Quelles sont les perspectives futures de la supervision pédagogique au Mali ?

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🏫 Ecole Normale Supérieure de Bamako - Département d’Enseignement et de Recherche de Philosophie, Psychopédagogie et Sociologie
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2020-2021
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Les perspectives futures de la supervision sont cruciales pour améliorer la qualité de l’enseignement à Kalabancoro. Cette recherche met en lumière les défis rencontrés par les acteurs scolaires et propose des solutions innovantes pour renforcer la formation pédagogique des enseignants.


CHAPITRE III : APERÇU SUR LA SUPERVISION PEDAGOGIQUE AU MALI.

Historique de la fonction de supervision pédagogique dans l’enseignement fondamental au Mali

Depuis la réforme de 1962, les institutions scolaires du Mali œuvrent inlassablement à perfectionner la formation pédagogique des maîtres afin d’améliorer les apprentissages scolaires. La réforme en a fait cas à travers ses principes. Les différents foras et séminaires en ont toujours fait des résolutions dans ce sens. Le PRODEC a clairement défini les stratégies de mise en œuvre de la formation initiale et continue des maîtres.

Les cadres stratégiques ont été définis par la division formation à travers le Projet d’Appui à la mise en œuvre de la formation continue des enseignants (PAMOFE). A côté du PAMOFE, œuvrent les CAP et les AE sous la tutelle de l’Inspection Générale de l’éducation Nationale et l’Inspection Pédagogique Régionale de l’Enseignement Secondaire (IPRES) à travers les conseillers pédagogiques et les inspecteurs de l’enseignement secondaires pour assurer le développement professionnel des enseignants sous la supervision pédagogique, les formations continues.

Sous le régime colonial et jusqu’en 1963, l’Inspecteur de l’enseignement exerçait seul les fonctions de Conseiller et de contrôleur. La mise en application des principales dispositions de la réforme de 1962 ne pouvait se faire sans une augmentation très sensible du nombre des écoles existantes. On se souvient encore de l’explosion scolaire qui a suivi les premières années de l’indépendance.

Nous avions alors dû recourir à plusieurs recrutements de maîtres pour garnir les classes créées de façon anarchique. Les agents ainsi recrutés n’avaient ni la culture, ni l’expérience, ni la formation requise. Il fallait par des méthodes originales soumettre les stagiaires au système, c’est-à-dire au régime de formation permanente. Tous les Etats en développement connaissent les mêmes difficultés que le Mali et l’UNICEF, toujours fidèle à sa mission a offert son aide matérielle et financière aux pays ayant des contrats d’assistance avec elle.

C’est dans ce cadre qu’en 1965, les premiers conseillers pédagogiques furent nommés et installés auprès des Inspecteurs de l’Enseignement Fondamental (2 conseillers par circonscription). En quoi consistait la tâche des conseillers pédagogiques ?

Il s’agissait essentiellement de parachever la culture intellectuelle et professionnelle des maîtres recrutés hâtivement, qui étaient en proie à toutes sortes de difficultés au niveau de leurs classes.

Le conseiller pédagogique n’était pas nommé pour aider l’inspecteur à examiner les candidats ni pour assumer les fonctions de premier secrétaire d’une inspection. Dès qu’un maître du premier cycle était jugé insuffisant par un Inspecteur (et ce à la suite d’une inspection effective), le conseiller pédagogique devait se rendre auprès de l’agent chez lequel la déficience a été constatée.

Le maître à assister devait faire plusieurs leçons en présence du conseiller et ce dernier, en plus des directives théoriques, devait reprendre la conduite même des leçons. Il faut noter qu’au départ les conseillers avaient leur Land-Rover et pouvaient rester 3 à 4 jours au niveau d’une même école.

