Nouvelles spécialisations industrielles en Algérie sont essentielles pour renforcer l’impact des Investissements Directs Étrangers (IDE) sur l’économie nationale. Cet article explore les opportunités et perspectives offertes par ces spécialisations, tout en soulignant les défis liés au climat des affaires et au cadre institutionnel.
Chapitre III : IDE et Nouvelles Spécialisations Industrielles(NSI) de l’Algérie : Opportunités et Perspectives.
Introduction
La mondialisation est une réalité incontournable et l’Algérie est condamnée, sous peine d’éviction, à construire les avantages compétitifs de son insertion positive dans l’économie mondiale1. Force est d’admettre qu’une nouvelle logique économique du pays, vu le caractère mono-rentier et vulnérable de l’économie, s’impose au risque d’encourir les menaces, tant internes qu’externes, qui le guettent. A ce titre, un besoin de partenaires stratégiques pouvant donner à l’économie algérienne, la technologie, l’expertise et
l’innovation indispensables à son industrialisation et sa nécessaire diversification.
Dés lors, les pouvoirs publics doivent prendre les mesures nécessaires et rendre opérationnelles les réformes et la stratégie industrielle qui, faudrait-il le rappeler, longtemps en gestation. De plus, l’ouverture à l’IDE que l’on attend dans les secteurs productifs et l’industrie, on le voit exclusivement aller dans le pétrole et les activités à forte spéculation, et ne faisant ainsi que de renforcer la logique mono-exportatrice de l’Algérie, d’où la nécessité pour l’Algérie de diversifier ses exportations et développer d’autres activités hors hydrocarbures, de NSI dont le
rôle de l’IDE mérite d’être mentionné. En effet, en partant de l’analyse faite et les résultats auxquelles nous sommes abouties, parmi les questions essentielles à nous poser sur le devenir économique et industriel de l’Algérie, figurent celles de l’IDE et de la spécialisation industrielle. En effet, à travers l’appréciation des effets des IDE sur l’économie algérienne et de logique économique y tenant, il ne paraît pas
inutile de montrer en quoi l’IDE empêche de nouvelles spécialisations industrielles(NSI)
du pays.
Nous allons tenter dans ce chapitre, d’effectuer une analyse sur l’IDE et la perspective de NSI en Algérie, qui nous permettra dans une première section, de vérifier, a priori, économétriquement, cet impact difficilement perceptible des IDE sur l’économie nationale. Pour tenter dans la deuxième section, d’analyser les obstacles à l’impact positif des IDE sur l’économie, voire à l’émergence de NSI du pays. Ensuite, nous nous livrons dans les deux dernières sections, à tenter de s’inspirer des expériences internationales en termes de contributionde l’IDE à l’émergence des NPI et leur compétitivité industrielle, et enfin essayer de transposer le modèle au cas de l’Algérie , à juste titre, dans la promotion de secteurs dans lesquels l’Algérie pourrait faire la différence.
1 https:/afaqichtirakiya.wordpress.com/2013/12/03limpasse-de-linfitah-en-Algerie-quelles-issues-abdelatif-rebah. ↑
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Section 1 :
Etude des incidences des IDE sur l’économie nationale: vérification empirique
Dans cette section, nous allons, au premier lieu, présenter un état d’art sur les effets des IDE sur l’économie hote. Puis, dans un deuxieme temps, nous nous livrons à l’analyse de l’impact potentiel des IDE sur les différents parametres économiques algériens.
IDE et impact sur l’économie hôte: mécanismes et travaux empiriques
Les questions relatives aux impacts des IDE sur l’économie des PA, les PED en particulier, ont suscité beaucoup d’intérêt, tant au niveau de la communauté scientifique que des décideurs politiques. Ainsi, de nombreuses études ont été consacrées à l’IDE notamment à ses effets sur les PA, mais souvent avec des résultats divergents. Tant dis que certaines soutiennent que les IDE ont toujours des effets positifs sur l’économie des PA, d’autres, à l’opposé, l’IDE n’est pas une condition nécessaire, voire insuffisante.
Nombreux sont les canaux à travers(ou sur) lesquels les IDE pourraient affecter, directement ou indirectement, les économies des PED, dans la littérature.
Effets d’entrainements d’IDE, transfert de technologies et de savoir faire
C’est au début des années 1960, que les premières réflexions théoriques (McDougall(1960), Corden(1967) et R.Caves(1971)) portant sur les effets spillovers des IDE, remontaient. Ayant comme but commun: l’identification des bénéfices et couts potentiels des IDE sur les pays d’accueil(PA). Plusieurs travaux empiriques s’étaient ensuite inspirés des premières analyses théoriques. Balasubramanyam(1973), Brash(1966), Deane(1970), Forsyth(1972), Gabriel(1967), Rosenbuth(1970) et Safarian(1966)2.
