Les résultats de la commercialisation des poissons révèlent des circuits inattendus à Kinshasa, mettant en lumière des défis structurels majeurs. Cette étude essentielle offre des perspectives nouvelles sur le marché de Kingabwa-Uzam, transformant notre compréhension de la filière aquatique locale.
CHAPITRE I. REVUE DE LA LITTERATURE
GENERALITES SUR LES POISSONS
Les poissons sont des animaux vertébrés qui vivent dans l’eau : ils sont aquatiques. Ils ont généralement un corps allongés, souvent couvert d’écailles. Ils se déplacent au moyen de nageoires. Ils respirent grâce à leur branchie qui leur permet d’extraire l’oxygène dissous dans l’eau. On le trouve aussi abondant dans les eaux douces que dans les mers (wikipedia. Com). Les poissons fait partie des ressources le plus importante dans la vie des populations des pays en développement (Balole et al, 2018)
Les poissons sont des ressources halieutiques, ils s’entendent comme des ressources biologiques composant la communauté ou la population dans laquelle les prises sont prélevés dans le cadre d’une pêcherie (FAO, 2019). Avant tout, ces ressources halieutiques sont des espèces de la faune aquatique évoluant dans un milieu où il existe une panoplie d’interactions entre diverses composantes tant chimiques, physiques que biologiques de l’environnement (Matunguru , 2013).
Bien que le poisson, en tant que produit de subsistance, soit un important facteur direct de sécurité alimentaire pour les ménages de pêcheurs, les revenus apportés dans la filière de la pêche ou par les recettes du commerce du poisson sont souvent encore plus importants en tant que facteur indirect de sécurité alimentaire.
PRODUCTION DES POISSONS DES EAUX DOUCES
Habitat des poissons des eaux douces
En général, les poissons d’eau douce proviennent des lacs, des étangs, des fleuves et des rivières. Les poissons d’eau douce constituent un groupe d’animaux de grand intérêt, l’ichtyofaune est également une ressource biologique renouvelable dont la gestion dans une optique d’exploitation halieutique rationnelle et de conservation nécessite une connaissance précise de son état et des facteurs naturels et anthropiques qui en déterminent ou en modifient les caractéristiques qualitatives et quantitatives (Raoul et al, 2013).
La pêche des poissons des eaux douces
Concernant le continent africain, la pêche contribue pour une bonne partie à la, sécurité alimentaire et aux revenus des ménages, ainsi qu’à la réduction de la pauvreté et participe ainsi à son développement économique (NEPAD, 2005). En effet, le poisson apporte une contribution essentielle à l’alimentation de plus de 200 millions de personnes en Afrique et fournit un revenu à plus de 10 millions de personnes notamment aux acteurs directs de la filière à savoir les pêcheurs, les mareyeurs, les commerçants, les transformatrices, les artisans,
et cela à travers la production, la transformation et la commercialisation. Les ressources halieutiques méritent donc une considération plus importante afin de jouer à la fois le double rôle de source de revenus et de complément en protéines animales.
La pêche est toute activité tendant à la capture, la collecte ou l’extraction de ressources halieutiques dont l’eau constitue le milieu de vie permanent ou le plus fréquent. La pêcherie c’est tout système d’exploitation des ressources halieutiques s’exerçant dans une partie des eaux maritimes ou continentales (FAO, 2008). Les techniques de pêche sont des procédées par lesquelles les pêcheurs cherchent à atteindre la ressource poisson. Les techniques des pêches sont variées, selon la complexité écologique, c’est-à-dire selon le milieu (fleuve, lac, affluents) et le type de poisson à capturer (Masirika, 2015).
La pêche de capture forme aussi un système. Elle lie les poissons, le milieu aquatique (la mer, une rivière ou un lac) avec les hommes, car les poissons sont capturés, transformés, vendus et mangés. Dans ce système, cette série d’interactions commence avec le poisson dans son écosystème et continue en passant par différentes étapes pour enfin arriver au consommateur.
Cette série d’interactions se nomme chaîne d’approvisionnement. Il est primordial de comprendre l’effet d’une action ou d’un changement sur l’ensemble du système, car chacun de ses éléments possède une valeur et joue un rôle. Lorsque l’un d’eux change ou disparaît, le système peut se dérégler. Comme les écosystèmes se transforment constamment en raison de conditions changeantes, leur durée de vie est limitée.
La santé d’un écosystème est étroitement liée à la notion de durabilité. Un écosystème durable se caractérise par des éléments vivant en équilibre, qui survivent, fonctionnent et qui se renouvellent dans le temps (FAO, 2018).
Conservation des poissons des eaux douces
Les méthodes de conservation ont pour objectif de limiter les pertes après capture à travers la conservation des produits, de leurs valeurs nutritives et organoleptiques. Elles permettent la disponibilité pour faire face à l’accroissement de la demande en poisson (BOUARE, 1985). Les méthodes les plus utilisées au niveau de la région sont la conservation par le froid, fumage et salaison. En effet, dans la pratique, le poisson frais est conservé dans des paniers avec de la glace mélangée à des brisures de scierie et dans des caisses isothermes. Cependant, des congélateurs sont utilisés par les commerçants de la place pour la conservation des produits halieutiques.
Les méthodes les plus utilisées en République Démocratique du Congo sont séchage au soleil, fumage et salée séchée (FAO, 2020).
