Les stratégies d’implémentation littéraire révèlent comment la violence est subtilement intégrée dans le roman « Puisque mon cœur est mort » de Maissa Bey. Cette analyse sociocritique met en lumière les dimensions physiques et morales de la souffrance, transformant notre compréhension de la littérature algérienne des années 90.
La littérature algérienne :
« La littérature algérienne fait partie de la littérature maghrébine. Elle utilise plusieurs langues ; le français, l’arabe et le berbère »43
Il est indéniable que la colonisation française a donné naissance à la littérature algérienne de langue française tout en s’affirmant à partir de 1945 et 1950, dont elle a émergé à la cause d’une politique d’assimilation menée par le colonisateur.
Mais le public national a refusé cette littérature algérienne dite de langue française parce qu’elle est d’origine française dont elle utilise la langue de l’autre. Contrairement à ce regard, les pays étrangers et surtout la France a valorisé cette littérature, parce que la France c’est le centre de sa lecture de la traduction dont elle a remet en cause la société coloniale, les mœurs, les traditions et les conditions de la guerre d’indépendance.
Au sein des champs littéraire de l’Algérie, nous avons marqué des grands noms qui symbolisent non seulement la littérature algérienne d’expression française mais également le patrimoine littéraire universel dans trois langues : l’arabe, le berbère, et le français. Dont ils ont une place importante dans le monde universel, très riche des œuvres littéraires à la fois qualitatif et quantitif.
Dans un premier temps, les œuvres ou le genre romanesque désigne d’une manière globante à la littérature algérienne d’expression française ; dont l’écriture c’est la seule moyen afin d’exprimer l’avis des écrivains par le fait de décrire la réalité socioculturelle de l’époque, c’est à ce titre qu’on assiste à la publication de romans les plus célèbres au champs littéraire tels que la trilogie Dibienne : « La grande maison »,
« L’incendie », et « Le métier à tisser », ou encore le roman « Nedjma » de Kateb Yacine qui est considéré comme une œuvre majeure.
La littérature algérienne d’expression française a été développée au parcours de l’indépendance, autrement dit l’indépendance de l’Algérie que était un évènement universel a inscrit une nouvelle naissance à la littérature avec, de nouveaux thèmes et
43 www.limag.refer.org/Textes/Manuref/lmlf.htm.
de nouveaux auteurs qui ont émergé sur la scène littéraire algérienne. En écrivant sous plusieurs genres littéraires tels que : la poésie, les essais ainsi que les nouvelles. Ce groupe d’auteurs tentent leurs œuvres de dénoncer un certain nombre de tabous sociaux et religieux. Citant à titre d’exemple : Rachid Boudjedra, Rachid Mimouni, Tahar Djaout, Achour Fenni, Tahar Quettar…
Certains écrits romanesques font dans la variation et adaptent les structures de l’ère postmoderne caractérisée par l’hybridité, la fragmentation, l’hétérogénéité, polyphonie, le dialogue des textes et le métissage des cultures. Aussi, il serait pertinent de souligner que l’esprit postmoderne installe le lecteur dans le procédé de la communication littéraire.
Voilà dit très succinctement le parcours évolutif de la littérature algérienne de la langue française.
Qu’est-ce qu’un roman :
« Le roman est un genre littéraire caractérisé essentiellement par une narration fictionnelle plus ou moins longue la place importante faite à l’imagination transparait dans certains expression comme: « c’est du roman » ou dans certains acceptons de l’adjectif « romanesque » qui renvoient à l’extraordinaire des personnages ou de l’intrigue »44
Le roman constitue à nos jours le genre littéraire le plus diffusé, le plus dominant et le plus lu dans le monde, destiné à la lecture individuelle. Une œuvre en prose, relativement longue, basée sur une intrigue imaginaire et fictionnelle qui dépeint l’évolution et la psychologie de différents personnages. Il est caractérisé aussi par la multiplicité de sous genres soulignant ainsi son caractère poly morphologique.
La présence de l’écriture de la violence dans les romans algériens de l’urgence :
Pendant les années 1990, l’actualité algérienne a été connue par toute une décennie de violence due essentiellement au phénomène de terrorisme. Cette violence brutale a influencé aussi les plumes littéraires et surtout romanesques de cette époque.
44 http://www.etudier.com/sujets/caracteristiques-du-roman-moderne/.
Dont les critiques de tous bords se sont la qualifier comme une littérature ou une écriture de l’urgence pour signaler son caractère conjoncturel.
Dès ces années et jusqu’à l’heure actuelle, le roman algérien a traité diverses thématiques se rapportant directement ou indirectement aux différents contextes politiques et historiques de l’Algérie indépendante. En effet, nous pouvons affirmer que les principaux thèmes auxquels a réagi le récit romanesque algérien relève des destinées individuelles et collectives et leurs évolutions dans le cheminement de la guerre de libération. Comme de la révolution sociale qui a suivi l’indépendance.
L’écriture en Algérie dépend de l’histoire parce qu’elle est obligée de rappeler que nous sommes à plus de huit décennies d’écriture en langue française dont la plume algérienne s’est attachée par l’histoire du pays. Dont la critique littéraire marque cette écriture algérienne dite de l’urgence, en manifestant le regard de l’extérieur qui a été particulièrement relatif à son égard.
