Accueil / Géographie et Géomatique / Les enjeux d’adaptation de la ville de Pointe-Noire au climat / Analyse des impacts du changement climatique sur Pointe-Noire

Analyse des impacts du changement climatique sur Pointe-Noire

Pour citer ce mémoire et accéder à toutes ses pages
🏫 Université Marien Ngouabi - École Normale Supérieure
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2021 -2022
🎓 Auteur·trice·s

Les impacts du changement climatique à Pointe-Noire menacent gravement l’environnement urbain, exacerbés par des facteurs locaux et globaux. Ce mémoire propose des stratégies d’adaptation, telles que la sensibilisation, la construction de digues et la végétalisation, pour atténuer ces effets.


Discussion des résultats

Impacts du changement climatique sur la ville de Pointe-Noire

Le changement climatique constitue une menace réelle pour l’environnement, surtout pour les villes côtières. Ces dernières provoquent les modifications du climat. Bordée par l’Océan Atlantique, la ville de Pointe-Noire subit à la fois les effets du climat global et local. Cette agglomération congolaise est profondément influencée par les courants marins et nombre de problèmes environnementaux sévissent à Pointe-Noire. Les plus récurrents sont l’érosion côtière, les inondations et les vagues de chaleur. Les phénomènes d’érosions et d’inondations sont enregistrés non seulement à Pointe-Noire mais également à Brazzaville.

La ville de Nouakchott, en Mauritanie connait les mêmes faits environnementaux. Les zones habitées les plus menacées par la submersion sont principalement les quartiers de Sebkha, d’El Mina-nord et de Riyad, ainsi que la partie occidentale de Tévragh Zeina. On remarque que les quartiers périphériques gagnent de plus en plus sur le domaine côtier, ce qui augmente encore les risques littoraux (A. J. Niang, 2014, p. 166).

La ville de Sfax en Tunisie fait face à de graves inondations notamment celles du 23 septembre 2009. Les effets des averses torrentielles sont vraiment destructeurs, paralysant le centre-ville de cette agglomération pendant plusieurs heures (Abdelkarim D. et Salem D., 2012, p. 15). Dans la ville de Montréal, au Canada, l’environnement est soumis à l’accumulation de la chaleur engendrant ainsi le phénomène d’ICU. Parmi les effets anticipés des changements climatiques, la hausse des températures prévues amplifiera le phénomène d’ilôts de chaleur urbain (Filiatreault Y., 2015, p.1).

La ville de Ouagadougou – au Burkina-Faso -, où vit près d’un quart de la population de ce pays, est édifiée sur un site sensible au climat. Cette ville connait aujourd’hui une recrudescence des inondations urbaines. À titre d’exemple, une pluie diluvienne s’abat dans la capitale burkinabè le 1er septembre 2009 engendrant 150.000 sinistrés. Près de 25000 habitations ont été détruites par cette pluie (Z. Nouaceur et S. Gilles, 2013, p. 8).

Vulnérabilité de l’agglomération de Pointe-Noire au climat

Suivant l’évolution climatique, la ville de Pointe-Noire est vulnérable au climat. Ayant un profil topographique de plus en plus menacé par les courants marins, la baie de Pointe-Noire sera de plus en plus exposé aux inondations. À l’horizon 2035, l’élévation du niveau de la mer et l’intrusion d’eaux salées causant le recul du trait de côte pourront entrainer la disparition des écosystèmes des mangroves.

À l’horizon 2070, le réchauffement climatique entrainerait une évapotranspiration massive de l’eau au niveau des planches de cultures en raison des pics de chaleur, les brûlures au niveau des feuilles dans le maraîchage, des pertes de rendement agricole (légumes, maïs et banane plantain). Les maisons connaitront une hausse de température voire l’inconfort thermique.

Le réchauffement artificiel de la ville de Pointe-Noire est également attendu. L’infrastructure portuaire exprimera sa vulnérabilité au climat à travers l’ensablement progressif du site et des dégâts futurs pour le commerce maritime. Le changement climatique accentuerait une baisse de la qualité de l’eau et la dégradation de la santé de la population de Pointe-Noire.

La hausse de la température pourra accroitre la présence de certaines maladies vectorielles telle que le paludisme. Aussi, les risques de maladies liées à l’eau se développeraient.

Étant donné qu’un territoire au monde n’échappe au réchauffement climatique, la ville de Paris connait également ce phénomène. Le volume de précipitations cette ville devrait légèrement augmenter. Aux horizons 2030 et 2085, le cumul pluviométrique passerait de 633 à 721 mm d’eau. Les inondations connaitront une tendance à l’augmentation à cause des crues. Rappelons que le risque d’inondation figure en tête des préoccupations des populations parisiennes. Aussi, le ruissellement des eaux pluviales lors de pluies torrentielles sera considérable. La fréquence et l’intensité des épisodes de fortes chaleurs et canicules vont s’élever dans le futur. Ainsi, la rapidité avec laquelle la biodiversité décline en fait un enjeu majeur pour les années à venir (S. Emery et Y. Françoise, 2021, pp. 6-7).

