Comment la PNL surmonte les défis de réinsertion des ex-detenus à Maroua ?

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🏫 Université de Maroua - Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines - Département de Philosophie et Psychologie
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2020/2021
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La réinsertion sociale des ex-detenus est un défi majeur, avec près de 70% d’entre eux rencontrant des difficultés d’estime de soi. Cette étude révèle comment la programmation neurolinguistique peut transformer leur parcours, offrant des solutions prometteuses pour un avenir meilleur.


Synchronisation psychologique

De façon simple, Olovesi (1999) pense que la synchronisation est une technique de base en PNL. Elle correspond à adopter les mêmes positions, gestes, ton de voix, type de mots que votre interlocuteur. La synchronisation est donc l’art de créer des similitudes avec son interlocuteur pour rendre la communication plus efficace. Cela favorise une qualité de relation, un niveau de confiance. On peut se synchroniser sur le non verbal, ainsi que sur le verbal, mais aussi plus profondément dans le respect du modèle du monde de l’autre et de son écologie.

À titre d’exemple, nous rapporte l’auteur, une mère se plaignait de ne plus arriver à discuter avec son enfant qui passait l’essentiel de son temps devant la télévision à regarder des émissions de téléréalité. L’analyste PNL lui conseilla d’essayer la synchronisation. La mère rentra chez elle et se mit à regarder des émissions de téléréalité avec sa fille. Elles se mirent à partager ces moments, puis à parler des émissions, puis à parler d’autres choses. La communication était rétablie.

Synchronisation comportementale ou non verbale

Pour Esser (2006), elle consiste, en observant les éléments non verbaux de la communication de l’interlocuteur, à les reproduire de façon intelligente sans imitation et sans volonté de manipulation afin de créer une harmonie favorable au développement d’une relation de confiance. Par exemple un bébé qui répond au sourire de sa maman, ne fait rien d’autre que de se synchroniser sur les mimiques du visage de sa mère, mais aussi sur ses émotions.

Cependant, il ne faut pas en faire trop au point de donner à l’autre le sentiment d’être mimé ou grimé. La synchronisation concerne la posture ; les mouvements du corps ; les expressions du visage ; le ton et le rythme de la voix ; la façon de respirer, le partage de vécus, etc.

Cette attitude positive à l’égard de l’interlocuteur sera ressentie, consciemment ou inconsciemment, par ce dernier qui en ressentira une sympathie et un accord grandissant à votre égard. Lorsque la synchronisation est suffisamment importante, il est possible en modifiant peu à peu des éléments de la synchronisation d’induire des changements chez votre interlocuteur. Il s’agit là d’adopter les positions du corps proches des positions du corps de notre interlocuteur.

Lorsqu’il se croise les bras, lorsqu’il passe d’une jambe à l’autre, faire la même chose. Lorsqu’il est assis et croise les jambes, reproduire ce mouvement. Là encore, la prudence s’impose, il ne s’agit pas de singer notre interlocuteur mais de lui renvoyer en quelque sorte une image en miroir, de lui-même.

Synchronisation verbale

La technique est comparable à celle de la synchronisation non verbale. D’après Esser (2006), elle consiste à adapter son registre verbal à celui à son interlocuteur en utilisant ses structures et tournures de phrases et en utilisant des mots ou des expressions propres au registre sensoriel de son interlocuteur. Bien plus, montrer à l’autre la qualité de notre écoute par la reformulation qui permet de s’assurer que l’on a bien compris.

Par exemple : « Si j’ai bien compris, tu penses que, Si je te comprends bien, tu veux dire que ».

Synchronisation culturelle

Selon Esser (2006), c’est le fait de s’arrimer aux principes, critères, valeurs, systèmes de croyance de l’autre ou de la société. La synchronisation fait l’objet de réserves importantes, car utilisés de façon malveillante ou intéressée, ils peuvent devenir des techniques de manipulation mentale et d’influence. Pour une harmonisation honnête, la synchronisation doit être respectueuse de l’autre, sans volonté manipulatrice et sans arrière-pensée.

