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Comment les technologies innovantes transforment la culture de la tomate à Ebolowa ?

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🏫 Université d'Ebolowa - Ecole Normale Supérieure d'Enseignement Technique - Département d'Agriculture et Agropastorale
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Diplôme de professeur de l'enseignement technique de premier grade - 2021-2022
🎓 Auteur·trice·s
NJIKAM Mohamed Nourdine
NJIKAM Mohamed Nourdine

Les technologies innovantes en agriculture révèlent que la culture de la tomate à Ebolowa est menacée par douze maladies majeures. Cette étude épidémiologique met en lumière des pratiques culturales cruciales et des solutions de contrôle adaptées, essentielles pour la durabilité des récoltes.


Discussion

A travers l’observation des symptômes secondaires, plusieurs maladies de la tomate ont été détectées et identifiées dans les quatre sites d’étude d’Ebolowa. La présence de ces maladies se justifierait par le fait que la tomate est l’une des cultures maraîchères attaquée par plusieurs maladies et ravageurs et qu’il serait difficile de contourner leur apparition.

Ce résultat est similaire à celui de Kennedy, 2003, qui à la suite de ses études a montré que : « la tomate est une culture particulièrement sujette aux attaques de ravageurs et de maladies ». Ces maladies observées sont d’ordre virales, bactériennes, fongiques, et d’autres sont causées par les facteurs environnementaux et physiologiques.

Ceci s’expliquerait par le fait que l’ensemble des maladies qui attaquent les végétaux sont causées par les champignons, les virus, les bactéries et les facteurs climatiques. Certains travaux ont montré que les plantes sont comme l’humain, composées des cellules et les vecteurs des maladies, et la maladie elle-même a les mêmes origines chez les autres vivants : le virus, les bactéries, les champignons, l’attaque des nuisibles, mais les carences.

(IRENGE, 2014).

L’analyse des incidences montre dans l’ensemble que le mildiou a une grande proportion dans les différents sites. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que l’agent causal du Mildiou est hyper contagieux, et se propage très rapidement une fois la plante touchée. Les études de la BASF France SAS division Agro-21, 2019 ont montré que Phytophtora infestans, responsable du mildiou sur d’autres solanacées comme la pomme de terre, l’aubergine, le poivron, affecte surtout les tomates de plein champ, mais peut se développer dans les abris, serre au climat mal maîtrisé.

De plus, cette maladie est particulièrement redoutée car son expansion sur tout ou partie de plante peut être fulgurante, ce champignon présente une grande diversité génétique avec des niveaux de virulence différents selon les souches. Les dégâts peuvent être très importants si l’attaque est mal contrôlée. Le nombre de fruits commercialisables est alors très limité.

(BASF France SAS division Agro-21, 2019).

Le Flétrissement bactérien et le Virus de la mosaïque sont moins répandus et n’apparaissent pas sur tous les sites. Ceci serait dû à l’utilisation des variétés résistantes et aussi du fait que les cultivateurs déracinent les plantes atteintes par ces maladies pour éviter leurs propagations étant donné que ces deux maladies n’ont pas un traitement bien déterminé.

De plus, l’apparition du Flétrissement bactérien peut être due à l’excès d’eau dans le sol, alors que la cause du Virus de la mosaïque n’est pas connue. Pierre Tilma et Romuald Fontaine, 2015 à propos de ces maladies ont montré que : « En culture de saison chaude et humide, on choisit de préférence des variétés résistantes au flétrissement bactérien ; contre les virus il n’existe pas de traitement. Il faut se protéger au mieux des insectes vecteurs, réaliser une prophylaxie rigoureuse (pépinières étanches aux insectes, élimination rapide des vieilles cultures, désherbage…), utiliser des variétés résistantes quand cela est possible ». Toujours à propos du flétrissement bactérien, Koppert Biological Systems, 2021 renchérit en disant : « l’incidence de la maladie est la plus haute quand l’humidité du sol est élevée, comme par forte pluviosité. Il n’existe pas à ce jour de traitement autorisé et efficace contre le flétrissement bactérien. Le traitement préventif consiste à supprimer les mauvaises herbes et pratiquer la rotation de culture, une fois la maladie présente sur une plante, il faut l’arracher avec tout le système racinaire et la brulée ensuite ».

Concernant l’Alternariose des feuilles, bien qu’elle ait une incidence moyenne, elle attaque tous les sites à tous les stades de développement après le mildiou des feuilles. Cette apparition serait due à l’action rapide de son agent causal qui a, à peu près le même comportement que celui du Mildiou. Depuis peu, l’Alternariose est considérée comme la deuxième maladie fongique la plus importante après le mildiou. (Syngenta France, 2015).

Les résultats analysés montrent que la sévérité d’une maladie n’est pas toujours fonction de son incidence. Cette différence serait parce qu’une plante peut être touchée par une maladie, qui ne saurait représenter un danger pour son cycle de développement. De même, l’indice de sévérité dépend de la gravité la maladie qui touche la plante et elle varie d’une plante à l’autre en fonction des attaques des ravageurs. Les études de Djamala, 2017 ont montré que la différence d’apparition des maladies et leur sévérité sur les plantes observées s’expliqueraient par plusieurs hypothèses : le niveau de colonisation du sol par les agents pathogènes respectifs, la provenance du matériel végétal utilisé, la réaction des différentes accessions face aux pathogènes.