Au Mali, le changement climatique fera ressentir les impacts potentiels sur son environnement. Il ressort alors que les températures seront en hausse sur l’ensemble du pays de plus de 2° C avec une perception de chaleur forte. Aussi, il est prévu un déficit pluviométrique à l’horizon 2025. Le couvert végétal se dégradera suite à l’aridité du climat, aux sécheresses successives et surtout aux activités humaines.

Leur dégradation s’est accentuée avec l’accroissement de la population urbaine qui engendre une demande plus élevée des villes en bois énergie. Les sécheresses fréquentes ont contribué à fragiliser davantage les écosystèmes, les rendant plus vulnérables à la moindre perturbation et accélèrent le rythme de dégradation des ressources biologiques. Les déficits hydriques ont entraîné une réduction de la production primaire, une modification de la structure du couvert végétal et une réduction massive de la faune sauvage et du cheptel.

Sur le secteur agricole, le pire des scénarios imaginés prévoit la baisse drastique de la production des céréales (D. Z. Diarra, 2013, pp. 13-23).

Sur le littoral de Tétouan au Maroc, les risques d’inondations pourraient engendrer des dégâts considérables et des effets socio-économiques néfastes sur la santé et le bien-être communautaire qu’elles peuvent entraîner. Parmi ces conséquences on peut citer les pertes d’habitas, de revenu et de productivité, la perturbation sociale. La faim et la pauvreté seront largement dévoilées, car de nombreuses activités économiques telles que l’agriculture et la pêche seront gravement affectée par les aléas climatiques.

À ceci s’ajouterait la raréfaction de l’eau douce voire l’eau de la nappe phréatique. Les intrusions d’eau saline seront inévitables et l’eau sera impropre à tous les usages et au bien-être humain. Une grande partie de la population de ce littoral risque de subir de fortes agressions des phénomènes (S. Niazi, 2007, p. 148).

Mesures et stratégies d’adaptation au climat

Les mesures et stratégies d’adaptation au climat de l’agglomération de Pointe-Noire sont applicables dans les villes des pays en développement. Cela concerne les domaines de planification et d’urbanisme, vert, bleu, lié aux bâtiments et aux transports. Les mesures d’adaptation liées à l’aménagement urbain qui servent à diminuer l’effet d’ICU sont principalement la plantation d’arbres, la végétalisation, la diminution des surfaces de revêtement bitumineux ou la mise en place du revêtement de surface à albédo élevé (Y. Filiatreault, 2015, p.1).

Pour la ville de Brazzaville, il est proposé aux pouvoirs publics d’élaborer une bonne politique ainsi qu’une loi de l’aménagement du territoire. L’importation des voitures d’occasion en mauvais état ne doit plus être acceptée, parce que les fumées de ces voitures contribuent au réchauffement du climat. Les voiries urbaines répondant aux normes internationales doivent être construites.

Mettre sur pied une bonne politique de la gestion des déchets en y consacrant de budgets importants est une perspective efficace pour la gestion urbaine. Le budget alloué à la mairie de la ville de Brazzaville doit être rehaussé afin que l’agglomération soit assainie. Tout ceci implique une gestion rationnelle des ressources humaines bien formées et dynamiques (Nzoussi H. K. et Feng Li Jiang, 2014, p. 216). Les mesures susmentionnées peuvent être appliquées pour les villes des pays en développement comme de Pointe-Noire. Étant donné que le réchauffement climatique menace la viabilité des villes, les autorités parisiennes prévoient le planting de 170 000 arbres. La ville de Paris va assurer de l’ombre considérable (S. Emery et Y. Françoise, 2021, p. 15).

Les stratégies d’adaptation liées aux bâtiments renvoient au choix des matériaux de construction des écosystèmes humains. M. Diela, Directeur Départemental de l’Urbanisme et de l’Habitat de Pointe-Noire, nous rapporte que « les maisons bâties avec des briques locales n’absorbent pas beaucoup d’énergie. Pendant la nuit, il fait bon vivre dans ces habitations de briques locales ». M. Jean François Kando, Maire de la ville de Pointe-Noire fait la promotion de l’écoconstruction, un système par lequel les populations utilisent des matériaux écologiques comme les briques locales.