Il nous arrive parfois de dire de quelqu’un avec qui nous n’arrivons pas à dialoguer « nous ne sommes pas sur la même planète ». Cette phrase prend ici tout son sens. Pour communiquer avec quelqu’un il faut accepter, au moins un certain temps, sa façon d’envisager les choses et de voir le monde.

C’est ce que font tous les bons négociateurs, quitte ensuite une fois que le contact est établi, à ramener progressivement ses propres points de vue plus personnels en fonction de ses propres valeurs et de ses propres critères. Dans certaines situations extrêmes, des diplomates ou des négociateurs peuvent, pour un temps, donner le sentiment d’accepter les thèses de leurs interlocuteurs par exemple la prise d’otages pour pouvoir établir le contact.

Mais nous ne parlons pas là de communication courante.

Comme limites, notons que la synchronisation fait de l’individu est simple copieur comportemental. Il devient incapable de se frayer lui-même son chemin et d’innover.

Recension des écris sur le développement personnel

Selon Carnegie (1936), concrètement, le développement personnel vise à nous rendre plus épanouis et heureux dans notre vie. Dans le développement personnel, nous nous intéresserons spécifiquement à l’estime de soi, la confiance en soi et la maîtrise de soi.

Estime de soi

A priori, ce sont des préoccupations cliniques, puis scientifiques, qui amènent Rogers (1954) à s’intéresser à la notion d’estime de soi. Selon cet auteur, l’estime de soi est un dérivé du concept de soi et du soi idéal. Dans son modèle théorique, le concept de soi est une structure organisée, mobile et consistante, des caractéristiques du « je » et du « moi », admissible à la conscience. Ce concept réfère à tout ce qu’une personne a conscience d’être.

Pour sa part, le soi idéal représente les caractéristiques du « je » et du « moi » que, consciemment, l’individu considère comme désirables ou indésirables pour lui-même. Le soi idéal reflète donc en quelque sorte ce que la personne voudrait être.

Cependant, comme le fait remarquer Smith (1974), Rogers (1954) ne définit pas directement l’estime de soi. De plus, le rationnel qui sous-tend la théorie de cet auteur est fortement mis en doute par Smith (1974). Leurs réticences portent principalement sur le type de mesure utilisée par ce psychologue pour évaluer l’estime de soi d’une personne. Il n’en demeure pas moins que la pensée, l’expérience et les travaux de ce dernier sont une source d’inspiration pour nombre de chercheurs, notamment Coopersmith (1959).

Coopersmith (1959) s’intéresse effectivement aux travaux de Rogers (1954). Dans le cadre d’une importante étude sur les antécédents et les conséquences de l’estime de soi, il s’inspire des items de l’échelle de mesure de l’estime de soi élaborée par ceux-ci. Il développe deux instruments pour mesurer l’estime de soi des enfants. Mais l’un des apports primordiaux de cet dans ce domaine, demeure sans conteste l’élaboration de sa définition de l’estime de soi présentée dans son ouvrage intitulé The antecedents of self-esteem.

Dès lors, Coopersmith (1967, p.5) conçoit l’estime de soi comme « une évaluation que l’individu fait et maintient généralement en regard de lui-même ». Elle exprime une attitude d’approbation ou de désapprobation et indique jusqu’à quel point l’individu se considère lui-même comme une personne capable, importante, estimable et apte à réussir. En bref, l’estime de soi est un jugement personnel d’un sentiment de valeurs qui s’exprime dans les attitudes que l’individu maintient envers lui-même.

