Le cadre théorique de l’urbanisation révèle des statistiques alarmantes sur la croissance démographique à Kinshasa, où la population a doublé en cinq ans. Cette recherche met en lumière les défis environnementaux critiques, offrant des solutions essentielles pour une gestion durable des ressources urbaines.
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Explosion démogéographique à Kinshasa
- Explosion démographique
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Explosion démogéographique à Kinshasa
A en croire Lelo Nzuzi et Tshimanga racontent que Kinshasa n’était qu’une petite bourgade de 10.000 habitants. La population a augmenté et doublé en cinq ans, avec en moyenne une augmentation annuelle de 4.700 habitants. Ce qui fait qu’en 1930, Kinshasa comptait 39.530 habitants.
A partir de 1935, le taux de croissance annuelle est de 1,1% et s’accélère entre 1940-1945 pour atteindre 1,5% par an à cause de la reprise des activités économiques qui nécessitaient une abondante main-d’œuvre pour soutenir « l’effort de guerre » qui marque cette période. Disons que durant la 2ème guerre mondiale, la population Kinoise a doublé.
Cette tendance à la forte croissance démographique s’est poursuivie jusqu’en 1955. De 1955 à 1960. La croissance démographique et l’exode rural ont repris de la plus belle manière après l’indépendance, c’est-à-dire de 1960 à 1970. Kinshasa est aux prises avec l’exode rural dû au laxisme de l’administration et à la rébellion.
Cette dynamique démographique était déterminée par les enjeux politiques après l’indépendance, suite à la création des multiples partis politiques à tendance tribale, elle pousse les leaders politiques à arrêter l’exode rural pour gonfler leur électorat Kinois. Les multiples tentatives de renvoi des désœuvrés Kinois vers leurs villages d’origines par l’administration de la Première République n’ont pas réussi à favoriser les flux démographiques vers Kinshasa entre 1970 et 1980.
L’étude de B.E.A.U. révèle que la population urbaine dans la population totale de la RDC est passée de 28,8% en 1970 à 32% en 1984, Kinshasa affirme sa primauté en matière de croissance démographique.
La paupérisation de la campagne à cause de la crise économique mondiale et la politique de la zaïrianisation ont engendré des vastes déplacements des ruraux vers les villes secondaires d’abord, puis vers Kinshasa en définitive. Entre 1980-1990, la dégradation des conditions de vie en milieu rural, le manque d’entretien des routes de desserte agricole, le départ massif des entrepreneurs étrangers (conséquence de la politique de Zaïrianisation) et le programme d’ajustement structurel imposé par le FMI et le Club de Paris ont aggravé la crise.
Les ruraux confrontés à cette crise migrent vers Kinshasa avec l’espoir de trouver un emploi rémunérateur et de mieux vivre qu’en milieu rural.
De 1990 à 1995, le taux de croissance démographique est de 5,2% à Kinshasa. Cette ville constitue un symbole de liberté et d’accession au mode de vie occidental. En effet, les scènes de pillage de 1991-1992 à Kinshasa et dans certaines villes de provinces parachèvent le délabrement du tissu économique national déjà précaire depuis les années 1980.
En effet, Kinshasa vit une explosion démographique. L’accroissement naturel, l’exode rural et l’incorporation dans la ville des secteurs et chefferies périphériques sont à la base de cette explosion démographique dont le taux de croissance démographique est estimé à environ 6% et avec un nombre moyen de 6,7 personnes par ménage et la ville devient une métropole en 2011 en atteignant 10.000.000 d’habitant (Rapport INS, 2011) et aujourd’hui sa population est évaluée à 14.342.000 habitants en 2020 selon le rapport publié par Populstat en 2020.
Les résultats obtenus par Lelo Nzuzi (2008), prouve qu’un individu vivant dans les quartiers populaires de Kinshasa produits 0.5kg des ordures par jour. Donc pour une population de 14 millions d’habitants que compte ville de Kinshasa, peuvent produire
28.000.000 Kg soit 28.000 tonnes des déchets par jour.
16000000
14000000
12000000
10000000
Années
2 Moy. mobile sur pér. (Années)
8000000
6000000
4000000
2000000
0
Figure 1. Evolution de la population de Kinshasa de 1881-2020
1881
1910
1938
1947
1950
1956
1958
1960
1968
1970
1975
1981
1991
1998
2000
2010
2016
2018
2020
Source : Populstat, World Gazetteer(**) 2020
- Problématique de la croissance urbaine
La croissance urbaine des pays en développement est portée par la vague démographique. En effet, le principal facteur de l’explosion urbaine réside aujourd’hui dans le taux d’accroissement naturel des citadins, qui demeure élevé en raison d’une fécondité encore forte et d’une chute de la mortalité.
En RDC, on a souvent l’impression que le phénomène de croissance urbaine est mal contrôlé ou mal géré. L’augmentation trop rapide du nombre de citadins ne permet pas l’extension des infrastructures essentielles à l’environnement urbain dans le même temps.
Les villes congolaises étant généralement pauvres, avec des moyens d’investissements très limités, elles ne peuvent offrir à tous les ruraux qui affluent emplois, équipements et logements sociaux. C’est pourquoi, dans la plupart des agglomérations qui ont une croissance rapide, une grande part de la population vit sur des sites d’habitation non adaptés.
Les centres urbains anciens, qu’ils soient ou non d’origine coloniale, se dégradent progressivement tant dans leurs conditions d’habitat que dans leurs infrastructures.
En effet, la transformation de l’utilisation des terres est considérée aujourd’hui comme une des causes de la dégradation de l’environnement et de la perte de biodiversité, au même titre que les changements climatiques (Burel et Baudry, 1999, Grimm et al., 2008).
De même, un des principaux éléments de transformation du site par la croissance urbaine est la modification de la couverture végétale périphérique notamment due aux besoins en bois de feu des populations, entraînant une dégradation des écosystèmes forestiers.
Dans beaucoup de pays africains, tout comme en RDC, la production agricole stagne, voire recule de même que l’écosystème se dégrade. La productivité agricole, n’augmente pas et les conditions de vie en milieu rural ne s’améliorent pas non plus.
Ce contexte de « non-développement » du milieu rural conduit inévitablement les villageois à l’exode (Gendreau, 1996).
Face à ce défi, l’un de moyen pour résoudre le problème de concentration démographique dans la ville de Kinshasa faudrait développer les milieux ruraux, cela va freiner la croissance spatiale et démographique à Kinshasa (Lelo Nzuzi 2020).
Par ricochet, le taux de croissance démographique élevés que connait la commune de Kalamu sont essentiellement dus à l’accroissement naturel qui a deux facteurs clés : la natalité qui peut être cerné à partir de la fécondité, et la mortalité. Expliquer le niveau élevé du taux de croissance démographique revient à expliquer les niveaux de ces deux phénomènes.
Questions Fréquemment Posées
Quelle est l’évolution de la population de Kinshasa depuis 1881?
L’évolution de la population de Kinshasa montre une croissance significative, passant de 10.000 habitants à 14.342.000 habitants en 2020.
Quels sont les facteurs de l’explosion démographique à Kinshasa?
Les facteurs de l’explosion démographique à Kinshasa incluent l’accroissement naturel, l’exode rural et l’incorporation des secteurs périphériques dans la ville.
Quel est le volume de déchets produits par la population de Kinshasa?
Un individu vivant dans les quartiers populaires de Kinshasa produit 0.5 kg d’ordures par jour, ce qui représente environ 28.000 tonnes de déchets par jour pour une population de 14 millions d’habitants.