Les meilleures pratiques en expertise comptable révèlent que les compétences comportementales surpassent souvent les diplômes dans la réussite professionnelle. Cette analyse met en lumière l’importance cruciale des qualités humaines et des compétences techniques pour exceller dans l’exercice libéral de la profession.
Sous-section 3 : Les missions de consulting
Selon l’article 25 du CDP de l’OECT, les missions de consulting couvrent la prévision, l’orientation, la préparation des décisions, l’information sur les conséquences des choix économiques et financiers et le contrôle de l’évolution des résultats134.
La démarche à adopter doit permettre à l’expert-comptable de réaliser la mission avec compétence et de proposer à son client la meilleure alternative possible tout en le mettant en garde contre les risques actuels et futurs.
La réalisation des missions de consulting fait appel au jugement professionnel. La démarche à suivre dans ces missions s’inspire fortement de celle relative au jugement professionnel.
En sus de la planification des travaux, de la supervision des travaux des collaborateurs et des assistants externes et de la consignation des travaux dans un dossier de travail, la démarche relative aux missions de consulting comporte les étapes suivantes :
§1. Définition de la problématique
La fiabilité dans la définition du problème est cruciale pour la formulation d’un conseil de qualité. Pour ce faire, il est important de faire participer les collaborateurs concernés par la mission ainsi que le client et de réunir des éléments probants suffisants et adéquats pour servir de fondement raisonnable au conseil.
La collecte de ces éléments se fait, généralement, par la consultation de la documentation, la consultation d’autres professionnels et auprès du client.
L’expert-comptable, sollicité pour un conseil, peut même faire recours, éventuellement, à l’expert-comptable en exercice pour collecter plus d’éléments. La consultation de ce dernier peut constituer un élément probant quant à l’intégralité et à l’exactitude des faits, circonstances et hypothèses pertinentes.
§2. Identification les solutions possibles et choix d’une solution
L’expert-comptable fait souvent recours à ses connaissances, à celles de ses collaborateurs et à la documentation pour identifier les différentes solutions qui répondent à la problématique définie ainsi que leurs effets et conséquences juridiques et financiers. Il peut être également nécessaire de mettre en œuvre d’autres procédés comme par exemple la consultation d’autres professionnels ou des spécialistes, ou la recherche et la prise en considération des situations analogues et des précédents valables. Lors de cette étape, l’expert-comptable ne doit pas se limiter à la première solution identifiée, en la considérant comme unique.
Lors du choix de la solution qui sera retenue comme base de formulation du conseil, l’expert-comptable commence, d’abord, par l’élimination des solutions incompatibles avec les objectifs visés, détermine, ensuite, les avantages et les inconvénients des solutions restantes et propose, enfin de retenir la meilleure135 d’entre elles.
Le conseil doit être consigné dans un rapport136 rédigé par l’expert-comptable et destiné au client. L’expert-comptable ne doit pas se limiter à formuler les conseils par écrit, il est tenu, en outre, d’en discuter le contenu avec son client137.
§3. Planification de la mise en œuvre et l’évaluation du conseil
La planification consiste à déterminer les étapes avec l’ordre de succession des tâches et les dates limites, les personnes chargées de réaliser chaque tâche et les moyens nécessaires138.
Quant à l’évaluation, elle consiste à procéder périodiquement, tout au long de la période que nécessite la mise en œuvre de la solution, à une évaluation de la pertinence du conseil pour s’assurer notamment qu’il atteint les objectifs visés. Ce travail d’évaluation, qui vise à mesurer et contrôler les résultats obtenus, peut déboucher sur une mise au point du plan d’exécution initial, ou, si nécessaire, cela peut même amener à réviser le conseil formulé139.
A l’instar des missions d’assistance et de certification, l’expert-comptable est tenu de mettre en œuvre les outils de supervision des travaux et de contrôle qualité et de consigner les informations recueillies dans les dossiers de travail.
La qualité de la prestation du service, rendue par l’expert-comptable, ne dépend pas uniquement du respect de la démarche impliquée par chacune des missions mais aussi du degré de professionnalisme avec lequel ces démarches ont été mises en œuvre.
________________________
132 Selon de l’ISA 300, « l’auditeur doit élaborer et documenter un programme de travail définissant la nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit nécessaires pour mettre en œuvre le plan d’audit ». ↑
133 Selon l’ISA 500 « L’auditeur doit réunir des éléments probants suffisants et adéquats pour parvenir à des conclusions raisonnables sur lesquelles il peut fonder son opinion ». ↑
134 L’expert-comptable doit informer son client objectivement et d’une manière aussi complète que possible, mais s’abstenir de participer à l’application des décisions. ↑
135 La valeur d’une solution est appréciée selon Yaïch (A.) (2005), par rapport aux trois critères suivants : ↑
- Le caractère définitif et durable ;
- Le rapport coût/avantages
- Les effets secondaires : la solution ne doit pas créer ou risquer de créer, à un autre niveau, un ou plusieurs problèmes plus difficiles à résoudre.
136 Selon le CNC du Canada (Rapports sur l’application des principes comptables, août 2003), le rapport de l’expert- comptable doit : ↑
- Décrire la mission ;
- Préciser que la mission a été exécutée conformément aux normes généralement reconnues régissant ce type de mission ;
- Identifier l’entité donnée et inclure un exposé des faits, circonstances et hypothèses pertinents, ou faire mention d’un tel exposé, et préciser la source des renseignements ;
- Formuler les solutions qu’il convient d’appliquer au problème spécifique et indiquer les sources disponibles qui font autorité ainsi que le raisonnement sur lesquels se fonde l’avis ;
- Préciser que la responsabilité de la solution à retenir incombe aux dirigeants sociaux ;
- Enoncer que l’avis se fonde sur les faits, circonstances et hypothèses fournis et qu’il pourrait ne pas s’appliquer si ces faits, circonstances ou hypothèses changeaient ou se révélaient inexactes ;
- Inclure à la fin du rapport, un paragraphe distinct restreignant l’utilisation du rapport aux parties mentionnées aux fins prévues ;
- Préciser à qui est adressé le rapport et indiquer le nom de l’expert-comptable, ainsi que la date et le lieu de délivrance du rapport.
137 Selon Yaïch (A.) (2003), cette discussion permet de confirmer que les conseils sont bien interprétés, de relever, d’après les réactions, tout malentendu, toute erreur ou tout élément inacceptable des conseils, de distinguer entre des « indices de mauvais conseil » et la « résistance à un bon conseil» et de déterminer si les conseils sont perçus comme ajoutant une valeur considérable. ↑
138 Yaïch (A.), « L’intelligence comportementale comptable », page 12. ↑
Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les compétences essentielles pour réussir en expertise comptable?
Les compétences essentielles pour réussir en expertise comptable incluent des compétences comportementales, techniques et en gestion des risques.
Comment l’expert-comptable définit-il la problématique lors d’une mission de consulting?
La fiabilité dans la définition du problème est cruciale pour la formulation d’un conseil de qualité, impliquant la participation des collaborateurs concernés et la collecte d’éléments probants.
Quelle est l’importance de l’évaluation dans la mise en œuvre d’un conseil en expertise comptable?
L’évaluation consiste à procéder périodiquement à une évaluation de la pertinence du conseil pour s’assurer qu’il atteint les objectifs visés, ce qui peut mener à une révision du conseil formulé si nécessaire.