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Comment surmonter les défis de la thérapie innovante en 2024 ?

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🏫 Université d'Alger1 - Faculté de Médecine d'Alger - Département de Médecine Dentaire
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Docteur - 2020/2021
🎓 Auteur·trice·s
Rais Mohammed Amir, Hamzi Fella, Dib Meriem, Djebrit Chahinaz
Rais Mohammed Amir, Hamzi Fella, Dib Meriem, Djebrit Chahinaz

Les défis de la thérapie innovante dans la sphère oro-faciale révèlent des enjeux cruciaux pour le traitement des pathologies complexes. En explorant les applications des médicaments de thérapie innovante, cette recherche promet de transformer notre compréhension des soins dentaires et oncologiques en Algérie.


CHAPITRE III : Thérapie innovante et sphère oro-faciale

Applications intra-orales :

Thérapie cellulaire et régénération parodontale :

La régénération parodontale représente la croissance et la différenciation de nouvelles cellules et de nouvelles substances intercellulaires pour obtenir la formation d’un nouvel os et d’une nouvelle attache épithéliale, elle se différencie de la réparation qui est une cicatrisation et qui ne restitue pas le système d’attache perdu.

Compte tenu de la variabilité des résultats et des limites des traitements des parodontites actuellement proposés, il semble que l’utilisation des CSMs puisse ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques en régénération parodontale.

L’utilisation des CSMs pour régénérer des poches infra-osseuses par l’élaboration in vitro d’une solution contenant les cellules, les facteurs de croissance et les biomatériaux et qui pourrait ensuite être injectée ou insérée (en fonction de sa consistance) au niveau des lésions. Les molécules bioactives les plus étudiées en parodontie et leurs effets sont regroupées dans le tableau ci-dessous (Tableau 7).

Facteur de croissance

Effet sur le parodonte

PDGF

Migration et prolifération des cellules mésenchymateuses

IGF-I

Migration, prolifération et différenciation cellulaire ; synthèse matricielle

FGF-2

Prolifération des cellules endothéliales et desmodontales

TGF-β

Prolifération des cémentoblastes et fibroblastes desmodontaux

BMD

Prolifération et différenciation des précurseurs desmodontaux

EMD

Prolifération, synthèse protéique et formation de nodules minéralisés au niveau des cellules desmodontales, des ostéoblastes et des cémentoblastes

Tableau 7 : Facteurs de croissance utilisés en régénération parodontale.

Ces dix dernières années de nombreuses études concernant l’utilisation de CSMs en régénération parodontale ont été publiées (Tableau 8).

n

s

e

u

e

u

n

C

C

C

m

g

e

s

m

m

n

Lésion

C llules

Matériau de support

Modèle ani

al

Résultats de l’étude

Lésions parodo tales

Progéniteurs p lpaires,

d smodontaux et folliculaires

a tologues

ND

hien beagle

Les

progéniteursdes odontaux semblent être les plus efficaces pour régénérer le

parodonte

Lésions parodontales

Progéniteursdes modontaux autologues

Hydroxyapatite

/phosphate tricalcique

Cochon miniature

L’auto transplantation des progéniteursdesmodontaux a montré une excellente capacite de régénération

parodontale et osseuse

Lésions médiales des premières molaire

Progéniteursdes modontauxallog é iques

Hydroxyapatite

/phosphate tricalcique

ochon miniature

L’allo reffe des progéniteursdes odontaux a provoqué la régé ération parodontale similairement a l’autogreffe.

Pas d rejet des cellules

allogéniques

Lésion infra‐ osseuse à 1 paroi

Progéniteurs médullaires et desmodontaux autologues

Hydroxyapatite

/Phosphate tricalcique

Chien beagle

Les 2 populations cellulaires contribuent à la régénération parodontale, mais les progéniteursdesmodontaux semblent posséder une meilleure capacite

régénérative

Alvéole videapr s l’avulsion de l’incisiv

mandibulaire

Progéniteursdes modontaux et

p pillaires

Hydroxyapatite

/Phosphate tricalcique

ochon miniature

Genè e d’une racine bioartificielle fonctionnelle et capable de supporter une couronne en céramique

Furcations de classe III

Progéniteurs médullaires autologues

Gel d‘alginate de calcium

Chien beagle

Différenciation des BMMSCs en fibroblastes desmodontaux et ostéoblastes ‐régénération

du parodonte

Tableau 8 : Synthèse des études sur la thérapie cellulaire en régénération parodontale. (ND) : non défini.