Beaucoup d’écrivains s’engagent par leurs écrits afin de dénoncer la violence, l’horreur et le terrorisme imposés par le fanatisme et l’extrémisme. Selon Ahmed Chaalal:
« Je lui tendis le journal, il lut, je relus avec lui : Mme Aicha. Djellid a été égorgée devant ses trois filles (…) maman a demandé aux tueurs qu’on ne l’égorge pas devant nous. Nous on leur a embrassé les pieds pour qu’ils épargnent maman (…) avant qu’il ne lui tranche la gorge, elle a crié difficilement, une dernière fois : faites sortir mes filles ! Ne faites pas devant elle ! »45
Cet auteur a imposé la question de la violence en décrivant une situation et un évènement marquant comme une scène où se déroulent les enjeux expressifs de ce phénomène engendré dans les milieux sociaux.
« Soudains le sang a giclé de toute côtés. L’homme atroce nous a fixées une dernière fois avant de laisser le corps raide tomber comme une pierre »46.
45 www.parole-sans-frontiere.org/spip.php?article112.
46 Op.cit.
Ainsi, les paroles de l’écrivain ont un rôle très important de dénoncer la violence au sein du texte, dont le récepteur prend la parole comme moyen de comprendre le sens précis dont les mots sont : « sang, corps raide, tomber » tous ces mots renvoient au terme de la violence.
« Il a coupé la tête de ma mère qui était restée. Accrochée au corps par un mince pan de chair (…) là –bras, ils ont jeté la tête de ma mère dans une poubelle, je l’ai ramassée, embrassée et suis retournée à la maison. J’étais. Tout comme ma petite sœur, convaincue que ma mère allait retrouver la vie une fois la tête remise à sa place on lui a parlé toute la nuit pour qu’elle revienne mais en vain »47.
Le discours officiel tente alors à évoquer d’une manière explicite la base idéologique du terrorisme en Algérie. Les romanciers désignent sans ambiguïté les justifications des terroristes puisées dans l’interprétation théologique islamique. Pendant les années 1990-2000, le récit romanesque algérien comme un genre littéraire va couler en Algérie pour mettre le quotidien algérien face à ce phénomène terroriste. De ce fait, l’importance de l’immédiat social de l’Algérie et la manière selon laquelle des romanciers conçoivent le processus du changement de la réalité a rendu nécessaire le passage d’une écriture dite classique à une autre écriture nommée « la graphie de l’horreur ».
2-a-Ecriture d’urgence de la femme algérienne :
« Il s’agit de mettre en relief les thématiques portées par des écritures de femmes algériennes publiées dans les années 90 thématique en relation directe avec le réel algérien. Il ne sera pas tenu en compte des genres romans, journaux « de bord ». essai en tant que tels dans lesquels ces expressions paraissent ou prétendent paraitre, ni de leur qualité littéraire (…) le propos est de porter l’attention sur ces écrits en tant que documents forts témoignant de leur temps, de la société qui les a impulsés société où se joue violemment, passionnément, des enjeux essentiels »48.
A la lumière de cette citation, il est remarquable de dire que le champ littéraire algérien se borne des plumes féminines dominées par la douleur et la révolte traitant
47 www.parole-sans-frontiere.org/spip.php?article112.
48 https://clio.revues.org/289.
directement et explicitement la situation de leur pays face à un réel terroriste et violent. En effet, ces écrits exposent de différents genres tels que : chronique, témoignage, récit de vie, entretiens, essais, études, roman. Publiés en France et qui ont en commun la même thématique et presque la même nominalisation : « l’Algérie en état d’urgence », les années 94-95…
De plus, leurs paroles vont jaillir un appel de douleur et d’alarme. Mais cette consigne n’est pas générale et définitive. Elle est une constatation ponctuelle, liée aux premières années d’où elles sont caractérisées par l’émergence de la violence. Donc les ouvrages et les écrits des auteurs soit disant hommes ou femmes se caractérisent par le fait thématique de la violence dont la majorité des écrivains ont pris leur thèmes d’écriture en revenant à la société algérienne violente qui est considérée pour l’auteur comme la source d’enrichir son écriture littéraire.
Mais, ces écrivaines algériennes ont pu prendre une place considérable parmi leurs contemporains pour dire le destin de leur pays, celui des femmes algériennes. On témoigne donc une vraie explosion de l’écriture féminine à partir des années 1990, avec une thématique principale qui se développe autour de la violence menaçant le quotidien non seulement des hommes du pays ; mais aussi ses femmes. On trouve les traces de cette période dans les écrits de certaines écrivaines algériennes telles que : Assia Djebbar, Malika Mokaddem, Leila Sabbar, Nina Bouraoui et Maissa Bey.
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43 www.limag.refer.org/Textes/Manuref/lmlf.htm. ↑
44 http://www.etudier.com/sujets/caracteristiques-du-roman-moderne/. ↑
45 www.parole-sans-frontiere.org/spip.php?article112. ↑
47 www.parole-sans-frontiere.org/spip.php?article112. ↑
48 https://clio.revues.org/289. ↑
Questions Fréquemment Posées
Comment la violence est-elle exprimée dans ‘Puisque mon cœur est mort’ de Maissa Bey ?
La violence est exprimée à travers l’écriture épistolaire et le dialogue solitaire de l’héroïne avec son fils défunt.
Quelle approche est adoptée pour analyser la violence dans le roman de Maissa Bey ?
L’analyse adopte une approche sociocritique pour explorer les liens entre le texte littéraire et le contexte social de l’Algérie des années 90.
Quels types de violence sont présents dans l’œuvre de Maissa Bey ?
L’étude vise à comprendre si la violence présentée dans l’œuvre est physique, morale ou les deux simultanément.