Le revenu des ménages Kyeshero est analysé à travers divers facteurs socio-économiques influençant leurs dépenses de consommation. L’étude met en lumière les sources, formes, répartition et affectation de ce revenu, offrant une compréhension approfondie des comportements de consommation dans le quartier.
Le Revenu
Cette section, porte sur Cinq sous sections d’où la première porte sur les différentes définitions du revenu, la seconde section porte sur les sources de revenu d’un ménage, la troisième section porte sur les formes du revenu, la quatrième section porte sur la répartition du revenu et enfin l’affectation du revenu.
Définition
Le revenu d’un agent économique est définit comme étant « l’ensemble de ressources disponibles qui lui sont attribuées au cours d’une période » (JEAN BLEUZEIN, 2008).1
BERNARD GUERRIEN2, lui, croit que le revenu est « un flux des ressources d’une personne, qui est la contrepartie de sa contribution à une activité économique productive au cours d’une période données sans prélèvement sur son patrimoine. »
Il peut aussi être défini, en terme simple, comme ce que perçoit une personne physique ou morale (salaire) au titre de son activité ou de ses biens (rente, loyer, …).
Cependant, la définition du revenu, dans le cadre de notre travail, est appréhendée comme étant « La capacité qu’a un consommateur de disposer des biens et services pour la satisfaction de ses besoins ou pour sa survie ».
« En économie, un revenu est l’ensemble des ressources ou droits qu’un individu, une entreprise ou une collectivité publique, perçoit sur une période donnée, en nature ou en monnaie, sans prélever sur son patrimoine ».3 Contrairement au patrimoine qui est un stock de biens détenus à un instant donné, le revenu est un flux de biens et services dont on dispose pendant une période donnée.
En outre, pour parler de revenus récurrents, par opposition aux revenus exceptionnels, ceux-ci doivent se répéter de période en période.
On distingue les sommes perçues au titre de :
- La rémunération pour un travail. Ex : salaire.
- La rémunération du patrimoine. Ex : loyers d’immeubles, produit d’un capital placé (intérêts, dividendes, redevance d’utilisation de brevet).
- L’activité : Services rendus et produits fournis par les professionnels et entreprises.
- Des prestations et transferts sociaux. Ex : indemnités de chômage, allocations sociales…
« Le revenu salarial » correspond à la somme de tous les salaires perçus par un individu au cours d’une année donnée et de toutes cotisations sociales.
Source de revenu4
Il s’agit ici de présenter d’une manière synthétique les différentes sources de revenu qui interviennent dans les actifs des ménages et contribuent aussi tant soit peu à répondre à leurs besoins de consommation.
Le salaire n’est pas le seul revenu perçu par les ménages ; tous les ménages ne sont pas salariés. Mais il sied de noter qu’il existe bien d’autres sources de revenus notamment : les bénéfices, les entreprises individuelles, le loyer, les dividendes, etc.
La production des biens et services génère la distribution des revenus pour ceux ayant pris part ou participé directement ou indirectement à cette production.
La distinction entre « revenu du travail » et « revenu du capital » n’est cependant toujours pas résolue.
Le revenu disponible d’un ménage constitue donc l’ensemble de ses revenus d’activité, de son patrimoine, et des prestations et transferts sociaux perçus, nets des impôts directs (impôt sur le revenu, taxe d’habitation).5
Forme de revenu
Il s’agit dans cette sous-section de présenter les différentes formes de revenu notamment : le revenu disponible, revenu primaire et enfin le revenu de transfert ou de réaffectation.
Revenu disponible
Revenu disponible = revenu primaire – prélèvements obligatoires + transferts sociaux.
Les prélèvements obligatoires constituent donc des impôts et cotisations qui sont soutirées du revenu primaire, et perçus par l’Etat. On distingue cependant les prélèvements sociaux versés à l’Etat et celui versés à la sécurité sociale.
Le revenu disponible d’un ménage constitue donc l’ensemble de ses revenus d’activité, de son patrimoine, et des prestations et transferts sociaux perçus, nets des impôts directs (impôt sur le revenu, taxe d’habitation, différentes cotisations).
Revenu primaire
Les revenus proviennent de manière directe ou indirecte de l’activité productive, qui est mesurée au niveau macroéconomique par le produit intérieur brut (PIB). Une fois pris en compte les revenus perçus du reste du monde, on obtient le produit national brut.
Le revenu national = au revenu national brut – les amortissements (consommation de capital fixe). Le revenu national net est réparti entre les entreprises, les ménages et les administrations publiques. Les revenus primaires sont donc la contrepartie de la contribution des agents économiques (ménages, entreprises, administrations) à l’activité productive. Les ménages disposent donc de deux types de revenus, il s’agit donc : « Revenus d’activités et de la propriété ».
Les revenus d’activités sont composés de deux autres revenu, cela dépend cependant de l’activité d’une personne.
Il y a le « salaire » (revenu de toute personne travaillant pour un employeur) ; et les « revenus des travailleurs indépendants » (rémunérations des personnes travaillant pour leur propre intérêt).
