Les meilleures pratiques d’autofinancement révèlent des enjeux cruciaux pour la Gécamines, dont les résultats déficitaires persistent. Cette étude met en lumière des solutions fiscales innovantes, essentielles pour restaurer sa stabilité financière et son rôle économique vital.
Section 5 Interprétation et discussion des résultats
Interprétation des résultats
Apres l’analyse de nos données tant qualitatives que quantitatives, nous sommes en mesure de présenter les résultats en rapport avec la problématique par la vérification de nos hypothèses qui nous laissent convaincre que le niveau d’autofinancement que réalise la Gécamines n’assure pas son indépendance financière à cause des résultats insatisfaisants qu’elle enregistre et qui ne lui permettent pas d’améliorer sa performance financière.
Pour essayer d’apporter une lumière sur l’etude de l’autofinancement que nous avons mené, nous avons recouru à l’analyse de plusieurs paramètres qui nous ont sans doute aidés à affirmer nos hypothèses en nous présentant ce qui suit :
- La rentabilité commerciale était négative pendant la période allant de 2014 à 2017 de l’ordre de -0,28 en 2014 ; -0,43 en 2015 et -0,11 en 2O16 ; -0,78 en 2017 cela veut dire que le nombre de francs du résultat net généré par un franc du chiffre d’affaires durant toute cette période n’a point profité à la Gécamines, ce qui est expliqué par les résultats déficitaires qu’a enregistré cette dite entité et est positive seulement en 2018 soit de 0,52 année à laquelle elle a enregistré un résultat positif ;
- La rentabilité économique est un indicateur qui mesure le poids de l’entreprise par rapport aux moyens mis en œuvre ; pendant la période allant de 2014 à 2017 pour les 100 CDF investit, la Gécamines a perdu soit de -0,417% en 2014 ; de -0,003% en 2015 ; de -3,194% en 2016 et de -1,564% en 2017 montrant la contreperformance de cette entreprise et qui s’est amélioré en 2018 en réalisant 2,191% de gain. ;
- L’évolution de la rentabilité financière qui nous permet d’apprécier le taux d’investissement réalisé par le capital à risque c’est-à-dire l’enrichissement de l’exercice qui revient aux associés, par rapport aux sommes qu’ils ont apportées ou laissées au fil des années précédentes, montre que la Gécamines au cours de la période allant de 2014 à 2017 a perdu pour le 1 CDF apporté par les associées soit de
-3,32% en 2014 ; de -6,60% en 2015 ; de -0,94% en 2016 et de -14,45% en 2017
c’est-à-dire qu’au cours de cette période la Gécamines a été incapable de produire avec les moyens mis à sa disposition des résultats satisfaisants pour les associés, ce qui s’est amélioré en 2018 en réalisant une rentabilité financière de 6,72% ;
- Ce c’est qui a fait que sur la période de cinq années considérées, la Gécamines n’a point bénéficié de l’effet de levier, qui, de plus en plus est négative soit -9,54% en 2014, -8,68% en 2015, -9,79% en 2016, -8,93% en 2017 et -2,83% en 2018 ; elle voit
sa rentabilité économique et son taux de rémunération de dettes financières décroitre régulièrement ; ceci sous-entend que la rentabilité financière de la société se détériore à cause de ses dettes. Notons cependant qu’il devient moins intéressant pour la Gécamines de s’endetter pour financer son investissement, elle doit impérativement se désendetter et augmenter ses capitaux propres pour palier à cette situation ;
- Nous constatons que la Gécamines a réalisé une production de 354 418 764 CDF en 2014 soit 23,2% de la production totale de notre période d’etude puis elle a connu une baisse de sa production en 2015 soit de 274 683 614 CDF qui représente 18,1% soit une diminution de 5,1% expliquée par la chute du CA de cette même année ; en 2016 sa production a sensiblement baissé jusqu’atteindre 204 674 158 CDF l’équivalant de 13,5% soit une diminution de 4,6% expliqué une fois encore par la chute de son CA de la dite année ; en 2017 par l’amélioration de son chiffre d’affaires, elle a réalisé une production de 374 505 681 CDF représentant ainsi 24,6% soit une augmentation de 11,2% de sa production précédente et en 2018, elle a connu une baisse de sa production jusqu’atteindre 313 346 251 CDF représentant ainsi 20,6% soit une diminution de 4% sur sa production précédente ;
- La VA de la Gécamines a été pendant ces cinq années de notre etude positive, ce qui sous-entend que la Gécamines a contribué à la création de la richesse dans notre pays. Nous pouvons ainsi dire qu’à partir de 2015 à 2017, la VA de la société a évolué de manière décroissante ; elle était de 94 313 941 CDF en 2014, elle a connu une légère croissance en 2015 de 2,4% sur la VA de 2014 puis une décroissance de 19,6% sur la VA de 2015 en 2016 ensuite une légère croissance de 6,3% en 2017 et une forte croissance de 40,4% sur la VA de 2017 en 2018 ;
Notons cependant que la VA de la Gécamines s’est repartie de la manière suivante :
- Pour la part de la fiscalité, elle est de 63,70% en 2014, de 47,40% en 2015, de 212,80% en 2016, de 203,9% en 2017 et 18,9% en 2018 ; ceci prouve à suffisance que le poids fiscal que supporte la Gécamines au regard de sa valeur ajoutée nuit à la relance de cette société alors que le standard idéal doit varier entre les 8% et 10% voilà pourquoi qu’au cours de ces dernières années, elle n’alimente plus de
manière importante l’économie de la RDC alors que jadis elle était considérée comme le poumon du pays. Il est alors d’importance capitale que le gouvernement congolais allège de manière partielle ou totale la taxation de cette société pour ainsi favoriser sa relance économique au niveau national.
