La performance financière en RDC est influencée par la qualité des services dans le secteur du transport. Cet article analyse comment l’amélioration continue des pratiques managériales au sein de la Société Commerciale des Transports et des Ports peut optimiser cette performance.
Notion sur la Performance
1.4.1. Globalité
Cette section étudie le concept de la performance d’une manière générale et la notion de la performance financière d’une manière particulière.
Nous allons aborder les aspects théoriques de la performance financière, en mettant en évidence le concept de la performance, les critères de la performance financière et ses principaux déterminants qui peuvent assurer la pérennité́ de l’entreprise. Ensuite, nous présenterons les différents indicateurs utilisés par les entreprises dans leur analyse de la performance financière.
Selon Bourguignon, la performance en gestion peut être définie en trois niveaux35 :
- L’action : la performance désigne simultanément les résultats et les actions mises en œuvre pour les atteindre, c’est-à-dire, un processus.
- Le résultat de l’action : la performance correspond alors à un résultat mesure ́par des indicateurs et se situant par rapport à un référant qui peut être endogène ou exogène.
- Le succès : la performance renvoie à un résultat positif, et par la même aux représentations de la réussite propre de chaque individu et chaque établissement.
Pour expliquer mieux la performance, nous retiendrons la définition de Bourguignon car elle regroupe les trois sens recenseś ci-dessus et lui reconnait̂ explicitement son caractère polysémique. Ainsi, elle peut se définir « comme la réalisation des objectifs organisationnels, quelles que soient la nature et la variété́ de ces objectifs. Cette réalisation peut se comprendre au sens strict (résultat, aboutissement etc.), ou au sens large du processus qui mène le résultat comme l’action ».
La mesure de performance est alors réalisée sur trois axes36:
- La pertinence : c’est le rapport entre les objectifs initiaux et les ressources acquises pour les atteindre.
- L’efficience : c’est le rapport entre les résultats obtenus et les ressources utilisées.
- L’efficacité́ : c’est le rapport entre les résultats obtenus et les objectifs initiaux.
On peut dès lors parler d’optimisation de la performance en appliquant cette dernière sur chacun des trois axes, soit en optimisant les méthodes d’acquisitions des ressources pour n’obtenir que ce qui est nécessaire (pertinence), en optimisant les méthodes de production des résultats afin de diminuer la consommation des ressources (efficience) et en optimisant la fixation des objectifs sur ses résultats obtenus le plus réalistement possible (Efficacité́).37
1.4.2. Le Caractère Multidimensionnel et sa Performance
L’approche multidimensionnelle de la performance est une vision limitéé tôt̂ abandonnéé, le concept de performance dans cette approche était réduit a ̀une dimension simple centréé sur la seule dimension financière. Cependant, la fin des années 80 a été ́consacréé a ̀la naissance d’un environnement économique plus complexe au cours de la période 80-90.
Cette nouvelle réalité ́a entrainé ́l’abandon de l’approche unidimensionnelle au profit d’une vision plus large présentée par différentes dimensions telles que : la performance stratégique, la performance concurrentielle, la performance socio-économique.
1.4.3. La performance stratégique
« Elle est aussi appeléé la performance a ̀long terme. Elle utilise comme indicateur de mesure, un système d’excellence », c’est un système de qualité́ et de gestion d’entreprise fondée sur sept familles de critères qui sont les suivants :
- le leadership ;
- La stratégie d’entreprise ou planification stratégique ;
- L’orientation client et marché ;
- La mesure et analyse des performances de l’organisation ;
- L’orientation ressources humaines ;
- Le processus de management et
- Le résultat du business.
Il s’agit d’un système de management intègré afin d’optimiser les résultats et les investissements.
Selon C. Marmuse, J. Barette et J. Bérard, les facteurs nécessaires à la réalisation de cette performance sont entre autres :
- la croissance des activités ;
- une stratégie bien pensée ;
- une culture d’entreprise dynamique ;
- la capacité de l’organisation à créer de la valeur pour ses clients ;
- la maitrise de l’environnement et
- une forte motivation des membres de l’organisation ou un système de volonté́ visant le long terme38.
