Les meilleures pratiques en communication révèlent des mécanismes de défense insoupçonnés dans le contexte congolais. Cette recherche innovante, alliant psychologie interculturelle et méthodologies mixtes, promet de transformer notre compréhension des dynamiques socioculturelles, avec des implications cruciales pour la communication interculturelle.
- Ethnie et province d’origine de l’acteur social
Pour Jean-Loup Amselle et Elikia M’Bokolo (dir.)244, une ethnie ou un groupe ethnique est un groupe humain possédant un héritage socioculturel commun, en l’occurrence une langue, une religion ou des traditions communes. Le mot dérive du grec ancien εθνος qui signifie « peuple, nation » et est apparu en 1896 dans la langue française.
Elle est un concept important de l’ethnologie, mais sa pertinence est remise en cause par certains ethnologues. L’imprécision du concept d’ethnie est illustrée, selon Jean-Pierre Chrétien245, par des populations habitant la région des Grands Lacs africains, que sont les Hutus et les Tutsis. Ces “ethnies” ne se distinguent ni par la langue, ni par la culture, ni par l’histoire, ni par l’espace géographique occupé ; en Europe, on parlerait plutôt de classes sociales.
Comme pour la « race », l’utilisation de la notion d’« ethnie » pose problème, parce que toute classification d’une population selon des clivages ethniques relève de critères nécessairement arbitraires 246: Que faut-il retenir ? Uniquement la langue ? Une histoire commune ? Des origines communes (lesquelles) ? La religion ? De simples traditions, coutumes ? Tout cela à la fois ? Doit-on se référer au droit du sang (ancêtres communs) ou au droit du sol (un lieu de vie commun) ? Selon les critères choisis, l’« ethnie » ne sera pas la même…
L’usage colonial du terme « ethnie » n’est plus aujourd’hui réservé aux communautés linguistiques et culturelles africaines, océaniennes ou amérindiennes. Il peut désigner des communautés linguistiques, religieuses ou historiques et est souvent récupéré par les principaux concernés pour désigner leur propre communauté. Certains mots ou néologismes sont directement hérités ou inspirés de la signification que revêt le mot « ethnie » dans le vocabulaire des sciences sociales. En voici quelques-uns parmi les plus fréquemment rencontrés : l’adjectif « ethnique », l’ethnicisme, l’ethnolinguistique et l’ethnicité.
L’adjectif « ethnique » est parfois employé dans le sens de « relatif à des peuples ou cultures exotiques », il est considéré comme un mot porteur en marketing (marketing ethnique). Les campagnes y font donc volontiers référence de façon directe ou indirecte.
L’ethnisme est l’ensemble de liens qui réunissent des groupes d’individus ayant un patrimoine socioculturel commun, particulièrement la langue. Il a servi pour établir une catégorisation, sur la base des particularités sociales et au prétexte de différences d’origines raciales ou géographiques. Ce terme a été utilisé dans cette acception à propos de la Côte d’Ivoire, du Rwanda, du Burundi et de la R.D.C lors des élections de 2006.
L’ethnolinguistique est une discipline des sciences humaines qui se penche sur la variabilité linguistique à travers les différentes sociétés humaines. Elle est très proche de la sociolinguistique et la dialectologie.
L’ethnicité est le sentiment de partager une ascendance commune, que ce soit à cause de la langue, des coutumes, de ressemblances physiques ou de l’histoire vécue (objective ou mythologique). Cette notion est très importante sur le plan social et politique car elle est le fondement de la notion d’identité.
Ces différents éléments peuvent s’observer dans le contexte congolais et influer sur la communication des individus d’origines culturelles et ethniques différentes. Car, « la R.D.C est l’un des pays les plus multiethniques d’Afrique, avec une population estimée à plus de 71 971 524 en 2013 avec à peu près 250 ethnies »247 qui sont réparties dans les provinces du pays.
En effet, l’article 2 de la Constitution du pays248 de 2005 spécifie un découpage du pays en 26 provinces249, comprenant la ville-province de Kinshasa. Votée en février 2006, cette nouvelle organisation territoriale devrait prendre effet dans les trois ans qui suivraient l’installation effective des institutions politiques prévues par la Constitution (article 226), c’est-à-dire en février 2009. Mais, jusqu’au moment où notre enquête de terrain s’est réalisée (avril 2013), cette nouvelle organisation n’était pas encore mise en place. C’est ainsi que nous allons nous atteler ici sur les onze provinces qui sont encore d’actualité. Le tableau n°03 présente le nom, le chef lieu, la superficie, la population et la densité de chaque province.