Les pouvoirs publics de la ville de Montréal – au Canada – mettent en place les stratégies vertes. Celles-ci impliquent la plantation d’arbres afin d’améliorer le climat urbain. La forêt urbaine apporte plusieurs bénéfices tels que l’amélioration de la qualité de l’air, l’absorption d’eau de ruissellement, l’amélioration du paysage urbain. Les feuilles des arbres utilisent des rayons infrarouges pour assurer la photosynthèse (Y. Filiatreault, 2015, p. 27).

Dans cette même optique, la ville de Ouagadougou (Burkina-Faso) a été mobilisée pour un projet de « ceinture verte » dans les années 1970. Ce programme vise la protection urbaine des assauts répétés de sable (Harmattan), la limitation de l’expansion urbaine non contrôlée et la création d’une réserve forestière. Environ 1032 hectares de bois ont été plantés en 1980. Les espaces verts génèrent les écosystèmes naturels et de la biodiversité et favorisent le développement durable (Z. Nouaceur et Gilles S., 2013, p. 7).

Conclusion partielle

Comme tout autre territoire, la ville de Pointe-Noire réagit positivement à l’évolution du climat. Autrement dit, elle n’échappe pas au défi lié au changement climatique. Étant une ville des pays en voie de développement, Pointe-Noire subit les effets pervers de ce phénomène. Suivant les projections climatiques, cet environnement urbain serait d’autant vulnérable aux aléas climatiques. Les effets actuels et attendus du réchauffement climatique sont pris en compte. Pour renforcer sa résilience, l’option efficace est celle de s’adapter au climat. Lors de la 12ème Conférence des parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CNUCC) en novembre 2006 à Nairobi, Koffi Annan pense que « l’adaptation est une question de survie, rien de moins ».

Conclusion générale

La présente étude contribue à la connaissance des enjeux d’adaptation d’une ville des pays en développement aux aléas climatiques. Confronté à d’énormes difficultés, l’espace urbain de Pointe-Noire doit recourir à l’adaptation. Les objectifs fixés ont été atteints et les hypothèses formulées vérifiées. L’agglomération de Pointe-Noire est influencée par un climat tropical humide. L’analyse des précipitations et des températures montre que la ville de Pointe-Noire présente un régime bimodal : deux maxima et un minima. Les résultats obtenus sur l’évolution du climat (1932-2004) montrent que les précipitations présentent une tendance légèrement à la baisse jusqu’en 2004. Les températures, quant à elles, se caractérisent par une tendance à la hausse jusqu’en 2004.

Étant donné qu’aucun territoire n’échappe au dérèglement climatique, la ville de Pointe-Noire ne fait exception. Les conséquences du changement climatique sont identifiées dans plusieurs secteurs comme la baie de Pointe-Noire. Parmi les effets, nous citons l’élévation du niveau de la mer, l’intrusion d’eau saline, la submersion des terres, l’élévation du niveau de la mer l’acidité de l’océan et le recul du trait de côte. Avec les projections climatiques à venir, la baie de Pointe-Noire connaitra des inondations et les populations les plus démunies vivant de la zone côtière seront les plus affectées.

Les résultats obtenus sur les enjeux d’adaptabilité au climat indiquent qu’il faut prendre en compte des mesures et stratégies d’adaptation. Ces enjeux d’adaptation sont structurés dans des domaines de planification et d’urbanisme, vert, bleu, lié aux bâtiments et aux transports. Des plans d’action sont développés pour résoudre durablement les problèmes environnementaux dans la ville de Pointe-Noire.

Il s’agit des stratégies d’adaptation au climat. Les stratégies de planification et d’urbanisme passent par la formation des cadres, la sensibilisation des citadins sur le changement climatique, la relocalisation des populations et la construction des digues de protection le long du littoral. La formation périodique de comités de plage est également évoquée.

Les stratégies vertes renvoient à la végétalisation de l’environnement urbain. Ce sont des arbres halophiles qui doivent être plantés. Aussi, il faut sensibiliser la population sur la protection et la conservation des écosystèmes des mangroves. Pour l’agriculture urbaine, les paysans doivent trouver des variétés culturelles et utiliser des semences améliorées. Les stratégies bleues impliquent l’approvisionnement de l’eau de qualité.

Les stratégies d’adaptation liées aux bâtiments représentent le choix des matériaux de la construction des maisons et la promotion de l’écoconstruction. Comme stratégies inhérentes aux transports, nous citons le développement des transports en commun, la promotion de la circulation par vélo, le privilège des voitures électriques et la réservation d’un vaste espace pour les piétons.

À l’issue de cette recherche, de nombreuses perspectives scientifiques se dégagent de réaliser. Il s’agira d’analyser la perception du climat par les populations, les enjeux d’adaptation de la zone côtière au climat. Il sera aussi intéressant de mener des études sur la vulnérabilité socioéconomique de l’agglomération de Pointe-Noire aux aléas climatiques.

Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top