Les perspectives futures mariage forcé révèlent une réalité alarmante : malgré une législation existante, la répression de cette pratique demeure insuffisante à Kalemie. Cette étude critique met en lumière les conséquences socio-juridiques dévastatrices pour les victimes, appelant à une action urgente des autorités judiciaires.
Paragraphe 3. Les causes et les conséquences socio-juridiques du mariage forcé
Il convient de signaler sur ce point qu’au regard des lignes qui précèdent et qui démontrent le taux des mariages forcés dans la ville de Kalemie, ces derniers sont plus fréquents dans notre entité si bien que l’avenir des victimes se trouve pourtant bafoué et même leurs rêves tombent complètement à l’eau parce que forcées à vivre dans la vie de couple auquel, soit elles n’ont pas été du tout préparées psychologiquement et même moralement à cause des contraintes pour lesquelles elles sont victimes, soit
parce qu’elles ne savent pas comment s’en prendre à cause du manque de maturité ou à cause de leur minorité. Les victimes se voient donc condamnées à demeurer dans les ménages forcés de leurs maris et elles sont dans ce cas contraintes à exécuter leurs exigences du mariage comme faire part à l’acte sexuel forcé, c’est-à-dire aux rapports sexuels non consentis.
Ceci nous amène alors à examiner les causes du mariage forcé ainsi que ses conséquences socio-juridiques.
Point 1. Les causes du mariage forcé
Il existe plusieurs causes ayant été à la base de la prolifération de l’infraction de mariage forcé. Et parmi ces causes, nous trouvons notamment :
- La pauvreté ;
- L’analphabétisme ;
- La dévalorisation des filles et leur limitation aux rôles domestiques et reproductifs ;
- Les situations d’urgence ou bien les conflits armés ;
- Les us et coutumes ou certaines pratiques traditionnelles ; et
- Les croyances superstitieuses ou religieuses de certains parents.
1° La pauvreté
La pauvreté est un facteur jouant un rôle majeur dans les pratiques de mariage forcé dans la ville de Kalemie si bien que dans les familles à faibles revenus, les enfants, particulièrement les filles, peuvent être considérées comme un fardeau financier et un mariage forcé comme une solution appropriée pour pallier cette situation précaire. En outre, la fuite des responsabilités par les parents peut amener ces derniers à commettre le mariage forcé tant et si bien qu’ils considèrent le mariage de leurs filles comme une solution favorable apportée à leur pauvreté.
A cet effet, comme nous l’avons démontré à travers quelques faits, les filles, pourtant désireuses de poursuivre avec les études secondaires et/ou universitaires mais à cause de la pauvreté qu’éprouvent leurs familles, se trouvent contraintes à se marier même au préjudice de leurs sentiments personnels. De fait, les unes se trouvent contraintes par les parents à ce qu’elles puissent se marier même n’ayant pas encore atteint l’âge exigé par la loi.
Les autres sont mises dans les liens de mariage bien que leurs envies soient de poursuivre avec les études. Soit elles y sont placées avec les personnes qu’elles n’ont pas choisies ou choisies par les parents, soit elles se trouvent empêchées intentionnellement par ces derniers à se marier avec des personnes qu’elles ont choisies parce que, selon eux, ces personnes qu’elles auraient choisies n’ont point de moyens financiers pour survenir à leurs besoins vitaux.
Il sied de signaler tout simplement que ces contraintes sont posées par les parents uniquement à cause de leur pauvreté, ou peu s’en faut dans le dessein de satisfaire à leur boulimie en matière financière. Cela se cristallise surtout dans les agglomérations reculées ou rurales ou encore sous-développées. A Kalemie ville par exemple en tant qu’une agglomération, il y a un fort faible taux des mariages forcés, le plus grand pourcentage des cas des mariages forcés vient des localités si peu reculées de Kalemie.