Tableau n°03 : Liste des provinces de la RDC, leurs chefs lieux, superficies et densités250
Liste des provinces de la RDC, leurs chefs lieux, superficies et densités | |
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Parameter/Criteria | Description/Value |
Nom | Provinces de la RDC |
Superficie | Variable selon la province |
Population | Variable selon la province |
Densité | Variable selon la province |
247Université de Laval, République Démocratique du Congo, p. 1, document téléchargé le 02 avril 2013, URL : http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/czaire.htm
248 Assemblée Nationale, Constitution de la République Démocratique du Congo, Kinshasa, Assemblée Nationale- RDC, février 2006, p. 6.
249Les 26 provinces prévues par la constitution sont les suivantes : Bas-Uele, Équateur, Haut-Katanga, Haut-Lomami, Haut-Uele, Ituri, Kasaï, Kasaï-Oriental, Kinshasa, Kongo-Central, Kwango, Kwilu, Lomami, Lualaba, Lulua, Mai-Ndombe, Maniema, Mongala, Nord-Kivu, Nord-Ubangi, Sankuru, Sud-Kivu, Sud-Ubangi, Tanganyika, Tshopo et Tshuapa.
250The World Gazetteer, Populations de la République Démocratique du Congo, document téléchargé le 27 janvier 2014, URL : http://www.world-gazette.com
251C’est nous qui avons calculé à partir de cette formule :
252C’est nous qui avons calculé à partir de cette formule : (Pourcentage)
A partir des éléments caractéristiques consignés dans le tableau n°03 ainsi que des informations fournies par l’Unité de Pilotage du processus DSRP de Ministère du Plan (2005) et celles de l’Unité de lutte contre la pauvreté du PNUD (2009), nous pouvons résumer les profils de onze provinces comme suit.
La province du Bandundu est issue du démembrement territorial de la province de Léopoldville ainsi que de la fusion des “provincettes” de Kwango, de Kwilu et du lac Maï Ndombe (anciennement appelé lac Léopold II). Elle s’étend sur 295.658 km², soit 12,6% du territoire national. Elle a une population estmée de 8.567.339 en 2013, soit 11,9% de la population nationale.
Sa densité est légèrement faible (29hab/km²), c’est-à-dire inférieure à la moyenne nationale (31 hab/km²). Cette province compte trois districts : le Kwilu, le Kwango et le Maï Ndombe, et deux villes principales (Bandundu et Kikwit). Sa population est composée de groupes ethniques ci-après répartis selon les territoires254: les Mbala sont à Masi-Manimba, Bulungu, Bagata et Feshie ; les Pygmées occupent Inongo, Kiri, Bolobo, Oshwe et Yumbi ; les Sakata couvrent Bolobo, Inongo, Kiri, Kutu, Mushie et Oshwe ; les Teke sont à Bagata et Kinshasa ; les Yaka couvrent Feshie, Kasongo Lunda, Kahemba, Kenge, Popokokabaka ; les Yansi sont dans les territoires de Bagata, Bulungu, Idiofa et Masi-Manimba. Outre les dialectes, on y parle le kikongo et le français.
La province du Bas-Congo, appelée aussi Kongô central, s’étend sur 53.920 km², soit 2,3% de la superficie nationale. Elle compte en 2013 près de 4.829.923 habitants, soit 6,7% de la population nationale. La densité est forte (90 hab/km²), c’est-à-dire supérieure à la moyenne nationale (31 hab/km²). Cette province est située dans la partie Sud-ouest de la RDC.
Elle constitue la seule porte ouverte du pays sur l’Océan. Elle comprend deux villes : Matadi, chef lieu la province et Boma. La population du Bas-Congo est essentiellement composée de quatre principaux groupes ethniques ci-après repartis selon les territoires255: les Ndibu dans le territoire de Catacractes ; les Ntandu occupent le territoire de Lukaya ; les Nyanga se répartissent à Matidi et dans le territoire de Catacractes ; les Yombe occupent Matadi, Boma et Bas-fleuve.
