Les stratégies de mise en œuvre des PAS au Cameroun révèlent des conséquences inattendues sur la vie sociale entre 1987 et 2017. Cette étude met en lumière des transformations profondes dans les domaines de l’emploi, de la santé et de l’éducation, essentielles pour comprendre l’impact des politiques économiques.
La signature des différents accords de confirmation régissant la mise en application des PAS au Cameroun
La relation entre le Cameroun et le FMI axée sur la résolution de la crise connut une évolution partant de 1988 la date de signature du premier accord de confirmation, à 2000 celle du dernier accord de confirmation. Durant cette période, le Cameroun et le FMI signèrent au total six accords de confirmation qui symbolisent en fait six PAS mis en œuvre.
L’accord de confirmation est un accord qui initialise le transfert des fonds désirés par le pays sous ajustement et marque le début de l’exécution du programme d’ajustement. Cet accord est généralement précédé et des fois, accompagné d’une « Lettre d’intention » qui est en fait un rapport des raisons et des engagements pris par l’État demandeur.
Elle quantifie les nécessités de financement désirées, le PAS, les détails et l’échéancier des mesures à prendre16.
Le premier accord de confirmation, portant sur les crédits de l’ordre de 47 milliards de FCFA, fut signé le 19 septembre 1988 et institua le premier PAS. Ce PAS visant la stabilisation et la relance de l’économie devait en principe durer 18 mois c’est-à-dire de septembre 1988 à mars 1990. Mais, il fut prolongé de 3 mois donc jusqu’en juin 1990.
Cette prorogation est due aux difficultés rencontrées lors de sa mise en application17. Notamment au terme du premier PAS, une nouvelle lettre d’intention fut transmise au FMI. Cette dernière prévoyait le début de l’exécution du second PAS au 1er juillet 1991 avec une période butoir de trois ans, dont douze mois pour le démarrage.
Il faut donc noter que pour des raisons inconnues, ce n’est que le 20 décembre 1991 que le second accord de confirmation fut conclu entre le gouvernement camerounais et le FMI. Il initiait alors le second PAS se fondant sur les résultats du premier et ayant une durée de dix mois c’est-à-dire de décembre 1991 à septembre 1992, toujours dans l’optique de résorber la crise18.
Deux ans après la fin de l’exécution du deuxième PAS, le Cameroun, s’appuyant sur le réajustement du taux de change du 11 janvier 1994 qui stipulait la réduction de 50 % de la valeur du FCFA en termes de Francs français, rédigea une nouvelle lettre d’intention, ceci le 17 février 199419. Cela facilita la conclusion d’un accord de confirmation en date du 14 mars
16 Touna Mama, L’économie camerounaise, pour un nouveau départ, Yaoundé, Afrédit, 2008, p.298.
17 AMINEPAT, 3C21, Économie : Relance, 1984-1993, p.22.
18 Raymond Ebalé, « Vingt ans d’ajustement structurel au Cameroun (1986-2006) », in Abwa Daniel et al., Regards croisés sur les cinquantenaires du Cameroun indépendant et réunifié, Paris, l’Harmattan, 2012, p. 387.
19 Adamou Aboubakar, « La problématique de la dynamique de souveraineté d’un État tiers-mondiste : Le Cameroun face aux institutions de Bretton Woods« , in Raphael Batenguene Assil et Hanse Gilbert Mbeng Dang,
199420. Cet accord initiait le troisième PAS qui couvrait une période de 18 mois c’est-à-dire de janvier 1994 à juin 1995. Ce PAS, était porteur d’espoir dans la mesure où sa mise en œuvre était basée sur l’ajustement de la parité du FCFA. Il portait sur un montant d’une valeur de 81,1 millions DTS (Droits de Tirage Spécial).
Mais, les résultats de ce dernier ne furent pas à la hauteur des attentes. Le Cameroun toujours fixé dans sa politique de résorption de la crise dut conclure une fois de plus un accord de confirmation avec le FMI. Le quatrième PAS, bien que couvrant l’exercice budgétaire de juillet 1995 à juin 1996, vit son accord de confirmation signé le 27 septembre 199521.
Tout comme les trois premiers PAS, le quatrième PAS était un accord à moyen terme. Mais contrairement aux précédents, était assorti d’un soutien financier très important connut sous l’appellation de FASR (Facilité d’Ajustement Structurel Renforcée)22.
La conclusion du cinquième accord était différente des autres. En ce sens que le Cameroun élabora pour une première fois un programme économique et financier de trois ans avec le FMI. Cette élaboration résultait des échecs sinon des obstacles liés à l’exécution des troisième et quatrième PAS. Conclu le 1er juillet 1997 pour être mis en œuvre jusqu’au 30 juin 2000, ce programme avait pour objectif le renforcement de la politique d’ajustement du Cameroun et la réponse systématique aux contraintes de la croissance durable.
Il fut inscrit dans le cadre de la FASR. Le gouvernement camerounais fit dans ce cas une sollicitation d’une valeur approximative de 162,12 millions de DTS23. À la fin de ce programme, le Cameroun signa un autre accord le 1er octobre 2000, qui initiait le sixième et dernier PAS. Comme le précédent programme, celui-ci était triennal et couvrait la période du 1er octobre 2000 au 30 septembre 2003.
Au total, le Cameroun conclut six accords de confirmation avec le FMI. Ces programmes s’érigèrent en épicentre des décisions gouvernementales en matière de politique économique, et occupèrent de ce fait une place de choix. Ceci justifie alors la déclaration de Paul Biya concernant les PAS, dans l’instruction N° 003CAB/PR du 20 juillet 1990 : « Compte tenu de son impact sur les plans économique, politique et social, ce programme doit être considéré comme la priorité des priorités à tous les niveaux24« . Les différents programmes ainsi
Le Cameroun dans le système monde. Regards pluriels sur la dynamique internationale d’un État tiers-mondiste, Paris, L’Harmattan, 2020, p.15.
20 Abena Etoundi, « La planification économique… », 458.
21 Touna Mama, L’économie camerounaise pour…, p.320.
22 Abena Etoundi, « La planification économique… », 459.
23 Touna Mama, L’économie camerounaise pour…, p.326.
24 AMINEPAT, 3C23, Économie : Relance, 1989-1991, Programme d’ajustement structurel entre le Cameroun et les bailleurs de fonds (FMI) en vue d’une relance économique, Instruction N° 003/CAB/PR du 20 juillet 1990.
présentés de façon sommaire, il est important d’analyser ce sur quoi ils étaient basés c’est-à- dire les stratégies et les objectifs généraux.
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les impacts des programmes d’ajustement structurel au Cameroun ?
L’analyse se concentre sur les modifications des comportements et des habitudes des Camerounais dans divers domaines tels que l’emploi, la santé et l’éducation.
Quand a été signé le premier accord de confirmation pour les PAS au Cameroun ?
Le premier accord de confirmation, portant sur les crédits de l’ordre de 47 milliards de FCFA, fut signé le 19 septembre 1988.
Combien d’accords de confirmation ont été signés entre le Cameroun et le FMI ?
Durant cette période, le Cameroun et le FMI signèrent au total six accords de confirmation qui symbolisent en fait six PAS mis en œuvre.