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Comment les meilleures pratiques transforment Mososo en éco-quartier ?

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🏫 INSTITUT SUPERIEUR D'ARCHITECTURE ET D'URBANISME
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Licencié - 2019-2020
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Les meilleures pratiques éco-quartiers révèlent des solutions innovantes pour transformer le quartier Mososo à Kinshasa, confronté à des défis d’urbanisation chaotique et d’insalubrité. Cette recherche met en lumière des approches durables essentielles pour améliorer la qualité de vie des habitants, avec des implications significatives pour l’avenir urbain.


CHAP IV. RESTRUCTURATION DU QUARTIER MOSOSO EN ECO- QUARTIER

Dans ce dernier chapitre, nous allons donner les caractéristiques générales d’un éco-quartier et nous allons proposer une restructuration enfin que le quartier Mososo se développe en suivant les normes urbanistiques du développement durable.

CARACTERISTIQUES GENERALES D’UN ECO-QUARTIER

Les cinq piliers d’un quartier durable :

Les 5 piliers d’un éco-quartier sont éléments fondamentaux à respecter lors de l’aménagement d’un éco-quartier. Il s’agit de :

  • Habitations : construire des logements économes en énergie, utilisant des énergies renouvelables.
  • Déplacements : marche à pied, vélo, transports en commun, les voitures garées à l’extérieur des quartiers.
  • Déchets : réduire les quantités de déchets par le réemploi, le recyclage et la valorisation, apprendre les techniques de compostage.
  • Propreté et eau : améliorer la propreté des lieux de façon permanente et récupérer les eaux de pluie.
  • Végétaux : améliores les espaces naturels et le patrimoine végétale qui consomme du CO2.

Aspect social d’un écoquartier

C’est le principe de bonne gouvernance, de mixité socio-économique, culturelle et générationnelle, et d’un accès facile aux activités sportives et culturelles :

  • Politique de mixité et intégration sociale : la mixité intergénérationnelle, culturelle et Socio-économique est encouragée par divers moyens. Entre autres, des tailles d’appartement variées, des appartements dédiés à certaines communautés ou pour certaines personnes (personnes à mobilité réduite, personnes âgées) ou ayant une limite maximale de revenus des locataires.
  • Participation des citoyens à la vie du quartier et mise en place d’une gouvernance : l’information et la formation des différents acteurs pour que les principes et les nouveautés du quartier soient compris, acceptés et intégrés dans les pratiques et les gestes quotidiens de tous les habitants.

La plupart des quartiers ont mis en place des structures de promotions du développement durable à destination des habitants : agence de communication, achat collectif d’ampoules basses consommation, site internet, prospectus, conférences, animation… Les quartiers mettent au point des processus innovants et audacieux.

L’aspect économique d’un éco-quartier

Il se traduit par la mise en place de services et de commerces multifonctionnels :

  • Création d’équipement, de commerces, d’infrastructures, accessibles à tous.
  • Ville vivante et diversifiée par la création d’emplois et l’impulsion de nouvelles dynamiques économiques et commerciales.

L’aspect écologique

Il tient compte des problématiques de mobilité, d’économie d’énergie, de consommation d’eau, de traitement des déchets, d’utilisation de matériaux de construction non polluants, de la gestion et de la dépollution des sols.

  • Gestion de l’eau : traitement écologique des eaux usées, épuration, protection des nappes phréatiques, récupération de l’eau de pluie pour une réutilisation dans le quartier.
  • Traitement des déchets : collecte, tri, recyclage, compostage, traitement…
  • Consommation énergétique : bilan neutre, voire positif (production et consommation d’énergie doivent se compenser), énergies renouvelables…
  • Matériaux : utilisations de matériaux locaux pour la construction, éco- conception, écoconstruction, éco-matériaux, …
  • Déplacements : transports en commun, réduction des distances, transports doux alternatifs à la voiture. Pour réduire les distances, on peut établir dans le quartier un zonage multifonctionnel : logement, entreprises, services, commerces (au rez- de-chaussée des immeubles), salles de spectacle, espaces verts…
  • Intégration de la prévention des risques et la lutte contre les nuisances pour un cadre de vie amélioré.
  • Protection des paysages et approche des espaces naturels comme valeur ajoutée à l’urbanité du quartier et l’objective de biodiversité.