Il existe également quelques groupes minoritaires parmi lesquels, il existe les Humbu et les Mfumu au Nord de Kasangulu, les Assolongo et les Woyo dans le territoire de Muanda, les Bakongo ya Boma dans la ville de Boma. Outre les dialectes, on y parle le kikongo et le français.
La province de l’Equateur est située au Nord-Ouest de la RDC. Elle s’étend sur 403.292 km², soit 17% de la superficie nationale. Elle compte en 2013 près de 7.977.080 habitants, soit 11% de la population nationale. La densité est faible (20 hab/km²), c’est-à-dire inférieure à la moyenne nationale (31 hab/km2). Elle comprend trois communes : Mbandaka, Zongo et Gbadolite. La population de l’Equateur est essentiellement composée de trois principaux groupes ethniques ci-après reparties selon les territoires256: les Bangala au Nord, les Batswa (Balumbe) ou Pygmées au Sud et les Mongo au Sud. On y remarque également quelques foyers d’origine soudanaise à Libenge et à Zongo. Le lingala est particulièrement parlé au Nord et le Mongo au Sud. Mais presque partout dans la province, le lingala s’est imposé comme langue dominante. On y parle aussi le français.
La province du Kasaï Occidental est située au centre sud de la RDC. Elle s’étend sur 154.742 km², soit 6,6% de la superficie nationale. Elle compte en 2013 près de 5.738.420 habitants, soit 8% de la population nationale. La densité est légèrement forte (37 hab/km²), c’est-à-dire supérieure à la moyenne nationale (31 hab/km2). Elle est composée de deux villes dont : Kananga, le chef lieu de la province et Tshikapa. Sa population est composée majoritairement de trois groupes ethniques repartis selon les territoires257: les Kuba, les Luba-Kasaï et les Lunda Tshokwe. Outre les dialectes, on y parle le tshiluba et le français.
La province du Kasaï Oriental est située au centre du pays. Elle s’étend sur 170.302 km², soit 7,3% de la superficie nationale. Elle compte en 2013 près de 7.089.149 habitants, soit 9,8% de la population nationale. La densité est forte (42 hab/km²), c’est-à-dire supérieure à la moyenne nationale (31 hab/km²). Mbuji-Mayi est le chef lieu de la province.
Sa population est composée de groupes ethniques ci-après répartis selon les territoires258: les Bela et les Nkushu sont à Lusambo ; les Bindi, les Kwa-Mputu et les Kuba occupent Lusambo ; les Kanintshina et les Kanyoka sont à Mwene-Ditu ; les Kutsu, les Ohindo et les Sho sont à Kole ; les Mbole sont à Katako-Kombe ; les Luba vivent à Gandajika, Kabinda, Kamiji, Katanda, Lupatapata, Miabi, Tshilenge et Kabeya-Kamuanga ; les Songe occupent Kabinda, Lubefu, Lusambo et Lubao ; les Tetela se trouvent à Katako-Kombe, Kole, Lodja, Lomela, Lubefu et Lusambo. On note également la présence des groupes minoritaires comme les pygmées (Tua) dans les territoires de Lusambo, Kole, Lomela, Lodja, Katako-Kombe, Lubefu et Mwene-Ditu. Outre les dialectes, on y parle le tshiluba et le français.
La province du Katanga : cette province est située au Sud-Est de la RDC et entièrement dans l’hémisphère austral. Elle s’étend sur 496.877 km², soit 21,2% de la superficie nationale. Elle compte en 2013 près de 6.059.063 habitants, soit 8,4% de la population nationale. La densité est très faible (12 hab/km²), c’est-à-dire inférieure à la moyenne nationale (31 hab/km2). Le Katanga a comme chef-lieu la ville de Lubumbashi. Sa population est composée de différentes ethnies réparties selon les territoires259: les Aushi et les Lamba à Kipushi ; les Bemba à Moba, à Kasenga et à Pweto ; les Bena lengwe et les Kalanga sont à Nyunzu ; les Dembo et les Tshokwe à Dilolo ; les Hemba, les Kusu, les Songe et Yazi sont à Kongolo ; les Holoholo et Tumbwe à Kalemie ; les Kaonde et les Sanga à Kambove ; les Kunda, les Lamba, les Lomotua et les Mweshi à Mituaba ; les Lala, les Lamba et les Shi occupent le territoire de Sakania ; les Luba occupent Kalemie, Kamina, Kaniama, Kongolo, Malemba-Nkulu, Manono, Moba et Nyunzu ; les Tabwa à Moba ; les Rund à Kapanga ; les Shila, les Tabwa et les Zela à Pweto. Les Kalwena, les Mbote, les Minungu, les Ndembo et les Yazi constituent des minorités ethniques.
