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Comment cette étude révolutionne la méthodologie d’analyse des maladies de la tomate à Ebolowa?

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🏫 Université d'Ebolowa - Ecole Normale Supérieure d'Enseignement Technique - Département d'Agriculture et Agropastorale
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Diplôme de professeur de l'enseignement technique de premier grade - 2021-2022
🎓 Auteur·trice·s
NJIKAM Mohamed Nourdine
NJIKAM Mohamed Nourdine

La méthodologie d’étude des maladies de la tomate révèle des résultats surprenants sur la prévalence de douze maladies à Ebolowa. Ces découvertes, essentielles pour les agriculteurs locaux, soulignent l’importance d’adapter les pratiques culturales face à des menaces phytosanitaires croissantes.


Université d’Ebolowa

École normale supérieure d’enseignement technique

Département d’agriculture et agropastorale

Option : Agriculture

Projet présenté en vue de l’obtention du diplôme de professeur de l’enseignement technique de premier grade (DIPETP 1).

Prévalence de quelques maladies en cultures de la tomate (Lycopersicon esculentum) dans la localité d’Ebolowa

Méthodologie innovante pour étudier les maladies de la tomate

Rédigé par : NJIKAM Mohamed Nourdine

Élève professeur du premier cycle de l’enseignement technique et professionnel

Matricule : 19W1563

Sous la direction de : Dr Heu Alain

Chargé de Cours

Année académique

2021-2022


Le présent travail réalisé sur quatre sites différents dans la région du sud à Ebolowa, avait pour objectif d’identifier les différentes maladies en culture de tomate (Lycopersicon esculentum), suivi d’une évaluation épidémiologique. Les symptômes des différentes maladies ont été décrits, les paramètres épidémiologiques à savoir l’incidence et la sévérité ont été relevées, une enquête socio-économique a été réalisée.

Douze (12) maladies ont été identifiées dans l’ensemble en fonction des sites. Il s’agit : du Mildiou des feuilles et des fruits, de la Perforation des feuilles, de la Gale bactérienne des feuilles et des fruits, de l’Alternariose des feuilles, de la Pourriture apicale, de la Boursouflure des tiges, de l’Oïdium des feuilles, du Flétrissement bactérien, de la Cladosporiose des feuilles et du Virus de la mosaïque (ToMV).

Ces maladies ont pour la plupart une incidence et un indice de sévérité compris entre 20 % et 40 % dans les quatre sites d’étude tant au stade de la fructification que de la maturation à l’exception de quelques-unes comme le Mildiou des Feuilles qui a une incidence supérieure à 50 % dans tous les sites, mais avec un degré de sévérité élevé seulement dans le site 1 (51,97 ± 7,37 %) et site 4 (51,16 ± 3,40 %) au stade de la maturation.

La Gale bactérienne des Fruits enregistre aussi une incidence élevée (57,05 ± 2,27 %) dans le site 1 au stade de la fructification ainsi que le Mildiou des Fruits (67,22 ± 8,54 %) dans le site 2 au stade de la maturation. Le Flétrissement Bactérien est la maladie qui a enregistré la plus grande valeur d’indice de sévérité dans le site 2 au stade de la fructification avec (56,22 ± 6,25 %).

Les cultivateurs pratiquent plus l’association de culture et utilisent beaucoup plus les produits chimiques pour limiter les dégâts des maladies et ravageurs. Ces résultats mettent en évidence les différentes maladies qui menacent la culture de la tomate et pourraient être contrôlées par les maraîchers via des bonnes pratiques culturales agricoles et l’utilisation des produits phytosanitaires respectueux de l’environnement.

Mots clés : Lycopersicon esculentum, variétés, prévalence, maladie, incidence, sévérité.

Abstract

The present work carried out on four different sites in the South region in Ebolowa aimed to identify the different diseases in tomato (Lycopersicon esculentum) cultivation, followed by an epidemiological evaluation. The symptoms of the various diseases have been described, the epidemiological parameters, namely the incidence and the severity, have been recorded, and a socio-economic survey has been carried out.

Twelve (12) diseases were identified overall according to the sites. These are: Leaf and Fruit Downy Mildew, Leaf Puncture, Bacterial Leaf and Fruit Scab, Alternaria Leaf Blight, Blossom End Rot, Stem Blister, Leaf Powdery Mildew, Bacterial Wilt, Leaf Leaf Blight and Tomato Mosaic Virus. Most of these diseases have an incidence and severity index of between 20 % and 40 % in four study sites both at the fruiting and ripening stages.

