Comment les meilleures pratiques fiscales transforment la CEMAC en 2024 ?

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🏫 UNIVERSITÉ DE DOUALA - ÉCOLE DOCTORALE DES SCIENCES SOCIALES ET HUMAINES - Unité de Formation Doctorale en Sciences Économiques et de Management Appliquée (UFDSEMA)
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master Recherche - 2021–2022
🎓 Auteur·trice·s
NGUINI Justin Jerzy
NGUINI Justin Jerzy

Les meilleures pratiques fiscales CEMAC révèlent des dynamiques inattendues dans la gestion des dépenses publiques. Cette recherche met en lumière des impacts variés sur la croissance économique, soulignant l’importance d’une stratégie fiscale adaptée pour chaque État membre.


Les implications politiques de l’inflation sont souvent sous-estimées, pourtant elles façonnent les dynamiques économiques des États de la CEMAC. Cette étude révèle des effets contrastés de la monétisation de la dépense publique, offrant des recommandations cruciales pour une gestion fiscale efficace.


Étude sur l’inflation

Malestroit et jean Bodin sont les premiers à effectuer des travaux sur la recherche des causes de l’inflation au 16𝑖𝑒𝑚 siècle. Selon Malestroit, la hausse des prix est fictive et due à la multiplication des moyens de paiement représentant chacun un poids réduit d’or et d’argent. En Réponse à Malestroit, Jean Bodin souligne que la cause de la cherté de toutes choses est l’abondance de la masse monétaire due à l’afflux des métaux précieux (l’or et l’argent) en

provenance d’Amérique. Ensuite le monopole, la disette et le snobisme des seigneurs à l’époque sont les principales causes de l’inflation. D’autres auteurs se sont penchés sur les causes de la hausse des prix notamment Willain Petty, John Locke, David Hume, puis David Ricardo qui se sont tous mis d’accord sur le fait que, les variations du niveau des prix nominaux sont dues à une variation de la masse monétaire (L.

Oumari et al., 2022). En effet, selon Hume « si la quantité de monnaie double miraculeusement pendant la nuit, l’ensemble des prix sera multiplié par deux le lendemain ». Ainsi, David Ricardo cité par Oumari affirme que la valeur globale des marchandises à échanger est déterminée par le stock de métal disponible : la hausse des prix ne peut provenir que d’une augmentation de ce stock qui réduit le pouvoir d’achat d’une monnaie surabondante.

À partir d’une étude de l’inflation par des faits Chez Smith et Say, le courant classique, notamment Jean Baptiste Say sur « Traité d’Économie Politique » (1803), détermine que : L’épargne est obligatoirement égale à l’investissement (pas de thésaurisation) et elle représente un phénomène réel sur lequel la monnaie n’a pas de prise (il n’y a pas d’épargne monétaire ou d’encaisse oisive).

Tout se passe sur la loi de l’offre et de la demande : si l’offre est supérieure à la demande, cela entraine un effet déflationniste. Par opposition, si l’offre se présente inferieure à la demande, on obtient l’inflation. Les crises de surproductions généralisées ne peuvent donc pas exister. Par une approche hypothético-déductive, les économistes de la Nouvelle École Classique (NEC) principalement ceux de l’équilibre inter-temporel avec anticipations rationnelles, par les travaux de R.

Lucas (1972), fondateur de l’analyse monétaire des chocs à l’équilibre apportent une explication monétaire des cycles. Mais Lucas n’est pas le premier à donner cette explication puisque Friedman et Schwartz ont mis en évidence plutôt que les variations de l’offre de monnaie pouvaient être à l’origine des crises. Les politiques de relance monétaire font augmenter les liquidités.

Face à cette situation, les agents économiques réagissent en se débarrassant de leur monnaie excédentaire (achat de titres ou consommation). La conséquence est simplement une augmentation des prix des titres et des actifs réels permettant de revenir à l’équilibre. Les autorités monétaires doivent donc avoir des règles strictes de gestion de la masse monétaire.

L’offre de monnaie doit suivre l’évolution de la production, ne pas l’entraver, mais aussi ne pas la dépasser. Pour Lucas, l’offre de monnaie est constituée de deux ensembles : une composante systématique, dépendant de la production antérieure et une composante aléatoire. C’est celle imprévisible de l’offre de la monnaie qui est à l’origine du cycle.

