La méthodologie de restructuration urbaine du quartier Mososo révèle des enjeux cruciaux d’urbanisation anarchique et d’insalubrité. Cette recherche propose des solutions innovantes pour transformer ce quartier en éco-quartier, avec des implications significatives pour la santé et le bien-être des habitants.
Institut Supérieur d’Architecture et d’Urbanisme
ISAU Kinshasa / Gombe
Travail de fin d’étude présenté et défendu en vue de l’obtention du titre de licencié en Urbanisme
Travail de fin d’étude
Proposition de la restructuration du quartier Mososo en éco-quartier
Muhindo Saghasa Dieu merci
Supervisé par: Prof. ordinaire Mburu Mazembe Bias & Ass. Mangala Tabaro Keita
2019-2020
Introduction générale
Contexte de l’étude
L’optimisme relié aux opportunités d’un mode de développement durable à l’échelle du quartier perd tout son sens si le concept reste incompris ou hors d’atteinte. En effet, le quartier représente une échelle d’intervention réaliste et prometteuse faisant partie intégrante de la solution pour des villes durables. Encore faut-il que ce changement de cap soit accessible aux acteurs de l’aménagement du territoire et du développement des municipalités.
L’étude du développement durable dans les quartiers de la ville de Kinshasa, revêt un grand intérêt pour plusieurs catégories des personnes (chercheurs, pouvoirs publics, population, etc.).
La ville, notre chef d’œuvre collectif est en péril. Elle nécessite des actions politiques concertées pour lui assurer un avenir durable.
D’autant plus que certaines répercutions du progrès sont peu désirables : on parle de la destruction des forêts, de la pollution dans les différents aspects, de la surexploitation des énergies non renouvelables, de la ségrégation sociale.
Aujourd’hui, la prise de conscience se généralise en deux mots, « développement » et « durable » qui se rejoignent pour l’exprimer.
Mais la volonté d’adopter une démarche de développement durable se manifeste de façon plus intense au niveau de la ville. Face à ces enjeux, la République Démocratique du Congo n’a pas encore abouti à une politique urbaine efficace pour faire face à une situation à la limite catastrophique.
Problématique
Ces dernières années, on assiste à une prise de conscience mondiale de l’impact du réchauffement de notre planète ainsi que des effets et conséquences néfastes à tous les niveaux : humain, social, économique, politique et ceci dans tous les pays du monde.
L’accroissement des populations citadines dont le corollaire est le développement et la multiplication des villes sans tenir compte de leur impact sur la vie (humaine, animale, végétale) et l’environnement est l’un des facteurs de ce constat alarmant qui, sans réaction de la part de tous, concepteurs et planificateurs en urbanisme et autres domaines, ainsi que tout citoyen, pourrait entraîner des situations dommageables pour le devenir de notre planète. C’est ainsi que la prise en compte du concept de développement durable s’est de plus en plus accrue. Le domaine de l’urbanisme n’échappe pas à cette nouvelle car les enjeux énergétiques et climatiques mondiaux nous rappellent l’urgence d’une utilisation raisonnée des ressources et la nécessaire mutation du secteur du bâtiment et environnement.
L’urbanisation est l’un des principaux phénomènes sociaux avec une évolution accélérée qui touche à présent la planète toute entière. Cette urbanisation non maitrisée (spontanée), appelée anarchique pose des problèmes d’infrastructures, de transport, des logements, de gestion des déchets, de réseaux d’assainissement, etc. C’est cette urbanisation rapide qui est observée de plus en plus dans les villes africaines comme : Kinshasa, Kampala, Bujumbura, Nairobi, etc. Quant à la République Démocratique du Congo et plus particulièrement la ville de Kinshasa, elle comptait jadis plus ou moins 400 000 habitants (1960), contrairement à plus de 17 071 000 habitants qu’elle compte actuellement selon l’encyclopédie Wikipédia mais les autorités urbaines donnent le chiffre de 13 000 000 habitants. (Wikipédia.org)
Par ailleurs, ce phénomène n’est pas observé de la même manière pendant et après la colonisation. Pendant la période coloniale, l’urbanisation de Kinshasa répondait au plan d’aménagement régulièrement élaboré et approuvé par le service spécialisé de la colonie. Il n’y avait pas de hasard dans l’urbanisme colonial et de grands espaces ont été déclaré non aedificandi.