2° L’analphabétisme
L’analphabétisme peut aussi être un des facteurs qui occasionnent les mariages forcés dans certaines localités. En effet, les jeunes filles qui n’étudient pas ont des idées limitées au mariage, c’est-à-dire elles n’ont aucune autre occupation dans leur vie en-dehors de réfléchir sur la vie en couple. Ce qui les rend parfois telles des fardeaux pour leurs parents pour les
nourrir et pour survenir à tous leurs besoins vitaux primaires que secondaires. Ce phénomène d’analphabétisme amène parfois certaines à entrer précocement dans le mariage puisqu’elles n’ont rien d’autre comme affaire dans la société, leurs idées se trouvent bien limitées à la procréation ou à la reproductivité.
3° La dévalorisation des filles et leur limitation aux rôles domestiques et reproductifs
Outre l’analphabétisme et la pauvreté des familles où proviennent certaines filles, nous pouvons citer aussi la dévalorisation des filles et leur limitation aux rôles domestiques et reproductifs ou encore les perceptions limitées des filles quant à leurs possibilités futures au-delà du mariage comme autre cause de mariage forcé.
En effet, certaines filles manquent d’ambitions concrètes ou lointaines ou encore celles de poursuivre avec les études au-delà du mariage. Les idées de ces filles se limitent uniquement ou malheureusement à la vie en couple dans laquelle elles préfèrent se lancer même sans atteindre l’âge légal requis pour se marier. Ces filles n’ambitionnent pas de faire mieux que d’entrer dans les liens de mariage. Ce sont donc ces ambitions qui amènent quelquefois les filles elles-mêmes à être victimes des mariages précoces ou des mariages d’enfants.
4° Les situations d’urgence ou bien les conflits armés
Les situations d’urgence ou bien les conflits armés et la violence basée sur le genre et la peur d’une telle violence peuvent aussi être pris comme cause de mariage forcé.116 De fait, pendant les crises humanitaires ou pendant les conflits armés (guerre), les taux des mariages forcés tendent à augmenter dans les milieux où se trouvent les dites crises, les parents pouvant considérer le mariage, même ne respectant pas les conditions de formation prescrites par la loi en la matière (le code de la famille et les autres textes complémentaires), comme le meilleur choix ou la solution drastique pour protéger les filles contre la violence basée sur le genre ou contre les violences faites aux femmes.
5° Les us et coutumes ou certaines pratiques traditionnelles
Les us et coutumes ou certaines pratiques traditionnelles peuvent être une des causes des mariages forcés. Par-là, il faut entendre des coutumes contra legem (ou contraires à la loi) qui ignorent ou retirent à la jeune fille son plein consentement quant au choix par rapport à l’homme avec lequel elle devra se marier, ou qui donnent le monopole aux parents (surtout le père) pour choisir le mari pour leur fille, ou encore des coutumes qui permettent aux jeunes filles mineures de recevoir des promesses en
vue du mariage. Ces coutumes favorisent le mariage forcé en ce que les jeunes filles n’ont plus l’autonomie de volonté ou le libre consentement quant à la conclusion du mariage et par-dessus, au choix du mari.
116 Disponible sur Girls not brides, https://www.girlsnotbrides.org/new-ohchr-report-child-early-forced-marriage/, consulté le 16 octobre 2020, à 16h35min.
5° Les croyances superstitieuses ou religieuses de certains parents
La pauvreté telle que citée ci-haut tient son existence beaucoup plus dans les milieux ruraux ou moins développés car, dans les villes ou dans les milieux urbains, la pauvreté n’est pas de mise et ne peut sans doute constituer une cause pour les parents de contraindre leurs filles à se marier, soit avant l’âge exigé par la loi, soit avec les personnes qu’elles n’ont pas volontairement choisies pour des motifs pécuniaires.
