Le cadre théorique de la SST révèle qu’un taux de conformité initial de seulement 50,77% chez Corlay-Cameroun souligne des lacunes critiques dans la gestion documentaire et l’évaluation des risques. Cette étude propose un plan d’action de 28 mesures correctives, promettant une amélioration significative de la sécurité au travail.
REVUE DE LA LITTERATURE
Dans ce chapitre il sera question pour nous de présenter un bref historique des systèmes de management SST, d’apporter quelques éléments définitionnels en matière de la santé sécurité au travail, présenter les objectifs, enjeux et freins de la mise en place d’un SMSST pour une entreprise, la présentation des référentiels et les différentes étapes de mise en œuvre d’un SMSST et pour finir ses outils de gestion.
Historique des systèmes de management SST
Au dix-neuvième (XIXème) siècle l’industrialisation s’accompagne de nombreux accidents du travail dus aux conditions de travail très pénibles 5. L’espérance de vie d’un ouvrier est réduite et la protection sociale est quasi inexistante. Mais c’est dans la même période que l’on voit apparaître le début de la législation du travail.
Les mouvements sociaux revendiquent l’amélioration des conditions de travail ainsi que la mise en place d’une protection sociale. Ce sont les grands débuts du syndicalisme et la création du corps des inspecteurs du travail.
La santé et la sécurité au travail est d’abord considérée comme une affaire personnelle et très peu prise en compte par l’employeur. C’est au vingtième (XXème) siècle que la plus part des évolutions majeures feront leurs apparitions.
Le renforcement de la réglementation va donc inciter, voir obliger les employeurs à mettre en place toute une organisation autour de la santé et la sécurité au travail. En 1975, Smith et al, mettent déjà en avant plusieurs facteurs qui caractérisent les organisations qui ont un faible taux d’accident 6 :
- Des responsables sécurité placés à un haut niveau dans la hiérarchie ;
- Une implication personnelle du management dans les activités de sécurité ;
- Une formation importante et continue des employés ;
- Une forte communication autour des risques ;
- Des procédures d’avancement bien définies ;
- Un dialogue quotidien entre opérateurs et managers sur les questions de sécurité ;
- Une dimension sécurité importante dans la prise de décision relative aux pratiques de travail;
- Des inspections sécurité régulières, et des retours d’expériences systématiques sur les évènements anormaux.
Depuis ces travaux précurseurs, le maintien du niveau de la santé et de la sécurité industrielle à travers les approches de gestion est devenu le point focal des recherches scientifiques et des
évolutions règlementaires, au sein du 3ème âge de la sécurité 7. Plusieurs tendances ont contribué au développement des systèmes de management de la santé et sécurité (SMSST) en entreprise 7.
Tout d’abord, les accidents majeurs de la 2ème moitié du XX ème siècle (Seveso en Italie, Bhopal en Inde) ont montré l’importance de contrôler les risques. Et les rapports d’accident ont pointé du doigt des faiblesses dans les différents aspects SMSST de ces compagnies, et des textes réglementaires qui les encadrent.
L’analyse de la littérature révèle l’importance des facteurs organisationnels et culturels dans la génération des accidents de process.
De plus, les Etats, notamment ceux de l’Europe de l’ouest, ont fait état d’une volonté à moderniser leurs règlementations relatives à la sécurité industrielle, vers des réglementations plus détaillées et prescriptives sur les mesures de prévention à mettre en œuvre.
Par exemple, le Système de gestion de la sécurité a été réglementairement introduit en Europe par la directive Seveso II.
Les entreprises ont alors l’obligation de fournir un document décrivant leur politique de prévention des accidents majeurs, et démontrer que cette politique est correctement mise en œuvre, et notamment à travers un SMSST 8. De telles législations ont déplacé le centre d’intérêt des aspects techniques vers des considérations managériales et décisionnelles.
Egalement, l’intérêt grandissant pour les systèmes de certification suivant le principe de la série Iso 9000 a été l’opportunité de mettre au point les standards du SMSST 9. Enfin, les nouveaux développements technologiques ont généré un recentrage du poids de la responsabilité liés aux risques industriels.
Les responsabilités sont davantage partagées entre compagnies et Etats.
La fin du XX ème siècle n’est plus la période de la productivité mais celle de la rentabilité. Les industriels vont se concentrer sur les profits et le contrôle des dépenses tant au niveau humain qu’au niveau matériel.
Les coûts induits par un manque de gestion de la santé et de la sécurité au travail seront vite pointés du doigt et feront l’objet d’une attention particulière de la part des industriels.
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Questions Fréquemment Posées
Quels sont les principaux facteurs qui caractérisent les organisations avec un faible taux d’accidents?
Des responsables sécurité placés à un haut niveau dans la hiérarchie, une implication personnelle du management dans les activités de sécurité, une formation importante et continue des employés, une forte communication autour des risques, des procédures d’avancement bien définies, un dialogue quotidien entre opérateurs et managers sur les questions de sécurité, une dimension sécurité importante dans la prise de décision relative aux pratiques de travail, et des inspections sécurité régulières.
Comment les accidents majeurs ont-ils influencé les systèmes de management de la santé et sécurité au travail?
Les accidents majeurs de la 2ème moitié du XXème siècle, comme Seveso en Italie et Bhopal en Inde, ont montré l’importance de contrôler les risques et ont révélé des faiblesses dans les différents aspects des SMSST des compagnies.
Quelle est l’importance des systèmes de certification pour les SMSST?
L’intérêt grandissant pour les systèmes de certification suivant le principe de la série Iso 9000 a été l’opportunité de mettre au point les standards du SMSST.