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Quelles stratégies d’évaluation interne pour un pilotage efficace en 2024 ?

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🏫 Université de Sfax - Faculté des Sciences Economiques et de Gestion - Commission d'Expertise Comptable
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de diplôme d'expertise comptable - 2010-2011
🎓 Auteur·trice·s
Makram YAICH
Makram YAICH

Les stratégies d’évaluation interne révèlent des outils essentiels pour naviguer dans un environnement économique incertain. En identifiant les faiblesses du contrôle interne, cette recherche offre des solutions innovantes, cruciales pour les entreprises souhaitant renforcer leur résilience face aux défis contemporains.


Section 2:

Les modalités d’évaluation

Les différentes modalités d’évaluation du contrôle interne constituent des outils de pilotage du système. En effet, les évaluations permettent de déterminer le degré d’efficacité du système de contrôle interne à un moment donné ainsi que d’identifier les faiblesses et les défaillances qui peuvent l’affecter.

L’évaluation de l’efficacité du système de contrôle interne peut se faire à travers une auto-évaluation (sous-section 1), une évaluation par les tiers (sous-section 2) et l’exploitation d’une base des incidents et anomalies (sous-section 3).

Sous-section 1 : Auto-évaluation

Bien que l’auto-évaluation ne puisse être totalement objective, elle représente une première ligne de défense efficace contre les défaillances du contrôle interne. Elle permet aux personnes qui sont impliquées dans l’exécution des contrôles de s’auto-évaluer et d’identifier les faiblesses et les défaillances des contrôles qu’ils mettent en œuvre eux mêmes.

L’auto-évaluation présente l’avantage d’être facile à mettre en œuvre et moins couteuses que d’autres techniques d’évaluation du contrôle interne. Toutefois, selon les résultats de notre enquête118, peu d’entreprises parmi celles qui ont répondu à notre questionnaire recourent à l’auto-évaluation du contrôle interne.

Nous proposons dans ce qui suit de définir l’auto-évaluation et de déterminer ses objectifs (§1) ainsi que d’étudier sa conception et sa mise en œuvre (§2).

§ 1. Définition et objectifs de l’auto-évaluation

1. Définition

«Comme la terminologie l’indique, l’auto-évaluation signifie une évaluation par soi même de son propre contrôle interne. Chaque employé impliqué dans le processus opérationnel a toujours la responsabilité de vérifier que les opérations qu’il a traitées le sont conformément aux objectifs et principes du contrôle interne»119.

Selon P. NOIROT et J. WALTER «l’auto-évaluation est une démarche périodique à l’initiative des dirigeants, mise en œuvre par les opérationnels afin d’évaluer l’efficacité du contrôle interne de leurs propres activités»120.

L’auto-évaluation peut donc être définie comme étant un processus conçu par la direction et exécuté par les opérationnels et leur hiérarchie afin d’évaluer l’efficacité du contrôle interne. Elle peut être mise en œuvre à tous les niveaux de l’organisation et suivant une démarche qui est fonction du risque, de la culture et des contrôles.

2. Les objectifs

Les objectifs de la démarche d’auto-évaluation du contrôle interne sont multiples et varient selon les besoins des différents acteurs de l’organisation. Toutefois, le premier objectif qu’une entreprise peut en tirer de la mise en œuvre d’une telle démarche serait de sensibiliser, de promouvoir et de développer, à travers toute l’entité, une culture de contrôle interne.

P. NOIROT et J. WALTER affirme que la diffusion d’une démarche d’auto-évaluation qui est «par définition très large jusqu’aux niveaux les plus fins d’une organisation, est un excellent moyen de promouvoir la culture de contrôle interne de l’organisation»121.

Selon l’Institut de l’Audit Interne (IFACI), «les objectifs de la démarche d’auto-évaluation du contrôle interne varient en fonction des différents acteurs de l’organisation» 122. Ainsi, elle permet à la direction générale de bénéficier d’une information sur la qualité du contrôle interne aux différents niveaux de l’organisation et sur l’évaluation des risques et d’améliorer les opérations par des plans d’action.

Pour les opérationnels, cette démarche permet de vérifier que l’ensemble de leurs activités est couvert par des dispositifs de contrôle interne qui leur permettent de s’assurer que leur opérations sont effectuées en utilisant au mieux les actifs de l’organisation, et qu’elles sont menées efficacement et en sécurité123.

L’auto-évaluation permet, également, à l’audit interne d’élaborer son plan annuel ou pluriannuel d’audit par la connaissance qu’elle apporte sur les faiblesses de contrôle ainsi que d’affiner le périmètre de ses interventions124.

Finalement, une démarche d’auto-évaluation permet d’identifier les anomalies qui peuvent affecter le système de contrôle et contribue ainsi au pilotage du système et à l’évaluation des risques globaux de l’organisation.

§ 2. La conception et la mise en œuvre de l’auto-évaluation du contrôle interne

1. La conception d’une démarche d’auto-évaluation

Selon l’IFACI «toute démarche d’évaluation du contrôle interne (ou plus spécifiquement d’auto-évaluation) est à adapter à l’environnement global de l’organisation où on la déploie. La démarche d’auto-évaluation ne peut donc pas être achetée ‘sur étagère’ au risque d’être inefficace»125.