L’évolution de la population et la croissance de la ville étaient suivies en contrôlant le mouvement de la population pour maintenir l’équilibre. Mais, après l’accession du pays à l’indépendance, un climat d’insécurité a régné dans l’ensemble du territoire, ce qui a occasionné un afflux massif de populations qui s’installent sans autorisation sur les terres libres et la ville va connaitre une croissance démographique rapide.
Vers les années 1970, les difficultés sociales, la crise économique et politique ont données une nouvelle dimension à la question de logement pour la population kinoise.
Plusieurs quartiers de Kinshasa ont commencé à se développer dans les zones déclarées non constructibles (les lits des cours d’eaux, les emprises des infrastructures, les cimetières, etc.), ce qui causent d’énormes problèmes tels que : les inondations, les érosions, les ensablements, l’insalubrité, etc. Ces espaces sont occupés non seulement par les habitants à faible revenu mais aussi par d’autres personnes des familles aisées. C’est le cas du quartier Mososo.
En effet, le quartier Mososo est confronté aux diverses vulnérabilités qu’occasionne sa spontanéité. On constate une occupation anarchique, l’insalubrité dans les parcelles et rues, la pollution du sol, le délabrement rapide du cadre bâti, la dégradation de l’environnement, les inondations, etc.
En outre, dans ce quartier, la distribution de l’espace habité reste très stéréotypée et standardisé, calculé généralement sur base d’un COS et d’un CES, reste trop rigide et souvent inadapté pour les habitants et leur environnement. Ce qui fait surgir des problèmes de santé physique et psychique, les maladies respiratoires causées par la négligence des contraintes climatologiques (le mauvais isolement des parois ou l’emploi des matériaux de construction toxiques, la mauvaise orientation des bâtiments ou la mauvaise ventilation des logements, l’absence des espaces verts et ouvrages d’assainissement). Des troubles du comportement social sont aussi observés et sont causés par les pollutions visuelles, sonores et olfactives au sein même de logement et de l’environnement.
De ce qui précède, nos préoccupations se résument sous forme des interrogations suivantes :
- Qu’est ce qui est à la base de l’état actuel du quartier Mososo ?
- Quelles sont les conséquences issues de l’état actuel de ce quartier ?
- Que faut-il faire pour améliorer son cadre de vie ?
Hypothèses du travail
Corrélativement aux questions formulées dans la problématique, nous considérons que :
- L’état actuel du quartier Mososo, caractérisé par la précarité, serait dû au manque de planification avant son occupation, à la pression démographique accélérée, au besoin d’avoir un chez soi à tout prix, au laxisme du pouvoir public, etc.
- L’anarchie du quartier serait due à l’occupation incontrôlée du quartier et parfois illicite sur le lit majeur de la rivière Yolo.
- Les conséquences dues à l’état actuel de ce quartier seraient multiples, à savoir : par l’insalubrité, l’anarchie, les inondations, la dégradation de l’environnement.
- Pour améliorer le cadre de vie de ce quartier, il faudrait le restructurer en éco-quartier.
Objectifs du travail
Objectif général
L’objectif de ce travail est d’améliorer le cadre et conditions de vie du quartier Mososo en faisant de celui-ci un éco-quartier.
Objectifs spécifiques
Spécifiquement, ce présent travail vise à :
- Faire l’état de lieux du quartier Mososo ;
- Identifier les causes de l’état actuel du site ;
- Dégager les conséquences engendrées par l’occupation anarchique de ce quartier ;
- Proposer un aménagement adapté et approprié pour améliorer le cadre et conditions de vie dans ce quartier et en faire un éco-quartier.