With the exception of Leaf Mildew which has an incidence greater than 50 % in all sites, but with a high degree of severity only in site 1 (51,97 ± 7,37 %) and site 4 (51,16 ± 3,40 %) at the stage of maturation. Bacterial Fruit Scab also registers a high incidence (57,05 ± 2,27 %) in site 1 at the fruiting stage as well as Fruit Downy Mildew (67,22 ± 8,54 %) in site 2 at the ripening stage. Bacterial Wilt is the disease that recorded the greatest severity index value in site 2 at fruiting stage with (56,22 ± 6,25 %).

Growers practice more intercropping and use chemicals a lot more to limit the damage of diseases and pests. The results highlight the various diseases that threaten tomato cultivation and could be controlled by market gardeners through good agricultural cultivation practices and the use of environmentally friendly phytosanitary products.

Keywords: Lycopersicon esculentum, variety, prevalence, disease, incidence, severity.

INTRODUCTION GENERALE

Dans le secteur vivrier, les légumes jouent un rôle important dans l’alimentation quotidienne des populations au Cameroun et dans le monde entier. Parmi les légumes cultivés, la tomate (Lycopersicon esculentum) l’une des cultures maraîchères la plus répandue dans le monde. Cette spéculation fait partie de la grande famille des solanacées aux côtés de la pomme de terre, de l’aubergine, du poivron et du piment. Considérée comme premier légume après la pomme de terre et deuxième ressource alimentaire mondiale après les céréales, elle est adaptée à des conditions de culture très variées et destinée à la consommation en frais ou à la transformation industrielle (Causse et al, 2000).

La production mondiale de tomate n’a cessé de progresser régulièrement ces dernières décennies dans le monde, elle est passée de 48 millions de tonnes en 1978 à 124 millions en 2006 (Blancard et al, 2009). Cette production a progressé régulièrement au cours du 20e siècle et ces dix dernières années. La production annuelle est passée de 129 à 177 millions de tonnes soit une augmentation de 37 % entre 2010 et 2016 (FAOSTAT, 2018).

Pour son importance, elle est amenée à croître dans les prochaines années, notamment, du fait de l’incitation à consommer davantage de fruits et de légumes. De ce fait, la culture de la tomate est très sollicitée dans le monde en général et en particulier au Cameroun par de nombreux agriculteurs. (Agriculture au Cameroun, 2020).

Au Cameroun, la tomate est une des denrées les plus consommées par les populations, avec une production annuelle estimée à 889 800 tonnes par an. Selon la FAO, plus de 329 000 petits exploitants dans la région de l’Ouest (62 %), du Centre (28 %) et du Nord-ouest (7 %) vivent de cette culture.

Sa consommation moyenne annuelle est de 42 Kg par habitant, la tomate est le légume le plus important en termes de quantité. C’est la culture la plus pratiquée dans le domaine du Maraichage dont 39 % proviennent de la région de l’Ouest Cameroun (Boum Nack et al, 2012). La Tomate peut se cultiver toute l’année et partout au Cameroun.

C’est une plante qui a une grande capacité d’adaptation dans le Noun et dans le Ndé. Dans la région du centre, on produit beaucoup de tomates dans le Mbam et la Lékié. Dans l’extrême Nord aussi, elle est produite. De la ville de Yaoundé, le commerce de la tomate permet à de nombreux cultivateurs de se faire des revenus.

Les cageots transportés dans les cargos à destination des grandes villes du pays, proviennent généralement de Foumbot, une petite localité de la région de l’Ouest réputée par ses terres fertiles. Ce bassin maraicher est l’un des principaux centres de collecte de vivres frais, et son dynamisme agricole lui vaut sa réputation de grenier d’Afrique Centrale.(Agence Ecofin, 2021).

Malgré son importance dans l’économie nationale, cette culture connaît de nombreux facteurs limitants dont les plus importants sont d’ordres physiologiques et phytosanitaires. En effet, plus de 200 maladies de cette culture sont recensées à travers le monde (Gry, 1994). Aux maladies cryptogamiques et/ou bactériennes s’ajoutent les ravageurs et les maladies virales. (Belen et al., 1996 ; Moriones et Navas – Castillo, 2000).