è

e

a

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Figure 23 : Résultats de l’étude de Park et coll. [38] en imagerie 3D :

(A) néoformation osseuse avec les progéniteurs desmodontaux ; (B) avec les progéniteurs folliculaires ; (C) avec les progéniteurs pulpaires.

Actuellement, les progéniteurs desmodontaux semblent selon les études être efficaces en régénération parodontale par thérapie cellulaire.

[25,49]

Etude de DING G. LIU Y. et col 2010 :

les plus

Dans l’étude de DING. G, LIU.Y et coll. de l’an 2010, les auteurs ont cherché à établir une procédure technique standard pour l’utilisation potentielle des cellules souches du ligament parodontal ou bien des progéniteurs desmodontaux (PDLSC) dans le traitement des défauts osseux dus aux effets de la parodontite.

Matériel et méthode :

Des cellules souches ont été extraites du ligament parodontal des canines des porcs miniatures (pPDLSC) ou de troisièmes molaires humaines incluses (hPDLSC) et cultivées selon la procédure décrite par Liu Y. Zheng Y et coll. en 2008. Des cellules hétérogènes du ligament parodontal des mini-cochons ont aussi été prélevées.

Les auteurs ont induit des parodontites avec défauts osseux chez ces porcs miniatures, puis ils ont réalisé le traitement initial et comblé la zone avec différentes préparations en fonction des groupes.

Ils ont ainsi créé cinq groupes :

  • Un groupe 1 de contrôle sur lequel ils ont simplement réalisé le traitement initial ;
  • Un groupe 2 HA/TCP, les défauts osseux ont été traités par chirurgie de lambeau en plus d’un comblement avec hydroxyapatite/phosphate tricalcique recouvert par une membrane de gélatine ;
  • Un groupe 3 pPDLSC autologues, procédure identique au groupe 2 mais avec la transplantation de pPDLSC autologues combinée au comblement HA/TCP ;
  • Un groupe 4 pPDLSC allogéniques, procédure identique au groupe 2 mais avec la transplantation de pPDLSC allogéniques combinée au comblement HA/TCP ;
  • Un groupe 5 pPDLC autologues, procédure identique au groupe 2 mais avec la transplantation de cellules hétérogènes autologues du ligament parodontal de porcs miniatures (pPDLC) combinée au comblement HA/TCP.

Résultats :

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Figure 24 : Photographies intra-buccales des résultats.

A : groupe 1, B : groupe 2, C : groupe 3, D : groupe 4, E : groupe 5

Les photographies intra-orales montrent que 12 semaines après transplantation, la régénération tissulaire obtenue grâce aux pPDLSC autologues et allogéniques a atteint le niveau d’origine (Fig24.C, D). Pour les groupes contrôle et HA/TCP, la régénération est très limitée, quasi nulle (Fig24.A, B) et partielle pour le groupe avec la transplantation des cellules hétérogènes autologues du ligament parodontal (Fig24.E).

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Figure 25 : Images scannographiques des résultats.

F : groupe 1, G : groupe 2, H : groupe 3, I : groupe 4, J : groupe 5

Les images scanner montrent une régénération presque inexistante de l’os alvéolaire pour les groupes contrôle et HA/TCP (Fig25.F, G), alors qu’on voit 12 semaines après transplantation une régénération de l’os alvéolaire quasi totale pour les groupes avec transplantation de pPDLSC autologues et allogéniques (Fig25.H, I). La régénération osseuse est partielle pour le groupe 5 (Fig25.J).