Outre les dialectes, on y parle le Swahili et le français.
La province de Kinshasa, c’est la capitale et le siège des institutions du pays, est située à l’Ouest de la RDC. Elle s’étend sur 9.965 km², soit 0,4% de la superficie nationale. Elle compte en 2013 près de 9.757.236 habitants, soit 13,6% de la population nationale. La densité est très forte (979 hab/km²), c’est-à-dire extrêmement supérieure à la moyenne nationale (31 hab/km2).
« Cette ville est en grande partie composée d’immigrés, de mouvements d’exodes ruraux, venant des provinces de Bandundu, du Bas-Congo et de l’Equateur. Les communautés étrangères sont aussi importantes, non seulement par la présence des Africains et des Européens mais aussi par celle, notamment, des ressortissants du Moyen-Orient et même de l’Extrême-Orient. Le français, le kikongo, le lingala, le Swahili et le Tshuluba sont des langues les plus couramment parlées dans cette ville »260.
La province du Maniema est issue du découpage administratif de l’ex-province du Kivu et s’étend sur 132.250 km², soit 5,6% de la superficie nationale. Elle compte en 2013 près de 2.199.884 habitants, soit 3,1% de la population nationale. La densité est très faible (17 hab/km²), c’est-à-dire inférieure à la moyenne nationale (31 hab/km²).
La population est composée de groupes ethniques ci-après261: les Babuyu, les Bangubangu et les Bohombo dans le territoire de Kabambare ; les Bakusu, les Balanga, les Bangengele, les Basongola et les Mituku occupent le territoire de Kailo ; les Kasenga, les Kwangue, les Mamba, les Nonda, les Wagenya et les Wazura sont à Kasonga ; les Kusu vivent sont dans les territoires de Kasonga et Kibombo ; les Songe sont dans les territoires de Kasonga et Kibombo ; les Tetela occupent les territoires de Kailo et Kibombo ; les Zimba couvrent les territoires de Kasonga, Kailo, Kibombo et Pangi ; les Kwange et les Wagenya sont dans les territoires de Kibombo ; les Kumu occupent les territoires de Lubutu et Punia ; les Banyamituku sont dans les territoires de Lubutu et Punia ; les Songola occupent les territoires de Pangi et Punia ; les Kwame sont à Punia ; les Lega habitent dans les territoires de Kasonga, Pangi et Punia. Outre les dialectes, les langues parlées dans la province sont le swahili et le français.
La province du Nord-Kivu est issue du découpage administratif de l’ex-province du Kivu et s’étend sur 59.483 km², soit 2,5% de la superficie nationale. Elle compte en 2013 près de 6.175.195 habitants, soit 8,6% de la population nationale. La densité est très forte (104 hab/km²), c’est-à-dire supérieure à la moyenne nationale (31 hab/km²).
La population est composée de différents groupes ethniques262: les Hunde occupent les territoires de Masisi, Goma, Walikale et Rutshuru ; les Hutu et les Tutshi sont à Goma, Masisi, Nyiragongo et Rutshuru ; les Kano occupent Goma et Walikale ; les Kumu sont Nyiragongo et Walikale ; les Kusu et les Tembo se trouvent à Walikale ; les Mboba et les Talinga sont à Beni ; les Mbutu (pygmées) occupent Beni, Lubero, Rutshuru et Walikale ; les Nande (ou Yira) sont à Beni, Goma, Lubero, Masisi et Rutshuru ; les Nyanga sont à Goma, Masisi, Walikale ; les Pere occupent Lubero. En dehors des dialectes propres aux ethnies, les langues parlées dans province sont, comme ailleurs à l’Est, le français et le swahili. On note également parmi les « dialectes », le kinyarwanda, la langue nationale du Rwanda étant donné la présence sur son sol des ressortissants rwandais.
