre des experts-comptables et la compagnie de la comptabilité. La population est fournie par l’institut national de la statistique.
La description des mesures des variables indépendantes
Il est à rappeler que les variables explicatives sont : le facteur culturel, le facteur économique, la privatisation des entreprises publiques, l’environnement institutionnel et l’ouverture économique.
Le facteur culturel
Plusieurs chercheurs ont considéré que la mesure de la culture est très difficile surtout lorsque l’étude est d’ordre national « intra-country » (Bert et al, 2003). Pour surmonter cette difficulté, nous avons fait recours à l’article de Zeghal et al (2006). En effet, ces chercheurs ont utilisé une variable binaire dont 1 est accordé pour les pays ayant une culture anglo-américaine et 0 pour les pays ayant une autre culture.
Comme nous avons signalé précédemment, la Tunisie a vécu deux principales périodes. La première est entre 1968 et 1996 et la seconde est entre 1997 et 2006. Selon les chercheurs et les professionnels tunisiens, l’année 1997 a apporté un changement culturel d’un PCG inspiré du modèle français à un système comptable anglo-saxon. Par conséquent, nous utiliserons une variable dichotomique pour mesurer la culture. Le chiffre 0 est accordé pour la période de 1968 jusqu’à 1996 et 1 pour la période entre 1997 et 2006.
Le niveau de développement économique
Avant de présenter la base de données, nous devons au préalable avancer la mesure de cette variable.
La mesure de la variable
Deux proxies sont utilisés dans la littérature pour mesurer le niveau de développement économique (DEVECO). Le premier est l’Indicateur de développement humain (IDH). Il s’agit d’un indice composite qui mesure le degré moyen de réussite d’un pays en tenant compte de trois dimensions du développement humain. D’abord, la possibilité d’avoir une vie longue et en santé en se fondant sur l’espérance de vie à la naissance. Ensuite, le niveau de connaissances, évalué à partir du taux d’analphabétisme et d’enrôlement dans le système scolaire. Enfin, le standard de vie, calculé à partir du Produit intérieur brut par personne en tenant compte de la Parité du pouvoir d’achat (PPA). Ce Proxy est utilisé par Belkaoui (1995) et Salter (1998).
Le second est le produit intérieur brut par personne. Belkaoui (1983), Cooke et Wallace (1990), Adhikari et Tondkar, (1992) et Salter (1998), Hassab et al (2003) et Zeghal et al (2006) l’ont utilisé. Cet indicateur, bien que complexe, est le plus adéquat pour comparer des économies entre elles et à travers les années.4 Sous sa forme initiale, le Produit intérieur brut (PIB) est l’indicateur le plus retenu pour évaluer la production de biens et services d’un pays pendant une année.
Il illustre l’importance de l’activité économique d’un pays ou encore la grandeur de sa richesse générée. Quand cet indicateur est établi en dinars constants, nous pouvons procéder à des comparaisons dans le temps puisque les valeurs sont toutes ramenées à une même année de référence. Enfin dans la mesure où l’on tient compte de la population, il permet d’avoir une très juste image de la richesse d’un pays.
En outre, ce Proxy est plus pertinent lorsqu’il ne s’agit pas d’une comparaison entre les pays (Hassab et al, 2003). Pour ces raisons, nous avons choisi le PIB par personne comme étant un Proxy pour le développement économique (DEVECO).
La description de la base de données
L’information sur le PIB en dinars constants par personne est fournie par l’institut national de la statistique et la banque mondiale.
L’environnement institutionnel
Nous présenterons d’abord la mesure de cette variable, ensuite la source de nos données.
La mesure de la variable
Pour mesurer le niveau de développement institutionnel (ENVINS), la majorité des recherches a fait recours à l’indice de Gastil (1978). Par exemple : Hassab et al, (2003), Belkaoui (1983) et William (1999).
http://perspective.usherbrooke.ca
La collecte des informations
Les données sont fournies par Freedom House. (Freedom House est une organisation indépendante, non gouvernementale, fondée aux États-Unis au cours des années 1940. Elle est formée de personnalités du monde des affaires et des syndicats, ainsi que d’intellectuels et de gens de tous les milieux qui partagent la conviction que le leadership des États-Unis est essentiel à la cause du développement des droits et des libertés dans le monde).