Toulouse (1971) constate pour sa part que la personne ayant une haute estime d’elle-même tend à s’aimer, à s’apprécier et à avoir confiance en elle-même. Elle se considère comme une personne qui a de la valeur et de l’importance. Selon Erikson (1963), cet individu présente habituellement un bon développement de la maîtrise et du contrôle de soi, sans « doute ou honte ». Finalement, chez une telle personne, le besoin de reconnaissance sociale est relativement faible (Allison et Hunt, 1959), de même que la tendance à la conformité sociale (Rosenbaum, 1969).

Pour James (2008), l’estime de soi est le résultat d’un rapport entre nos succès et nos prétentions dans les domaines importants de la vie. En d’autres termes, son postulat est que l’estime de soi est le rapport entre ce que sont réellement les humains et ce qu’ils veulent être (leur idéal de soi). Certaines recherches empiriques montrent que plus l’écart entre le soi réel et l’idéal de soi est important, plus l’estime de soi est faible.

D’une manière générale, il en ressort deux dimensions importantes. D’une part, l’aspect personnel révèle le manque d’assurance et de satisfaction ressenti par cette personne vis-à-vis elle-même. Certaines conditions, inhérentes à une attitude active et créatrice, telle la satisfaction, la sérénité, la confiance en soi, la créativité, la flexibilité, l’imagination et l’introspection, se retrouvent à un degré moindre chez une telle personne.

D’autre part, une absence marquée d’affirmation et d’indépendance envers l’entourage est mise en évidence dans l’aspect interpersonnel. Cette personne se soumet, se plie et subit sans manifester d’agressivité ou d’opposition. Somme toute, la personne ayant une faible estime d’elle-même peut difficilement revendiquer une place ou une valeur personnelle qu’elle ne s’accorde pas initialement.

Elle manque de confiance en ses propres capacités et adopte, par le fait même, des attitudes de soumission et de dépendance envers l’entourage.

Pour Rosenberg (1962), le trait le plus fréquemment associé à une basse estime de soi est une forte anxiété 1962. Certains chercheurs comme Deluty (1979) remarquent également la présence de forts traits de soumission. De plus, selon Rosenberg (1962), la personne ayant une faible estime d’elle-même est docile, facilement découragée et malheureuse. Elle se révèle timide, manquant de confiance en elle-même, défensive et dépendante de la reconnaissance des autres.

Dans le tableau ci-dessous, Fafard (1998) nous décrit l’évolution de l’estime de soi.

Tableau N°- 3 : Tableau descriptif de l’évolution de l’estime de soi

Tableau descriptif de l’évolution de l’estime de soi
Paramètre/CritèresDescription/Valeur
Évaluation personnelleJugement d’un sentiment de valeurs
Confiance en soiAttitude d’approbation ou de désapprobation

Source : Fafard (1998, p. 47)

À cet effet, Cooley (1990) postule qu’autrui serait un miroir dans lequel nous nous percevons et que les jugements d’autrui sur nous seraient intériorisés et créeraient les perceptions qu’un individu possède de lui. Mead (2006) affirme que ce serait la moyenne de ces jugements qui serait intériorisée. Un exemple des travaux empiriques sur le jugement d’autrui et l’estime de soi peut être trouvé dans les travaux de Cole.

Confiance en soi

D’après Bellenger (2007), la confiance en soi trouverait ses origines à l’âge où se construit le Moi. Pour mieux comprendre ce que celui-ci représente, l’auteur propose plusieurs définitions. Néanmoins, nous en retiendrons une, basée sur les propos de Freud (1967) : « c’est une des instances psychiques. Le Moi aurait un rôle médiateur dans le maintien de l’unité subjective de l’individu, et un rôle opérateur dans les mécanismes de défenses ».

En d’autres termes, il est le médiateur entre le ça (pulsions) et le surmoi (interdits, normes extérieures). Il concerne ainsi, d’une part, notre identité personnelle et, d’autre part, les rapports avec autrui. Après la naissance, le Moi se fonde à travers les expériences successives et la « force du Moi » sera fortement influencé par leur déroulement.

