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Comment l’approche innovante transforme-t-elle le traitement de la xérostomie ?

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🏫 Université d'Alger1 - Faculté de Médecine d'Alger - Département de Médecine Dentaire
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Docteur - 2020/2021
🎓 Auteur·trice·s
Rais Mohammed Amir, Hamzi Fella, Dib Meriem, Djebrit Chahinaz
Rais Mohammed Amir, Hamzi Fella, Dib Meriem, Djebrit Chahinaz

L’approche thérapeutique innovante transforme le traitement de la xérostomie, une affection souvent sous-estimée. En explorant des solutions révolutionnaires pour les glandes salivaires, cette recherche met en lumière des applications prometteuses et des défis cruciaux en Algérie, redéfinissant ainsi notre compréhension des pathologies oro-faciales.


Thérapie innovante, rôle dans le traitement de la xérostomie et relation avec les glandes salivaires : [5, 22]

Rôle de la thérapie innovante dans le traitement de la xérostomie :

La xérostomie ou sécheresse buccale est une affection courante, complexe et souvent méconnue, elle est généralement associée à l’hypofonction des glandes salivaires et donc un débit salivaire réduit. La réduction du débit salivaire peut causer des difficultés de dégustation, de mastication, de déglutition et d’élocution. Elle peut aussi augmenter les risques de caries dentaires, de déminéralisation des dents, de sensibilité dentaire et/ou d’infections muqueuses.

Il existe plusieurs causes possibles de xérostomie, notamment la déshydratation, les médicaments, la chimiothérapie et/ou la radiothérapie de la tête et du cou, les maladies auto-immunes, d’autres maladies chroniques et les lésions nerveuses. Les patients peuvent être touchés de façon variable.

Traitement conventionnel de la xérostomie :

Le traitement dépend de la cause de la sécheresse buccale. Si la médication en est la cause, le médecin prescripteur peut ajuster sa posologie ou changer pour un autre médicament qui ne cause pas de sécheresse buccale. Il peut également recommander des produits pour hydrater la bouche : rince-bouche, salive artificielle ou des hydratants pour lubrifier la bouche.

Si la sécheresse buccale est sévère, le médecin ou le dentiste peut prescrire un médicament qui stimule la salive, exemple la Pilocarpine® (Salagen) pour stimuler la production de salive.

Cependant lorsque la xérostomie est définitive, le traitement devient pénible et au fur et à mesure moins efficace, ces substituts de salive et ces médicaments ne pouvant plus restaurer la fonction de la glande salivaire donc une nouvelle thérapeutique devient nécessaire.

La science ne cesse pas de se développer et récemment, les médicaments de la thérapie innovante ont bien prouvé leur efficacité dans le traitement définitif de la xérostomie à l’aide de la thérapie génique et des cellules souches mésenchymateuses.

      1. Thérapie médicale innovante et traitement de la xérostomie radio-induite : Les cellules souches ont été identifiées comme une arme de traitement potentiellement efficace pour une grande variété de pathologies et troubles dégénératifs cellulaires en raison de leur capacité à se différencier en différents types de cellules spécialisées.

Les cellules souches mésenchymateuses (CSM) ont fait l’objet d’une attention considérable, car elles sont facilement disponibles par l’accessibilité de leurs organes d’origine, par exemple la moelle osseuse et le tissu adipeux et elles ont été caractérisées et étudiées dans le cadre d’une grande variété d’études précliniques et d’essais cliniques.

Cas clinique : Premier essai sur l’homme dans la cadre d’une xérostomie induite par radiothérapie :

Il s’agit de CSMs obtenues par liposuccion abdominale et injectées au niveau des glandes salivaires submandibulaires chez des patients ayant bénéficié de radiothérapie cervico-faciale.

Prise en charge préopératoire :

Un mois avant la liposuccion, les candidats au traitement passeront une IRM des glandes submandibulaires, rempliront des questionnaires sur leur qualité de vie et subiront des mesures quantitatives de salive.

Aussi, tous les patients feront l’objet d’une analyse sanguine pour détecter les anticorps anti-VIH I/II, l’Ag HBs, l’anti-HBc, l’anti-HCV et la syphilis, ainsi que les paramètres rénaux pertinents pour garantir une fonction rénale adéquate lors de l’utilisation d’un contraste IRM. Un échantillon d’une des glandes submandibulaires et une liposuccion abdominale (environ 60 ml de tissu adipeux) sont effectués pour tous les participants.

Environ 14 jours après la liposuccion, les participants se verront injecter des SCM ou un placebo dans les glandes submandibulaires, en ambulatoire.

Obtention des CSMAdipeuses(CSMA) :

L’intervention chirurgicale pour la mini liposuccion se déroule en ambulatoire dans des conditions stériles conformément aux directives locales. Six millilitres d’anesthésiant local (lidocaïne 1 pour cent) sont injectés par voie sous-cutanée en deux points d’injection de l’abdomen latéral. Deux incisions de 5 mm sont ensuite pratiquées et la solution de Klein est injectée avec un infiltrateur émoussé à travers les incisions. Le tissu adipeux est prélevé dans l’abdomen à l’aide d’une canule émoussée de 3 mm et de 23 cm de long, couplée à la seringue MonoJect de 60 ml à embout émoussé et à embout de Toomey.

L’intervention chirurgicale pour la biopsie de la glande submandibulaire :

Cette procédure se déroule en ambulatoire, une biopsie sera effectuée 14 jours avant l’injection des CSMA et 4 mois après l’injection (dans un but comparatif). La procédure de biopsie est effectuée dans des conditions stériles sous anesthésie locale avec de la lidocaïne et de l’épinéphrine à 0,5 %. Une biopsie par carottage guidée par ultrasons est effectuée sur l’une des glandes, les candidats sont randomisés pour une biopsie de la glande droite ou gauche. Chaque biopsie sera fixée dans du formol à 4% et envoyée pour histologie.

