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Comment l’analyse de cas révèle l’impact culturel sur la comptabilité tunisienne ?

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🏫 Université de Sfax - Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Sfax
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Mastere - 2006-2007
🎓 Auteur·trice·s
MEDHIOUB Hamdi
MEDHIOUB Hamdi

L’analyse de cas en comptabilité tunisienne révèle que des facteurs culturels, économiques et institutionnels ont façonné le paysage comptable entre 1968 et 2006. Quelles dynamiques cachées ont influencé ce développement ? Découvrez des insights essentiels qui redéfinissent notre compréhension de la comptabilité en Tunisie.


Le rôle de la culture dans le développement de la comptabilité

G. Hofstede et al. (1980) ont mis en évidence que les cultures pouvaient différer selon quatre dimensions culturelles majeures : la distance au pouvoir, l’individualisme, la masculinité et l’évitement de l’incertitude.

La dimension « distance au pouvoir » a été traduis par la capacité des individus les moins puissants à accepter l’inégalité dans le pouvoir et à la considérer comme normale. La culture individualiste a été expliquée comme celles où les individus sont d’abord soucieux de leurs propres intérêts et des intérêts de leur famille immédiate.

Au contraire, la culture collective admette que les individus appartiennent à un ou plusieurs groupes (la famille étendue, le clan ou une autre organisation) desquels ils ne peuvent pas se détacher d’eux-mêmes. Le groupe protège les intérêts de ses membres et en attendant une loyauté permanente. La masculinité est selon G.

Hofstede et al. (1980) un trait culturel où les membres d’une société attendent des hommes (par opposition aux femmes) qu’ils soient ambitieux, sûrs d’eux et compétitifs pour assurer le succès matériel. Quant au rejet de l’incertitude, il est défini comme la situation où les individus sont rendus nerveux par des situations qui ne sont ni structurées, ni claires ou qui sont imprévisibles.

Les cultures qui ont une stratégie forte d’évitement de l’incertitude sont en général actives, agressives, émotionnelles, intolérantes et en recherche de sécurité. Au contrario, les cultures qui ont une stratégie d’évitement de l’incertitude plus faible sont contemplatives, moins agressives, moins émotionnelles, acceptent le risque personnel et sont relativement tolérantes.

Quatre autres dimensions sont élaborées par Gray (1988) à savoir : le conservatisme, l’uniformité, la discrétion et le professionnalisme. L’équivalence entre ces dimensions et les dimensions de Hofsted se fait au moyen d’un tableau établi par Gray (1988).

Tableau 2 : L’équivalence entre les dimensions culturelles de Hofsted

Tableau 2 : L’équivalence entre les dimensions culturelles de Hofsted
Parameter/CriteriaDescription/Value
Dimensions de HofstedeDimensions de Gray
Distance au pouvoirConservatisme
IndividualismeProfessionnalisme
MasculinitéUniformité
Évitement de l’incertitudeDiscrétion

Source: Gray S.J. (1988)

Le tableau ci-dessus établit les relations qu’entretiennent la trame théorique de Hofstede (1980) et les concepts comptables, les pratiques comptables et les dimensions culturelles de Gray (1988). Prenons l’exemple de la troisième ligne du tableau. Pour Gray, l’individualisme d’une société est par exemple réuni avec le poids du jugement individuel.

Par extension, le jugement des professionnels est plus porteur de sens dans le cas des contextes culturels où l’individualisme est plus faible. Réciproquement, l’individualisme sera négativement associé au secret, à l’uniformité et même au conservatisme. L’uniformité est un affaiblissement de l’opinion individuelle, même chose pour le secret. Enfin, le conservatisme étouffe les possibilités d’être différent. (Azan, 1998).

Un pays dont la culture a tendance à se prémunir contre l’incertitude, où l’uniformité est très forte, où règne une forte distance par rapport au pouvoir, et où l’individualisme est moyen, connaîtra un système comptable conservateur, basé sur le statut social, et tenant moyennement compte des avis des professionnels. (N. Baydoun et al 1995).

Ces valeurs culturelles peuvent influencer les pratiques comptables ainsi que l’orientation des normes comptables dans une société. Par conséquent, elles peuvent participer au développement ou au reflux de la comptabilité. Nous notons à titre d’exemple, dans les pays où la culture est caractérisée par un degré élevé de secret, nous pouvons constater un degré faible de divulgation.

Par conséquence, les utilisateurs peuvent se tromper à la prise de la meilleure décision économique. Par conséquent, la comptabilité n’accomplira pas sa fonction d’une manière efficace.

L’attitude vis-à-vis de la profession comptable est une autre valeur culturelle affectant le développement de la comptabilité. En effet, dans beaucoup de pays, il a une tendance à négliger la profession comptable en la considérant comme une profession à statut bas et que les comptables comme des simples tricheurs.

En revanche, dans des autres pays principalement ayant une culture anglo-saxonne, la comptabilité est vue comme une profession au même statut que la médecine ou l’ingéniorat. Par conséquent, nous envisageons que cette valeur culturelle participe au développement de la comptabilité dans ces pays. (Arpen et Radebaugh, 1985).

Nobes (1998) a considéré que le facteur culturel participe dans le choix du système comptable. Les pays influencés par les mêmes valeurs culturelles, adoptent le même système comptable.

Plusieurs chercheurs ont montré que les pays influencés par la culture anglo-saxonne possèdent une comptabilité développée et sophistiquée. Dans ce sens, Zeff (1998) a considéré que la culture est un facteur d’influence tant pour les normes et les valeurs des systèmes sociaux que pour le comportement des groupes qui interagissent à l’intérieur des systèmes.

Il a considéré que depuis une vingtaine d’années, la culture de type anglo-saxon a profondément influencé les cultures nationales. Zèghal et al (2006) ont montré que les pays développés ayant une culture anglo-saxonne adoptent facilement les normes IAS.

Nous pouvons poser notre première hypothèse :

Hypothèse 1 : La culture influe positivement sur le développement de la comptabilité.


Questions Fréquemment Posées

Quels sont les principaux facteurs culturels qui influencent la comptabilité en Tunisie?

Les principaux facteurs culturels qui influencent la comptabilité en Tunisie incluent la distance au pouvoir, l’individualisme, la masculinité et l’évitement de l’incertitude.

Comment la culture affecte-t-elle les pratiques comptables en Tunisie?

Les valeurs culturelles peuvent influencer les pratiques comptables ainsi que l’orientation des normes comptables, participant ainsi au développement ou au reflux de la comptabilité.

Quel est l’impact de l’individualisme sur la comptabilité selon Gray?

Selon Gray, l’individualisme est associé à un jugement individuel plus fort, tandis qu’un faible individualisme est lié à un système comptable conservateur, basé sur le statut social.

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