Enfin, les manifestations de cette dernière confiance se traduisent par les comportements suivants : la personne confiante est indépendante (De Saint-Paul, 2004) ; elle se fixe un objectif accessible ; elle s’investit et n’attend pas des autres pour atteindre son but ; elle se bat, car elle a conscience que sa réussite ne dépend que d’elle ; elle s’accomplit et se dépasse dans le sens où elle s’engage ; elle sait faire face à l’échec.

Pour ce dernier point, nous tenons à préciser que les gens qui manquent de confiance le voient comme une fatalité, ce qui n’est pas le cas pour ceux qui en ont. Face à l’échec, ces derniers regardent la réalité, cherchent à mieux la connaître, à évaluer le niveau de difficulté et à l’affronter (Bellenger, 2007).

Pour Bellenger (2007), le manque de confiance c’est : se sentir timide ; vouloir toujours prouver ; avoir besoin d’être valorisé ; avoir peur de l’autre ; ne pas oser « y aller » ou s’exprimer ; se méfier de tout ; ne pas réussir à faire ce qu’on a envie ; douter de ses capacités ; ne pas savoir répondre seul ; être souvent pessimiste, hésitant, stressé ; se dire qu’on n’y arrivera jamais ; se sentir inférieur aux autres ; avoir peur de l’échec ; et nous en passons….

Les conséquences sont tout aussi nombreuses : une personne qui manque de confiance a des difficultés à prendre des décisions ; elle a peur du changement ; elle a du mal à s’adapter ; elle laisse la responsabilité aux autres ; elle admet difficilement ses erreurs ; elle se met facilement sur la défensive, etc.

2.1.2.3. Maîtrise de soi

La maîtrise de soi pour Smith (2013) est la capacité qu’a un être humain de dominer, ou de contrôler ses émotions, ses sentiments et ses réactions dans différentes circonstances de la vie afin de les mettre au service de son dessein. Ainsi, une personne qui a une bonne maîtrise d’elle-même évitera de céder à la colère, à l’envie ou à la jalousie, là où une autre se laissera emporter par ses émotions avec toutes les conséquences dommageables que cela peut entraîner.

Tout d’abord, une personne qui possède une bonne maîtrise d’elle-même ne réagit jamais à chaud. Elle évite ainsi de tomber dans les excès générés par des émotions comme la colère, l’envie, la jalousie, la vengeance, la joie ou l’enthousiasme. Ensuite, une personne maîtresse d’elle-même ne critiquera pas les autres, ne se laissera pas envahir par le cynisme ou le pessimisme, évitera de se laisser influencer par les autres ou encore contrôlera efficacement ses dépenses et son budget.

Cette revue de littérature nous a aidés à mieux cerner les écrits scientifiques en rapport avec programmation neurolinguistique d’une part et le développement personnel d’autre part. Cependant, on remarque qu’il n’y a pas à proprement parler une étude qui a établi le lien entre ces deux grandes variables. Bien plus dans ce domaine, aucune étude n’a été appliquée aux ex-détenus jeunes adultes. Dans le cadre de cette étude, nous cherchons à combler ce gap.


Questions Fréquemment Posées

Comment la synchronisation aide-t-elle à établir la confiance lors de la réinsertion sociale des ex-detenus?

La synchronisation est l’art de créer des similitudes avec son interlocuteur pour rendre la communication plus efficace, favorisant ainsi une qualité de relation et un niveau de confiance.

Qu’est-ce que la synchronisation verbale en PNL?

La synchronisation verbale consiste à adapter son registre verbal à celui de son interlocuteur en utilisant ses structures et tournures de phrases, ainsi qu’en reformulant pour montrer la qualité de l’écoute.

Pourquoi la synchronisation culturelle est-elle importante dans la communication?

La synchronisation culturelle permet de s’arrimer aux principes, critères et valeurs de l’autre, facilitant ainsi le dialogue et la compréhension mutuelle.

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