Les meilleures pratiques fiscales CEMAC révèlent des disparités surprenantes dans l’impact de la monétisation de la dépense publique sur la croissance économique. Cette étude met en lumière des recommandations cruciales pour optimiser la gestion fiscale et renforcer la stabilité politique dans la région.
Les stratégies fiscales en CEMAC révèlent des disparités inattendues dans l’impact de la monétisation de la dépense publique sur la croissance économique. Cette recherche met en lumière des résultats variés, soulignant l’importance d’une gestion fiscale adaptée pour chaque État membre.
Amélioration des stratégies dans la conduite de la politique fiscale
Revoir les stratégies dans la conduite de la politique fiscale, chaque année au moins, pour éviter la fraude ou les évasions fiscales qui ont pour effet de décélérer la croissance économique. Une fois la création monétaire accordée, adopter un taux d’impôt zéro pour tout secteur de l’économie n’ayant pas encore atteint le plein emploi.
Car l’inconvénient de l’impôt sur le revenu réside dans son assiette, c’est-à-dire la base servant au calcul de l’impôt. En optant pour l’IR, un agent sera taxé sur le bénéfice réalisé même s’il n’a pas perçu les sommes d’argent. Cela peut poser problème, notamment si cet agent réinvestit une partie importante de ses bénéfices chaque année.
Il devra s’acquitter, à titre personnel, d’un impôt calculé sur des sommes qu’il n’a pas encaissées. Le même inconvénient existe en matière sociale. Les cotisations sociales des non-salariés sont calculées sur un bénéfice (qui n’est d’ailleurs pas exactement le même que celui déclaré à l’administration fiscale) qui ne tient pas compte des revenus effectivement perçus.
Le renforcement de la stabilité politique
Lutter et veiller à la stabilité politique des pays, gage des politiques économiques efficaces qui durent dans le temps. La formulation et la mise en œuvre de politiques destinées à encourager l’accumulation de capital, de progrès technologique et de changement structurel nécessitent un environnement stable.
En effet, les effets négatifs de l’instabilité politique à travers les guerres civiles que connaît le Tchad ternissent l’image de la zone auprès des investisseurs et réduisent considérablement le taux de croissance.
L’instabilité civile ou politique a détérioré le taux de croissance. Ainsi, dans chaque pays de l’Union, il est essentiel que les systèmes administratifs et juridiques soient honnêtes, impartiaux et compétents, non seulement pour préserver l’État de droit, protéger les droits de propriété et assurer la sécurité des personnes mais également pour créer la confiance envers les institutions publiques.
Il faut également disposer d’une administration et d’organismes capables d’élaborer des programmes de développements cohérents et de mettre en œuvre des politiques adéquates dans l’intérêt national et régional.
Il ressort de ce chapitre que la création monétaire a des effets mitigés dans la sous-région. Sur la croissance, ces effets varient selon qu’on soit dans le court terme ou le long terme. Le test de corrélation nous a permis de vérifier notre hypothèse sur la relation création monétaire-chômage et ne la valider que pour le cas du Cameroun.
Le test de causalité au sens de Toda et Yamamoto nous a permis de conclure par l’affirmation uniquement pour le cas de la Guinée que la création monétaire ne cause pas l’inflation. Les résultats de la régression du modèle ARDL ont montré que la monétisation agit sur la croissance en fonction du temps écoulé.
Car entre le court et le long terme, la relation s’inverse, ce qui prouve qu’il ne faut pas négliger la dynamique temporelle lors des prises de décisions de politique économiques. Ces résultats mitigés nous ont conduit à la formulation de cinq recommandations.
CONCLUSION DE LA DEUXIÈME PARTIE
La revue de littérature empirique montre des résultats assez mitigés sur la relation entre création monétaire d’une part et croissance économiques, inflation et taux de chômage d’autre part. De même, l’inflation et le taux de chômage affectent positivement la croissance économique pour certains alors que d’autres trouvent un lien négatif.
Ces résultats diffèrent en fonction des échantillons et modèles économétriques exploités mais aussi en fonction des caractéristiques des pays sous étude (pays industrialisés et pays en développement).
La méthodologie adoptée pour le cadre de notre travail nécessite en principe cinq étapes à respecter toutes importantes les unes des autres (La détermination du nombre de retard optimal ; L’étude de la stationnarité ; Le test de Cointégration aux bornes ; Le test de causalité et le Test de diagnostic).