Réduction des consommations énergétiques

La réduction de la consommation d’énergie des bâtiments est un des facteurs qui qualifie l’éco-quartier. Pour porter une telle ambition, une solide réflexion vers une politique d’efficacité énergétique s’impose en amont : étude de différents scénarios d’approvisionnement énergétique du quartier, objectifs de performance, prise en compte des coûts d’investissement et d’exploitation qui seront portés par l’urbaniste et la collectivité, prise en compte de la facture énergétique pour les futurs habitants et utilisateurs.

Cette réflexion doit permettre d’opter pour un mix énergétique équilibré répondant aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux du projet.

L’une des priorités de l’urbaniste consiste à garantir les conditions de la maîtrise de la consommation énergétique des bâtiments, et des espaces publics (éclairage notamment). Pour ce faire, il doit intégrer une approche bioclimatique de l’aménagement et de la rénovation, ainsi qu’un état des potentialités énergétiques du site.

L’urbaniste doit également assurer la prévention de la précarité énergétique, en évaluant le coût des futures consommations d’énergie des bâtiments et en sensibilisant les habitants et usagers aux économies d’énergie.

  • Optimiser les infrastructures existantes.
  • Recourir aux énergies renouvelables ou locales pour l’approvisionnement du quartier.
  • Intégrer et anticiper les évolutions réglementaires.
  • Prévoir des solutions énergétiques réversibles et évolutives.
  • Intégrer des énergies renouvelables au bâti existant après réalisation d’une évaluation et élaborer une stratégie de rénovation thermique.
  • Utiliser des dispositifs constructifs favorisant la sobriété énergétique.
  • Sensibiliser les habitants et usagers aux économies d’énergie.

Assurer la cohérence du projet

Comme tout projet urbain, un éco-quartier ne peut qu’être en phase avec l’ensemble des documents de planification urbaine. Mais, au-delà d’une simple compatibilité normative, il doit devenir un projet militant s’appliquant non seulement à concrétiser tous les grands objectifs généraux définis à l’échelle de l’agglomération en matière de déplacements urbains, d’habitat, d’énergie et de développement économique, mais aussi à formaliser des ambitions supplémentaires qui engagent les acteurs importants de l’opération.

Cette « charte » résumera en termes simples et accessibles toutes les ambitions économiques, environnementales et sociétales du projet.

Penser l’intégration urbaine

Dans la politique urbaine, l’intégration est le premier impératif d’un aménagement durable. Pour la mener à bien, le programme et la configuration d’un éco- quartier s’établissent en coordination avec le Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT), le Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (PDAU) et le Plan d’Occupation du Sol (POS).

La densité urbaine recherchée facilite l’accès des habitants à l’emploi, au logement et aux services, en privilégiant les modes de transports doux. Avec son projet, l’aménageur doit assurer la maîtrise de l’étalement urbain en maintenant une ville compacte et renouvelée qui tient compte de l’évolution démographique.

Faire vivre la concertation

Le mode de gouvernance d’un projet d’éco-quartier doit permettre d’assurer un pilotage collectif et participatif pendant toute la durée de l’opération intégrant, à travers la concertation, tous les groupes sociaux ainsi que les acteurs publics et privés. Il sous-tend la coordination des différents acteurs entre eux et l’implication des citoyens.

PROPOSITION D’AMENAGEMENT

Projection de la population à l’horizon 2034

Nous signalons que pour la ville de Kinshasa, le taux de croissance urbaine est de 5,5% (Monographie de la ville de Kinshasa, Avril 2005)

Ainsi, la population du quartier Mososo au temps t= 0, nous optons la population de 2019 en utilisant la formule de projection ci-après : Px = Pt (1+r) x.

