Analyse essentielle du rendement du riz pluvial à Longorola, Mali

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🏫 IPR/IFRA de Katibougou
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Ingénieur avec grade de Master - Décembre 2024
🎓 Auteur·trice·s
Hama COULIBALY
Hama COULIBALY

Cette étude révèle comment le rendement riz pluvial peut être optimisé grâce à l’évaluation de 45 lignées à Longorola/Sikasso. Découvrez quelles variétés promettent d’améliorer la productivité du riz au Mali et transformez votre approche agricole.


Ecologie du riz

Lumière

La lumière joue un important rôle dans la croissance et la productivité du riz. De plus, l’initiation paniculaire est inhibée voire annulée si le riz est soumis à une longue durée de jours. De manière générale, l’allongement de la durée du jour développe la vigueur de la végétation, augmente le tallage, mais retarde la floraison et parfois, aucune panicule ne peut se former.

Température

Le riz est une plante tropicale donc assez exigeante en chaleur et en lumière pour son développement. La température constitue le facteur climatique le plus important, en ce sens qu’elle est très difficile à modifier. Les besoins en température du plant de riz varient en fonction des stades de croissance et des variétés (Yoshida, 1981) cité par (DIARRISSO 2014). La température optimale pour le développement du riz se situe entre 30 et 35 °C et le zéro de germination entre 14 et 16 °C (Lacharme 2001)

Besoins en eau

L’eau constitue le facteur limitant dans la riziculture. Les besoins en eau du riz sont fonction du stade phrénologique et des conditions édaphiques. Ils se situent entre 800 et 1000 mm d’eau en riziculture sur un sol limoneux ou argilo-limoneux. Les besoins sont faibles au repiquage et atteignent un optimum à l’initiation paniculaire, puis s’annulent à la maturité. Pour ce qui est de l’évaporation, les besoins en eau du paddy varient entre 450 et 700 mm d’eau, selon le climat et la longueur du cycle végétatif.(Anon s. d.-a)

Exigences édaphiques du riz

Les sols où le riz est planté sont extrêmement variables, depuis des sols très fortement acides jusqu’à des sols très riches comme les sols alluviaux. Le riz peut être cultivé sur presque tous les sols, de sableux à fortement argileux, à des pH d’au moins 4 jusqu’à 8 avec des textures très fines ou grossières.

Le type de riziculture détermine le type de sol. Ainsi, en riziculture pluviale, les sols propices sont limoneux ou limono-argileux, meubles et drainant aisément. En culture irriguée, les sols à proportion équilibrée en argile, limon et sable donnent de meilleurs rendements. Les sols appréciés dans les bas-fonds sont les hydromorphes et les vertisols.

Les sols à texture grossière et sableuse sont impropres à la culture du riz (Nadie 2008).

Principaux types de riziculture

La plus grande plasticité du riz, tant pour le climat que pour les sols, explique l’existence de plusieurs formes de riziculture. Au Mali, les systèmes de production rizicole peuvent être répartis en deux grandes catégories.

La première catégorie concerne la riziculture irriguée, c’est-à-dire celle des aménagements hydro-agricoles. Selon le degré de maîtrise de l’eau, on distingue la riziculture en submersion contrôlée, avec des superficies exploitées estimées à 34 076 ha répartis en quatre complexes hydro-agricoles : Dioro (15 446 ha), Sibila (3 050 ha), Farako (6 670 ha) et Tamani (8 010 ha). Il y a aussi la riziculture en maîtrise totale de l’eau dans les rizières de l’Office du Niger, estimées à 960 000 ha, ainsi que les aménagements de Sélingué, de Baguinéda et les petits périmètres irrigués le long du fleuve Niger et du fleuve Sénégal.

La deuxième catégorie est la riziculture dite traditionnelle, qui regroupe la riziculture en submersion libre dans le delta central nigérien, la riziculture dans les bas-fonds et les plaines inondables dans la partie sud du pays, et la riziculture pluviale dans les régions de Sikasso, Kayes, Koulikoro et une partie de la région de Ségou.

