Les stratégies d’internationalisation des entreprises privées révèlent des mécanismes surprenants pour diversifier les exportations algériennes hors hydrocarbures. Cette étude met en lumière le rôle crucial de MFG, transformant notre compréhension des défis économiques contemporains en Algérie.
Section 2 :
Les modes de présence à l’international
L’internationalisation consiste pour l’entreprise à se développer en dehors des frontières du pays. Elle prend en compte le mode de présence à l’international : de l’exportation à l’investissement direct12.
Cette section, sera réservée à la présentation des différents modes d’internationalisation des entreprises, à savoir, l’exportation, l’internationalisation par système contractuel et l’Investissement Directe Etranger et les critères de choix du mode de présence à l’étranger.
L’internationalisation via l’exportation
L’exportation constitue la première étape de présence d’une entreprise à l’étranger, c’est également la plus simple. L’entreprise continue à produire exclusivement dans son pays d’origine et doit apporter des adaptations à ses produits pour qu’ils correspondent à des caractéristiques de la demande et de la règlementation des pays de destination.
L’entreprise peut exporter selon trois méthodes13 :
L’exportation directe
L’exportation directe est un moyen pour l’entreprise d’acquérir une première expérience sur les marchés étrangers, d’entrer en relation avec les clients locaux, de se familiariser avec les pratiques et les règlementations commerciales internationales, ne supportant pas de couts d’intermédiaires, l’exportateur réalise normalement des marges plus élevées, ce qui donne ainsi la possibilité de consentir des baisses de prix pour gagner des parts de marchés14.
L’exportation directe peut être faite par :
- Vente directe ;
- Représentant salarié ;
- Agent commissionné.
12 https://www.e-marketing.fr/thematique/academie-1078/fiche-outils-10154/internationalisation- 307668.htm##YjCViEdBYcjZQkzo.97 consulté en octobre 2019
13 M.DARBELET, L. IZARD, M. SCARAMUZZA, « l’essentiel sur le management »,5éme édition, Foucher, paris 2006, P.464
14 J. Louis AMELON, J.Marie CARDEBAT, « les nouveaux défis de l’internationalisation », Edition de Boeck, 2010, Bruxelles, p193.
L’exportation indirecte
L’entreprise fait appel à des intermédiaires pour prendre en charge tout ou une partie du processus de commercialisation des produits (prospection, négociation, prise de commande gestion et suivi des livraisons et des règlements), ces intermédiaires pouvant agir soit du pays d’origine ou bien sur le territoire du pays de destination. En optant pour ce mode de présence, l’entreprise peut faire appel soit à un importateur, un importateur exclusif, à une société d’accompagnement à l’international ou bien à un bureau d’achat étranger15.
L’exportation concentrée
Elle consiste à former des partenariats avec d’autres sociétés de même nationalité ou de nationalités différentes. Elle permet de partager les risques, les charges, les ressources, le savoir-faire, les contacts et les activités. Toutefois, la maîtrise de la politique commerciale demeure partielle et les risques d’entraîner des problèmes de compréhension dus aux différences culturelles et linguistiques sont élevés.
L’internationalisation par système contractuel (Stratégie d’accord)
Dans ce point, nous aborderons trois stratégies :
- Les transferts internationaux de technologies ;
- La licence ;
- La franchise commerciale internationale.
Les transferts internationaux de technologies
L’exportateur s’occupe principalement de la conception du produit et des étapes nécessaires à son lancement, et confie la fabrication et la commercialisation à une société étrangère. Cela permet à l’exportateur de développer ses marchés extérieurs, tandis que la société étrangère profite de la vente d’un produit compétitif sur son marché. Le transfert de technologie peut prendre la forme d’une cession de brevet (transfert de tous les droits d’une invention déposée) ou d’une concession de licence (exploitation d’un brevet pour une durée déterminée). Elle peut aussi consister en un transfert de savoir-faire portant sur des connaissances techniques ou commerciales.
15 ROUANE Rafik, « le marketing direct international : au service des exportations algériennes hors hydrocarbures », ENAG, Réghaia, Algérie, P.55.
Plusieurs raisons peuvent justifier une telle démarche :
- Éviter les investissements coûteux de création d’une filiale ;
- Accéder à un marché difficile.
Cette démarche n’est pas sans risque car l’acheteur peut, à terme, devenir un concurrent potentiel16.
La licence internationale
Le contrat de licence internationale est un accord par lequel une entreprise d’un pays (donneur de licence) concède à une entreprise d’un autre pays (licencié) le droit d’utiliser ou d’exploiter, pendant une période déterminée et sur un territoire défini, un ou plusieurs droits de propriété intellectuelle dont elle est titulaire en retour d’une rémunération. La concession porte sur un processus de fabrication ou une invention spécifique du donneur de licence et qui doivent être protégés dans le pays étranger17.