Cette approche méthodologique est appliquée sur des données issues de trois sources différentes dont la WDI, la BEAC et SFP (FMI). L’étude retient les résultats suivants : la création monétaire a des effets mitigés dans la sous-région. Sur la croissance, ces effets varient selon qu’on soit dans le court terme ou le long terme.
Le test de corrélation nous a permis de vérifier notre hypothèse sur la relation création monétaire-chômage et ne la valider que pour le cas du Cameroun. Le test de causalité au sens de Toda et Yamamoto nous a permis de conclure par l’affirmation uniquement pour le cas de la Guinée que la création monétaire ne cause pas l’inflation.
Les résultats de la régression du modèle ARDL ont montré que la monétisation agit sur la croissance en fonction du temps écoulé. Car entre le court et le long terme, la relation s’inverse, ce qui prouve qu’il ne faut pas négliger la dynamique temporelle lors des prises de décisions de politique économiques.
Ces résultats mitigés nous ont conduit à la formulation des cinq recommandations suivantes : Promotion des dépenses publiques ; Politique de lutte contre le chômage involontaire ; Politique de tolérance d’une inflation légèrement élevée ; Amélioration des stratégies dans la conduite de la politique fiscale et le renforcement de la stabilité politique.
Conclusion générale :
Pour réduire le chômage et atteindre les objectifs d’émergence fixés, les pays de la sous-région CEMAC doivent faire évoluer positivement leurs PIB par tête. Pour y parvenir, ces six États ont des décisions conjoncturelles et structurelles à prendre.
Quel est l’impact de la monétisation sur la croissance des économies de la CEMAC ? Autrement dit, l’effet d’une telle politique ne diffère-t-il pas d’un pays à l’autre, bien qu’ils appartiennent à une même sous-région et qu’ils soient rattachés à une même Banque Centrale ?
L’objectif de cette étude était de répondre à cette question. Pour vérifier la relation création monétaire et croissance économique en zone CEMAC, nous avons estimé un modèle ARDL (modèle autorégressif à retard échelonné), qui constitue une approche novatrice abordant cette question pour le cas de la CEMAC.
Ce modèle, membre de la famille des modèles dynamiques, permet de capter les effets temporels (délai d’ajustement, anticipations, etc.) dans l’explication d’une série.
Dans le cadre de notre étude, le modèle ARDL estimé a permis de saisir les effets de la création monétaire (masse monétaire : variable d’intérêt) tout en prenant en compte d’autres variables de contrôle indispensables, couramment utilisées dans la littérature empirique, dont l’influence améliore la qualité des résultats (le taux de chômage, les revenus fiscaux, la population active, taux d’inflation) sur la croissance économique (pib/h : variable dépendante) des six États membres de la CEMAC.
Les variables étant intégrées d’ordres différents (certaines I(1) et d’autres I(0)), le test de causalité au sens de Toda et Yamamoto, adapté pour ce cas, a permis de noter que la création monétaire influence directement et/ou indirectement sur la croissance économique en CEMAC.
De manière indirecte, elle passe par les dépenses publiques et la population active pour expliquer la dynamique du PIB/H dans certains pays de la CEMAC.
Aussi, la causalité entre plusieurs de nos variables s’est avérée bidirectionnelle. Par ailleurs, la procédure de Pesaran et al. (2001) nous a amenés à conclure sur l’existence d’une relation de cointégration entre variables, grâce au test de cointégration aux bornes, ce qui nous a permis d’estimer les coefficients à court terme et les élasticités de long terme.
En fait, à court terme, nous avons trouvé ce qui suit :
- La création monétaire exerce directement un effet positif sur la croissance économique du Cameroun. Pour la RCA, le Tchad et la Guinée, on enregistre aucun effet significatif. Cependant, contre nos attentes, ce mode de financement des économies évince directement et négativement la croissance économique au Gabon et au Congo.
Cet effet négatif accompagné d’un accroissement du taux d’inflation dans la sous-région peut s’expliquer par la finalité de la quantité de liquide en circulation dans l’économie. En effet, la sous-région dépense plus dans les importations des biens de consommation plutôt qu’à celle des biens d’investissement.
- Les autres variables de contrôle n’ont pas tous affiché les effets escomptés. À court terme, la population active a des effets mitigés, positif pour le Cameroun ; contrairement aux résultats attendus, elle constitue un frein à la croissance économique du Gabon. En référence à la définition de notre variable, ceci voudrait alors dire que le nombre de chômeurs au cours de notre période d’étude a beaucoup plus évolué par rapport au volume d’emploi créé.