Les revenus de la propriété : Les revenus de la propriété sont des revenus du capital ou du patrimoine.
Ils comprennent entre autre :
- Les loyers perçus du fait de la location de biens fonciers (terres agricoles ou non) ou de biens immobiliers (immeubles).
- Les revenus courants du patrimoine financier (intérêts, dividendes…)
Il sied de noter que les revenus de la propriété sont difficiles à évaluer ; la principale source disponible reste les déclarations fiscales. Or, beaucoup de revenu financiers sont non imposables.
Revenu de transfert ou de réaffectation
En économie, un transfert désigne « le paiement d’un revenu qui ne correspond pas à des services économiques effectivement rendus par les bénéficiaires et ne sont pas la contrepartie d’une prestation productive ». Les revenus de transfert sont donc prélevés sur les revenus d’agents économiques productifs. Ils sont par conséquent exclus du Revenu national (au coût des facteurs) puisque celui- ci est la somme des revenus correspondant à des activités productives.
Ce revenu est en fait une correction de l’inégalité créée par « les revenus primaires » ou pour aider toutes personnes étant exclus de toute activité productive. Les transferts sociaux qui servent à maintenir les ressources du ménage à un certain niveau, et les transferts sociaux destinés à corriger certaines inégalités dans la répartition des revenus (allocation familiale).
Répartition du Revenu
La répartition de cette valeur entre les agents économiques se fait sous la forme de paiements monétaires représentées par des traitements, les salaires, les rentes, les intérêts et les profits. Les salaires et les traitements sont versées aux travailleurs. Les rentes rémunèrent l’exploitation de la terre et de certains objets physiques. Les intérêts sont la contrepartie du capital et les profits sont réalisés par les entrepreneurs en contrepartie des risquent qu’ils prennent6
Ces paiements ne sont pas distribués entre tous les bénéficiaires et la définition des lois économiques régissant cette répartition est au cœur du problème de la théorie économique du même nom.
Les économistes sont en désaccord quant à la définition de ces lois économiques, et les différentes écoles de pensée en ont donné des formulations différentes. La majorité d’entre eux estiment que les variations de revenu sont dues en grande partie au jeu de la loi de l’offre et de la demande.
Affectation du revenu
Ce paragraphe, porte sur deux sous-paragraphes qui expliquent clairement les différentes manières d’affectation du revenu ; d’où la première porte sur l’affectation du revenu à la consommation et la deuxième porte sur l’affectation du revenu à l’épargne.
Le revenu des ménages se partage entre consommation et épargne en fonction d’un certain nombre de critères dont le principal est le revenu. L’évolution du mode de consommation se traduit par une modification de la part des différents biens et services dans le budget des ménages. A partir de son revenu disponible, l’individu est conduit à effectuer un choix entre une consommation immédiate ou une épargne qui correspond à une consommation différée dans le temps. Ces choix découlent de ses préférences, de son anticipation de l’avenir et de sa contrainte budgétaire.
Revenus affecté à la consommation
Dans les enquêtes qui ont été menées depuis un siècle, on constate effectivement une tendance au rapprochement de la part du revenu consacrée à la consommation dans tous les milieux sociaux et dans toutes les grandes nations (selon la loi d’Engel, du nom de son découvreur, Ernest Engel, statisticien allemand qui l’a mise en évidence en 1857).
Selon la théorie keynésienne, la consommation est en effet directement reliée au revenu des ménages dont elle suit l’évolution à long terme et lisse les chocs à court terme.
Même si ce lien a été remis en question avec la théorie du revenu permanent, il apparaît que lorsque l’on tient compte des contraintes de liquidité, de l’imperfection des marchés, en particulier financiers, ou de la rationalité limitée des individus, le revenu courant a un impact théorique et empirique sur la consommation7
La structure de la consommation indique la façon dont les ménages répartissent leurs dépenses entre différents postes budgétaires : alimentation, habilement, santé, logement… On distinguera les dépenses de consommation des ménages de la consommation effective qui tient compte des services consommés auprès des administrations ou des associations et qui correspond à des transferts sociaux en nature.
Donc le revenu est affecté aux dépenses de consommation des ménages notamment : celle qui comprennent uniquement les dépenses que les ménages supportent directement. Parmi celles-ci figurent les dépenses « pré-engagées » qui correspondent aux dépenses réalisées dans le cadre d’un contrat difficilement renégociable à court terme, comme par exemple celles liées au logement, aux services de télécommunications ou aux assurances.
Mais aussi les dépenses de consommation Effective des ménages, qui incluent en outre les dépenses financées par l’Etat, comme par exemple en matière d’éducation ou d’action sociale8 La consommation se compose de : a) biens et services achetés b) biens produits par le ménage c) biens offerts par l’employeur ou par un organisme public. La valeur des éléments b) et c) doit être imputée au revenus. Cette consommation imputée comprend donc la valeur estimée de tous les biens que le ménage a obtenus sans débours.
Plus les individus, les groupes sociaux et les nations voient leurs revenus croitre, plus les sommes allouées à l’alimentation continuent de croitre elles aussi mais de manière moins proportionnelle dans les dépenses, généralement au bénéfice des postes come le logement, les loisirs, la santé.