2.2.3. La franchise commerciale internationale
Elle permet à un partenaire d’utiliser les marques de commerce, les procédés ou les technologies de l’exportateur. Souvent utilisée dans les services pour les sociétés qui souhaitent se développer en multipliant rapidement les points de vente à l’étranger, cette solution s’appuie sur la notoriété de l’entreprise, En contrepartie d’une redevance annuelle et d’un pourcentage versé par le franchisé sur le chiffre d’affaires, le contrat de franchise prévoit que le franchiseur apporte une assistance technique et un savoir-faire commercial18.
Cette technique est intéressante dans le cas où il est difficile pour l’entreprise de pénétrer un marché à cause des taxes à l’importation élevées ou des contraintes réglementaires ou simplement parce que le marché est culturellement éloigné du marché domestique.
L’Investissement Direct Etranger (IDE)
Les IDE sont les mouvements internationaux de capitaux réalisés en vue de créer, développer ou maintenir une filiale à l’étranger ou exercer le contrôle sur la gestion d’une entreprise étrangère.
16 Michel GERVAIS « stratégie de l’entreprise », 5éme édition, Ed. ECONOMICA, 2003, P. 216
17 Idem, p 218.
18 Idem, p 219.
Élément moteur de la multinationalisation des entreprises, les IDE recouvrent aussi bien les créations de filiales à l’étranger que les fusions-acquisitions transfrontières ou les autres relations financières notamment les prêts et emprunts intra-groupes.
Deux motivations principales sont à l’origine des IDE19 :
- La réduction des coûts (exploitation de ressources naturelles moins coûteuses, utilisation d’une main d’œuvre moins onéreuse, d’où la crainte que les IDE puissent participer au mouvement de délocalisation) ;
- La conquête de nouveaux marchés, difficiles à pénétrer par les exportations.
Les IDE peuvent se présenter sous plusieurs formes, on se limite à : la succursale, le partenariat, filiale, le bureau de représentation, la joint-venture et la sous-traitance.
La succursale ou le bureau de vente à l’étranger
Il s’agit de structures ne disposant pas de personnalité juridique propre. Les succursales constituent une extension de l’entreprise nationale sur les marchés étrangers qui reste donc responsable en cas de litige. Il s’agit de structures à qui l’on confie des missions de prospection, prise de commandes, livraison, facturation, recouvrement.
La différence principale entre le bureau de vente et la succursale est que cette dernière est un établissement considéré comme stable pouvant réaliser des opérations administratives, logistiques ou financières, contrairement à un bureau de vente ou de représentation à l’étranger qui se voit plus souvent confier de simples activités de prospection. Dans les deux cas, il s’agit d’implantations légères qui permettent de bien contrôler un marché, toutefois l’investissement que cela représente peut être considéré comme lourd et parfois risqué20.
Le partenariat
Le partenariat désigne une forme de coopération durable entre des entreprises indépendantes dans le but de renforcer la situation financière , d’innover et d’améliorer les techniques de recherches et de développement , d’acquérir de nouveaux savoirs faire, de comprendre la culture de l’autre entreprise , d’intégrer d’autres compétences en matière de management pour répondre aux attentes de la clientèle tout en adoptant de nouvelles gammes
19 https://www.glossaire-international.com/pages/tous-les-termes/investissement-direct-a-l-etranger-ide.html
20 https://www.e-marketing.fr/thematique/academie-1078/fiche-outils-10154/internationalisation- 307668.htm##YjCViEdBYcjZQkzo.97 consulté en octobre 2019
plus performantes et enfin , de conforter les positions sur le marché en améliorant la compétitivité21.
La filiale à l’étranger
C’est une société de droit local dont une part importante du capital appartient à l’entreprise exportatrice. Juridiquement, la filiale est une entreprise indépendante de la maison mère ; elle agit en son propre nom et à ses propres risques. Il s’agit de structures stables soumises aux décisions stratégiques de la société mère qui jouent souvent le rôle d’importateur-distributeur et qui gèrent de façon autonome les activités commerciales, administratives, logistiques et financières sur leur marché22.
Le bureau de représentation
C’est une représentation via une agence sans personnalité juridique et sans activités commerciales. Elle présente une forme d’implantation légère et peut être réduite à un délégué local. Le bureau de représentation à plusieurs fonctions qui consistent à observer le marché local, faire une prospection des clients potentiels et leur présenter le ou les produits. Cette forme d’implantation est considérée par conséquent comme l’une des premières étapes que l’entreprise exploite afin de pénétrer un marché étranger, elle est donc provisoire et son but principal est d’avoir l’information nécessaire pour investir ou afin de se retracer face à une éventuelle implantation sur un marché23.
