Analyse de l’économie institutionnelle et des IDE en Algérie

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🏫 Université d’Oran 2 - Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et des Sciences de Gestion
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Magister - 2017-2018
🎓 Auteur·trice·s
FARSI Nabila
FARSI Nabila

L’économie institutionnelle en Algérie joue un rôle crucial dans l’attractivité des investissements directs étrangers. Ce mémoire analyse l’influence des réformes institutionnelles sur le climat d’investissement entre 2000 et 2016, soulignant l’importance de la qualité des institutions.


Chapitre 2 : L’économie institutionnelle et la Qualité des institutions

Introduction :

L’analyse économique des institutions fut marquée au début du XXe siècle par des travaux classés généralement comme étant hétérodoxes, tels que ceux de Veblen, Mitchell et Commons. A partir des années 1970, l’économie institutionnelle va se renouveler sous l’impulsion de nouveaux travaux que l’on regroupe de nos jours, sous l’appellation de la Nouvelle Economie Institutionnelle, et parmi lesquels on trouve ceux de Coase, North, Williamson. La Nouvelle Economie Institutionnelle consiste en un développement des outils néoclassiques pour l’analyse du rôle des institutions dans la coordination et la réalisation des activités économiques (North, 1993 ; Williamson, 2000).

L’Ancien institutionnalisme comme la Nouvelle Economie Institutionnelle, constitue un programme de recherches qui repose sur des objectifs bien identifiés dont l’institution est le noyau dur. Les questions centrales telles que pourquoi les institutions existent, pourquoi se développent elles de manières différentes ainsi que sur leur efficacité sont posées par les deux mouvements. Il parait donc, légitime de s’interroger sur les liens existant entre ces deux courants. Mais on constate que même si Williamson porte un intérêt particulier sur Commons, en reprenant l’utilisation de catégories analytiques comparables, il n’en reste pas moins que la confrontation des deux conceptions a tachées à ces catégories, conduit à rejeter l’hypothèse d’une affiliation directe entre les deux courants.

L’institutionnalise est l’outil de notre analyse donc avant de développer la recherche on doit en premier lieu jeter un coup d’œil sur ce courant qui date depuis le 19éme siècle et ressemant est devenu un domaine riche et indispensable dans toute interprétation économique.

Dans le cadre de l’exercice de son activité, la firme est confrontée aux lois et réglementations propres au pays d’accueil, autrement dit à ses institutions. En établissant leur politique d’attractivité, les pays empruntent la voie de la séduction en ayant des codes d’investissements avantageux qui tiennent compte du cadre légal d’application des lois et règlements. Récemment, les institutions sont apparues comme une variable significative largement négligée par le passé. Leur rôle a été souligné surtout pour expliquer les différentiels de croissance entre pays, et a été élargi à l’impact sur le commerce et plus généralement à l’ouverture économique et l’IDE.

Ce deuxième chapitre est consacré à l’économie institutionnelle et la qualité des institutions ; il est divisé en quatre sections dont la première est consacrée à l’Ancienne Economie institutionnelle. Dans la deuxième section on va étudier la Nouvelle Economie Institutionnelle (NEI) ; la troisième section est consacrée pour des définitions et classifications des Institutions ; quant la quatrième et dernière section elle a pour objet de définir la Qualité des institutions et leurs relations avec les IDE en matière de l’attractivité.

SECTION 1 : L’ANCIENNE ECONOMIE INSTITUTIONNELLE

I.1. Présentation du courant :

L’institutionnalisme est un courant de pensée qui est apparut aux Etats unis vers la fin du 19ème siècle et le début du 20ème siècle avec des économistes américains (Torsein Veblen, J.Commons et Wesley Mitchell) qui sont considérés comme les précurseurs de ce mouvement.1

Les institutionnalistes insistent sur le fait que les habitudes communes et spécifiques sont renforcées par des normes sociales spécifiques. Ils se basent sur plusieurs disciplines comme la psychologie, l’anthropologie, la sociologie et la philosophie pour analyser et expliquer la nature du comportement humain. Ces économistes avancent que les individus vivent dans un environnement institutionnel, que les institutions perdurent et structurent l’action humaine.

Ils ont ainsi tenté d’analyser certaines institutions spécifiques (les habitudes, les droits de propriété …). L’école institutionnaliste diverge des autres écoles classiques et néoclassiques dans l’explication des phénomènes économiques.