En effet, les agents économiques anticipent la composante systématique et la prennent en compte dans les comportements d’optimisation. Elle ne génère donc pas de

chocs. Face à des variations aléatoires de l’offre de monnaie, ces agents sont confrontés à un double problème : une inflation prix est-elle permanente ou transitoire ? Est-elle localisée ou concerne-t-elle l’ensemble des prix ?

À la fin des années 1960, les monétaristes s’opposent aux keynésiens. Pour ces derniers, une impulsion non accompagnée d’une modification du taux d’expansion monétaire n’a aucun effet sur le revenu nominal. Autrement dit, une politique budgétaire de relance financée par l’impôt et /ou l’emprunt n’a aucun effet expansionniste / inflationniste car elle induit ce qu’on appelle des effets d’évictions. Inversement, une politique budgétaire restrictive non accompagnée d’une réduction de la croissance de la masse monétaire ne peut pas espérer réduire le taux d’inflation.

Patrice Bouvet (1996) identifie quatre source d’inflation selon les courants de pensée : Pour les circuitistes, l’inflation est un mode de régulation permettant aux firmes en difficultés d’éviter la faillite. Ainsi, P. Kaufmann (1988) a tenté de montrer, d’une part que l’inflation relève de la responsabilité conjuguée des principaux agents économiques, et d’autre part qu’elle est d’autant plus forte que la crise est généralisée.

Les théoriciens de l’école de Dijon privilégient une analyse macro- économique de l’inflation. D’après J. Friboulet (1984, P. 4) l’inflation n’est pas le fruit de la multiplication des signes monétaires face au produit réel supposé inchangé. Elle est l’altération du produit dans la monnaie. Elle résulte d’une dépense excédentaire (l’investissement du profit) qui vide la monnaie d’une partie de son contenu.

Selon les économistes néo-marxistes (voir par exemple Bourges (1978)), l’augmentation des prix est rendue nécessaire par la nécessité de rémunérer le capital accumulé et de poursuivre la suraccumulation. Les post-keynésiens (Davidson, 1991 p. 88) et les Cambridgiens (voir par exemple Robinson, 1960, p. 271) soutiennent que l’inflation est fondamentalement un problème de répartition.

D’après eux, les facteurs de production travaillent ensemble pour former le revenu national. Mais, comme chacun veut plus que la part qui lui revient, la confrontation de ces envies engendre une hausse des coûts de production, qui, lorsqu’elle est supérieure à celle de la productivité globale, conduit à la hausse des prix.

Une inflation n ‘est pas un phénomène de déséquilibre, mais, au sens propre, d’enflure. La consommation est l’opération qui permet aux services producteurs de devenir propriétaires des biens nécessaires à la satisfaction de leurs besoins. Par cette action, simultanément les ménages annulent leurs avoirs monétaires et font sortir les biens de la sphère économique. Or, d’après les économistes de Dijon, dans un système économique certains biens sont captés par les firmes avant que les titulaires de revenus ne consomment. Ainsi, l’inflation se définit comme une

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enflure qui apparaît lorsque « le revenu monétaire est numériquement plus grand que le revenu réel correspondant » (Schmitt, 1984, P. 573). Dans la théorie néoclassique, l’inflation, mesurée par la hausse des prix, est une modification du rapport de deux masses (la masse monétaire et le produit réel). D’après les auteurs de Dijon, l’inflation est au contraire le fruit d’altération du produit intégré dans la monnaie.

Réfutant la théorie monétariste de l’inflation fondée sur la dichotomie de la monnaie et des biens réels, les économistes de cette école pensent que la monnaie épouse le produit dont elle définit la masse en un nombre sans dimension. En conséquence, de leur avis, l’inflation ne trouve pas sa source dans les émissions bancaires mais dans une dépense excédentaire sur le marché des services producteurs.

Fischer dans sa Théorie Quantitative de la Monnaie modélisée comme suit : 𝑀. 𝑉 = 𝑃. 𝑌 (Avec M=Masse monétaire P=Niveau général des prix Y=Volume de production et V=vitesse de circulation de la monnaie c’est-à-dire le nombre de fois qu’une unité monétaire change de main au cours d’une année.) et avec pour hypothèses : l’exogénéité de M car décidé par la Banque Centrale via sa politique monétaire ; V est constant et Y est fixée.

