Analyse révolutionnaire des actes de langage en politique

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🏫 Université d’Alger 2 - Faculté des langues étrangères - Département de français
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2021-2022
🎓 Auteur·trice·s
Mme Messili Amel
Mme Messili Amel

Cette étude révèle comment les actes de langage en politique façonnent les discours et influencent les perceptions. Découvrez les stratégies subtiles du ministre algérien des affaires étrangères et leur impact sur l’opinion publique.


Les actes de langage

Appelés aussi « actes de parole », un acte de langage est le fait de prononcer un mot ou un ensemble de mots pour modifier une situation, c’est le pouvoir de faire une chose seulement par le fait de produire un énoncé, une parole. Le locuteur mobilise les mots de langue afin de réaliser quelque chose, le langage ne sert pas uniquement à décrire le monde mais c’est aussi une action qui change une situation dans ce monde, les énoncés ont le pouvoir d’agir sur l’environnement par le fait d’être articulés. Les actes de langage c’est des mots qui accomplissent des actions qui changent la réalité ou qui changent le statut de la personne qui les prononce.

Il y a deux types des actes de langage : les actes de langage directs et indirects.

Les actes de langage directs

Il existe, selon la classification d’Austin 3 actes de langage directs pour chaque énoncé, en ce qui suit la définition des trois actes :

A/ L’acte locutoire

C’est le fait de réaliser une production langagière, le fait de dire quelque chose et indépendamment du sens que l’on communique. Cette première catégorie d’actes se résume à la mise en œuvre du langage, par exemple ; concevoir l’énoncé, choisir les mots, les ordonner pour former une phrase et leur attribuer un sens, les prononcer ou les écrire. C’est une sorte d’activité langagière qui spécifie les êtres humains.

B/ L’acte illocutoire

C’est la signification de ce que l’on a dit. Le résultat de la production langagière, les actes illocutoires sont des actes qui ne sont exécutés que par le langage, on peut les effectuer par tous les verbes d’action contenus dans la langue comme : interroger, inviter, parier, avouer, ordonner, remercier, s’excuser, promettre, répondre, saluer, pardonner,…

C/ L’acte perlocutoire

C’est l’effet produit par le fait d’avoir dit quelque chose et qui relève des conséquences de ce qu’on a dit. Cette troisième catégorie représente l’effet accompli par l’énoncé sur l’auditoire, elle peut être effectuée par les actes illocutoires suivants : influencer, convaincre, instruire, informer, calmer, rassurer, promettre, troubler, tromper, consoler, impressionner,… selon Catherine Kerbrat Orecchioni, on peut déduire l’acte perlocutoire de l’énoncé même comme un effet que le locuteur a voulu le causer à son interlocuteur.

Par exemple : « ne pleure pas ! » : c’est l’acte locutoire.

Calmer ou consoler une personne triste : c’est l’acte illocutoire.

Cette personne s’est calmée et ne pleure plus : c’est l’acte perlocutoire.

Les actes de langage indirects

Les actes de langage indirects sont liés à un implicite sémantique ou pragmatique du discours et on distingue deux types : les présupposés et les sous-entendus. Notre corpus est composé de plusieurs actes de langage indirects, pour cette raison, on donne une définition exhaustive de cette notion pour pouvoir l’utiliser dans la partie pratique.

Contenu
ExpliciteImplicite
(Ce qui est dit)(Ce qui est inféré/impliqué)
Présupposé
Sous-entendu
Allusion
Insinuation

Le contenu d’un énoncé peut être explicite ; le sens est exprimé directement par ce qui est dit, comme il peut être implicite ; l’énoncé contient un message indirect ce qui nécessite une analyse sémantique des éléments linguistiques pour trouver le présupposé inféré dans l’énoncé ou alors se servir des compétences encyclopédiques afin de tirer le sous-entendu impliqué par l’énoncé.

A / Le présupposé

Le présupposé est, en fait, un implicite sémantique qui existe dans l’énoncé même et dépend de la construction de la phrase et l’ordre d’emplacement des signes linguistiques, selon Catherine Kerbrat-Orecchioni, un présupposé se définit comme « une information qui, sans constituer l’objet du message à transmire, est toutefois automatiquement entraînée par sa formulation ».

(C. Kerbrat-Orecchioni, 1998 : 25)

En linguistique, la présupposition est une information implicite dans un énoncé qui renvoie directement à un sens qu’on peut soustraire d’une compréhension de cet énoncé lorsqu’on tient cette information pour acquise.

Le linguiste Oswald Ducrot définit l’information première qu’on trouve dans l’énoncé comme le « posé » c’est sur laquelle on peut tirer une autre information qui ne figure pas dans l’énoncé mais on peut l’imaginer d’après notre propre réflexion qui est appelée le « présupposé » c’est une inférence logique qu’on peut extraire de notre compréhension du sens lié au « posé ».

Francis Corblin a défini la présupposition comme suit :

« Une présupposition est un jugement qui est véhiculé par l’énonciation d’une phrase. Cependant, on peut, à bon droit, dire que ce jugement n’appartient pas à ce que le locuteur a dit(ou a dit explicitement) en prononçant la phrase ». (F. Corblin, 2013 : 35)

C’est-à-dire ; Présupposer une information B après avoir reçu autant que allocutaire d’un discours une information A est considéré comme un acte de jugement qu’on compose personnellement à notre niveau et qui résulte de notre propre analyse logique de cet énoncé qu’on fait tout le temps sans prendre conscience dans chacune de nos interactions.

Toutefois, quelques techniques de langue comme l’emploi des temps des verbes modifient le jugement, par exemple : si on remplace le subjonctif par l’indicatif ou on modifie la forme des phrases comme si on remplace la forme affirmative par la forme interrogative. La valeur de l’information dans un énoncé change avec le moindre détail.

B/ Le sous-entendu

Le sous-entendu est un implicite véhiculé non pas par le sens d’un énoncé mais plutôt par le contexte de l’émission de celui-ci, pour dégager une information B d’une autre information A tirée d’un énoncé donné, il est indispensable de se référer aux éléments contextuels et extralinguistiques et des compétences culturelles et encyclopédiques.

Pour assimiler un sous-entendu, l’allocutaire doit lier l’énoncé reçu au contexte dans lequel il a été émis pour saisir les insinuations et les allusions possibles.

Il y a deux types de sous-entendu : l’insinuation et l’allusion.

B.1. l’insinuation

C’est une idée, un sens véhiculé dans un énoncé sans être dit clairement et explicitement, le locuteur laisse et pousse l’interlocuteur ou son auditoire à l’entendre sans le dire surtout lorsqu’il s’agit d’un sous-entendu à caractère hostile.

Pour être expliquée, l’insinuation a besoin, également au sous-entendu, de compétences culturelles et encyclopédiques,

B.2. L’allusion

C’est le fait d’évoquer des individus, des événements, des concepts ou autres, qui sont supposés connus, mais sans les nommer directement et explicitement.

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