Les théories des IDE en Algérie sont analysées à travers l’impact des réformes institutionnelles sur l’attractivité des investissements directs étrangers entre 2000 et 2016. L’étude met en lumière comment la qualité des institutions influence le climat d’investissement et les effets économiques associés.
LES THÉORIES EXPLICATIVES DES IDE
Les tentatives de formalisations proposées par de nombreux auteurs se sont focalisées pour expliquer ces causes de développement et l’intérêt qu’on lui porte à cause de ces effets induit sur l’économie (croissance, endettement….etc). Ils se sont basés sur des argumentations qui concernent les théories du commerce, de l’investissement et de la politique industrielle chacune de ces théories contribue à une compréhension des raisons sous- jacente à l’IDE ou offrent une explication relative à un IDE particulier.
Donc il n’existe pas une théorie complète des IDE. Notre analyse va donner lieu à plusieurs contributions dans la littérature économique: Les théories traditionnelles du commerce international et de l’investissement, la théorie de l’arbitrage financier, la théorie du cycle de vie du produit et la théorie des marchés et la théorie éclectique.
1. Les théories traditionnelles du commerce international et de l’investissement :
Selon la théorie traditionnelle du commerce international, l’entreprise n’est qu’un lieu de rencontre des divers facteurs de production, Cela leur permet d’utiliser les ressources de leur territoire ou de leur main d’œuvre de la manière la plus productive et d’exporter leur surplus de production. Ces dernières ne sont donc ni exclusifs, ni transférables internationalement. Dans ces conditions, l’IDE n’a aucune raison d’être. Fondamentalement, la théorie pure du commerce international s’attache à répondre à la question du pourquoi l’échange de biens entre deux pays, et quels sont les biens qui peuvent être exportés. Quatre apports seront présentés à cet effet pour montrer comment l’IDE est interprétés dans le cadre des théories traditionnelle.
Sous sa forme principale, la théorie traditionnelle permet d’expliquer pourquoi les activités nécessitant une utilisation intensive des ressources comme les industries extractives, l’agriculture et même le tourisme sont attirées par des pays ou des régions en particulier. Si l’avantage comparatif provient autant des actifs acquis ou créés par des ressources naturelles, ces théories peuvent également s’appliquer aux entreprises issues d’autres industries et qui sont à la recherche d’une main d’œuvre qualifiée, de la technologie ainsi que d’autres actifs spécifiques. Au sens large, la théorie traditionnelle fournit une explication sous-jacente à l’IDE mais elle ne rend pas compte de la diversité de facteurs qui affectent les décisions relatives à l’IDE dans la pratique.
1.1. RICARDO et la théorie des avantages comparatifs :
La théorie des avantages comparatifs de Ricardo montre que les pays ont intérêt à échanger dès lors que chacun se spécialise dans les productions où il possède des avantages de coûts relatifs (productivité du travail). On traduit l’esprit de la démarche de Ricardo par la boutade suivante : un médecin qui est meilleur jardinier que son jardinier a néanmoins intérêt à garder celui-ci, car il gagne plus, en consacrant une heure à la médecine, qu’en consacrant une heure au jardinage.
On montrera ainsi que le gain dû à la spécialisation est assuré à partir du moment où l’échelle des prix diffère dans les divers pays qui se spécialisent. Cependant les coûts comparatifs ne peuvent être à eux celle une variables explicative, mais une variable qui doit elle même être expliquer.
Critiques : Faut-il considérer les avantages comparatifs comme un phénomène naturel, avec lequel on ne peut que s’accommoder, ou faut-il voir en eux le résultat (complexe) des choix passés et présents des Etats, choix qui ont pu porter sur l’éducation, la formation, la mise en place d’infrastructures et de secteurs d’activité aux multiples effets d’entraînement, avec d’importantes externalités positives ? Tous ces facteurs sont aussi importants que la « nature » proprement dite. Les coûts comparatifs ne sont plus une variable explicative, mais une variable qui doit elle-même être expliquée.
1.2. Les dotations de facteurs déterminants des échanges : le modèle HOS (HECKSHER, OHLIN, SAMUELSON)
Pour ces trois auteurs, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les productions utilisant les facteurs (terre, travail, capital) qu’il possède en abondance par rapport à d’autres pays, à exporter de telles productions, et à importer des biens et services « renfermant » des facteurs qui lui manquent. Les pays développés, riches en capital, en technologies avancées, en main d’œuvre qualifiée, exporteront des produits élaborés. A l’inverse, les pays moins développés exporteront des marchandises incorporant leur facteur le plus abondant, le travail peu qualifié. Au centre de l’analyse se trouve l’idée de substitution du capital au travail (ou vice versa). Pour que cette substitution ne se poursuive pas jusqu’à ce que toute différence disparaisse entre les pays, le modèle HOS postule la fixité des facteurs de production (ou du moins leur insuffisante mobilité). C’est cette imperfection qui est à l’origine du commerce international. La spécialisation internationale repose sur un avantage comparatif mais également sur la demande mondiale. Ces analyses traditionnelles doivent être renouvelées car la technologie se diffuse, les capitaux se transportent, les hommes émigrent.
1.3. Le Modèle de STOPLER-SMUELSON :
L’accroissement du prix d’un bien exporté augmente la rémunération réelle du facteur de production intensif dans la production de ce bien et diminue celle du facteur de production non intensif dans la production du bien.
1.4. Théorie de RYBCZYNSKI:
Selon RYBCZYNSKI, Lorsque la dotation d’un facteur de production s’accroit dans un pays, le prix constant des biens, cela engendre une augmentation de la production des biens intensifs dans ce facteur et une réduction de la production des biens intensifs dans l’autre facteur. Donc cette théorie pour justifier le phénomène de spécialisation d’un pays. Un pays doit se spécialiser dans la production du bien pour lequel il est le mieux doté en facteur. Concrètement, un pays qui un accroissement démographique important devrait se spécialiser sur la production d’un bien « gourmand » en facteur travail.
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1 B.Bellon et R.Gouia (Investissements directs étrangers et développement industriel méditerranéen) ; coordinateurs, Economica, paris ; p 235. ↑