Comment surmonter les défis environnementaux à Kinshasa ? Solutions pratiques

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🏫 UNIVERSITE DE KINSHASA - FACULTE DES SCIENCES ET TECHNOLOGIES
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de licencié - 2019 - 2020
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Les défis environnementaux à Kinshasa sont alarmants, avec une croissance urbaine rapide entraînant pollution et dégradation des habitats. Cette recherche révèle des solutions innovantes pour une gestion durable des déchets, essentielles pour préserver l’environnement local et guider les décideurs vers une planification urbaine responsable.


      1. Extension urbaine à Kinshasa

Toute ville tend à grandir lorsque la fonction pour laquelle elle a été créée prend de l’ampleur, d’autres fonctions viennent automatiquement s’y incruster. La ville devient plurifonctionnelle car chaque fonction a besoin du personnel et de la main d’œuvre de plus en plus nombreuse ; cette plurifonctionnalité fait éclater les limites du territoire urbain. (Holenu, 2016).

La croissance urbaine de Kinshasa est des plus spectaculaires. En 1889 la ville naissante s’étendait sur 115 ha pour 5000 habitants. Vers 1919, 14.000 habitants occupent une superficie de 650 ha.

En 1960, 5.500 ha à caractère urbain supportent une population de 400.000 habitants. Après l’indépendance le cadre éclate et la population déborde spontanément les limites volontaires qui jusqu’alors circonscrivaient la ville. L’évolution de Kinshasa constitue un phénomène exceptionnel qui a profondément modelé sa morphologie et sa structure urbaine. Cette croissance est due à plusieurs facteurs :

La ville s’installa petit à petit à la station. Un événement capital donna une impulsion à cette occupation. Il s’agit de l’inauguration en 1898 du chemin de fer Matadi-Léopold ville avec l’arrivée à la gare d’Usoke de la locomotive pilotée par Nicolas CITO après un parcours héroïque de 4-5 jours.

De 1907 à 1912. Le commissaire de District G. Moulaert réunit les agglomérations de Léo, Kalina, et Ndolo en traçant les routes : avenue Vangele (Lukusa), Valke (de la Justice), Engels (Colonel Mondjiba).

En 1921, MOULART créa le port de Kinshasa. Avec le port, l’aérodrome et le rail se développent les activités de la ville. Suite au premier accident d’avion survenu en 1921, en face de l’actuel OCC (Avenue des Aviateurs), l’aérodrome fut déplacé quelques années plus tard vers le site de Ndolo. Pour amener les pilotes blancs de Ndolo au camp Léopold où ils résidaient, on construit la première route asphaltée de la cité Indigène, Kabinda qui délimité la cité, du cimetière (voix du peuple).

Toujours aux alentours de 1920, quelques cités indigènes virent le jour. Notamment les camps des travailleurs de l’OTRACO (camp OLSEN à Barumbu), camp CITO à Kauka, etc., les HCB (Huileries du Congo Belges) à Lingwala, camp TEXAF, TISSACO, CHANIC (à Kintambo) et autres.

Les cités ont commencé à se peupler à Barumbu, Kinshasa et Lingwala appelé « ancienne cité ». La première voie traversant la cité fut l’avenue des palmiers (devenue la deuxième voie asphaltée de la cité sous le nom d’avenue « prince Baudouin » aujourd’hui avenue KASA-VUBU).

Au départ, cette voie était destinée à faciliter l’accès des prêtres de la paroisse Saint Anne (Ville) à la nouvelle paroisse Saint Pierre sur l’avenue Kongolo dans la commune de Kinshasa. Durant cette période fut construite le deuxième stade appelé « Reine Astrid », après le stade « Vélodrome » de Léo II.

Après 1954, la population kinoise a connu un boum spectaculaire. Un quartier commercial fut construit à la nouvelle cité avec le Fond social belge (FONCOBEL, actuel Kimbangu).