Dans le cadre de cette équation, l’auteur montre que la masse monétaire peut expliquer le niveau de la production. Une augmentation de la masse monétaire cause une inflation prix et une diminution de cette même masse engendre une baisse du niveau des prix. L’inflation par les coûts est une inflation due à une hausse des coûts de production souvent liée à une augmentation des coûts de travail (les salaires) ou une augmentation des coûts des matières premières et qui se répercute sur les prix des

biens et services (L. Oumari, 2022). Ainsi le rôle de la politique monétaire est de fournir la juste quantité de monnaie dont l’économie a besoin : plus il y a de production, plus il faut de monnaie pour réaliser les transactions et vice versa. L’analyse keynésienne est vérifiée sur le court terme mais pas sur le long terme ainsi, Mankiw dira : « Le long terme n’est pas si éloigné que l’on puisse déclarer cavalièrement, comme le fit Keynes, qu’à long terme nous sommes tous

morts ». En complément à ces travaux, l’analyse de Fisher et Friedman est alors vérifiée sur le long terme. D’où l’augmentation de la masse monétaire n’a fait que créer un cycle. Si, simultanément dans les deux marchés (marché de la monnaie et marché des biens et services) la demande est supérieure à l’offre il y a inflation contenue.

Par contre si l’offre dépasse la demande dans le marché des biens et services et que l’effet est inverse dans le marché de la monnaie, on parle de sous consommation (C. Zeng, 2010).

Les théoriciens de la modern monetary theory réfutent l’idée que l’ampleur du déficit public serait l’indicateur d’un niveau de dépenses excessif. Pour ces derniers, le seul indicateur valable

est celui de l’inflation, qui elle-même témoigne du niveau de ressources disponibles dans l’économie : si celles-ci sont faibles, toute dépense supplémentaire pourra entraîner de l’inflation, alors qu’au contraire l’existence de ressources inexploitées permet de relâcher toute contrainte sur le déficit. La mesure privilégiée pour combattre l’inflation est d’augmenter ces ressources en mettant l’ensemble de la population au travail, avec la création d’une garantie d’emploi offrant à tous les chômeurs un travail (non obligatoire) rémunéré au salaire minimum.

En fait, pour les néo-chartalistes, il n’y a pas de différence fondamentale entre une dépense publique et une émission de dettes : il s’agit dans les deux cas d’une opération d’émission monétaire, et on peut considérer que « les bons du Trésor des États-Unis sont simplement des dollars portant intérêt » (S.

Kelton, 2020, p. 50). S’il n’y a pas de limite technique à cette émission, le déficit peut prendre n’importe quelle valeur négative mais, il existe néanmoins des limites réelles : en l’absence de ressources disponibles, la création monétaire pourra s’avérer inflationniste.

Une analyse sur le chômage

La théorie du chômage chez les monétaristes se présente sur deux aspects :

  • Le chômage frictionnel s’il n’y a aucune rigidité sur le marché du travail : ce chômage s’explique par le laps de temps avant que les marchés s’équilibrent (théorie générale de l’équilibre)
  • Le chômage structurel s’il est dû à des rigidités sur le marché du travail.

La nouvelle économie classique Par exemple dans le contexte des années 1970, faisait l’arbitrage inflation-chômage. L’économiste américain William D. Nordhaus cherche à prévoir quel type de politiques conjoncturelles seront choisies dans un système démocratique stylisé, en fonction du cycle électoral. Selon lui, à l’approche des élections, les gouvernements sont tentés de créer de l’inflation (pour faire baisser le niveau du chômage à court terme, et remporter ainsi les élections) qu’ils combattent ensuite. Nordhaus conclut que les systèmes démocratiques vont choisir à long terme une politique de moindre chômage et de plus grande inflation que le niveau optimal, liée au cycle électoral. Ces derniers préfèrent alors une augmentation de la masse monétaire pour atteindre l’équilibre du plein emploi.

Dans le monde occidental, la théorie du chômage est considérée comme orthodoxe. En effet, elle est généralement présentée comme keynésienne avec pour précurseurs Keynes, Hicks, Tobin et Patinkin. En référence théorique soit de la nouvelle micro-économie sans anticipation rationnelle, soit de l’appareil keynésien compatible avec les anticipations rationnelles, l’inertie

dans les salaires nominaux ou les prix génère le taux de chômage. Contrairement à la thèse développée par Friedman, les keynésiens pensent que le taux de chômage naturel n’est pas unique. D’autres développent l’idée que l’hystérésis est à la base du lien entre le taux naturel de chômage et le sentier de croissance. C’est ainsi qu’à partir de la théorie de l’hystérèse, développée par Blanchard & Summers, le taux de chômage naturel n’est pas invariant et peut augmenter durablement.