P2019 = 10891habitants

P2034 = P2019 (1+0,055)15 = 10891 x 2,23 = 24287 habitants

Programmation des équipements

Il est important de signaler que la programmation des équipements en milieu urbain doit s’inscrire dans une vision prospective, c’est-à-dire, s’adapter à l’évolution et l’augmentation de la population. En d’autres termes, la programmation prospective des équipements collectifs dans un milieu garantit leur durabilité (KANENE M.,2020)

Ainsi, comme nous l’avons calculé précédemment, la population du quartier Mososo est projetée à l’horizon 2034, est de 24287 habitants.

Carré d’évaluation

Capacité d’accueil de la zone constructible :

  • Le quartier Mososo en général a une superficie de 72, 8 ha
  • La superficie de la rivière est de 1.6ha
  • La partie constructible donne 72,8-1.6 = 71,2 ha

Pour la programmation d’un éco-quartier, les normes suivantes doivent être respectées :

Tableau 14 : Normes des composantes pour l’aménagement d’une agglomération

Tableau 14 : Normes des composantes pour l’aménagement d’une agglomération
ComposantePourcentage de la zone constructible
Habitation55%
Voirie15%
Equipements20%
Espace vert10%

Habitation

55% de la zone constructible : 71,2×55 = 39,16ha

100

Voirie

15% de la zone constructible : 71,2×15 = 10,68ha

100

Equipements

20% de la zone constructible : 71,2×20 = 14,24ha

100

Espace vert

10% de la zone constructible : 71,2×10 = 7,12ha

100

Dans le cadre de l’aménagement d’un éco-quartier, chaque logement doit disposer d’un jardin semi-public (communautaire, entretenus par les habitants). Des haies doivent remplacer les clôtures habituelles enfin de donner une beauté en améliorant l’environnement de tous.

L’éducation étant un indicateur très important qui doit être pris en compte d’une manière plus sérieuse dans toute opération d’aménagement, de réaménagement ou de restructuration, en ce qui concerne la restructuration du quartier Mososo, la projection s’est faite comme suit :

Pour évaluer les besoins en équipements scolaire, nous procédons comme suit :

Ecole maternelle :

Tranche d’âges de 3 à 5 ans, Soit 6% de la population totale

  • Enfants en âge de scolarité : 6% de 24287 Habitants : 24287×6 = 1458 Enfants
  • Enfant scolarisable est de 60% d’enfants en âge de scolarité.

1458 × 60

Taille d’écoles

100

= 875 Enfants

Normes : 20 m2 / enfant Superficie : 875 x 20 = 17500 m2

Soit 1,7 ha

Nombre d’écoles

Normes : 35 élevés par classe et 5 classes par écoles.

Nombre de classes : 875 = 25 Classes

35

Nombre d’école : 25 = 5 Ecoles

5

Superficie : 1,7 = 0,34 ha

5

Ecole primaire :

Tranche d’âge 6-12ans : soit 25% de la population total

Population scolarises : 24287×25 = 6072 Enfants

100

Taux de scolarisation : 100% de la population scolarisable Population à scolariser en 2034 sera = 6072 enfants

Taille d’écoles

Normes : 25 m2 / enfant

Superficie : 6072 x 25 = 151800 m2

Soit 15,18 ha

Nombre d’écoles

Normes : 50 élevés par classe et 12 classes par écoles.

Nombre de classes : 6072 = 122 Classes

50

Nombre d’école : 122 = 10,1 soit 11 Ecoles

12

Superficie : 15,18 = 1,38 ha

11

Donc pour 2034, le quartier Mososo aura besoin de 11 écoles primaires. Actuellement au quartier Mososo, on a 8 écoles existantes ; Jusqu’à 2034, on doit au moins ajouter 3 Ecoles primaire pour éviter le déficit.

