L’accessibilité des décharges à Kalamu révèle un enjeu crucial pour la gestion des déchets dans une commune en pleine croissance. Cette recherche met en lumière des solutions innovantes pour surmonter les défis d’urbanisation, avec des implications significatives pour la durabilité environnementale.
5.4. Aménagement des voies d’accès aux décharges
La bonne gestion des décharges contrôlées proposées doit passer par l’aménagement des voies d’accès à celles-ci, pour permettre aux engins transporteur (Motos, camions etc.) des déchets d’accéder facilement à la décharge. (Holenu 2016)
Pour une bonne gestion, il est bon de subdiviser la commune de Kalamu en 3 zones. En ce qui concerne les six décharges suggérées pour la commune de Kalamu.
- L’accessibilité des décharges de l’Est est facilitée par la route de l’université, jusqu’au niveau du quartier Immo-Congo ;
- L’accessibilité à la décharge de Centre est possible soit par l’avenue université, soit par la chaussée de Kimwenza, soit encore par l’avenue Bongolo et Badjoko jusqu’au niveau de l’avenue victoire, de là, une route en terre battue conduit jusqu’à la décharge ;
- Enfin, l’accessibilité à la troisième décharge passe par l’avenue Pierre Elengesa en passant par l’avenue Mompono qui conduit jusqu’à la décharge.
Il est à cet effet important de signaler que, l’accessibilité aux sites des décharges est possible ; néanmoins, il nécessite quelques réaménagements et réhabilitation des certains routes secondaires et tertiaires qui sont en état piteux.
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Figure 37. Localisation des voies d’accès à la décharge
- Acteurs pour l’aménagement durable dans la commune de Kalamu
Tableau 17. Identification des parties prenante
Qui ? Nom de la partie prenante | Quoi ? Les responsabilités et les intérêts des parties prenantes | Pourquoi ? raison de leur participation | Comment ? Rôles possibles et techniques de participation | Quel est le degré de leur intérêt ? |
La population | Trier les déchets selon leurs natures et stocker | Environnement sain et équilibré | Comportement écologique | Elevé |
Les universités | La formation. | Recherches et expertise. | Formation. | Elevé |
Le Gouvernement et les médias | Acquisition des données spécifiques. | Conscientisation de la population et assainissement du milieu. | Planification en tenant compte de la dynamique démographique. | Elevé |
Les ONG | Acquisition des données spécifiques. | Vulgarisation de l’information. | Sensibilisation des communautés. | Elevé |
B.E.A.U. | Acquisition des données spécifiques | Orienter l’urbanisation | Elaboration des plans d’aménagement | Elevé |
La première chose serait d’éduquer et d’informer la population sur les effets néfastes des déchets. Cette sensibilisation doit se faire à la radio et à la télévision et dans les quatre langues nationales.
Ensuite, mettre en place une politique de gestion basée sur le tri des déchets pourrait être une solution. Cela passe par l’installation sur les grandes artères, de dépôts- poubelles, l’un pour ce qui est biodégradable et l’autre pour les déchets non biodégradables, dans lesquels la population déposerait les ordures, qui seraient récupérées par des camions et emportées vers les centres d’enfouissement.
- Inventaire des capacités thématiques à renforcer
- Au plan Institutionnel
- Renforcer le rôle du B.E.A.U. en définissant clairement sa mission, en le structurant judicieusement et en ‘associant aux prises de décisions impliquant l’aménagement et l’urbanisme ;
- Introduire le cours d’hygiène et environnement dans toutes les filières d’enseignement supérieur et universitaire en RD Congo ;
- Promouvoir des magazines audio-visuels des thèmes sur la pollution et la protection de l’environnement ;
- Participer régulièrement et efficacement à toutes les rencontres internationales sur l’environnement ;
- Mettre en place les techniques de la géomatique pour la gestion de la municipale.
- Au plan communautaire
- Sensibiliser les communautés de bases au sujet de l’impact des déchets sur l’environnement surtout sur ceux les concernant plus directement (santé) ;
- Organiser des sessions de formations thématiques en faveur des groupes cibles ;
- L’assainissement du site et l’aménagement des espaces vert.
- Améliorer la capacité des individus à gérer et à protéger l’environnement ;
- Changement des mentalités, la connaissance, le comportement et les actions des individus ;
- Créer des « environnements propices » pour une meilleure gestion de l’environnement dans tous les secteurs de la société ;
- Sensibiliser régulièrement les individus sur des questions liées à la dégradation de l’environnement.
- Au plan Institutionnel
- Inventaire des capacités thématiques à renforcer
Tableau 18. Souhait de la population
Souhait de la pop. de quitter ou de rester dans le site | Fréquence | % valide |
Oui | 54 | 54,0 |
Non | 44 | 44,0 |
Sans avis | 02 | 2,0 |
Total | 100 | 100 |
Source : Enquête sur le terrain (2021)
Tableau 19. Raisons de la population de quitter le site
Raison de quitter par la population | Fréquence (%) |
Condition de vie médiocre Dérangement dans le quartier Environnement dégradé Prostitution, rancune, sorcellerie Eaux d’inondation Les enfants toujours malades Mentalité médiocre Milieu est trop reculé Pas d’écoles Rentrer dans mon milieu d’origine S’installer en Europe Décision de mon époux Parcelle de … Total | 8 1 3 1 4 7 1 6 1 2 1 1 1 100 |
Source : Enquête sur le terrain (2021)
Le tableau 18 indique que 54 % des ménages préfèrent rester vivre dans le site et 44 % des ménages acceptent de quitter. Presque plus de la moitié de ménages enquêtés préfère quitter pour les raisons suivantes : conditions de vie très médiocres, environnement malsain, problème d’inondations, les enfants tombent toujours malades, milieu invivable, manque d’infrastructures publiques, habitat indécent, les vecteurs de nuisance, la promiscuité, les pollutions sonores et du sol, insalubrité généralisée, les voies d’accès impraticables, et autres (problèmes de mœurs, prostitution, banditisme…).