Actuellement, 1/3 de la production agricole mondiale est anéantie d’une année à une autre à cause de différentes maladies (bactériennes, fongiques, etc.) et ravageurs tels que les insectes qui causent d’énormes dégâts, de la culture du semis, jusqu’à leur commercialisation (Guenaoui, 2008).

En dépit des dispositions prises et les techniques utilisées, le rendement de la production au Cameroun reste toujours faible et assez éloigné de celui enregistré dans d’autres pays du bassin méditerranéen (Tunisie, Maroc, Espagne, France, Italie) où les rendements varient entre 350 Qx/ha à 1500 Qx/ha (FAO, 2008).

La localité d’Ebolowa, capitale régionale du Sud-Cameroun, région aux trois frontières (Gabon, Guinée équatoriale et Congo) consomme énormément ce légume. Bien que considérée comme une zone dominée par la cacao-culture, elle abrite aussi de grandes superficies destinées au maraîchage en général et à la culture de la tomate en particulier. Plusieurs producteurs se sont plaints des énormes pertes de fruits enregistrées ces dernières années, car la production de la tomate à Ebolowa reste très inférieure par rapport aux autres régions du Cameroun (délégation départementale MINADER de la Mvilla, 2021). L’une des contraintes majeures à lever pour accroitre la production de la tomate dans cette localité reste alors la lutte contre les maladies et ravageurs. Malheureusement certains producteurs n’ont pas la maitrise des maladies qui attaquent cette culture dans la localité. Ainsi, l’étape préliminaire pour réussir la protection de cette culture reste la connaissance des maladies et ravageurs qui contribuent à la baisse de la production.(GIC de Nkoemvone, 2021).

Il y a lieu de noter que dû à l’aspect maladies et ravageurs des cultures qui, représente un facteur très important dans leur conduite avec une production économiquement viable et respectueuse de l’environnement et surtout pour la santé humaine, le nombre des maladies affectant la tomate est important : plusieurs centaines de bio agresseurs, plus de 50 affections non parasitaires, sans compter les nouvelles pathologies émergeant avec une fréquence inquiétante (Blancard, 2009).

Une meilleure connaissance des maladies serait donc indispensable en vue de déterminer des méthodes de lutte intégrées et durables. L’étude du potentiel infectieux des plantes a montré que la présence des parasites fongiques telluriques causent des maladies qui réduisent la croissance et le développement des plants et induisent une mortalité dont le taux varie selon les variétés et les sols. (Soro, 2007).

Questions de recherche

Les questions de recherche qui suscitent l’intérêt de ce travail peuvent être entre autres :

  • Quelles sont les maladies courantes qui attaquent la culture des tomates dans la localité d’Ebolowa ?
  • Quelles sont les valeurs des paramètres épidémiologiques de chaque maladie ?
  • Quelles sont les techniques culturales et les moyens de lutte contre ces maladies de la tomate utilisés par les cultivateurs ?

Hypothèse de recherche

  • Plusieurs maladies attaquent la culture de la tomate à Ebolowa.
  • Les paramètres épidémiologiques (incidence et sévérité) ont une influence sur le développement de la tomate.
  • Les cultivateurs utilisent des techniques et certains moyens de lutte contre les maladies de la culture.

Objectif général

L’objectif général de cette étude est d’identifier les différentes maladies en culture de tomate (Lycopersicum esculentum), suivi d’une évaluation épidémiologique.

Objectifs spécifiques

  • Observer et relever les maladies sur la base des symptômes dans les différents sites d’étude ;
  • Evaluer les paramètres épidémiologiques (l’incidence et l’indice de sévérité) ;
  • Identifier les techniques culturales, les stratégies et les moyens qu’utilisent les cultivateurs pour lutter contre ces maladies.

Questions Fréquemment Posées

Quelles sont les principales maladies affectant la culture de la tomate à Ebolowa?

Douze maladies ont été identifiées, notamment le Mildiou des feuilles et des fruits, la Gale bactérienne, l’Alternariose, et le Flétrissement bactérien.

Quelle est l’incidence du Mildiou des feuilles dans les cultures de tomate à Ebolowa?

Le Mildiou des feuilles a une incidence supérieure à 50 % dans tous les sites d’étude.

Comment les agriculteurs d’Ebolowa contrôlent-ils les maladies de la tomate?

Les cultivateurs pratiquent l’association de culture et utilisent des produits chimiques pour limiter les dégâts causés par les maladies et les ravageurs.

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