Ecole secondaire :

Tranche d’âge 13-19ans : soit 20% de la population total

Population scolarises : 24287×20 = 4858 Enfants

100

Taux de scolarisation : 100% de la population scolarisable Population à scolariser en 2034 sera = 4858 enfants

Taille d’écoles

Normes : 30 m2 / enfant

Superficie : 4858 x 30 = 145740 m2

Soit 14,57 ha

Nombre d’écoles

Normes : 50 élèves par classe et 18 classes par écoles.

Nombre de classes : 4858 = 98 Classes

50

Nombre d’école : 98 = 5,4 𝑠𝑜𝑖𝑡 6 Ecoles

18

Superficie : 14,57 = 2,42 ha

6

Donc pour 2034, le quartier Mososo aura besoin de 6 écoles secondaire.

A ce qui concerne les écoles secondaires actuellement au quartier Mososo, on a 3 écoles secondaire existantes ; Jusqu’à 2034, on doit au moins ajouter 3 Ecoles pour éviter le déficit.

Marché

La norme sur la programmation du marché stipule que 0.6 ha pour 10000 habitants.

Or en 2034, le quartier comptera 24287 habitants. Ceci nous amène à :

24287×0,6 = 1, 46 ha

10000

Ainsi, en 2034, le quartier Mososo devrait disposer de 1,46 ha pour le marché.

Espaces publics libres

Pour les espaces libres, d’échange, rencontre avec paillottes, la programmation se fait selon les zones.

On prend au minimum 3m2/hab pour les zones humides et au minimum 5m2/hab pour les zones tropicales (prof. Dr AKUKU LISAAU notes du cours d’équipements collectif G2 urbanisme 2016-2017/ IBTP butembo)

Comme la ville de Kinshasa est dans la zone tropicale, on a pris 5m2/hab

L’espace de loisir sera de 24287 𝑥 5 = 121435 𝑚2 Soit 12,14 ha

Structure de santé

Les normes d’implantation de ces équipements stipulent qu’on doit avoir un centre hospitalier par U.Q. et un poste de santé par U.V.

Centre hospitalier

Nous avons adopté la règle d’un centre hospitalier par unité du quartier Selon les normes, une unité du quartier est comprise entre 7000 à 9000 habitants.

Dans notre étude nous avons pris la moyenne qui est 8000 habitants.

Comme la population de 2034 sera de 24287, on a 24287 = 3,03 Soit 3 Centres hospitalier

8000

Poste de santé

Nous avons adopté la règle d’un poste de santé par unité du voisinage

Or, selon les normes, une unité du voisinage est comprise entre 3000 à 5000 habitants. Dans nos calculs, nous avons pris la moyenne qui est 4000 habitants.

Avec la populationde 2034 qui est de 24287 on a 24287 = 6,07 Soit 6 Postes de santé

4000

Ainsi à 2034, le quartier mososo aura besoin de 3 Centres hospitalier et 6 postes de santé. Or Dans le quartier Mososo, nous avons 3 centres hospitalier qui existent avec 9 postes de santé. Qui veut dire qu’à 2034 nous n’aurons pas un déficit des structures de santé au quartier Mososo. Nous proposons la réhabilitation de ces équipements existants.

[12_meilleures-pratiques-pour-transformer-mososo-en-eco-quartier_35]

Carte No 13


Questions Fréquemment Posées

Quelles sont les caractéristiques d’un éco-quartier?

Les caractéristiques d’un éco-quartier incluent des habitations économes en énergie, des déplacements favorisant la marche et le vélo, une gestion des déchets par le réemploi et le recyclage, une amélioration de la propreté et de l’eau, ainsi que la valorisation des espaces végétaux.

Comment la mixité sociale est-elle encouragée dans un éco-quartier?

La mixité sociale est encouragée par des tailles d’appartement variées, des appartements dédiés à certaines communautés, et une politique d’intégration sociale qui favorise la participation des citoyens à la vie du quartier.

Quels sont les aspects écologiques d’un éco-quartier?

Les aspects écologiques d’un éco-quartier incluent la gestion de l’eau, le traitement des déchets, la consommation énergétique neutre, l’utilisation de matériaux locaux pour la construction, et la réduction des distances grâce à un zonage multifonctionnel.

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