L’analyse des indices de sévérité montre que le mildiou des feuilles est la seule maladie dont le degré d’attaque est supérieur à 50 %, c’est-à-dire compris entre 40 % et 60 % au stade de la maturation. Il peut donc avoir un effet sur le rendement. Ceci serait dû aux conditions climatiques peut-être qui n’étaient pas favorables.

Certaines études effectuées par la GIZ/ProCISA-Cameroun en novembre 2018 ont montré que l’attaque du mildiou devient sévère si l’humidité relative est élevée (plus de 90 %) et que les températures sont fraîches (moins de 22°C). Il en ait de même de l’Alternariose des feuilles qui peut impacter le rendement jusqu’à des pertes de 50 %, elle est souvent confondue avec les symptômes de carence en manganèse ou de désordre physiologique.

(Syngenta France, 2015). De même, dans le cas d’une attaque précoce, la culture peut être détruite complètement, si l’attaque est tardive, la suppression des premières feuilles atteintes permet de conserver un niveau de récolte correct.

La Pourriture apicale quant à elle attaque aussi tous les sites au stade de la fructification ainsi que la maturation. Lorsqu’on compare le degré d’attaque et l’incidence, on voit que la sévérité est supérieure à l’incidence, donc elle peut avoir un impact négatif malgré que le taux de sévérité soit inférieur à 50 %.

Il est important de préciser que cette maladie attaque directement les fruits. Toutefois, c’est une maladie qui est due aux fruits qui sont en contact avec le sol. Les études de Ephytia, 2021 ont montré plutôt que : « il peut apparaître à tous les stades de développement des fruits, mais il survient surtout lorsque ces derniers ont atteint le tiers ou la moitié de leur taille maximale.

Les tomates affectées par la nécrose apicale sont souvent les premières, qui murissent plus vite » contrairement à Shankara, (2005) qui souligne plutôt un problème de carence en calcium.

Les enquêtes de terrain ont montré que la majorité des cultivateurs pratiquent la monoculture ainsi que la polyculture, cette association de cultures s’expliquerait par le fait qu’ils veulent gagner non seulement sur la tomate, mais aussi sur la culture associée. Or, ils sont peu à avoir une connaissance sur les techniques culturales de la tomate parce que leur but de se lancer dans la filière c’est pour de l’argent.

Des études ont montré sur le plan des techniques culturales que l’agronome doit concevoir des systèmes de culture qui sont l’ensemble des modalités techniques mises en œuvre sur des parcelles traitées de façon identique et dépendent de la nature des cultures (espèces et variétés), de leur ordre de succession, du mode de combinaison des espèces, et des itinéraires techniques appliqués à ces différentes cultures, ce qui inclus le choix des variétés.

(Sebillotte, 1974)

Il a aussi été démontré que les variétés hybrides sont plus sollicitées par les cultivateurs. Ceci serait dû au fait qu’elles sont plus répandues au marché et résistent aux maladies que les variétés locales. Selon POLESE, 2007, « les variétés hybrides sont plus nombreuses. Elles sont relativement récentes, puisqu’elles n’existent que depuis 1960 ». Leur choix porte sur ces variétés surtout à cause de la production et la résistance aux maladies. A propos de la culture de tomate, « le choix variétal doit s’orienter en premier lieu vers des variétés adaptées au climat du territoire, ainsi que sur les résistances et tolérances aux différents virus et maladies présents sur le territoire » (Polynésie française, 2018).

Concernant l’utilisation des engrais et des pesticides pour la fertilisation, l’entretien et le traitement, il a été montré que 60 % de cultivateurs utilisent plus les produits chimiques et peu sont ceux qui mélangent les deux types de produits. Ce choix s’expliquerait par le fait que les produits chimiques sont plus fréquents dans le marché et augmentent la vigueur des plants de tomate pour une meilleure production malgré ses conséquences écologiques, édaphiques et anthropiques. Des études ont montré qu’un produit chimique est un produit fabriqué selon des procédés industriels destinés à favoriser la croissance des végétaux et à lutter contre les êtres nuisibles aux cultures (insectes, mauvaise herbes, vers, champignons, etc.).

Ces produits chimiques servent à fertiliser les sols et améliorer la productivité (engrais), lutter contre les insectes et les prédateurs (insecticides, nématicides), lutter contre les mauvaises herbes (herbicides), tuer les champignons (fongicides). L’utilisation abusive de ces produits peut occasionner l’intoxication des utilisateurs, la contamination des sols, la pollution des eaux de surface, des eaux souterraines et la perte de la biodiversité.

(Centre d’échange d’information de la côte d’ivoire (CHM), 2007).