Les revenus fiscaux ont affiché les effets contraires à nos attentes pour le Gabon et le Tchad. Ce qui s’oppose à l’idée de la théorie monétaire moderne selon laquelle cette variable agit pour retirer l’excédent de monnaie en circulation dans l’économie. On croirait plutôt qu’elle sert à financer les dépenses publiques.
En revanche, pour le reste des pays de la sous-région, les revenus fiscaux n’affichent aucun effet. Le taux de chômage a répondu à nos attentes pour le cas du Cameroun et du Tchad, contre toute attente cette variable a des effets positifs sur la croissance à court terme du Gabon.
À long terme, comme à court terme, les effets de la monétisation sur la croissance économique des États de la CEMAC restent mitigés. Ce mode de financement booste la croissance du PIB/H pour les ménages congolais, guinéens et gabonais. Mais le résultat est contradictoire pour le cas du Cameroun.
Pour les variables de contrôle, l’inflation affecte négativement le PIB/H pour la Guinée et le Tchad et a plutôt des effets inverses pour le reste des pays membres.
Il ressort que les dépenses publiques sont un atout majeur pour le Congo et le Cameroun ; le taux de chômage comme attendu ralenti la croissance dans la sous-région. La population active a des effets positifs pour le Cameroun et négatifs pour le Gabon.
De même, les revenus fiscaux agissent négativement sur la croissance au Gabon, ce qui justifie l’approche de la théorie monétaire moderne selon laquelle ils serviraient à retirer la quantité de liquidité en circulation dans l’économie.
On pourrait ainsi dire que l’état embryonnaire et moins développé des structures et systèmes économiques des pays, en duo avec les instabilités politiques qui ne dotent pas ces pays des politiques économiques efficaces, justifierait ces résultats.
Cependant, la dimension temporelle est une variable importante à ne pas ignorer ici. Dans le temps, les effets de nos variables sont mitigés : il faut laisser passer au moins une année pour espérer voir la création monétaire stimuler la croissance économique, autant pour les revenus fiscaux et l’inflation dont les effets sur la croissance deviennent significatifs après un et deux ans.
Il faut tout de même noter que la création monétaire ne devrait pas se faire sans limite. Et ce seuil ne repose que sur la confiance que les économistes pourraient accorder aux décideurs politiques de pouvoir arrêter d’imprimer des billets lorsque cette impression n’est plus nécessaire.
Ceci nous conduit à la préoccupation suivante :
Quel niveau de monétisation optimale doit être prônée par une stratégie de relance macroéconomique dans la sous-région dans l’ère de l’après-Covid-19, afin de remédier au déficit social qui découle de la dite-crise pandémique ?
Questions Fréquemment Posées
Quel est l’impact de la monétisation de la dépense publique sur la croissance économique en CEMAC?
Les résultats montrent des effets variés de la monétisation sur la croissance économique, avec des impacts positifs à court terme pour le Cameroun et négatifs pour le Congo et le Gabon.
Pourquoi est-il important de renforcer la stabilité politique dans les pays de la CEMAC?
Lutter et veiller à la stabilité politique des pays est un gage des politiques économiques efficaces qui durent dans le temps, car l’instabilité politique réduit considérablement le taux de croissance.
Comment la création monétaire affecte-t-elle le chômage dans la région CEMAC?
Le test de corrélation a permis de vérifier notre hypothèse sur la relation création monétaire-chômage et ne la valide que pour le cas du Cameroun.
Questions Fréquemment Posées
Quel est l’impact de la monétisation de la dépense publique sur la croissance économique en CEMAC ?
Les résultats montrent des effets variés de la monétisation sur la croissance économique, avec des impacts positifs à court terme pour le Cameroun et négatifs pour le Congo et le Gabon.
Pourquoi est-il important de renforcer la stabilité politique dans les pays de la CEMAC ?
La stabilité politique est essentielle pour des politiques économiques efficaces et durables, car elle favorise l’accumulation de capital, le progrès technologique et le changement structurel.
Quelles recommandations sont proposées pour améliorer la gestion de la politique fiscale en CEMAC ?
Il est recommandé de revoir les stratégies fiscales chaque année pour éviter la fraude, d’adopter un taux d’impôt zéro pour les secteurs n’ayant pas atteint le plein emploi, et de renforcer la stabilité politique.