A l’issue de ces visites le conseiller devait à son inspecteur un compte rendu détaillé de ses activités, compte rendu assorti d’une appréciation d’ensemble sur chacun des maîtres vus. L’action des conseillers a été d’un concours extrêmement précieux et pour l’année 1965-1966 des résultats forts encourageants avaient été enregistrés tant au point de vue amélioration de la qualité de l’enseignement dispensé que du point de vue des relations école-parents, école Ŕ autorités administratives.

Des difficultés allaient cependant surgir et paralyser cette action salvatrice. L’UNICEF a arrêté dès fin 1966 son aide financière. Des circonscriptions nouvelles ont vu le jour ; inspecteurs et conseillers ont été obligés d’utiliser un seul et même véhicule. Dès lors la déviation a commencé.

Le conseiller qui n’avait plus son indépendance pour assister le plus longtemps les maîtres qui avaient besoin de son concours, se contentait d’accompagner l’Inspecteur (DCAP) pour faire subir les examens professionnels (évaluation).

Il ressort de ce qui vient d’être dit plus haut que le conseiller pédagogique ne devait assister que les maîtres recrutés sur le tas et ayant de sérieuses lacunes. Dans la pratique le conseiller a vu son rôle s’étendre aux maîtres du premier cycle titulaires et aux maîtres du second cycle candidats à la pratique.

Compte tenu de la culture et des spécialités des maîtres sortants dans les écoles normales, la Direction de l’Enseignement Fondamental a exigé que chaque proposition de nomination de conseiller pédagogique soit accompagnée d’un rapport circonstancié sur la culture générale et l’expérience psychopédagogique du postulant.

A l’heure actuelle les Inspecteurs (DCAP) ont la possibilité d’avoir un conseiller pour les disciplines scientifiques, un conseiller pour les disciplines littéraires et un conseiller en anglais.

Chacun de ces conseillers doit être à l’aise en ce qui concerne sa spécialité, dans n’importe quelle classe (1er et 2nd cycles) du fondamental.

Il est aussi important de rappeler que, dès le lendemain de la réforme de 1962, les premiers inspecteurs de l’enseignement fondamental étaient recrutés parmi les vieux instituteurs principaux titulaires du Certificat d’Aptitude Primaire (CAP) à la Direction des Ecoles Primaires (CAPDEP).

Par la suite, ils étaient choisis parmi les instituteurs hors classe et titulaires du Certificat d’Aptitude à l’Inspection Primaire (CAIP). Ensuite, ce furent les instituteurs bacheliers après la formation à Saint- Cloud en France, puis les professeurs d’enseignement secondaires diplômés de l’ENSup ayant enseigné au primaire.

Après cette promotion, les inspecteurs étaient recrutés par voie de concours et étaient soumis à des critères rigoureux de déontologie et de conscience professionnelle dans le corps de l’enseignement et dans l’exercice de leur métier.

Dès lors, le système éducatif malien continu à œuvrer de façon évolutive vers l’amélioration de ses offres en matière de supervision pédagogique, de formation continue pour le développement professionnel du personnel enseignant dans l’enseignement fondamental.

Cependant, suite à l’instauration du concours de recrutement des Directeurs de CAP et de conseillers pédagogiques (hier, des inspecteurs de l’enseignement fondamental), puis à sa suppression, le recrutement ou la nomination sur critères des enseignants redevient la seule voie d’accès à ces postes jusqu’à nos jours ; et il n’existe pas une école de formation spécifique pour ces missions.


Questions Fréquemment Posées

Quelles sont les difficultés rencontrées dans la supervision pédagogique au Mali?

Les difficultés rencontrées incluent le manque de conseillers pédagogiques et de ressources matérielles.

Quel est le rôle des conseillers pédagogiques dans la supervision des enseignants?

Le rôle des conseillers pédagogiques consiste à parachever la culture intellectuelle et professionnelle des maîtres recrutés hâtivement et à les assister dans leurs leçons.

Pourquoi la supervision pédagogique est-elle essentielle pour les enseignants au Mali?

La supervision est essentielle pour le développement des compétences des enseignants et pour améliorer la qualité de l’enseignement dispensé.

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