Pour ce qui est des problèmes rencontrés par les cultivateurs, les résultats des enquêtes montrent qu’ils sont centrés sur le financement et les maladies. Ces problèmes seraient la cause de la majorité des couches défavorisées qui investissent dans la filière tomate. Cependant, aucun cultivateur n’a souligné le problème lié à la formation, et pourtant l’on ne peut combattre les maladies sans mieux les connaitre. Les études de Soro, 2007 ont montré qu’une meilleure connaissance des maladies de tomate serait donc indispensable en vue de déterminer des méthodes de lutte intégrées et durables, la formation est conseillée aux acteurs du domaine pour implémenter cette connaissance.

CHAPITRE IV : CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Conclusion

Au terme de cette étude dont l’objectif général était d’identifier les différentes maladies en culture de tomate (Lycopersicum esculentum), suivi d’une évaluation épidémiologique, il en ressort que parmi les maladies qui touchent la culture de tomate, douze (12) sont plus fréquentes dans la localité d’Ebolowa. Après l’évaluation des paramètres épidémiologiques (incidence et sévérité) et les enquêtes menées, l’analyse des données à l’aide du tableau Excel a permis de définir les moyennes de l’incidence et de sévérité de chaque maladie dans les différents stades de développement en fonction des sites d’étude, et la distribution des maraichers selon quelques informations recueillies lors des enquêtes sociaux.

La réalisation au seuil p ≤ 5 % des tests d’ANOVA et de Student-Newman-Keuls ont révélé que l’incidence du Mildiou des feuilles est significativement supérieure à toutes les autres maladies observées dans les différents sites avec une valeur moyenne maximale de (72,94 ± 2,27%) au stade de la fructification et de (73,66 ± 3,17 %) au stade de la maturation, et les maladies qui sont significativement inférieures sont : le Virus de la mosaïque (21,77 ± 10,05 %) dans le site1 et le Mildiou des fruits (9,94 ± 3,02 %) dans le site 4 au stade de la maturation, et le Flétrissement bactérien dans le site 1 avec une valeur moyenne de (14,5 ± 7,77 %) au stade de la maturation. Contrairement à la sévérité, c’est le Flétrissement bactérien dans le site 2 qui est statistiquement supérieur à toutes les autres maladies au stade de la fructification avec une valeur moyenne de (56,22 ± 6,25 %), mais le Mildiou des feuilles reste statistiquement supérieur dans tous les sites au stade de la maturation. Ces tests montrent également que certaines maladies ne sont pas significativement différentes des autres selon leurs proportions et leurs degrés d’attaque et en fonction des sites.

Les résultats de l’enquête socio-économique menée auprès des cultivateurs montrent qu’ils pratiquent plus l’association des cultures pour limiter les pertes ; qu’ils utilisent plus les variétés améliorées que locales pour limiter les maladies et accroître le rendement ; qu’ils utilisent plus les produits phytosanitaires de nature chimique que biologique pour l’entretien et la lutte contre les ennemies de culture. C’est ainsi que ces cultivateurs font face à des nombreux problèmes parmi lesquels le problème financier et surtout celui lié aux maladies, d’où l’importance de cette étude.

L’attaque de la culture par ces différentes maladies reste et demeure un danger pour la plante elle-même et aussi pour la santé humaine.

Perspectives et recommandations

Ce travail est l’un des premiers qui traite la prévalence des maladies des tomates au département d’Agriculture/Agropastorale voir dans la localité d’Ebolowa. Il est loin d’être terminé. Les symptômes des maladies observés peuvent parfois faire l’objet d’une mauvaise observation et être confondus à d’autres.

Il est important et urgent que de nouvelles prospections soient faites en laboratoire aux fins de caractériser les différents symptômes pour confirmer les résultats obtenus dans la localité d’Ebolowa.

Il serait aussi souhaitable d’entreprendre une comparaison des données obtenues dans le Sud avec les autres régions du Cameroun.

Il serait important pour les pouvoirs publics, d’envisager une campagne d’appui conseil aux cultivateurs par les spécialistes du domaine pour limiter les dégâts causés par ces maladies.

Il serait important pour les cultivateurs de la région du Sud de pratiquer plus la culture contre saison car la majorité de ces maladies se développent avec l’excès d’humidité.

Il serait également nécessaire de consulter les spécialistes du domaine dans la région du sud et dans le pays tout entier.


Questions Fréquemment Posées

Quelles sont les principales maladies affectant la culture de la tomate à Ebolowa ?

Les principales maladies identifiées dans la culture de la tomate à Ebolowa incluent le mildiou, le flétrissement bactérien et le virus de la mosaïque.

Comment le mildiou affecte-t-il les tomates à Ebolowa ?

Le mildiou est particulièrement redouté car son expansion sur la plante peut être fulgurante, et il est causé par un agent hyper contagieux, Phytophtora infestans.

Quelles pratiques culturales peuvent aider à contrôler les maladies de la tomate ?

Les pratiques culturales incluent l’utilisation de variétés résistantes, la déracinement des plantes atteintes, et la prophylaxie rigoureuse pour éviter la propagation des maladies.

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