Avec un rendement d’environ 6,4 tonnes/ha, la riziculture en maîtrise totale contribue à 5 % de la production totale du Mali. Ce système de production a un rendement plus élevé que les rizicultures pluviales, car il dépend moins des caprices climatiques. Cela procure à la riziculture malienne un avantage comparatif par rapport au système de production fortement pluvial (Ouédraogo et al. 2021b).

Contraintes biotiques

Les contraintes biotiques peuvent être liées à l’action de divers nuisibles : les microorganismes, les insectes, les adventices, les oiseaux et les rongeurs etc.

Contraintes abiotiques

Les facteurs abiotiques tels que la température (basse ou élevée), la salinité, la toxicité ferreuse, le rayonnement solaire, l’eau et le vent influencent le rendement du riz par leurs effets sur la croissance du plant et sur les processus physiologiques liés à la formation du grain. Ces facteurs peuvent affecter indirectement le rendement en augmentant les dégâts causés par les maladies et les ravageurs.

La température constitue l’un des principales contraintes abiotiques. Les températures basses peuvent réduire le rendement du fait de la stérilité mâle des épillets induite par le froid (Andaya et Mackill 2003), occasionner un taux de germination faible, une faible croissance des plantules et un taux de mortalité élevé (Zhang et al. 2014). Les températures supérieures à l’optimum induisent la stérilité, ce qui se traduit par la diminution du rendement. (Shrestha et al. 2021)

Importance de la production au Mali

Au Mali, le riz a un rôle central dans la sécurité alimentaire, qui reste un problème crucial pour le pays. Il contribue également de manière substantielle à la croissance économique du pays. Mais les importantes potentialités rizicoles avec des superficies jugées aptes à l’irrigation évaluées à près de 2.200.000 ha ne sont valorisées qu’à hauteur de 20 %.(Coulibaly et Havard 2013)

Enfin, dans un pays à gros risques climatiques, avec des variations de production très importantes, le riz est le seul produit relativement sécurisé, au moins pour la moitié de sa production qui est assurée avec une maîtrise totale de l’eau. De plus, contrairement au mil ou au sorgho, dont les prix varient fortement au cours de l’année, mais aussi d’une année à l’autre, le riz a l’avantage d’avoir des prix relativement stables, ce qui donne une visibilité et une sécurité économiques au producteur comme au consommateur (Baris, Zaslavsky, et Perrin 2005)

La productivité moyenne du riz au Mali est l’une des plus élevées en Afrique de l’Ouest. Elle est actuellement estimée à 3,8 t/ha selon la direction nationale de l’agriculture (DNA). Dans le scénario de croissance, on estime que la productivité moyenne devrait se situer à 5,2 t/ha d’ici 2030, comparable au niveau de rendement actuel en Chine et au Vietnam (FAOSTAT, 2020). Ce qui permettra d’assurer une croissance de la production de 6,63 pour cent par an passant de 2,8 millions en 2020 à 6,4 millions de tonnes en 2030 ((Ouédraogo et al. 2021)).

Cette croissance est nécessaire pour assurer la sécurité alimentaire, réduire significativement la pauvreté en milieu rurale et contribuer à satisfaire la demande au niveau régional en riz par un accroissement des exportations.

Contraintes de la production rizicole

D’une manière générale, la riziculture fait face à des contraintes notamment physiques (climat), biotiques (adventices, rongeurs, termites, oiseaux et insectes ravageurs) et problèmes de gestion des cultures (Chaudhary, Nadan, et Tran 2003).

Les principales contraintes inhérentes à la pratique rizicole sont énumérées ci-dessous :

  • Le manque de professionnalisation des acteurs de production ;
  • Des difficultés d’accès au crédit et aux intrants ;
  • Un faible niveau d’utilisation d’engrais minéraux et de semences de qualité ;
  • Des invasions aviaires importantes ;
  • Des unités de transformation vétustes altérant la qualité du riz au décorticage ;
  • Des difficultés de commercialisation du riz local à cause de sa mauvaise qualité.

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