APPORT DES POISSONS DES EAUX DOUCES
Dans l’alimentation humaine
Les poissons d’eaux douces, sont une denrée alimentaire très appréciable pour sa valeur gustative et nutritive. Il constitue une source précieuse de protéines aisément digestibles à valeur biologique élevée. Il est aussi un excellent vecteur d’oligo-éléments et de vitamines (FAO, 2014). Le poisson et les produits de la pêche jouent un rôle important dans la lutte contre l’insécurité alimentaire en RDC en offrant une importante source de protéine bon marché.
En effet, pour une grande proportion des populations africaines, le poisson constitue la principale source de protéines animales, le poisson est l’une des sources importantes de protéine et de micronutriments pour beaucoup de communautés isolées dans les campagnes. Il est parfois l’unique source accessible de protéines animales pour les familles pauvres dans les secteurs urbains et périurbains. La contribution du poisson à l’approvisionnement en protéines animales est en moyenne de 22 % mais elle peut aller jusqu’à 70% dans certains pays notamment dans les lies. De plus, le poisson, de par sa composition, fournit les vitamines essentielles, les minéraux, les acides gras et autres micronutriments cruciaux pour un régime sain (DPRH, 2010).
Les protéines de poisson sont de meilleure qualité et permettent de retenir 3050 % d‘azote consommé. Les acides gras de poisson sont de meilleure qualité. Il s’agit des acides gras C20- 22 polyinsaturés qui sont concentrés dans le cerveau (lipides = 60 % du poids du cerveau) et dans les nerfs. Ils assurent la protection contre le mauvais cholestérol (Njifonjou., 2010).
Dans l’économie
En RDC, la pêche joue un rôle important en termes d’emploi, de sécurité alimentaire, de bénéfices sociaux et économique. Il n’est pas possible d’avoir une lecture fiable de la contribution actuelle de la pêche à l’économie nationale du fait de manque presque totale de données récentes (FAO, 2020)
Comme dans plusieurs pays africains, la pêche en RDC est une source importante d’emplois. On estime qu’environ 600 000 personnes travaillent dans la pêche continentale qui est le secteur le plus important. Ces personnes sont impliquées dans la capture, la transformation et la commercialisation, l’approvisionnement en intrants, le transport, la construction d’engins et des embarcations (FAO, 2018)
La pêche est une activité saisonnière de grande importance dans la région proche du fleuve Congo. La pêche et la commercialisation des poissons constituent pour la majorité des habitants de cette région le moyen d’existence. Cependant, la chaîne de commercialisation du poisson supporte un large éventail d’acteurs différents et représente un secteur d’une grande importance pour la région (Bandi et al., 2009).
RICHESSES HIALEUTIQUES DE LA RDC
Dans l’ensemble du pays
La RDC est dotée de nombreux plans d’eau d’une superficie de 86.000km², soit 3,5% du territoire national. Le réseau hydrographique congolais est constitué d’un riche système fluvial, des plaines inondées et des grands lacs ainsi que d’une façade maritime. Grâce à la densité de son réseau hydrographique et à l’abondance de ses ressources halieutiques très diversifiées, la RDC offre d’énormes possibilités de développement de la pêche (P.N.S.A., 2010)
La République Démocratique du Congo dispose des écosystèmes aquatiques les plus représentatifs du continent africain et d’un réseau hydrographique très dense qui s’articule
autour de deux grands bassins : le bassin du Congo et celui du Nil au Nord-Est du pays (Luhusu et Micha, 2013).
La diversité de la flore et la richesse de la faune terrestre et aquatique constituent non seulement un important réservoir naturel de la diversité biologique, mais également des atouts considérables pour un développement socio-économique durable, et un équilibre écologique global du pays. Etant donné l’importance de la pluviométrie et des réseaux hydrographiques, les ressources halieutiques congolaises sont relativement abondantes et variées (Ngoyi et al., 2020).
La faune ichtyologique de la RDC compte une quarantaine de familles regroupant environ
1.000 espèces, dont environ 63% sont dans les eaux des Grands Lacs de l’Est (Tanganyika, Edouard et Kivu), 28% dans le système fluvial, 8% dans les lacs de dépression et ceux de retenue du Katanga, 1% dans les eaux maritimes de la côte atlantique (Ministère de l’Environnement, de la Conservation de la Nature, Eaux et Forêts, 2006).
A Kinshasa et environs
La ville de Kinshasa présente un réseau hydrographique dense. Elle est bâtie sur la rive gauche du fleuve Congo sur une longueur de 35 Km (de Maluku à Kinsuka). En dehors du fleuve Congo, il existe plusieurs rivières dont les principales sont : la N’djili, la N’sele, la Lukaya et la Lukunga (Mbungu et al, 2018).
On connait actuellement 245 espèces de poissons dans l’écorégion du Pool Malebo. Ils se répartissent en 11 ordres et 26 familles. Les ordres les plus riches en espèces (de manière décroissante) sont Siluriformes, Osteoglossiformes, Characiformes et Perciformes. Les Famille des Mormyridae, les Mochokidae et les Cyprinidés constituent les taxons les plus riches en espèces (Punga et al, 2014).
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les principaux circuits de commercialisation des poissons à Kinshasa ?
Les résultats révèlent quatre circuits commerciaux principaux pour la commercialisation des poissons frais d’eau douce à Kinshasa.
Quelles sont les sources d’approvisionnement des poissons frais à Kinshasa ?
L’étude identifie les sources d’approvisionnement des poissons frais d’eau douce dans la ville de Kinshasa, en se concentrant sur le marché de Kingabwa-Uzam.
Quels défis rencontrent les acteurs de la filière de commercialisation des poissons à Kinshasa ?
L’étude met en lumière les défis structurels rencontrés dans la filière de commercialisation des poissons frais d’eau douce à Kinshasa.