J. Saulquin et G. Schier « ajoutent à cette liste la prise en compte de la responsabilité́ sociale de l’entreprise. R. Dixon et A/ feront remarquer que ces différents facteurs qui déterminent le succès peuvent aussi conduire à l’échec lorsqu’ils sont pousses a ̀l’extrême
La performance stratégique est la seule à maintenir la distance avec les concurrents et est garante de la pérennité́ de l’entreprise ».
Afin d’atteindre la performance à long terme ou la performance stratégique, pour la haute direction, le souci majeur est de communiquer ses objectifs stratégiques au personnel et d’assurer leur transformation en objectifs opérationnels39.
1.4.4. La performance concurrentielle
Pour Michael Porter, la recherche de la performance ne dépend plus de la seule action de la firme, « elle matérialise le succès qui résulte non seulement des seules actions de l’organisation, mais aussi de ses capacitéś a ̀s’accommoder, voire a ̀s’approprier les règles du jeu concurrentiel dans son secteur ».
La nature du système concurrentiel détermine la manière dont la performance peut être obtenue. Celle-ci repose sur la logique selon laquelle l’atteinte d’un résultat donne ́dépend de la nature des systèmes concurrentiels et surtout sur les modes de compétitions et de l’intensité ́de la lutte concurrentielle entre les forces en présence.
C’est en détectant suffisamment les caractéristiques changeantes des systèmes concurrentiels de chacune des activitéś d’entreprise ou en anticipant sur des bases nouvelles de différenciation (création de valeur) que les entreprises peuvent s’approprier des sources potentielles de performance. Cette performance est liéé au milieu concurrentiel de l’organisation. Elle peut être a ̀la fois l’exploitation d’un potentiel existant (qui permet de conserver une position favorable) et le développement de nouvelles formes d’avantages.
Concurrentielles par anticipation, construction des règles du jeu qui prévaudront dans l’avenir.
La performance concurrentielle dépend largement de l’analyse stratégique des règles du jeu concurrentiel
1.4.5. La performance socio-économique
C’est la performance qui regroupe la performance organisationnelle, la performance sociale, la performance économique et financière et la performance commerciale a ̀la fois40.
- La performance organisationnelle
Il existe plusieurs définitions conceptuellement acceptables mais distinctives de la performance selon le domaine touché et le contexte d’utilisation. « La performance organisationnelle concerne la manière dont l’entreprise est organisée pour atteindre ses objectifs et la façon dont elle parvient a ̀les atteindre. Chaque organisation a un travail à faire, des moyens de déterminer dans quelle mesure elle le fait bien et des façons de communiquer ses résultats. De plus, l’angle d’analyse dépendra de la personne « qui parle », qui définit la performance. On dit donc que la performance organisationnelle est un concept multidimensionnel, car il y a autant de définitions que de personnes qui ont un intérêt dans l’organisation.
Pour un gestionnaire, la performance se définit souvent sous l’angle de l’efficience et de l’efficacité́, tandis que pour les employés, la satisfaction au travail, la qualité́ du climat de travail et leurs conditions de travail sont des critères importants.
M. Kalïka « considère la performance organisationnelle comme une performance portant directement sur l’efficacité ́de la structure organisationnelle et non pas sur ses éventuelles conséquences de nature sociale ou économique ». Les facteurs qui permettent d’apprécier cette efficacité́ organisationnelle sont les suivants :
- le respect de la structure formelle ;
- les relations entre les composants de l’organisation
- la qualité́ de la circulation de l’information et
- la flexibilité́ de la structure.
La performance sociale
« La performance sociale des entreprises est déterminée au sein de la RSE, c’est-à-dire la Responsabilité́ Sociale des Entreprises. Elle vise à apprécier le comportement des cadres, des encadrants et des dirigeants de celle-ci41.
Cette pratique permet également d’évaluer la performance des salariés et de trouver des facteurs d’amélioration compatibles avec la performance à atteindre par l’entreprise.
Elle sert à évaluer le bien -être des salariés dans l’entreprise et s’inscrit dans une optique de développement durable. L’amélioration de ce bien- être passe par la résolution des problèmes existants au sein de l’entreprise, tels que l’absentéisme, les arrêts maladies, le stress, les problèmes relationnels ou encore le harcèlement moral ».
La performance sociale est mesurée, selon C. Marmuse, par la nature des relations sociales qui interagit sur la qualité́ des prises de décisions collectives, l’importance des conflits et des crises sociales (nombres, gravité, dureté́…) le niveau de satisfaction des salariés qui est un indicateur de la fidélisation des salariés de l’entreprise.