Revenus affectée à l’épargne
Keynes définit l’épargne comme l’excédent du revenu disponible sur la consommation (Keynes, 1936)., Elle peut être conçue également comme la fraction du revenu qui n’est pas dépensée par l’achat des biens et services.9
L’épargne peut représenter la fraction de revenus thésaurisée, placée, voire investie dans le but de disposer d’un pouvoir d’achat plus important dans le futur.
Pour Burbidge et Davies, (1999), l’épargne d’un ménage « est la différence entre ses actifs et ses dettes »10. Enfin, Bosworth, Burtless et Sabelhaus (1991) ont, défini l’épargne comme étant « la différence à deux points dans le temps de la richesse d’une famille. »11
L’hypothèse de cycle de vie constitue un cadre un peu simpliste pour rendre compte du comportement des ménages d’affecter le revenu à l’épargne, car l’on n’observe pas de décroissance des taux d’épargne en fin de vie. Il s’agit ensuite de détailler les comportements par âge, en distinguant les ménages d’âge actif des ménages retraités :
– Les ménages d’âge actif sont essentiellement sensibles au motif de précaution (assurance contre les chocs de revenu à court terme), et au motif cycle de vie (perspective de préparation de la retraite). Ils épargnent davantage sur les revenus du travail que sur les revenus du capital.
– Les ménages retraités ont un comportement dynastique quel que soit leur niveau de richesse, avec une dés accumulation de capital très limitée.12
Autrement dit, au cours de leur vie active, les ménages se soucient essentiellement du lendemain, et dans une certaine mesure de leur retraite ; la prise en compte des générations futures n’intervient qu’au moment de la retraite.
Pour KEYNES, la décision de consommer et d’épargner dépend exclusivement du niveau de revenu ; et dans ces conditions s’il définit l’épargne comme un ‘’résidus’’, ce qui ne pas consommer et non comme le résultat d’un choix entre la consommation présente et la consommation future.
Le revenu affecté à l’épargne peut recevoir trois affectations qui se présentent de cette manière :
- Prêt à la consommation
- La conservation de la monnaie sous forme liquide(thésaurisation)
- Le financement d’un investissement
Signalons par ailleurs que l’affectation ne peut concerner que le revenus net car le capital comme source de revenu doit être sauvegarder
En réalité, il ressort des données que selon le niveau de revenu du ménage, les motifs diffèrent13:
- Ce sont les ménages à faibles revenus de remplacement et faible patrimoine qui épargnent le plus. Il est pour autant difficile d’imputer ce comportement exclusivement à un désir de transmission. En effet, il peut en partie s’agir, dans ce cas particulier, d’une épargne de précaution, dans la mesure où ces ménages ont les revenus les plus précaires.
- Pour les ménages à revenus de remplacement élevés, le taux d’épargne est plus faible, quel que soit le niveau de patrimoine. Cela indique que les ménages les plus aisé sont une optique de cycle de vie sur leurs revenus de remplacement, mais ne désépargnent pas.
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1 BLEUEZEIN J., Dictionnaire universel, edicef 58, rue F92.178 VANVES, Cedex, 2008. ↑
2 B. GUERRIEN : Dictionnaire d’analyse économique : Microéconomie, Macroéconomie théorie des jeux, Ed. Dunod, Paris, 1997, p.128. ↑
3 KIKANDI. K, Economie Politique 1, Cours inédit, ULPGL, G1 FSEG, 2017 – 2018. ↑
4 Les sources du revenus, disponible sur : https://www.persee.fr/render.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&ved=2ahUKEwi9k8apy4PoAhUi2Ua&url=https%3A%2F%2Fwww.statcan.gc.ca%2Fcensusrece nsement [Consulté le 5 mars 2020]. ↑
5 KIZILA J. Consommation des ménages en milieu rural et urbain face à la crise Zaïroise, Mémoire de Licence (inédit), Fasea, Université de Louvain (1989), p.12. ↑
6 A SLEM et ALBERTINI, Lexique d’économie, 6e éd. Dalloz, Paris 1999, p.161. ↑
7 La crise financiere de 2002, p.3 Disponible sur https://doi.org/10.3917/reof.151.0177 Consulté le 27/04/2020. ↑
8 La finance pour tous_consommation-des-ménages, disponible sur: https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/finance-perso/epargne-et-placement/epargne/ Consulté le 27/04/2020. ↑
9 KIKANDI. K, Economie Politique 2, Cours inédit, ULPGL, G2 FSEG, 2018 – 2019. ↑
10 Peter H. Sturm (1979), Théories et Etude empirique sur l’épargne, éd. Armand colin, Paris, p. 204. ↑
11 Ibidem p.204. ↑
12 ABRAHAM-FROIS G. (2001), « Dynamique économique« , Précis Dalloz d’économie, 9ème édition. ↑
13 ALESINA A. & D. RODRIK (1994), « Distributive Politics and Economic Growth« , The Quarterly Journal of Economics, Vol. 109, No. 2, p. 465. ↑