- Pour le facteur travail, elle est de 116,80% en 2014, de 100,10% en 2015, de 367,80% en 2016, de 193,50% en 2017 et de 54,50% en 2018 ; durant toutes ces années de notre etude, la Gécamines a dépassé le standard prévu pour le facteur travail qui est de 25% d’où elle doit au préalable revoir sa politique salariale en assainissant certains agents qui représentent des charges pour elle.
- Pour la part des amortissements, elle est de 163,8% en 2014, de 158,9% en 2015, de 311% en 2016, de 204,8% en 2017 et de 62% en 2018 ; la Gécamines doit songer à renouveler son outil de production puisque la part des amortissements est très signifiante pour toutes les années de notre etude.
- Pour la part de l’intérêt, elle est de 34,7% en 2014, de 28,5% en 2015, de 44,6% en 2016, de 69,7% en 2017 et de 16,2% en 2018 ; cette part est très signifiante pendant toute la période de notre etude.
- La part de la capacité d’autofinancement dans le chiffre d’affaires de la Gécamines durant ces cinq périodes de notre analyse était respectivement de 50,2% en 2014, de 9,6% en 2015, de 102,9% en 2016, de -94,6% en 2017 et de 96,8% en 2018.
- La part de la CAF dans les capitaux propres de la Gécamines pendant ces cinq années se présente comme suit ; elle est de -19,2% en 2014, de 1,5% en 2015, de 9,0% en 2016, de -17,6% en 2017 et de 12,8% en 2018 par conséquent, nous concluons que la CAF représente une part minime des capitaux propres étant donné que son pourcentage joue entre 0 et 12% ;
- En ce qui concerne l’autofinancement :
- l’autofinancement de croissance de la Gécamines pour toutes les périodes de notre etude est négatif soit de -712 015 967 en 2014, -908 100 131 en 2015, –
1 082 157 035 en 2016, -1 099 289 774 en 2017 et -1 388 468 470 en
2018 ceci est expliqué par la réalisation des résultats déficitaires au cours de ces périodes
- l’autofinancement de maintien qui provient que des amortissements et provisions demeure positif pour toutes les périodes soit de 1 088 782 527 en
2014, 1 368 907 458 en 2015, 1 371 152 893 en 2016, 1 435 556 724en 2017
et 1 503 384 461en 2018
- l’autofinancement global qui est la somme de ces deux était de 376 766 560 en 2014, 460 807 327 en 2015, 288 995 858 en 2016, 336 266 950 en 2017 et
114 915 991 en 2018
De ceci, notons que pour toute la période de notre etude, la Gécamines n’arrive toujours pas à dégager une rentabilité suffisante pour assurer son autofinancement et pour faire face à ses différents engagements.
- En ce qui concerne la MBA, la Gécamines a dégagé un enrichissement au cours de trois premières années de la période de notre etude soit un montant de 43 574 193 CDF en 2014, de 3 635 275 CDF en 2015 soit une diminution de 30,2% par rapport à
celle de 2014, de 21 621 760 CDF en 2016 soit une augmentation de 13,6% par
rapport à celle de 2015 puis un appauvrissement de –182 581 410 CDF en 2017 pour ensuite enregistré un enrichissement de 245 856 334 CDF soit une augmentation de 47,9% en 2018.