La Province Orientale, anciennement appelée respectivement Haut-Congo et Haut-Zaïre, elle est située au Nord-Est du pays. Elle s’étend sur 503.239 km², soit 21,5% de la superficie nationale. Elle compte en 2013 près de 8.633.573 habitants, soit 12% de la population nationale. La densité est très faible (17 hab/km²), c’est-à-dire inférieure à la moyenne nationale (31 hab/km²).
A l’origine, on y retrouve cinq grands groupes ethniques ayant chacun ses traditions et cultures spécifiques263: les Nilotiques (Alur, Kakwaa, Ndoo-Ukebo) sont à Mahagi et Aru ; les Nilotiopides (Hema) se retrouvent à Djugu et Irumu, les Pygmées (ou Bambute) occupent Ituri et Mambasa ; les Soudanais (Kaliko, Lendu, Logo et Lugwara) sont à Aru, Djugu et Faradje.
Outre le français, on y parle le lingala au Nord et le swahili au Sud.
La province du Sud-Kivu est située à l’Est du pays. Elle s’étend sur 65.070 km², soit 2,8% de la superficie nationale. Elle compte en 2013 près de 4.944.662 habitants, soit 6,9% de la population nationale. La densité est très forte (75 hab/km²), c’est-à-dire supérieure à la moyenne nationale (31 hab/km2). Sa population est constituée d’ethnies variées, notamment264: les Babembe sont à Fizi ; les Bafulero, les Bavira et les Barundi couvrent Uvira ; les Bahavu se trouvent à Idjwi et Kalehe ; les Banyindu couvrent Mwenga et Walungu ; les Barega sont à Mwenga, Fizi et Shabunda ; les Bashi sont à Kabare, Kalehe, Mwenga et Walungu ; les Batwa se retrouvent à Idjwi, Kabare et Kalehe. Sur le nouveau territoire de Minembwe résident la plupart des représentants de l’ethnie de « Banyamulenge », un peuple Tutsi venu du Rwanda. Se signale aussi les Pygmées, un groupe minoritaire. Comme ailleurs, hormis les dialectes, on y parle le swahili et le français.
En résumé, les différentes ethnies énumérées ci-dessus sont reparties en deux principaux groupes. « Le premier groupe est formé de « peuples bantous (environ 80%) dont les principaux sont les Luba, les Mongo et les Kongo. Il existe également d’autres petits groupes, notamment, les Ambala, les Ambuun, les Angba, les Babindi, les Bangala, les Bango, les Pende, les Bazombe, les Bemba, les Bembe, les Bira, les Bowa, les Dikidiki, les Dzing, les Fuliru, les Havu, les Hema, les Hunde, les Hutu, les Iboko, les Kanioka, les Kaonde, les Kuba, les Kumu, les Kwango, les Lengola, les Lokele, les Lundas, les Lupu, les Lwalwa, les Mbala, les Mbole, les Mbuza (Budja), les Nande, les NgoliBangoli, les Ngombe, les Nkumu, les Nyanga, les Popoi, les Poto, les Sango, les Shi, les Songo, les Sukus, les Tabwa, les Tchokwé, les Téké, les Tembo, les Tetela, les Topoke, les Ungana, les Vira, les Wakuti, les Yaka, les Yakoma, les Yanzi, les Yeke, les Yela, les Batsamba, les Baholo, les Baboma, etc.
». Le second groupe est constitué des ethnies non bantoues estimées à peu près à 20% se répartissent entre le groupe soudanique central (Ngbandi, Ngbaka, Manvu, Mbunja, Moru-Mangbetu, Zande, Lugbara, Logo), le groupe pygmée (Mbuti, Twa, Baka, Babinga), le groupe nilotique (Alur, Lugbara et Logo) et le groupe chamite (Hima-Tutsi). Ces deux derniers sont venus de la vallée du Nil suite aux migrations »265.