- La performance économique et financière
Elle peut être définie comme la survie de l’entreprise ou par sa capacité́ à atteindre ses objectifs. Cette performance est mesurée par des indicateurs quantitatifs tels que :
- La rentabilité́ des investissements et des ventes ;
- a profitabilité́ ;
- la productivité́ ;
- le rendement des actifs et
- l’efficacité.
Cet aspect économique et financier de la performance est resté pendant longtemps, la référence en matière de performance et d’évaluation d’entreprise. Elle intègre la création des valeurs pour les clients, l’actionnaire et la satisfaction des investisseurs42.
- La performance commerciale
Encore appelée performance marketing, elle peut être définie comme la capacité ́de l’entreprise a ̀satisfaire sa clientèle en offrant des produits et des services de qualité ́répondant aux attentes des consommateurs43.
Les entreprises visant la performance commerciale doivent se soucier des besoins de leurs clients, prendre en compte les stratégies de leur concurrent afin de conserver, voire de développer leurs parts de marché. Cette dernière est mesurée par des critères quantitatifs : tels que :
- la part de marché ;
- le profit et
- le chiffre d’affaire.
Des critères qualitatifs tels que :
- la capacité́ à innover pour le client ;
- la satisfaction des clients ;
- la fidélisation de la clientèle ;
- la rentabilité́ par segment, par client, par produit, par marché ;
- l’attrait de nouveaux clients.
1.4.6. Les piliers de la performance d’une organisation
Les piliers de la performance sont le support et la base de la performance d’une organisation.
Selon Paul Pinto, la performance de l’entreprise est liéé a ̀l’effort, que les dirigeants consacrent afin de maintenir leur entreprise à un haut niveau. En effet, cet auteur a bien montré que l’entreprise a pour caractéristique d’investir Elle s’appuie sur quatre piliers comme suit :
- Les marches, où se mesure la compétitivité́.
- Les hommes, qui fondent la productivité́,
- Les métiers, où se joue la rentabilité́,
- Enfin ses valeurs : socle du système dans son ensemble.
« La performance de l’entreprise est directement impactée par l’effort que les dirigeants consacrent à maintenir leur entreprise au niveau des meilleures pratiques sur chacun de ses territoires ».
Les piliers entretiennent des relations synergiques très fortes ; ce sont des relations d’association, de coopération ou de collaboration. C’est le phénomène pour lequel les entreprises agissent en commun, ensemble afin de créer un effet global. Figure n° 2 les quatre piliers de la performance organisationnelle.
La performance organisationnelle de l’entreprise a quatre piliers, présentes dans le schéma suivant :
[qualite-et-performance-en-rdc-etude-de-cas_1]
1.4.5.2. Schémas 2 : Quatre piliers de la performance organisationnelle
Les piliers de la performance sont en relation les uns les autres. La productivité ́pour pilier de la personne est représentéé par les salarieś, ou ce qu’on appelle la ressource humaine, Cette ressource permet à l’entreprise de générer son revenu et de faire face à la concurrence (compétitivité́ pour pilier du marché́). Lorsqu’une entreprise à un personnel productif, elle a la capacité́ de faire face aux concurrents, elle peut s’adapter à son environnement et à son marché (Sa vitalité́ pour pilier des valeurs), c’est-à-dire la survie de celle-ci44.
La présence de toutes ces conditions permet à l’entreprise d’utiliser ses ressources d’une façon rationnelle et de réaliser sa rentabilité ́souhaitéé (la rentabilité ́pour pilier de métier).
1.4.5.3. Mesure de la Performance Economique et Financière
La rentabilité́ est une notion fondamentale dans tout investissement. Selon HOURAU, I. «la rentabilité́ est l’aptitude de l’entreprise à accroitre la valeur des capitaux investis, autrement dit à dégager un certain niveau de résultat ou de revenu pour un montant donné de ressources engagées dans l’entreprise »45.
Le terme rentabilité ́désigne par ailleurs la capacité ́qu’a une activité ́de dégager un revenu supérieur à celui qui a été́ engagé pour mener à bien cette activité́.