Choix et intérêt de l’étude
Le choix du présent sujet s’explique par le fait que les pathologies du quartier Mososo sont actuellement un fléau et méritent une attention particulière des urbanistes. La dégradation de l’environnement de cette entité urbaine doit être prise en compte pour faire un développement durable afin de pallier aux insuffisances et aux dégâts qui guettent cette partie, du point de vue urbanistique, sanitaire, économique, social et environnemental.
Ce sujet intéresse au premier rang un futur urbaniste, parce qu’il aborde la problématique de la croissance urbaine rapide et anarchique avec comme conséquences la crise du logement et la naissance des quartiers spontanés.
Cette étude revêt aussi un triple intérêt, notamment sur les plans théorique, pratique et urbanistique.
- Sur le plan théorique ou scientifique, cette étude apporte des résultats approfondis des connaissances dans les domaines de l’habitat, de l’environnement et l’écologie urbaine.
- Sur le plan pratique ou social, elle pourra permettre, par ses résultats, aux autorités politico-administratives, aux promoteurs immobiliers et autres partisans qui œuvrent dans le domaine de l’habitat et de l’environnement, de saisir l’importance des altérations liées à l’occupation anarchique des quartiers de la ville de Kinshasa.
- Sur le plan urbanistique, nous donnons une piste d’aménagement d’un Eco-quartier qui permettra d’avoir des espaces verts et l’intégration du développement durable, tout en préservant l’environnement.
Délimitation de l’étude
Compte tenu de son caractère académique, cette étude est limitée dans le temps et dans l’espace :
- Dans le temps, toutes les données recueillies et présentées dans cette étude ont été collectées au cours de l’année académique 2019-2020 ;
- Dans l’espace, cette étude s’attèle à faire un diagnostic de la restructuration du quartier Mososo en s’appuyant principalement sur la proposition d’un éco-quartier.
Difficultes rencontrées
La réalisation de ce travail, comme toute recherche scientifique, a connu plusieurs difficultés auxquelles nous nous sommes heurtés et qui ont été principalement d’ordre scientifique, social, matériel et méthodologique.
Nous citons, entre autres :
- L’insuffisance des documents (ouvrages et cartes) et statistiques traitant de manière rationnelle le problème d’occupation anarchique dans la commune de limete, précisément au quartier Mososo.
- La lenteur de services administratifs pour livrer les informations voulues ;
- L’insuffisance de moyens financiers pour la réalisation rapide de certaines tâches ;
- Le refus d’accès dans certains services à cause de la Covid-19.
En dépit des difficultés rencontrées, nous avons fini par rassembler les données ayant permis la rédaction de ce travail dont voici le canevas.
Canevas du travail.
En plus d’une introduction générale au début et d’une conclusion générale à la fin, ce travail est articulé sur quatre chapitres qui sont :
- Le premier chapitre présente les considérations théoriques ;
- Le deuxième chapitre porte sur l’Approche méthodologique et la présentation du milieu d’étude ;
- Le troisième chapitre parcourt et démontre la situation existante du quartier Mososo;
- Le quatrième et dernier, porte sur la restructuration du quartier Mososo en éco-quartier.
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les problèmes d’urbanisation dans le quartier Mososo?
L’urbanisation anarchique, l’insalubrité et les inondations affectent ce quartier spontané.
Pourquoi est-il important de développer des éco-quartiers à Kinshasa?
Le développement durable à l’échelle du quartier est une solution intégrante pour des villes durables, surtout face à des enjeux comme la pollution et la destruction des forêts.
Quelles solutions sont proposées pour améliorer le quartier Mososo?
L’étude vise à proposer des solutions d’aménagement durable pour améliorer les conditions de vie des habitants.