Le tableau 19 prouve que c’est la pauvreté qui est à la base des occupations de ce site car sur la question de savoir les raisons d’habiter dans notre périmètre d’étude, 27 % des ménages ont affirmé leur position par manque de financement et 26 % des ménages ont déclaré qu’ils sont propriétaires. Le même tableau montre la proportion de la population qui souhaite quitter pour aller ailleurs.
A cela, nous proposons ce qui suit :
- Que l’Etat puisse prendre ses responsabilités de suivre les effets et l’évaluation de l’environnement après la réalisation d’un travail tel que le curage de la rivière ;
- La démolition des logements bâtis près des rivières mais avec les mesures de compensation pour éviter l’occupation anarchique des sites non aedificandi ;
- Que les pouvoirs publics élaborent des règles sanctionnant ceux qui jettent les ordures dans les endroits inapproprié (voies publics, rivière etc.) ;
- Que le Ministère de l’urbanisme et de l’habitat remplisse pleinement et efficacement son rôle notamment en élaborant et en réactualisant l’organisation de l’espace urbain, en améliorant les infrastructures et les systèmes de drainage ;
- Que l’Etat élabores des études ou des stratégies à long et à moyen terme pour la mise en place de la politique de la promotion immobilière et foncière en distribuant les terrains urbanisés aux populations riveraines en crédit ;
- En matière de la protection des berges, le bureau d’urbanisme doit être en collaboration parfaite avec la population pour planter des arbres tout le long de la rivière et pourquoi pas aménager les berges par des blocs de ciment ;
- L’Etat peut créer des stratégies pour maîtriser la croissance démographique pour déconcentrer Kinshasa en créant des villes satellites et des métropoles d’équilibre avec des logements, des équipements et d’emplois ;
- Donnez plus d’initiative et les poids aux provinces en développant leurs potentialités de la région.
CONCLUSION
L’objectif visé de cette étude était d’évaluer l’impact de la croissance démographique sur la dégradation de l’environnement en milieu urbain : le cas de la commune de Kalamu à Kinshasa en vue d’étudier les conséquences qui en résultent sur la dégradation du cadre et de la qualité de vie de cette population.
Cette étude a démontré clairement que la plupart des problèmes urbains, particulièrement en ce qui concerne la commune de de Kalamu, découlent de la désuétude de la loi et des règles en matière d’urbanisme et de l’environnement. Tous les textes et règlements qui se sont succédés après l’indépendance n’ont aucun effet concret sur le terrain ; l’application de ce dernier n’est pas visible. S’ajoute à cela l’explosion démographique, la pauvreté et l’émergence des antivaleurs. Il est donc urgent d’implanter des structures appropriées pour assurer une bonne gestion de l’espace.
La population kinoise gère les déchets ménager comme elle l’entend et selon les possibilités qui lui sont offertes. Cela pousse à croire que la population de la ville de Kinshasa n’a pas une éducation en matière de la gestion des décharges, surtout qu’elle n’est pas semble -t-il, informé des conséquences néfastes que peuvent engendrer la mauvaise gestion des déchets.
L’expérience mondiale a montré que l’institutionnalisation de la bonne gouvernance repose sur la démocratisation et la participation. Pour y parvenir, il faut combler le fossé entre les gouvernants et les gouvernés et favoriser la confiance, l’interdépendance, la réciprocité, la sensibilité et la responsabilité en matière de gouvernance.
En effet, pour mener une politique de réorganiser notre site d’étude, la préoccupation est d’engager la science dans une collaboration interne entre les aménageurs urbains, les urbanistes, les architectes, les ingénieurs, les économistes, les administratifs, …
A cela, le coût très élevé de déplacer cette population ne rend évidemment pas très facile l’application du plan de réorganisation de notre site. C’est un problème beaucoup plus considérable pour qu’on ne puisse laisser qu’à l’Etat seul, les soins de le résoudre.
Questions Fréquemment Posées
Comment améliorer l’accessibilité des décharges à Kalamu ?
L’accessibilité des décharges à Kalamu peut être améliorée par l’aménagement des voies d’accès, notamment en subdivisant la commune en trois zones et en réhabilitant certaines routes secondaires et tertiaires.
Quelles sont les routes d’accès aux décharges dans la commune de Kalamu ?
L’accessibilité aux décharges de l’Est est facilitée par la route de l’université, la décharge de Centre est accessible par plusieurs avenues comme l’avenue université et la chaussée de Kimwenza, et la troisième décharge est atteinte via l’avenue Pierre Elengesa.
Quels acteurs sont impliqués dans l’aménagement durable à Kalamu ?
Les acteurs impliqués dans l’aménagement durable à Kalamu incluent la population, les universités, le gouvernement, les médias, les ONG et le B.E.A.U., chacun ayant des responsabilités spécifiques pour améliorer la gestion des déchets et sensibiliser la communauté.