En revanche, tout au long du 20ième siècle les économistes ont étudié le fonctionnement du marché, d’une part, sans s’interroger sur les conditions nécessaires à son existence et à son fonctionnement, et d’autre part en négligeant l’importance d’autres institutions vitales pour le bon fonctionnement d’une économie. L’ensemble des approches institutionnalistes se proposent d’étudier l’émergence, le fonctionnement et l’évolution des institutions qui encadrent les interactions économiques.

Le développement de la pensée institutionnaliste est ancien. Elle est apparu en Allemagne et aux Etats-Unis, avec respectivement, l’Ecole historique allemande et l’Institutionnalisme américain, pour se développe à partir d’une critique de l’économie marginaliste. Le déclin de ces deux courants est attribué à l’ignorance du role des institutions et se n’est qu’après les années 1970, que l’économie standard va tenter d’intégrer les institutions dans son cadre d’analyse.

I.1.1. L’Ecole historique allemande :

L’Ecole historique allemande prend racine vers la fin de la première moitié du 19ième siècle. Dans laquelle one distingue trois générations dans ce courant.

1 Bernard Chavance ; Ouvrage- Institutional economics ; 2009; Edition La Decouverte, Paris, p1 ; http://test.scholarvox.com.www.sndl1.arn.dz/reader/index/docid/41000846/searchterm/instituitional%20economics

  • La première génération mené par Wilhelm Roscher (1817-1894) ; il a développé une critique fondée de l’économie classique de l’époque.
  • La seconde génération menée par Gustav Schmoller (1838-1917), est parvenue à établir une véritable analyse économique des institutions.
  • Et la dernière, représentée par Werner Sombart et Max Weber qui ont surtout insisté sur les théories organisationnelles, mais ont évité de l’associer en tant qu’agent économique institutionnel.

Ce n’est qu’partir des années 1900 où l’importance des normes sociales des coutumes et des droits des phénomènes sociaux ont été souligné dans la vie économique (G. Schmoller 1902). Il considère que l’institutionnalisme a plusieurs facettes, dans un cadre social. Il avance que «Toute action humaine est le produit des sentiments de plaisir et de douleur et des impulsions qu’elle provoque ; mais c’est sous l’action de la réflexion, de l’empire sur soi-même, des sentiments plus élevés d’une part, et du milieu social et de ses buts d’autre part, que naissent les institutions cérémonielles »2. Il ajoute ensuite que «Les institutions religieuses et ecclésiastiques de ces anciens temps sont en même temps les instruments les plus importants de l’organisation sociale, politique et économique »3.

Dans un cadre strictement économique, en tentant de cerner le fonctionnement de l’économie nationale, il estime que « les phénomènes les plus importants de l’économie, comme la propriété, la monnaie, le crédit, se présentent à nous sous une forme très individualisée, mais qu’il y a une évolution de ces formes … Si cela est vrai de la monnaie et du crédit, cela est plus vrai encore de l’économie familiale, de la division du travail, de la formation des classes sociales, des formes des entreprises, du marché, des différentes institutions commerciales, des corporations, de la liberté industrielle, des formes de la vie agricole, en un mot de toutes les formes typiques et des organisations que l’on peut considérer comme des institutions économiques »4.

On peut remarquer à son niveau, l’importance qu’il donne aux institutions dans la compréhension du fonctionnement de l’économie. Il se distingue des économistes classiques en affirmant que le marché est une institution dont le fonctionnement dépend lui-même des autres institutions qui l’entourent. Les thèmes développés par Schmoller ont été repris par Weber et Sombart, mais leur grand intérêt porté à l’analyse socio-économique et historique du capitalisme dit « moderne » ou « rationnel », a fait que la pensée institutionnaliste s’est étendue pour poursuive son développement ailleurs qu’en Allemagne. C’est essentiellement aux Etat- Unis au début du 20ième siècle que le concept d’institutions se développa.

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1 Bernard Chavance ; Ouvrage- Institutional economics ; 2009; Edition La Decouverte, Paris, p1 ; http://test.scholarvox.com.www.sndl1.arn.dz/reader/index/docid/41000846/searchterm/instituitional%20economics

2 Gustav Schmoller « Politique sociale et économie politique », page 257

3 Op. Cit, page 258

4 Op. Cit, page 282

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