Les stratégies de mise en œuvre de l’irrigation révèlent des disparités surprenantes dans la gestion de l’eau à Digoterie, où des terres en aval restent mal irriguées. Cette étude propose des solutions innovantes pour optimiser la distribution et renforcer les capacités des irrigants, avec des implications cruciales pour la durabilité agricole.
CHAPITRE IV. MÉTHODOLOGIE
Cette section met en exergue la description des matériels et logiciels utilisés, ainsi que la méthode de travail adoptée dans le cadre de cette étude.
Matériels et logiciels utilisés
Dans le cadre de cette étude, plusieurs matériels et logiciels ont été utilisés. Ils sont tous présentés dans le tableau suivant.
Tableau 2 : Présentation des matériels et logiciels utilisés
Tableau 2 : Présentation des matériels et logiciels utilisés | |
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Paramètre/Critères | Description/Valeur |
Matériel 1 | Description 1 |
Matériel 2 | Description 2 |
Démarches méthodologiques
La méthode de travail permettant d’attendre les objectifs spécifiques fixés dans le cadre de cette étude comprend : une recherche documentaire, une phase de collecte de données, et une phase de traitement et d’analyse de données.
Recherche documentaire
Une recherche documentaire a été effectuée sur la zone d’étude et sur le sujet, afin de valoriser les études et interventions réalisées sur le périmètre et d’avoir une idée concernant les aspects théoriques du sujet. Nous avons consulté des rapports d’étude réalisés sur la zone et des documents relatifs à la thématique (thèse, mémoire, etc…).
Cette recherche a aussi permis d’avoir des informations supplémentaires concernant le périmètre sous étude, en particulier, les informations sur la pédologie, les caractéristiques climatiques, etc.
Collecte des données
Une collecte de données a été réalisée afin de comprendre le mode de fonctionnement du périmètre et d’analyser sa structure de gestion. Plusieurs méthodes de collecte ont été utilisées : enquête exploratoire, focus group, observations et mesures in situ.
Enquête exploratoire
Une enquête exploratoire a été réalisée à travers une mission de terrain durant laquelle nous avons visité la zone d’étude en général et le périmètre en particulier. Cette mission a permis de faire les premières observations de la zone d’étude, les premières prises de contact avec les environnements physique et social du périmètre.
Au cours de cette étape, des élus locaux, des personnes âgées, des notables et des représentants d’organisation évoluant dans la zone ont été consultés comme des personnes-ressources. Cette enquête a été réalisée à travers des entretiens ouverts, semi-directifs et sans questionnaires préalablement élaboré.
Les informations collectées à travers ces personnes ont permis de faire l’historicité du périmètre, du mode de distribution de l’eau, de partage des terres, de la répartition des parcelles.
Ces données ont été décisives dans l’élaboration du formulaire de conduite du focus group.
Focus group
Un atelier de réflexion a été mené pour collecter de façon détaillée les données relatives aux objectifs de cette étude. Il s’agit, en particulier, des données sur l’historicité du périmètre, la structure de gestion du périmètre, la redevance d’irrigation, le mode de distribution de l’eau, l’entretien du système, la production agricole, la gestion des conflits, le calendrier cultural, les horaires d’irrigation, le niveau d’implication des femmes et des jeunes dans la gestion et l’exploitation du système, le niveau de dégradation du bassin versant, etc.
Nous avons aussi collecté les points de vue des participants sur la façon dont ils prévoient la distribution de l’eau et connaitre les contraintes sociales auxquelles ils ont l’habitude de faire face. L’atelier a été réalisé dans le local de l’association avec les membres du comité de gestion du périmètre et deux représentants de chaque quartier hydraulique.
Les représentants des quartiers ont été choisis par les membres du comité. Un total de 18 personnes a pris part à cet atelier. (Voir la fiche de conduite du focus group et la liste des participants à l’annexe 2 et 3).
Observations
Nous avons pris le soin d’observer l’environnement biophysique du périmètre, le réseau d’irrigation, le réseau de drainage ainsi que le réseau routier. Cette étape nous a permis d’étudier le mode de fonctionnement du réseau en collectant des données sur l’état physique des infrastructures présentes sur le périmètre, l’environnement du périmètre, le mode d’alimentation du réseau, le mode de répartition des parcelles (quartiers hydrauliques), les cultures pratiquées sur le périmètre, etc.
Nous avons diagnostiqué tous les ouvrages en observant leur état, leur fonctionnement, tout en décelant les points de dysfonctionnement. Pour ce faire, une fiche a été élaborée (Voir la fiche à l’annexe 1).
Le périmètre a été parcouru et un transect de l’amont vers l’aval a été réalisé afin de mieux orienter les observations.
La fiche a été par la suite programmée sur tablette numérique via la suite logique des logiciels KoboToolbox et KoboCollect afin de faciliter la prise des photos et des coordonnées géographiques des ouvrages.