La conception et le choix des méthodes et des outils d’auto-évaluation doivent, par conséquent, prendre en considération plusieurs facteurs propres à chaque organisation, dont notamment, l’environnement de contrôle, la structure et les caractéristiques de l’entreprise, les objectifs fixés et les risques associés, les ressources disponibles, les systèmes d’information et l’existence ou non d’autres démarches d’évaluation du contrôle ou d’autres approches comme par exemple un système qualité.

L’Institut de l’Audit interne ajoute que pour réussir un projet d’auto-évaluation du contrôle interne «quatre condition doivent impérativement être remplies :

  1. La direction générale doit décider de la mise en place de la démarche et communiquer sur les objectifs poursuivis.
  2. Le personnel doit être impliqué, dès la conception de la méthode choisie, ce qui lui permet de s’approprier le processus d’auto-évaluation du contrôle interne d’une manière plus pragmatique et plus efficace.
  3. Le choix de la démarche doit être adapté à l’organisation (taille, structure, activité,…).
  4. L’auto-évaluation, pour être efficace et mesurer l’évolution de la qualité du contrôle interne, doit se construire dans le temps»126.

2. La mise en œuvre de l’auto-évaluation

Plusieurs méthodes d’auto-évaluation peuvent être envisagées. Parmi les plus connues, on trouve les questionnaires, les ateliers de discussion et les comparaisons.

Les questionnaires127 : selon l’IFACI ils «sont des outils concrets et pratiques qui permettent de diffuser rapidement et uniformément dans toutes les structures de l’organisation les points d’attention essentiels en matière de contrôle interne. Leur mise en œuvre permet de déterminer rapidement les forces et faiblesses en matière de contrôle interne et une prise de décision appropriée»128.

Pour être utilisés dans l’auto-évaluation, les questionnaires peuvent être structurés soit à partir des processus (management, opérationnels et support), soit à partir des fonctions (investissement, production, achat, commerciale, ressources humaines, financière, etc…) soit à partir d’un référentiel de contrôle interne (COSO).

Les ateliers de discussion : ils sont « des outils puissants, notamment en matière de développement et de renforcement de la culture du contrôle interne au sein d’une organisation. Ils constituent, tout particulièrement, une opportunité rare de construire une vision partagée des risques auxquels une entité est exposée et des réponses à leur apporter en permettant à un groupe d’utilisateurs d’évaluer de manière collective le niveau de contrôle interne de leur activité.

Une approche par atelier est à préconiser particulièrement lorsque les participants n’ont pas une forte culture de contrôle interne. Dans ce cas, les ateliers permettent une prise de contact ou d’approfondissement plus graduelle et pédagogique que les autres méthodes»129.

Les comparaisons : cette méthode est difficile à mettre en œuvre à l’ensemble de l’organisation, elle est toutefois, utile pour l’évaluation du contrôle dans un domaine précis ou une activité. Elle permet de bénéficier des meilleurs pratiques de contrôle interne existantes dans d’autres organisations sans avoir les contraintes d’élaboration ou de mise en œuvre liées aux autres méthodes.

________________________

117 Abderraouf YAICH, Normes, pratiques et procédures de contrôle interne, 1996, page 44.

118 Voir les résultats détaillés de l’enquête en annexe 3.

119 Institut de l’audit interne, les cahiers de la recherche, l’auto-évaluation du contrôle interne, Octobre 2005, page 11.

120 P. NOIROT, J. WALTER, le contrôle interne pour créer de la valeur, édition AFNOR, 2008, page 173.

121 P. NOIROT, J. WALTER, op.cit, page 173.

122 Institut de l’audit interne, op.cit, page 12 et 13.

123 Institut de l’audit interne, op.cit, page 12 et 13.

124 Institut de l’audit interne, les cahiers de la recherche, l’auto-évaluation du contrôle interne, Octobre 2005, page 12 et 13.

125 Institut de l’audit interne, op.cit, page 16.

126 Institut de l’audit interne, op.cit, page 48.

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Questions Fréquemment Posées

Qu’est-ce que l’auto-évaluation dans le contrôle interne?

L’auto-évaluation signifie une évaluation par soi-même de son propre contrôle interne, où chaque employé vérifie que les opérations sont conformes aux objectifs et principes du contrôle interne.

Quels sont les objectifs de l’auto-évaluation du contrôle interne?

Les objectifs de l’auto-évaluation varient, mais incluent la sensibilisation à la culture de contrôle interne, l’amélioration des opérations par des plans d’action et la vérification que les activités sont couvertes par des dispositifs de contrôle interne.

Comment l’auto-évaluation contribue-t-elle à la culture de contrôle interne?

L’auto-évaluation est un excellent moyen de promouvoir la culture de contrôle interne dans l’organisation, car elle est mise en œuvre à tous les niveaux et permet à la direction d’obtenir des informations sur la qualité du contrôle interne.

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