Comment l’analyse de cas révèle les mécanismes de défense en communication interculturelle ?

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🏫 Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de la Communication - Département du 3ème Cycle
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) - 2014
🎓 Auteur·trice·s
PATA KIANTWADI David
PATA KIANTWADI David

L’analyse de cas en communication révèle des mécanismes de défense insoupçonnés dans le contexte congolais. En combinant des approches qualitatives et quantitatives, cette recherche transforme notre compréhension des dynamiques interculturelles, offrant des perspectives essentielles pour naviguer dans la complexité des interactions socioculturelles.


Section 2 :

Méthodologie quantitative de l’étude

Il convient de noter que la « communication est par essence une variable qualitative » et son étude nécessite également une « approche qualitative ». Parmi les points forts de cette approche, nous pouvons indiquer, d’une part, la description des faits et des contenus à travers l’analyse et la compréhension de phénomènes pris dans leurs contextes et dans leur complexité et d’autre part, sa souplesse et sa volonté de construire la connaissance, en combinant diverses techniques de collecte des données.

Toutefois, cette approche qualitative présente des limites, notamment le manque d’intérêt accordé à la recherche des qualités métrologiques de l’instrument de recherche (validité et fiabilité), l’expérimentation des résultats de l’analyse en vue de déterminer la contribution des variables dans la réalisation du phénomène sous examen, car aucun phénomène ne peut apparaître sans la présence des variables explicatives et l’extraction d’un facteur commun et des facteurs spécifiques devant une multitude de variables à étudier.

Ainsi donc par souci de réduire ces faiblesses en vue de consolider les constats de nos analyses, nous allons, grâce au principe de « triangulation », recourir en outre à l’ « approche quantitative ».

Ci-après nous examinons en détail les principes de quantification des données, la mesure de validité et de fidélité du guide d’entretien et la spécification du modèle théorique.

  1. Quantification des données qualitatives

    Pour quantifier une variable qualitative comme les éléments de la « communication généralisée et contextuelle », il est nécessaire, d’abord, de circonscrire la notion de « mesure », ensuite, de déterminer la nature de l’échelle de mesure, enfin, d’énoncer les principes- directeurs de la quantification dans le cadre de notre recherche.

    1. Notions d’échelle de mesure en communication

      La notion d’échelle de mesure fait partie des axiomes de la communication. Dans leur ouvrage intitulé Une logique de la communication, Paul Watzlawick, Janet Helmick Beavin et Don D. Jackson404 postulent que dans la communication, la structure interaction humaine s’inscrit dans une échelle de mesure, c’est-à-dire il se passe des changements et des fluctuations exprimés en termes de rétroaction positive (considérée comme limite supérieure), de rétroaction négative (considérée comme limite inférieure) ou tout autre mécanisme.

      On remarque une consistance dans les limites du champ déterminé. En statistique, ces fluctuations expriment des degrés qui peuvent être mesurés.

      Ainsi, pour André Lalande405, un phénomène se mesure à travers l’opération par laquelle on fait correspondre, à des données matérielles qualitativement définies, des expressions représentant le nombre d’unités qu’elles contiennent. C’est aussi l’action de déterminer la valeur de certaines grandeurs par comparaison avec une grandeur constante de même espèce, prise comme terme de référence (étalon, unité).

      Ajoutons encore que « la mesure consiste à substituer au système des objets concrets obtenus expérimentalement le système abstrait et formel des nombres afin de mieux connaître les données de l’expérience et de leur appliquer le résultat des opérations mathématiques que cette substitution a permises. Or, pareille chose n’est possible que s’il existe entre les propriétés des nombres et celles des objets mesurés une certaine correspondance »406.

      Cette opération qui consiste à mesurer un phénomène est appelé « échelle de mesure ». Ainsi donc, il existe quatre échelles de mesure : – l’échelle nominale (par simple souci d’établir la distinction entre les faits), – l’échelle ordinale (par souci d’établir l’ordre d’importance entre les objets avec des écarts constants), – l’échelle d’intervalle (par souci d’établir l’ordre de grandeur entre les faits avec des écarts égaux ou en termes d’intervalle), et – l’échelle de rapport (par souci d’établir de lien, rapport ou proportion de variabilité entre les faits).

      Cette dernière suppose que le zéro est absolu, c’est-à-dire l’absence totale d’informations. Or en communication en général et en communication interculturelle en particulier avec le courant de l’école Palo Alto « on ne peut pas ne pas communiquer, c’est-à-dire tout est communication même les non-dits ». De ce fait, elle n’est pas applicable dans le cadre de notre travail.

      En effet, les phénomènes psychologiques de la communication interculturelle, tels que les mécanismes de défense, apparaissent chez les humains avec certains degrés significatifs. On y remarquerait par exemple qu’ils apparaissent « plus fréquemment (très souvent)» ou « fréquemment (souvent)» ou encore « quelquefois » dans certains milieux ou chez certains individus, mais « faiblement ou rarement » ailleurs ou chez d’autres, ou encore n’existant pas ou « jamais ».

      Entre ces degrés, on peut établir un ordre d’importance par rapport à la fréquence d’apparition du phénomène ou un ordre de grandeur par rapport à l’ampleur que prend le phénomène dans un milieu social donné. Il s’agit donc là d’une « échelle d’intervalle ». Aussi bien il est possible de catégoriser ces phénomènes par rapport aux valeurs significatives accordées par les membres d’une société dans leurs relations (échelle nominale).

      Dans la pratique, ces données qualitatives, s’exprimant en termes des « fréquences d’apparition des phénomènes » et de « valeurs significatives véhiculées », peuvent faire l’objet de l’analyse statistique, mais il faut assurer leur transformation en données quantitatives. Ceci n’est possible que lorsque l’on définit des principes intangibles. Le paragraphe qui suit décrit ces principes.

________________________

404WATZLAWICK, P et alii, op.cit, pp. 145-147.

405LALANDE, A, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Paris, PUF, 1976, p. 51.

406VICTOR, A., Les échelles d’attitudes, Paris, Ed. Universitaire, 1971, p. 22.


Questions Fréquemment Posées

Quels sont les mécanismes de défense identifiés dans la communication interculturelle au Congo ?

L’étude examine les mécanismes de défense socioculturelle dans le contexte de la communication interculturelle au Congo.

Quelle méthodologie est utilisée pour l’analyse de la communication interculturelle ?

L’étude adopte une approche de psychologie interculturelle et utilise le modèle orchestral de la communication, combinant des méthodologies qualitative et quantitative.

Comment la quantification des données qualitatives est-elle réalisée dans cette étude ?

Pour quantifier une variable qualitative, il est nécessaire de circonscrire la notion de mesure, de déterminer la nature de l’échelle de mesure et d’énoncer les principes-directeurs de la quantification.

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