En outre, lors de la réalisation des transects, nous avons aussi questionné certains usagers afin de connaitre leurs perceptions de l’équipe dirigeante et les contraintes sociales et techniques auxquelles ils font face.
Mesures de débit
À défaut de données pour effectuer des analyses statistiques sur la quantité d’eau disponible sur le réseau, le débit a été apprécié à partir des mesures ponctuelles. En effet, afin d’apprécier la quantité d’eau disponible sur le réseau, trois mesures de débit ont été observées. Ces mesures ont été réalisées au cours des mois et des années différents.
La première a été réalisée en 2018 au cours du mois de septembre avec le début des travaux de réhabilitation du périmètre. La deuxième a été réalisée en février 2022 par un consultant dans le cadre d’une étude sur le périmètre. La dernière mesure a été réalisée dans le cadre de cette étude.
Pour parvenir à réaliser cette dernière mesure, la méthode flotteur a été utilisée. En voici la procédure :
- En premier lieu, nous avons choisi une portion de canal la plus régulière possible sur une distance d’au moins 10 mètres à chaque mesure ;
- En deuxième lieu, nous avons mesuré la largeur du canal et la hauteur de l’eau afin d’avoir la surface mouillée ;
- En troisième lieu, nous avons placé une personne en amont qui lance dans l’eau un flotteur. Ensuite, une autre personne a été placée en aval, à une distance déterminée et rigoureusement mesurée (d) ;
- Le flotteur a été lancé en amont du premier point d’observation. Une fois que le flotteur a atteint le deuxième point d’observation en aval, nous avons pris soins de mesurer le temps (t) parcouru par le flotteur pour la distance (d).
Le flotteur a été lancé trois fois et marqué le temps à chaque fois. Le temps moyen a été retenu pour le calcul de la vitesse de surface. À l’aide de ces données, nous avons calculé la vitesse de surface (Vs) du flotteur (en m/s) par la formule suivante :
𝑑
𝑉𝑠 =
𝑡(𝑚𝑜𝑦)
Pour obtenir la vitesse débitante (V), la vitesse de surface (Vs) a été multipliée par un coefficient (0.8) compte tenu de l’inégale répartition de la vitesse à la verticale. Ce coefficient a été tiré des résultats de recherche menée par de Louis (2019) au niveau des canaux d’irrigation dans la Vallée de l’Artibonite.
Ainsi, le débit (Q) a été obtenu par la formule suivante : 𝑸 = 𝑽 ∗ 𝑺 en (m3/s). Pour finir, ce débit a été ramené en (l/s) en multipliant le débit Q en (m3/s) par 1 000.
Traitement et analyse de données
Les données collectées au cours des étapes précédentes ont été dépouillées, traitées, puis analysées. L’analyse de ces données a permis entre autres de comprendre le mode de fonctionnement du réseau, de relever les points de dysfonctionnement des ouvrages, de caractériser la gestion de l’eau et du système, et de relever les principaux atouts et contraintes au niveau du périmètre.
Cette analyse a aussi permis d’extraire les données permettant d’évaluer les paramètres techniques essentiels à l’irrigation du réseau, d’analyser la structure de gestion du périmètre et de concevoir un calendrier d’irrigation adapté aux conditions actuelles du périmètre. Quatre logiciels ont été utilisés à savoir le logiciel ArcGIS pour la réalisation des cartes, Excel pour la réalisation des calculs et des graphes, et les logiciels ClimWat et CropWat pour le calcul des besoins en eau des cultures.
Étude du mode de fonctionnement du périmètre
Afin de mieux comprendre le fonctionnement du périmètre, nous avons retracé son histoire, puis décrit son mode d’alimentation. Ensuite, nous avons fait une brève présentation du périmètre en indiquant sa superficie, le nombre de parcelle et d’exploitant qu’il contient. Nous avons aussi fait la description des infrastructures présentes et analysé les techniques d’irrigation pratiquées par les irrigants.
Questions Fréquemment Posées
Quelles méthodes ont été utilisées pour la collecte de données à Digoterie ?
Plusieurs méthodes de collecte ont été utilisées : enquête exploratoire, focus group, observations et mesures in situ.
Comment l’enquête exploratoire a-t-elle été réalisée ?
Une enquête exploratoire a été réalisée à travers une mission de terrain durant laquelle nous avons visité la zone d’étude et consulté des élus locaux, des personnes âgées, des notables et des représentants d’organisation.
Quels sont les objectifs de l’atelier de focus group mené à Digoterie ?
L’atelier de focus group a collecté des données sur l’historicité du périmètre, la structure de gestion, la redevance d’irrigation, le mode de distribution de l’eau, et d’autres aspects liés à la gestion de l’eau.