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244 AMSELLE, J.-L. et M’BOKOLO, E. (dir.), Au cœur de l’ethnie : ethnie, tribalisme et État en Afrique, Paris, La Découverte, 1985, p. 14. ↑
245 CHRETIEN, J.-P. et PRUNIER, G., Les ethnies ont une histoire, Paris, Karthala, 2003, pp. 1-435. ↑
246 Que faut-il retenir ? Uniquement la langue ? Une histoire commune ? Des origines communes (lesquelles) ? La religion ? De simples traditions, coutumes ? Tout cela à la fois ? Doit-on se référer au droit du sang (ancêtres communs) ou au droit du sol (un lieu de vie commun) ? Selon les critères choisis, l’« ethnie » ne sera pas la même… ↑
247 Université de Laval, République Démocratique du Congo, p. 1, document téléchargé le 02 avril 2013, URL : http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/czaire.htm ↑
248 Assemblée Nationale, Constitution de la République Démocratique du Congo, Kinshasa, Assemblée Nationale- RDC, février 2006, p. 6. ↑
249 Les 26 provinces prévues par la constitution sont les suivantes : Bas-Uele, Équateur, Haut-Katanga, Haut-Lomami, Haut-Uele, Ituri, Kasaï, Kasaï-Oriental, Kinshasa, Kongo-Central, Kwango, Kwilu, Lomami, Lualaba, Lulua, Mai-Ndombe, Maniema, Mongala, Nord-Kivu, Nord-Ubangi, Sankuru, Sud-Kivu, Sud-Ubangi, Tanganyika, Tshopo et Tshuapa. ↑
250 The World Gazetteer, Populations de la République Démocratique du Congo, document téléchargé le 27 janvier 2014, URL : http://www.world-gazette.com ↑
251 C’est nous qui avons calculé à partir de cette formule : ↑
252 C’est nous qui avons calculé à partir de cette formule : (Pourcentage) ↑
254 Unité de Pilotage du processus DSRP, Monographie de la province du Bandundu, Ministère du Plan, Kinshasa, 2005, pp. 41. ↑
255 Unité de Pilotage du processus DSRP, Monographie de la province du Bas-Congo, Ministère du Plan, Kinshasa, 2005, p. 33. ↑
256 Unité de Pilotage du processus DSRP, Monographie de la province de l’Equateur, Ministère du Plan, Kinshasa, 2005, p. 33. ↑
257 Unité de lutte contre la pauvreté du PNUD, Profil résumé de la province de Kasaï Occidental : Pauvreté et conditions de vie des ménagers, Kinshasa, PNUD-RDC, Mars 2009, p.4. ↑
258 Unité de Pilotage du processus DSRP, Monographie de la ville province de Kasaï Oriental, Ministère du Plan, Kinshasa, 2005, pp. 29-30. ↑
259 Unité de Pilotage du processus DSRP, Monographie de la province du Katanga, Ministère du Plan, Kinshasa, 2005, pp. 22-24. ↑
260 Unité de Pilotage du processus DSRP, Monographie de la ville province de Kinshasa, Ministère du Plan, Kinshasa, 2005, pp. 18-19. ↑
261 Unité de Pilotage du processus DSRP, Monographie de la province du Maniema, Ministère du Plan, Kinshasa, 2005, pp. 18-19. ↑
262 Unité de Pilotage du processus DSRP, Monographie de la province du Nord Kivu, Ministère du Plan, Kinshasa, 2005, p. 37. ↑
263 Unité de Pilotage du processus DSRP, Monographie de la province de la Province Orientale, Ministère du Plan, Kinshasa, 2005, p. 35. ↑
264 Unité de lutte contre la pauvreté du PNUD, Profil résumé de la province du Sud-Kivu : Pauvreté et conditions de vie des ménagers, PNUD-RDC, Kinshasa, Mars 2009, pp. 4-6. ↑
265 Ces deux derniers sont venus de la vallée du Nil suite aux migrations. ↑
Questions Fréquemment Posées
Qu’est-ce qu’une ethnie dans le contexte congolais?
Une ethnie ou un groupe ethnique est un groupe humain possédant un héritage socioculturel commun, en l’occurrence une langue, une religion ou des traditions communes.
Comment l’ethnicité influence-t-elle la communication au Congo?
L’ethnicité est le sentiment de partager une ascendance commune, que ce soit à cause de la langue, des coutumes, de ressemblances physiques ou de l’histoire vécue, et cela influe sur la communication des individus d’origines culturelles et ethniques différentes.
Pourquoi le concept d’ethnie est-il problématique?
L’utilisation de la notion d’« ethnie » pose problème, car toute classification d’une population selon des clivages ethniques relève de critères nécessairement arbitraires.