L’accroissement rapide de la population amena l’autorité coloniale à construire des logements standards après le lotissement des nouvelles cités construites par les Fond d’Avance à DENDALE (Kasa-Vubu), Ngiri-Ngiri et N’djili. Les nouvelles constructions standards édifiées par l’office des cités Africaines (OCA) et l’Office des Cités Indigènes (OCI) furent : Renkin (Matonge), Bandalungwa, Lemba et Matete. Ce qui amena le législateur à ériger Léopoldville, au statut de Ville avec personnalité civile et des zones annexes. En 1956 fut la construction de l’Université Lovanium et du Petit séminaire de Mikondo en 1957. En cette année furent organisées les premières élections communales avec 11 communes dont Léopoldville, Barumbu, Saint-Jean (Lingwala), Dendale, Ngiri-Ngiri, Ngaliema, etc.

En 1959 furent créées les communes de Matete et de N’djili. Les troubles de 1959 avaient amené la population à envahir des terrains, provoquant l’émergence des cités satellites mal squattés : Camp luka, Makala, Selembao, Kitokimosi.

Ce fort taux d’urbanisation entraîne plusieurs conséquences. L’une d’entre elles est la crise du logement, ce qui fait que la population prend le risque de construire sur les zones non aedificandi.

Quant à la croissance de la zone périphérique périurbaine, elle est souvent désordonnée et s’effectue sous forme de quartiers d’auto construction, qui sont des habitations définitives ou provisoires. Ce squatting ou « habitat spontané » se fait sans prise en considération des conditions du site et progresse à un tel rythme qu’il est pratiquement impossible aux administrations publiques de le gérer et de tenter d’endiguer le phénomène. Ces zones d’auto construction étant dépourvues d’infrastructures les plus élémentaires, elles entraînent également des problèmes d’assainissement et d’équipements (hôpitaux, écoles, etc.) assez considérables (Wilmet, 1996).

A. Muzito note pour sa part, la répartition spatiale de la population de Kinshasa est déséquilibrée. Le premier espace qui comprend les 22 communes sur les 24 est peuplé par près de 96% de la population totale de la ville. Cet espace n’occupe cependant que les 11% de la superficie de la ville soit 1.100 km² sur les 10.000 km² dont celle-ci dispose.

Le second espace constitué de 2 communes, N’sele et Maluku est sous-peuplé avec 7,35% de la population totale de Kinshasa, soit 882.122 habitants. Il couvre cependant 78,74% de la superficie totale de la ville.

Au regard des chiffres ci-haut avancés, l’on peut dire que le taux d’urbanisation à Kinshasa est très élevé. Autrement dit, il y a concentration urbaine, afflux sans cesse croissant, des populations rurales vers la ville.

Tableau 1. Evolution spatiale de la ville de Kinshasa de 1881-2020

Evolution spatiale de la ville de Kinshasa de 1881-2020
Parameter/CriteriaDescription/Value

Source : BOUTE, 6 et de St. Moulin, L., rapport PNUD/habitat 2000.

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Source : Atlas de Kinshasa planche 10 d’après Jean Fluriot

De 1881 à 1931, la ville apparaît nettement scindée en deux parties. La plus ancienne, à l’Ouest, montre la cité de Kintambo entièrement construite dans sa partie nord jusqu’au niveau de l’avenue de l’Equateur.

La ville plus récente se développe à l’Est et s’étale au sud de la pointe de la Douane. La cité frappe par sa régularité d’ensemble. La zone actuelle de Kinshasa est à peu près totalement construite. Barumbu, entre le quartier CITAS au nord de la partie occupée par le camp Olsen (Camp Kabinda), et le camp Bousin au sud, laisse un vaste espace vide. A l’Est des cités, des installations industrielles sont en cours de réalisation au bord du fleuve, au-delà de l’avenue Olsen (Flambeau) et de la route des poids lourds. Lingwala (Saint-Jean) est encore vide de toute construction, mais la voirie est déjà tracée.