La rentabilité́ est donc le rapport entre un revenu obtenu ou prévu et les ressources employées pour l’obtenir. Cette notion permet de mesurer la performance. On distingue deux types de rentabilité́, à savoir :
La rentabilité́ économique d’une part et la rentabilité́ financière d’autre part.
1.4.5.4. La rentabilité́ économique ROA (Return on asset)
« Cette rentabilité́ économique est estimée par le résultat d’exploitation moins l’Impôt sur les sociétéś, rapporteś aux capitaux stables de l’entreprise. Elle permet d’apprécier la performance d’une société́ en retenant l’ensemble de ses capitaux durables (capitaux d’endettement et les capitaux propres) ».
Elle rapporte la richesse produite aux moyens capitalistiques engages (immeubles, ma chines, brevets, besoin de fond de roulement…). Elle permet de mesurer la capacité́ de l’entreprise a ̀offrir un rendement a ̀l’ensemble de ses sources de financement, créanciers et actionnaires46.
Elle détermine quel revenu l’entreprise parvient à générer en fonction de ce qu’elle a. C’est donc un ratio utile pour comparer les entreprises d’un même secteur économique.
Rentabilité économique =
Résultat d’exploitation c’est la différence entre produits d’exploitations et dépenses d’exploitations
Résultat net = Total des produits -Total des charges
1.4.5.6. La rentabilité́ financière et l’effet de levier financier
La rentabilité́ financière mesure la capacité́ des capitaux investis par les actionnaires et associés (capitaux propres) à dégager un certain niveau de profit. Ce ratio correspond à ce que la comptabilité́ anglo-saxonne appelle le « Return on equity » ou encore « ROE ».
La rentabilité́ financière est présentée par le ratio :
Rentabilité financière = capitaux propre résultat net
Selon HOARAU, « le taux de rentabilité́ financière permet d’apprécier l’efficience de l’entreprise dans l’utilisation des ressources apportés par les actionnaires ».
3.2.3. La profitabilité́
Le taux de profitabilité ́est un ratio établi entre le résultat net comptable et le chiffre d’affaire hors taxes (CAHT). Cet indicateur permet de mesurer la profitabilité́ d’une entreprise en fonction de son volume d’activité́. Les analystes financiers utilisent ce taux de profitabilité́ pour évaluer les résultats futurs47.
En économie, la profitabilité ́d’une entreprise est l’un des critères favoris des investisseurs. En effet, elle exprime sa capacité ́a ̀dégager un revenu a ̀partir des ressources financières qu’elle emploie. Les sociétéś affichant un taux de profitabilité́ élevé sur le long terme sont particulièrement recherchées, car elles procurent une sécurité́ financière à leurs actionnaires.
Formule de base profitabilité ́est égale au ratio mesuré par
Rentabilité économique =
Conclusion partielle
Au terme de ce chapitre premier consacré à l’étude du cadre théorique et conceptuel, il a été ́question d’examiner les notions de base de la Qualité, ́ l’Assurance Qualité, ́ l’Entreprise et la Performance. Ces notions sont donc liées les unes aux autres. Il n’y a pas d’Entreprise sans Performance et la recherche de la Performance ne peut se concevoir sans la Qualité́ et donc sans l’Assurance Qualité́. Ce chapitre se clôture par l’analyse des principaux piliers de la performance d’une organisation et l’approche de la performance économique et financière.
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34 François, op. cit., p.44 ↑
35 Idem ↑
36 SALMER, C, Economie et gestion de la performance, Ed. Dalloz, Paris, 2016, p.6-8 ↑
37 BERTRAND, B, Etude de la performance, Ed., ELLIPSES, Paris, 2009, p.64 ↑
38 Idem ↑
39 Ibidem ↑
40 KALIKA, M, Performance et gestion des organisations, Ed, ESKA, Paris, 2018, p.61 ↑
41 KALIKA, M, Op. Cit., p.56 ↑
42 Idem ↑
43 HOURAU, I, Evaluation des entreprises, Ed.PUF, Paris, 2019, p.68 42 BERTRAND, op. cit., p.24-25 ↑
44 BERTRAND, op. cit., p.24-25 ↑
45 LAURENT, B, Financement des entreprises et rentabilité́, Ed, organisation, Paris, 2017 ↑
46 JEAN, B, Analyse de la structure financière, ED. DUNOD, Paris, 2016, p.112 ↑