Autres études :

Concernant les études chez l’homme, une récente étude de cas par Feng et al. (2010) indique que des progéniteurs cellulaires autologues du ligament parodontal PDLSC peuvent améliorer la régénération tissulaire des patients atteints de parodontite. Trois patients de sexe masculin ayant une parodontite ont été traités avec des PDLSC intégrés à un matériau de greffe (Calcitite® 4060-2) dans les défauts créés par la maladie, l’évaluation des patients à 42 mois après la transplantation des progéniteurs montre une diminution des mobilités dentaires et de la profondeur de sondage au niveau des sites traités, de plus, il y a une amélioration du gain d’attache comparé à la situation avant traitement.

Cette étude a démontré l’efficacité et la sécurité de l’auto-transplantation des progéniteurs desmodontaux (PDLSC) dans le traitement des lésions parodontales infra osseuses (Figure 26).

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A

B

Figure 26 : Évaluation clinique et radiologique des 2 cas de Feng et coll. :

(A) Patient n°1 avec une lésion verticale en dis ale de la 46. (B) Patient n°2 avec une lésion horizontale entre la 25 et la 26. Photographies et radiographies pré-opératoires (Pré-Ope), à J+1 semaine (Post-1W), à J+4 mois (Post-4M) et à J+72 mois (Post-72M).

Utilisation du « Gintuit® » dans la régénération parodontale :

Le Gintuit® est le premier produit cellulaire approuvé par la FDA, fabriqué à partir de cellules humaines allogéniques et de collagène bovin, indiqué pour une application en topique (non immergée) sur un lit de plaie vasculaire créé chirurgicalement dans le traitement des affections gingivales chez l’adulte, des poches parodontales et des défauts gingivaux.

Le traitement consiste en une seule application de Gintuit® sur un lit de plaie vasculaire créé chirurgicalement dans la bouche, il n’est pas destiné à fournir une couverture de la racine dentaire, cependant, le mécanisme d’action par lequel Gintuit® agit pour augmenter le tissu kératinisé n’a pas encore été identifié.

Des études in vitro ont démontré que Gintuit® sécrète des facteurs de croissance humains et des cytokines et contient des protéines de la matrice extracellulaire, ces facteurs sont connus pour être impliqués dans la réparation et la régénération des plaies.

L’efficacité du Gintuit® a été évaluée dans deux études cliniques chez des adultes ayant un tissu gingival insuffisant ; dans chacune des deux études, Gintuit® a été associé à une augmentation d’au moins 2 mm du tissu gingival chez au moins 50% des sujets de l’étude.

Les données globales d’innocuité de l’essai clinique pour Gintuit® comprenaient 121 sujets des deux études. Les réactions indésirables couramment observées lors des essais cliniques avec Gintuit® comprenaient la sinusite (inflammation des sinus), la nasopharyngite (inflammation de la gorge, infection des voies respiratoires supérieures), stomatite aphteuse (aphtes) et réactions locales au site de la chirurgie telles que la douleur et la rougeur.

Enfin, le Gintuit® ne devrait pas être utilisé chez les patients qui ont des infections au niveau de leurs cavités buccales ou chez ceux ayant une allergie au collagène bovin.

[11_defis-et-solutions-en-therapie-innovante-oro-faciale_160]

A

B

C

D

E

F

Fibroblaste

Kératinocyte

Figure 27 : Les étapes de l’application du Gintuit® :

a) état initial, b) les cellules allogéniques (fibroblastes et kératinocytes), c) préparation de la feuille de Gintuit®, d) plaie créée chirurgicalement, e) mise en place du Gintuit® sur la plaie + sutures, f) résultat final.


Questions Fréquemment Posées

Quelles sont les applications de la thérapie cellulaire en régénération parodontale?

La thérapie cellulaire en régénération parodontale implique la croissance et la différenciation de nouvelles cellules et substances intercellulaires pour former un nouvel os et une nouvelle attache épithéliale.

Quels facteurs de croissance sont utilisés en régénération parodontale?

Les facteurs de croissance utilisés en régénération parodontale incluent PDGF, IGF-I, FGF-2, TGF-β, BMD et EMD, chacun ayant des effets spécifiques sur le parodonte.

Quels défis sont associés à l’implémentation des médicaments de thérapie innovante en Algérie?

L’article aborde les défis d’implémentation des médicaments de thérapie innovante en Algérie, bien que les détails spécifiques ne soient pas fournis dans le contenu extrait.

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