La privatisation des entreprises publiques
Presque le seul article qui a introduit cette variable est ce de Hassab Elnaby et al (2003). La privatisation des entreprises publiques (PRIVAT) est mesurée par une variable dichotomique dont 1 vaut la période où commence la privatisation et 0 pour la période restante. Comme nous avons vu, la privatisation en Tunisie débute en 1987. Par conséquent, la variable prend 1 si elle est située entre les années 1987 et 2006 et 0 dans la période de 1968 jusqu’à 1986.
L’ouverture de l’économie sur l’extérieur
Comme pour les variables précédentes, nous avançons le proxy puis la base de données.
La mesure de la variable
La mesure de la variable ouverture de l’économie sur l’extérieur est assurée par le rapport entre le total des investissements étrangers directs et le PIB. (Voir par exemple l’article de Zeghal. et al, 2006).
La collecte des informations
La collecte des informations est assurée par deux bases de donnés internationales à savoir la banque mondiale et celle de la Sesrtcic (base de données des pays islamiques).
Le tableau suivant récapitule la description des variables.
Description des variables | |
---|---|
Paramètre/Critère | Description/Valeur |
NECP | Nombre des experts-comptables |
NDCP | Nombre des diplômés en comptabilité |
NCC | Nombre des cabinets comptables |
IDH | Indicateur de développement humain |
PIB | Produit intérieur brut par personne |
ENVINS | Indice de Gastil |
PRIVAT | Variable de privatisation |
OUVECO | Rapport entre investissements étrangers et PIB |
Le modèle conceptuel de notre travail figurant à la page 46 peut être développé statistiquement comme suit :
Le développement statistique du modèle conceptuel
DEVCOM = f (CULTURE, DEVECO, ENVINS, PRIVAT, OUVECO).
Il s’agit de la régression linéaire multiple qui prend la forme :
DEVCOMt =0+1CULTUREt+2DEVECOt+3ENVINSt+4PRIVATt+5OUVECOt+ εt
Avec :
1968 ≤ t ≥ 2006
0 : constante
DEVCOM : il s’agit du niveau de développement comptable. Cette variable constitue la première composante d’une analyse factorielle dont les variables sont : le nombre des experts-comptables, le nombre des diplômés en comptabilité et le nombre des cabinets comptables.
CULTURE : est une variable booléenne égale à 0 entre 1968 et 1996 et 1 entre 1997 et 2006.
DEVECO : il s’agit du niveau de développement économique mesuré par le PIB par habitant.
ENVINS : il s’agit du niveau de développement politique mesuré par l’indice de Gastil.
PRIVAT : est une variable booléenne égale à 0 entre 1968 et 1986 et égale à 1 entre 1987 et 2006.
OUVECO : il s’agit du niveau de l’ouverture économique mesuré par le rapport entre le total des investissements directs étrangers et le PIB
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4 http://perspective.usherbrooke.ca ↑
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les facteurs qui influencent le développement de la comptabilité en Tunisie?
Les facteurs qui influencent le développement de la comptabilité en Tunisie incluent le facteur culturel, le facteur économique, la privatisation des entreprises publiques, l’environnement institutionnel et l’ouverture économique.
Comment la recherche mesure-t-elle le développement de la comptabilité en Tunisie?
La recherche mesure le développement de la comptabilité en utilisant des indicateurs tels que le nombre des experts-comptables, le nombre des diplômés en comptabilité et le nombre des cabinets comptables.
Quelle méthodologie est utilisée dans l’étude sur le développement de la comptabilité en Tunisie?
L’étude suit une méthodologie hypothético-déductive pour confirmer ou infirmer les hypothèses émises, en présentant des méthodes statistiques et en interprétant les résultats trouvés.