Selon ces études, plusieurs effets bénéfiques des spillovers peuvent-ils émaner des FMN et corolaires à savoir: contribuer à l’efficacité des entreprises locales en brisant les goulets d’étranglements en matière d’approvisionnement ; améliorer le savoir faire en induisant les nouvelles technologies et formant les travailleurs locaux qui seront ultérieurement recrutés par les entreprises locales ; briser le monopole en exerçant des pressions compétitives susceptibles, en fonction des réactions des firmes locales, soit les forcer d’opérer plus efficacement soit de les contraindre à quitter le marché ;
transférer les techniques de gestion, de contrôle de qualité
2BOUOIYOUR.D et S .TOUFIK, « l’impact des IDE et de capital humain sur la productivité des industries manufacturières marocaines », revue Région et Développement, N°25-2007, P118. ↑
et de standardisation à leur fournisseurs locaux ; forcer es firmes locales à accroitre leurs efforts en matière de gestion et techniques de vent e(Bouiyour.D et Toufik.s, 2007, 119).
En revanche, les effets néfastes des transferts technologiques et surtout les agissements de certaines FMN dans les PED, ont également leur lot dans la littérature (Ross(2001), Stiglitz (2002), Mold(2004)). Les reproches relevés à l’égard des IDE, font essentiellement état des influences des FMN sur les gouvernements locaux, afin de préserver leurs intérêts et des inégalités de la répartition des richesses qu’elles engendrent.
Sadik et Bolbol(2001) et Meschi(2006), expliquent par ailleurs la faiblesse des effets spillovers des IDE reçus par les PSEM, par la nature des projets d’investissement, qui sont essentiellement dans le secteur primaire et les services produisant moins d’externalités technologiques.
IDE, croissance économique et investissement national
Il est notoire, les flux d’IDE ont connu une augmentation significative dans le monde, surtout depuis les années 80. En parallèle, de nombreuses études empiriques portant sur les effets des IDE sur la croissance économique ont vu le jour avec l’accélération de phénomène, depuis. Mais, la relation entre la croissance économique et l’IDE, a souvent été diversement apprécié.
En effet, des études de Blomstrom et al.(1994), Borensztein et al.(1995et 1998), Ahmad et Hamdani(2003), Xu et Wang(2007), Almasaied et al.(2008),Hetes et al.(2009), Kotrajaras(2010), Tiwari et Mutascu(2011), Asghar et al.(2011), Kim et Musau(2011), El Wassal(2012), Soumia et Abderrazak(2013) et Gursoy et al.(2013), affirment que les flux d’IDE ont une impact positif sur la croissance économique, alors que pour d’autres études comme celles Mencinger(2003) et Saqib et al(2013), les IDE ont un impact négative sur la croissance.
Par ailleurs, Katerina et al(2004), Yalta(2011), Mohamed et al(2013) et Chawdhary et Kushwaha(2013), en affirment un impact neutre des IDE sur la croissance, et aussi, d’autres études comme celles de Turkcan et al(2008), Mucuk et Demirsil(2009), Agayev(2010), Ahmadi et Ghanbarzadeh(2011), Gursoy et al(2013) et Sooreea-Bheemul et Sooreea(2013), il ya une causalité bidirectionnelle entre les IDE et la croissance.3
3BAYAR.Y, « savings, FDI inflows and economic growth in emerging Asian economies», 2014, Asian Economic and Fnancial Revew, 4(8), P1109. ↑
Une analyse de Ben Abdallah et Meddeb(2011)4 sur un échantillon de 61 pays a permis de tirer la conclusion suivante : pour avoir un effet positif des IDE sur le taux de croissance de la productivité globale, il faut accumuler un niveau minimum de capital humain. Le rôle de ce dernier est vu donc comme un catalyseur entre IDE et croissance des PA.
Cette relation entre entreprises a permis à Merkusen et Venables(1999) de conclure que les IDE et les investissements locaux sont complémentaires. A l’opposé, Bouklia et Zatla(2001), soutiennent qu’un effet d’éviction de l’investissement domestique par les IDE dans les PSEM réduit nécessairement leur contribution à la croissance économique5. Ces derniers pensent qu’à coté d’éventuel effets de seuil ou d’insuffisance capacité d’absorption technologique des firmes locales, c’est tout autant l’absence de complémentarité entre l’investissement local et étranger, d’où l’explication du faible impact de l’IDE sur la croissance
des PSEM.
Alfaro et al(2001) montrent que le niveau de développement des marchés de capitaux locaux est fondamental pour qu’il y ait une contribution concrète des IDE à la croissance économique. Par ailleurs, les résultats de Nicet et Rougier (2008)6 sur les économies des PSEM, suggèrent que les IDE n’ont probablement d’effets indirects positifs sur la croissance que par les exportations et le capital humain, comme facteurs moteur de la croissance. Néanmoins, les résultats empiriques obtenus montrent difficile de bénéficier des IDE que de les convaincre de s’implanter, encore plus ne sont pas souvent orientés là on en a besoin.
4 Référence manquante dans le texte original. ↑
5 Référence manquante dans le texte original. ↑
6 Référence manquante dans le texte original. ↑