Les perspectives d’avenir pour Mososo révèlent des enjeux cruciaux liés à l’urbanisation anarchique et à la dégradation environnementale. Cette étude met en lumière des solutions durables essentielles pour transformer ce quartier en un éco-quartier, avec des implications significatives pour la santé des habitants.
CAUSES DE L’OCCUPATION ANARCHIQUE DU QUARTIER
MOSOSO
Il ressort, après analyse sur le terrain, cinq causes majeures de l’anarchie du quartier Mososo. Il s’agit :
- Niveau de vie très bas,
- Du déséquilibre sur les marchés du foncier et les différents conflits fonciers,
- De la crise de l’habitat,
- De la non application des normes d’urbanisme pour un développement durable et le problème d’assainissement.
Conditions de vie
Comme la majorité de nos capitales africaines, la pauvreté est importante à Kinshasa. Selon les études KAPAGAMA I.P. (2001), 47,6% de la population kinoise vivent dans la pauvreté en 2010. Cela se justifie par le taux élevé des chômeurs.
D’ailleurs, lors de nos enquêtés, il a été révélé que 50% de nos sujets enquêtés sont des chômeurs et 26,8% sont dans l’informel.
Et selon les études de KAPAGAMA I.P. (2001), 19,0% de la population jeune de la ville de Kinshasa sont des chômeurs. Il renchérit que le secteur informel non agricole est très développé avec près de 1 millions d’emplois à Kinshasa et on compte des unités de production informelles kinoises concentrées essentiellement dans le commerce et les services.
C’est donc le manque des moyens financiers qui poussent des gens à construire sans normes urbanistiques et architecturales, et sur des sites impropres à la construction.
Déséquilibre sur les marchés du foncier et différents conflits fonciers
Les conflits fonciers opposent soit de tierces personnes, soit des particuliers contre les services étatiques des affaires foncières. Les conflits défrayant la chronique dans la juridiction du secteur foncier dans la ville sont légions.
Les conflits fonciers dans les villes africaines notamment en République Démocratique du Congo constituent une question épineuse relative à la gestion urbaine. Les causes de conflits fonciers sont nombreuses et difficiles à appréhender.
Les enjeux qui résultent du sol urbain sont les principaux facteurs de tensions entre les populations urbaines.
A ce qui concerne le quartier Mososo, la plupart d’occupants ne disposent pas des documents d’urbanisme, du cadastre et de planification qui encadrent l’urbanisation et donc l’occupation du sol. Pour eux, ces documents coûtent chers.
Du fait de l’absence de ces documents, les conflits fonciers s’avèrent inévitables à cause de l’occupation anarchique de l’espace de ce quartier, du morcellement et de la vente des parcelles d’habitation, du mauvais partage de la succession, de la vente d’un bien appartenant à une succession, de l’escroquerie, du déplacement des limites…
Crise de l’habitat et du logement au quartier Mososo
Depuis plusieurs années, Kinshasa n’a plus connu une nouvelle politique sur l’habitat et laisse donc se développer une politique de l’auto construction. Cette politique a des conséquences néfastes sur la capacité de ses habitants de se trouver un logement décent, selon leurs moyens.
De ce qui précède, les pauvres et les moins nantis sont donc contraints à la location de leur logement, faute certainement d’une politique concrète de logement. Des études montrent, déjà à la fin des années 70, le début d’une crise annoncée du logement.
Partant sur le même ordre d’idées, la Caisse Nationale d’Epargne et des Crédits Immobiliers (CNECI) avaient estimé un déficit cumulé de l’ordre de 162 577 logements entre 1979 et 1985. (LELO NZUZI et TSHIMANGA MBUYI, 2004)
En ce qui concerne le prix du logement, il est fonction de l’emplacement de la commune qui est proche du centre-ville. En effet, aujourd’hui, un appartement de 30 m² se loue dans la fourchette comprise entre 75 et 150$ et dans les quartiers nés par de l’auto- construction, les prix des parcelles sont fonction de la nature des logements qu’ils soient faits de briques adobes ou en ciment ; les parcelles de 50 m² sont évaluées à au moins 100 $ pour celles en matériaux durables et à au moins de 80$ pour celles en matériaux semi-durables (Lelo Nzuzi, 2008). Ce sont ces prix qui sont observés actuellement au quartier Mososo.
Comme le quartier Mososo est dans la partie Nord-Ouest de la commune de Limete qui est située non loin du centre-ville, il bénéficie d’une forte spéculation, eu égard à l’attraction créée par le marché central.
De la non application des normes d’urbanisme pour un développement durable et le problème d’assainissement.
Tout processus de planification urbaine devrait avoir comme base l’application d’un plan d’urbanisme, en vue d’orienter le développement physique de la ville. C’est important non seulement pour des raisons d’ordre architectural, mais aussi, pour des raisons de convivialité, d’assainissement et de circulation intérieure.
Un tel plan devrait indiquer clairement où construire et ne pas construire, quelle zone qui peut avoir une orientation industrielle, commerciale ou résidentielle.
Le quartier Mososo n’a connu aucune planification lors de son érection et il se densifie du jour au jour. Les constructions sont érigées sans respect des normes urbanistiques et architecturales et occupent même la zone de servitude de cours d’eau avec toutes les conséquences qui s’en suivent.
Les vues aériennes qui suivent montrent la densification du bâti dans le quartier Mososo ainsi que l’occupation de la zone de servitude de la rivière Yolo entre 2004 et 2020.
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Photo 9: Vue aérienne d’un ilot X du quartier Mososo en 2004
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Photo 10: Vue aérienne d’un ilot X du quartier Mososo en 2020
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Photo 11 : Vue aérienne d’un ilot Y du quartier Mososo en 2004
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Photo 12: Vue aérienne d’un ilot Y du quartier Mososo en 2020
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Carte No 10
Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les causes de l’occupation anarchique du quartier Mososo?
Il ressort, après analyse sur le terrain, cinq causes majeures de l’anarchie du quartier Mososo : un niveau de vie très bas, un déséquilibre sur les marchés du foncier et différents conflits fonciers, une crise de l’habitat, la non application des normes d’urbanisme pour un développement durable et le problème d’assainissement.
Comment la pauvreté affecte-t-elle les conditions de vie à Kinshasa?
La pauvreté est importante à Kinshasa, avec 47,6% de la population vivant dans la pauvreté en 2010. Cela se justifie par le taux élevé des chômeurs, où 50% des sujets enquêtés sont des chômeurs et 26,8% sont dans l’informel.
Quel est le prix du logement dans le quartier Mososo?
Aujourd’hui, un appartement de 30 m² se loue dans la fourchette comprise entre 75 et 150$, et les parcelles de 50 m² sont évaluées à au moins 100 $ pour celles en matériaux durables et à au moins 80$ pour celles en matériaux semi-durables.