Intervention proprement-dite :

Il s’agit de l’intervention chirurgicale pour l’injection des CSMAs ou de placebo dans la glande submandibulaire.

Elle sera réalisée sans anesthésie locale, en ambulatoire ; le chirurgien recevra deux seringues de la suspension stérile des CSMA ou du placebo, chacune de 1 ml (total de 2 ml). Les suspensions seront injectées dans chaque glande submandibulaire sous guidage échographique, la suspension CSMA sera déposée dans deux zones (lobe superficiel et profond) avec un volume égal par site (0,5 ml) pour assurer une distribution égale de la suspension. Le sujet recevra ensuite un petit pansement qui pourra être retiré le jour même. Une prescription d’analgésique type paracétamol est envisageable.

Évaluation du débit salivaire et résultat objectif du traitement :

Les changements dans le taux de sécrétion de la salive entière non stimulée dans la cavité buccale sont probablement le paramètre le plus important pour le développement biologique de la xérostomie et des conditions orales pathologiques qui l’accompagnent. Une détermination précise de cette valeur est cruciale pour l’évaluation de l’efficacité dans cet essai. Pour la détermination du débit salivaire, la salive sera collectée pendant une heure précise (de préférence 2pm-3pm) pour toutes les collectes afin de prendre en compte la variation salivaire diurne. Il est donc interdit aux malades de manger, boire, fumer et d’utiliser des bains de bouches deux heures avant.

Résultats :

  • le résultat primaire est la modification du débit salivaire total non stimulé;
  • les résultats secondaires sont la sécurité, l’efficacité, la modification de la qualité de vie, les mesures qualitatives et quantitatives de la salive, ainsi que la taille de la glande submandibulaire, la vascularisation, la fibrose et l’évaluation du tissu sécrétoire sur la base de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) avec contraste et des échantillons prélevés par carottage. Les évaluations sont effectuées au départ (1 mois avant le traitement) et 1 et 4 mois après l’intervention expérimentale.

Cet essai clinique nous a permis de déduire que la thérapie innovante par le potentiel régénératif des cellules mésenchymateuses est une solution thérapeutique prometteuse dans les traitements de la xérostomie et l’hypofonction des glandes salivaires.[22]

Thérapie innovante et relation avec les glandes salivaires :[5]

La notion de transfert de gènes ou d’autres oligonucléotides à des fins thérapeutiques date d’au moins 50 ans mais elle a été relativement lente à porter ses fruits sur le plan clinique. Néanmoins, il existe maintenant plusieurs exemples clairs de la façon dont cette thérapie biologique peut être bénéfique sur le plan clinique, à la fois pour les maladies systémiques générales et les maladies locales propres aux organes. Les principes de base ont maintenant été appliqués à pratiquement tous les organes, tant pour les troubles acquis que pour les troubles héréditaires.

Les glandes salivaires ont d’abord été ciblées dans le cas d’hypofonction de la glande salivaire secondaire au rayonnement thérapeutique et maladies auto-immunes, puis l’application a été généralisée pour toutes les affections des glandes salivaires. Chacune de ces applications tire parti de la nature localisée du transfert de gènes, c’est-à-dire un gène étant toute forme d’oligonucléotides par cannulation directe du canal excréteur principal d’une glande et la perfusion rétrograde subséquente de l’agent thérapeutique dans la glande.

Plusieurs examens de la thérapie génique des glandes salivaires, c’est-à-dire le transfert de gènes à des fins thérapeutiques ont été publiés, on cite parmi les avantages :

  1. le transfert de gènes des glandes salivaires s’effectue facilement d’une manière essentiellement non invasive ;
  2. le transfert de gènes des glandes salivaires est sûr, efficace et s’est révélé utile pour traiter les glandes endommagées par le rayonnement chez les humains ;
  3. plusieurs stratégies de transfert de gènes semblent potentiellement utiles pour prévenir les dommages causés par le rayonnement des glandes salivaires ;
  4. le transfert de gènes des glandes salivaires dans les modèles précliniques peut être utilisé pour aider à comprendre la pathogénie du syndrome de Sjögren et éventuellement pour traiter le dysfonctionnement glandulaire local ;
  5. il existe de nombreuses applications prometteuses des sécrétions endocriniennes. Cependant, le comportement des glandes salivaires en terme de distribution sérique salivaire est actuellement imprévisible ;
  6. le transfert de gènes de la glande salivaire avec transfert de gènes assisté par ultrasons et vecteurs viraux adéno-associés pseudo typés est très encourageant.

Questions Fréquemment Posées

Qu’est-ce que la xérostomie et quelles en sont les causes?

La xérostomie ou sécheresse buccale est une affection courante, complexe et souvent méconnue, généralement associée à l’hypofonction des glandes salivaires. Les causes possibles incluent la déshydratation, les médicaments, la chimiothérapie, les maladies auto-immunes, et d’autres maladies chroniques.

Comment la thérapie innovante traite-t-elle la xérostomie?

Les médicaments de thérapie innovante ont prouvé leur efficacité dans le traitement définitif de la xérostomie à l’aide de la thérapie génique et des cellules souches mésenchymateuses.

Quels sont les traitements conventionnels pour la xérostomie?

Le traitement dépend de la cause de la sécheresse buccale et peut inclure l’ajustement de la médication, des produits pour hydrater la bouche, ou des médicaments comme la Pilocarpine® pour stimuler la production de salive.

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