Dans les milieux urbains, ne peuvent constituer une cause des mariages forcés, les croyances superstitieuses ou religieuses de certains parents. En effet, comme nous l’avions si savamment démontré quelque part dans les lignes précédentes, certains parents, au regard des statuts ou des renoms ou encore des postes qu’ils détiennent au sein de leurs églises, obligent leurs filles à se marier uniquement avec les garçons de leurs églises et, de ce fait, de ne pas partir en-dehors de leurs églises pour chercher un homme.
Pour cela, les filles sont contraintes à se marier avec des hommes de leurs églises et au sein de celles-ci même si elles éprouvent leurs sentiments particuliers ailleurs. Les croyances religieuses de leurs parents les empêchent donc d’aller exprimer leurs sentiments ailleurs.
Point 2. Les conséquences socio-juridiques du mariage forcé
Le mariage forcé entraîne des conséquences sérieuses et permanentes pour le bien-être physique, émotionnel, matériel et psychologique. Ces conséquences, contrairement aux causes du mariage forcé, en dépendent du type de mariage forcé car les conséquences pour une victime majeure ne sont point les mêmes quand il s’agit d’une victime mineure aux termes de la loi.
1° Pour les victimes mineures
Le mariage forcé produit d’énormes conséquences mais nous avions jugé bon d’en retenir quelques-unes, dont :
- Le risque en matière de santé sexuelle et reproductive ;
- Le risque de contracter le VIH/SIDA ;
- L’interruption des études.
En effet, les filles mariées jeunes courent un risque particulièrement élevé de connaître, en matière de santé sexuelle et reproductive, des problèmes dont les conséquences sont parfois fatales. Elles risquent fortement d’avoir des enfants très jeunes, de souffrir de complications pendant la grossesse et l’accouchement ; de contracter le VIH/SIDA, d’avoir plus d’enfants au cours de leur vie, de quitter l’école et de vivre dans la pauvreté que les jeunes filles qui se marient plus tard.
Elles sont également plus susceptibles d’être victimes de violences conjugales et de perdre leur pouvoir de décision et leurs libertés. Dans la majeure partie des cas, il est attendu des jeunes épouses qu’elles tombent enceintes immédiatement ou peu de temps après leur mariage et le mariage précoce contribue donc à élever le taux de fertilité mondial.
En sus, les enfants ne sont pas assez mûres dans une relation conjugale consensuelle. Au cours de leur mariage, elles sont vulnérables ; il est facile de les contrôler et d’abuser
d’elles du fait de leur faiblesse, de leur manque de ressources ainsi que de leur niveau d’éducation faible comparé aux adultes.
De plus, l’impact négatif du mariage forcé va au-delà des filles elles-mêmes, s’étendant à leurs enfants, à leur ménage, aux communautés et sociétés, les empêchant d’atteindre leur plein potentiel social et économique.117 En outre, la pratique de mariage d’enfants a des conséquences négatives à court et à long terme sur la santé des enfants, notamment physique, psychologique, affective, sexuelle et reproductive, mais aussi sur leur développement socio-économique. Les enfants de mères jeunes courent un risque nettement supérieur en matière de mortalité et de morbidité périnatale.118
Enfin, le mariage précoce interrompt fréquemment les études. De par les recherches que nous avions quantitativement et qualitativement menées, nous avons constaté que le mariage d’enfants et les grossesses précoces sont la raison la plus fréquemment citée par nos enquêtés pour expliquer que les filles interrompent leurs études secondaires. La plupart des filles qui entrent précocement dans la vie conjugale interrompent leur scolarité et mettent un terme à leurs études. Selon toujours les recherches que nous avions menées, il a été constaté que dans les agglomérations où il y a un taux supérieur des mariages précoces, il y a des faibles taux de scolarité causés par les abandons des filles occasionnés par les mariages précoces.
2° Pour les victimes majeures
Comme pour les victimes mineures, le mariage forcé entraîne des conséquences sérieuses et permanentes pour le bien-être physique, émotionnel, matériel et psychologique. Ces conséquences sont:
- Difficultés psychologiques de cohabitation entre époux ;
- Les victimes majeures des mariages forcés sont plus susceptibles d’être victimes de violences conjugale ;
- L’interruption des études.