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Figure 3. Croissance urbaine de Kinshasa en 1957

En 1957, les grandes lignes de l’organisation de l’agglomération future sont déjà en place, et le développement vers l’est, au-delà de la rivière N’Djili, s’affirme. Les innovations les plus importantes de cette époque sont certainement la création des cités planifiées O.C.A.

On voit, d’Ouest à l’Est, la cité de Bandalungwa construite selon un plan élaboré qui abandonne les formes rigides et simplistes du damier. Puis, au-delà de la rivière Funa, la cité de Kalamu avec, au nord, le camp Kauka (ex-Cito) et le quartier du 20 mai ; plus à l’Est, au-delà de la rivière Yolo, le quartier résidentiel de Limete avec la nouvelle et vaste zone industrielle ; plus au sud, la cité de Matete et, après la rivière N’Djili, la cité satellite de N’Djili. La cité O.N.L. de Lemba est alors en construction. Tout à fait à l’Est, après la rivière Tshuenge, un aéroport international en construction. II est situé à plus de 20 kilomètres du centre-ville.

On aperçoit au sud de la ville proprement dite les tracés des futurs réseaux de voirie de Binza, Bumbu et Lemba-Ngaba.

Dès cette époque les collines commencent à être conquises. A l’ouest des quartiers récents opposent un ensemble (Djelo-Binza Populaire (Binza-Gendarmerie) et un ensemble résidentiel de haut niveau où se construisent de luxueuses villas et plus à l’Est, c’est la construction du Campus Universitaire de Lovanium.

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Figure 4. Croissance urbaine de Kinshasa en 1968

La figure 4 de la ville en 1968 montrent bien la véritable explosion urbaine des années précédentes. Les quartiers que l’on vient d’évoquer sont déjà construits, et, les terrasses de N’Djili et de Kimbanseke sont occupées de part et d’autre du Boulevard Patrice Lumumba jusqu’à la rivière Mangu.

Au-delà de la zone industrielle de Limete, le village de Kingabwa est devenu une zone d’extension au plan quadrillé et régulier. Les collines de Djelo-Binza, Selembao, Kisenso sont conquises. (Marc Pain, 1984)

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Figure 5. Croissance urbaine de Kinshasa en 1975

Les poussées que l’on observait alors en direction des extrémités Ouest et sont confirmées en 1975. L’espace est en voie d’urbanisation vers Kinsuka, et toute la colline Ikusu est aujourd’hui lotie. La ville gagne en direction des installations industrielles de Brikin et de C.P.A., l’usine textile. II est probable que le replat de Gombe sera bientôt occupé. A l’Est, l’étalement est considérable, Masina et Kimbanseke sont aujourd’hui entièrement loties jusqu’à la rivière Tshuenge.

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Figure 6. Croissance urbaine de Kinshasa de 1957 à 2021

L’analyse précise de la croissance spatiale de Kinshasa permet de définir trois villes, trois types d’urbanisation. L’occupation du site est marquée à ses débuts par les contraintes naturelles et l’implantation du noyau colonial. Plus tard, l’action des administrateurs et la puissance des intérêts privés déterminent une ossature qui marque encore le paysage. Enfin l’échec des plans d’urbanisme récents conduit aujourd’hui à une urbanisation sauvage et incontrôlée.


Questions Fréquemment Posées

Quels sont les défis environnementaux à Kinshasa?

Cette recherche explore les défis environnementaux rencontrés par la commune de Kalamu à Kinshasa, exacerbés par une croissance démographique rapide.

Comment la croissance urbaine affecte-t-elle l’environnement à Kinshasa?

Elle met en lumière les conséquences de l’urbanisation non contrôlée, telles que la pollution et la dégradation des habitats.

Quelles solutions sont proposées pour améliorer la gestion des déchets à Kinshasa?

L’étude propose des solutions pour améliorer la gestion des déchets et protéger l’environnement local.

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