- Pour ce qui est de la CAF, la Gécamines a dégagé au cours de trois premières années de notre etude une CAF positive soit de -478 290 220 CDF en 2014, de 31 867 434 CDF en 2015 et de 186 946 106 CDF en 2016 signifiant que la Gécamines a dégagé un surplus monétaire nécessaire non décaissable lui permettant de renouveler ses investissements, ce qui n’a pas été le cas en 2017 année à laquelle elle a enregistré une CAF largement négative soit de -350 821 779 CDF puis une amélioration en 2018 de 277 780 598 CDF ;
Il est alors important de rappeler que la CAF n’est pas exactement un flux de trésorerie car elle ne tient pas compte des encaissements et des décaissements effectivement réalisés au cours de la période, voilà pourquoi elle a été pratiquement positive pour les quatre de cinq années de la période de notre etude malgré la contreperformance que connait la société.
Considérant tous ces indicateurs financiers que nous avons analysés, nous remarquons une mauvaise gestion de la Gécamines qui laisse voir que les résultats qu’elle réalise ne lui permettent pas d’assurer son autofinancement et son indépendance financière.
Discussion des résultats
Sur base de notre revue de littérature, nous pouvons faire une discussion de nos résultats après l’enquête que nous avons mené et nos résultats montrent que parmi les causes de la contreperformance de la Gécamines mettant en péril l’amélioration de son autofinancement de la période allant de 2014 à 2018, il y a les problèmes du type managérial, technique et économique.
Nos résultats vont dans le même sens que Keyston Tudindile et Nelson Paluku dans la mesure où l’autofinancement dégagé par une entreprise contribue à l’épanouissement de son indépendance financière étant donné qu’il a comme base les bénéfices réalisés par l’entreprise sur lesquels, il faut prendre une quote-part pour maintenir les avoirs et le patrimoine de l’entreprise par le mécanisme d’amortissement et de prévision et une autre quote-part mise en réserve c’est-à-dire non distribué pour acquérir ou atteindre les avoirs ou les patrimoines de l’entreprise d’où l’importance d’adopter une bonne politique d’autofinancement.
Ils vont également dans le même sens que celui de Kaunda Mwanza Raphaël dans la mesure où les réductions fiscales créent l’incitation à l’investissement puisqu’elles permettent aux entreprises existantes telle que la Gécamines de se constituer un autofinancement efficace à la suite des diminutions des impôts qui sont des charges ; cet autofinancement permettra à cette entreprise d’accroitre le volume de ses activités par des investissements nouveaux.
Notons à cet effet que la capacité d’autofinancement est influencée directement par le volume de diminution du taux d’imposition, car tant que le taux diminue d’une façon remarquable, la capacité d’autofinancement s’élève considérablement puisque l’impôt frappe toute création et circulation des richesses.
Pour ce qui est de la Gécamines, nous remarquons que son autofinancement de croissance pour toutes les périodes de notre étude souffre en raison des résultats déficitaires qui de plus en plus mettent la société dans une posture désavantageuse en l’exposant à la faillite.
Conclusion partielle du troisième chapitre
Nous sommes parti des problèmes qui sont à la base de la contreperformance de la Gécamines empêchant ainsi l’amélioration de son autofinancement puis procédé par la présentation des données récoltées dans nos différents entretiens ainsi que leurs traitements.
Nous avons subdivisé ce chapitre en cinq sections à savoir :
- Présentation des états financiers ;
- Calcul et appréciation de la rentabilité de la Gécamines ;
- Calcul et appréciation de l’autofinancement ;
- Présentations des données d’entretiens et
- Interprétation et discussion des résultats.
Après un long parcours dans ce chapitre, nous avons remarqué que l’autofinancement de croissance de la Gécamines pour toutes les périodes de notre étude souffre en raison des résultats déficitaires qui de plus en plus mettent la société dans une posture désavantageuse en l’exposant à la faillite.
Cependant, la Gécamines n’arrive pas à dégager une rentabilité suffisante pour assurer son autofinancement en vue de faire face à ses différents engagements en raison des problèmes auxquels elle fait face, qui sont principalement du type managérial représentant 39%, technique 22% et économique 17%.
Questions Fréquemment Posées
Quelle est la rentabilité commerciale de la Gécamines entre 2014 et 2017?
La rentabilité commerciale était négative pendant la période allant de 2014 à 2017, avec des valeurs de -0,28 en 2014, -0,43 en 2015, -0,11 en 2016 et -0,78 en 2017.
Comment la Gécamines a-t-elle évolué en termes de rentabilité économique?
La Gécamines a perdu -0,417% en 2014, -0,003% en 2015, -3,194% en 2016 et -1,564% en 2017, montrant une contreperformance, mais a réalisé un gain de 2,191% en 2018.
Quels sont les impacts de la contre-performance sur l’autofinancement de la Gécamines?
La contre-performance de la Gécamines a conduit à une incapacité à produire des résultats satisfaisants pour les associés, affectant ainsi son indépendance financière et sa capacité d’autofinancement.