En effet, les jeunes filles contraintes par leurs parents à se marier avec des personnes qu’elles n’ont pas voulues vont présenter dans leur couple des graves difficultés à cohabiter avec leurs maris car, elles auront psychopathologiquement des effets qui ne leur permettront pas d’accepter la cohabitation avec leurs maris à causes des contraintes dont elles ont été victimes.
Ces femmes vont éprouver dans leur vie de couple des difficultés de remplir totalement ou même partiellement leurs missions de femme dans le foyer car devant devoir cohabiter avec des hommes qu’elles n’ont pas choisis au préalable. Ç’en va de même des filles qui ont vu leurs mariages être empêchés intentionnellement par des tiers ou par les parents pour des motifs inconnus ou pour des motifs personnels.
Ces jeunes filles vont éprouver les mêmes difficultés psychopathologiques dans leur vie car devant devoir demeurer avec l’idée en tête
117 À lire sur Girls not brides, https://www.girlsnotbrides.org/what-is-the-impact/, consulté le 16 octobre 2020, à 10h18min.
118 Idem.
de l’empêchement de leur mariage auquel elles s’étaient déjà psychologiquement et moralement préparées.
Les victimes majeures des mariages forcés sont également plus susceptibles d’être victimes de violences conjugales et de perdre leur pouvoir de décision et leurs libertés119 si bien qu’elles ne vont pas tacitement consentir aux rapports sexuels qui, de fois (voire quelquefois), leur seront imposés par leurs maris. Ces filles sont, defacto, victimes des violences conjugales en ce qu’elles n’ont pas d’abord consenti à se marier avec les hommes avec lesquels elles cohabitent dans leurs foyers ; de plus, elles ne vont pas de même consentir aux rapports sexuels imposés par leurs maris.
En somme, les mariages forcés dans lesquels les victimes sont majeures peuvent aussi interrompre les études de ces jeunes filles victimes de ces mariages dans la mesure où certaines filles pourraient avoir des ambitions d’aller si loin avec leurs études et de considérer le mariage tel une préoccupation secondaire mais verront cependant leurs ambitions tomber dans l’eau car devant devoir vivre désormais dans la vie de couple décidée par leurs parents même au préjudice des convictions personnelles de leurs filles. Ces jeunes filles ne pourront donc plus poursuivre leurs études du fait du mariage sauf si leurs maris les y autorisent, ce qui est généralement fort difficile surtout si les deux époux ne s’entendent pas fort bien dans leur foyer.
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116 Disponible sur Girls not brides, https://www.girlsnotbrides.org/new-ohchr-report-child-early-forced-marriage/, consulté le 16 octobre 2020, à 16h35min. ↑
117 À lire sur Girls not brides, https://www.girlsnotbrides.org/what-is-the-impact/, consulté le 16 octobre 2020, à 10h18min. ↑
Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les principales causes du mariage forcé à Kalemie ?
Les principales causes du mariage forcé à Kalemie incluent la pauvreté, l’analphabétisme, la dévalorisation des filles, les situations d’urgence, les us et coutumes traditionnels, et les croyances superstitieuses.
Comment la pauvreté influence-t-elle le mariage forcé à Kalemie ?
La pauvreté joue un rôle majeur dans les pratiques de mariage forcé, car dans les familles à faibles revenus, les filles peuvent être considérées comme un fardeau financier, et le mariage forcé est perçu comme une solution à cette situation précaire.
Quelles sont les conséquences socio-juridiques du mariage forcé pour les victimes ?
Les victimes de mariage forcé se voient condamnées à vivre dans des ménages où elles sont contraintes d’exécuter les exigences du mariage, y compris des rapports sexuels non consentis, ce qui bafoue leur avenir et leurs rêves.