La filiale commune (jointe venture)
Appelée également joint-venture, la filiale commune est une société formée à l’étranger par un minimum de deux sociétés distinctes qui sont propriétaires de la nouvelle entreprise. Cette formule permet aux entreprises exportatrices d’avoir accès au marché ciblé, à la technologie, au savoir-faire et aux capitaux des entreprises partenaires. Chacune apporte une valeur ajoutée qui permet à toutes de bénéficier de la coentreprise. La filiale commune est une pratique courante lorsque l’accès à des marchés est difficile politiquement, culturellement ou techniquement.
21 BOUZIDI. Abdelmadjid : Comprendre la mutation de l’économie algérienne, les mots-clés, Edition SOCIETE NATIONALE DE COMPTABILITE, Alger, 1992, P.57.
22 MAZEROLLE Fabrice « Les firmes multinationales », Ed VUIBERT, Paris, 2006, P111.
23 Corinne PASCO-BERHO,Hélene LE-STER-BEAUMERUIELLE « marketing international » DUNOD,Paris,2007,p152 ;153.
La sous-traitance
La sous-traitance est une relation de production entre « un donneur d’ordre » et les autres entreprises « preneuses d’ordre », elle consiste à ce qu’une firme confie une partie de sa production à des sociétés plus spécialisées « sous-traitants ».
Le preneur d’ordre est chargé de réaliser des activités soit de production telles que la conception, la transformation, la construction ou la maintenance d’un produit et peut aussi être chargé de faire le suivi d’étude de projets, la comptabilité, l’ingénierie, la recherche et le développement, la publicité, l’informatique, le conseil juridique. L’entreprise sous-traitante doit strictement se conformer aux spécificités techniques ou commerciales des produits et services que le donneur d’ordre lui délimite24.
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12 https://www.e-marketing.fr/thematique/academie-1078/fiche-outils-10154/internationalisation- 307668.htm##YjCViEdBYcjZQkzo.97 consulté en octobre 2019 ↑
13 M.DARBELET, L. IZARD, M. SCARAMUZZA, « l’essentiel sur le management »,5éme édition, Foucher, paris 2006, P.464 ↑
14 J. Louis AMELON, J.Marie CARDEBAT, « les nouveaux défis de l’internationalisation », Edition de Boeck, 2010, Bruxelles, p193. ↑
15 ROUANE Rafik, « le marketing direct international : au service des exportations algériennes hors hydrocarbures », ENAG, Réghaia, Algérie, P.55. ↑
16 Michel GERVAIS « stratégie de l’entreprise », 5éme édition, Ed. ECONOMICA, 2003, P. 216 ↑
19 https://www.glossaire-international.com/pages/tous-les-termes/investissement-direct-a-l-etranger-ide.html ↑
20 https://www.e-marketing.fr/thematique/academie-1078/fiche-outils-10154/internationalisation- 307668.htm##YjCViEdBYcjZQkzo.97 consulté en octobre 2019 ↑
21 BOUZIDI. Abdelmadjid : Comprendre la mutation de l’économie algérienne, les mots-clés, Edition SOCIETE NATIONALE DE COMPTABILITE, Alger, 1992, P.57. ↑
22 MAZEROLLE Fabrice « Les firmes multinationales », Ed VUIBERT, Paris, 2006, P111. ↑
23 Corinne PASCO-BERHO,Hélene LE-STER-BEAUMERUIELLE « marketing international » DUNOD,Paris,2007,p152 ;153. ↑
24 L’entreprise sous-traitante doit strictement se conformer aux spécificités techniques ou commerciales des produits et services que le donneur d’ordre lui délimite. ↑
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les modes de présence à l’international pour les entreprises?
L’internationalisation prend en compte le mode de présence à l’international, notamment l’exportation, l’internationalisation par système contractuel et l’Investissement Direct Etranger.
Qu’est-ce que l’exportation directe et quels sont ses avantages?
L’exportation directe est un moyen pour l’entreprise d’acquérir une première expérience sur les marchés étrangers, d’entrer en relation avec les clients locaux et de réaliser normalement des marges plus élevées.
Comment fonctionne l’exportation indirecte?
L’exportation indirecte implique que l’entreprise fait appel à des intermédiaires pour gérer tout ou une partie du processus de commercialisation des produits, tels que la prospection et la gestion des livraisons.