L’économiste Christelle ZENG en 2010 distinguait ainsi deux types de chômage : Si, simultanément dans les deux marchés (marché de la monnaie et marché des biens et services) l’offre est supérieure à la demande il y a chaumage keynésien. Par contre si l’offre dépasse la demande dans le marché de la monnaie et que l’effet est inverse dans le marché des bien et service, on parle de chômage classique.

Suivant la théorie structuraliste dans sa version non monétaire, il s’agit d’une théorie basée sur la rigidité du salaire réel ou de son inertie, rigidité elle-même appuyée sur la nature du salaire ou la réinterprétation contractuelle de ce salaire et faisant du taux d’intérêt réel le pivot du mécanisme de transmission.

Des ajouts monétaires peuvent renforcer plutôt qu’affaiblir ce paradigme (E. Phelps, 1990). L’amortissement du capital fixe donne naissance à un certain nombre de biens, les biens profits. Ces derniers peuvent être proposés aux ménages bien qu’ils n’aient pas le pouvoir d’achat nécessaire pour les acquérir. Par conséquent, B. Schmitt (1984), résume que le chômage involontaire se développe indépendamment du comportement des agents.

Donc, ‘’Le chômage involontaire résulte de la dépense non maîtrisée des profits monétaires sur le marché des services producteurs’’.

La théorie de l’éviction constitue un mythe réfuté par les économistes orthodoxes : selon eux, l’émission de dette publique ferait mécaniquement augmenter les taux d’intérêts et pénaliserait l’investissement privé. Stéphanie Kelton réfute ce lien mécanique et affirme au contraire la capacité des États monétairement souverains à mener une politique de bas taux d’intérêts, et à orienter la dette publique de telle sorte que celle-ci favorise l’économie et par ricochet les investisseurs du privé.

En acceptant une balance commerciale déficitaire, Stéphanie Kelton s’oppose diamétralement aux politiques de guerre commerciale menées par Donald Trump, en considérant que la garantie d’emploi serait un meilleur moyen d’éliminer le chômage que l’imposition de droits de douanes. Toutefois, elle ne défend pas pour autant les traités de libre- échange, puisqu’elle reconnaît que les pays du Sud, obligés de payer leurs importations en monnaie étrangère, auraient tout intérêt à mener des politiques protectionnistes, en attendant l’instauration d’un ordre mondial plus juste, voire d’une garantie mondiale

à l’emploi.

Le chômage involontaire résulte donc de la dépense non maîtrisée des profits monétaires sur le marché des services producteurs. L’amortissement du capital fixe donne naissance à un certain nombre de biens, les biens profits, qui peuvent être proposés aux ménages bien que ces derniers n’aient pas le pouvoir d’achat nécessaire pour les acquérir.

Par conséquent, le chômage involontaire se développe indépendamment du comportement des agents (B. Schmitt, 1984). De façon générale, on peut dire que les autorités se sont employées, à partir de 1970, à établir des points d’ancrage adéquats à moyen terme pour les politiques tant monétaires que budgétaire. Cette période s’avéra riche en enseignements sur l’interaction optimale entre ces politiques, en ce qui a trait à la stabilisation de l’économie et à la croissance


Questions Fréquemment Posées

Quelles sont les causes de l’inflation selon Jean Bodin?

Jean Bodin souligne que la cause de la cherté de toutes choses est l’abondance de la masse monétaire due à l’afflux des métaux précieux (l’or et l’argent) en provenance d’Amérique.

Comment l’offre de monnaie influence-t-elle l’inflation?

L’offre de monnaie doit suivre l’évolution de la production, ne pas l’entraver, mais aussi ne pas la dépasser, car des variations aléatoires de l’offre de monnaie peuvent entraîner des problèmes d’inflation.

Quelle est la position des monétaristes par rapport aux keynésiens sur l’inflation?

Les monétaristes s’opposent aux keynésiens en affirmant qu’une impulsion non accompagnée d’une modification du taux d’expansion monétaire n’a aucun effet sur le revenu nominal.


Questions Fréquemment Posées

Quel est l’impact de la monétisation de la dépense publique sur la croissance économique des États de la CEMAC?

Les résultats montrent des effets variés de la monétisation sur la croissance économique, avec des impacts positifs à court terme pour le Cameroun et négatifs pour le Congo et le Gabon.

Quelles recommandations sont proposées pour améliorer la gestion de la politique fiscale dans la CEMAC?

Des recommandations sont proposées pour améliorer la gestion de la politique fiscale et renforcer la stabilité politique.

Comment l’inflation influence-t-elle les dynamiques économiques des États de la CEMAC?

Les implications politiques de l’inflation sont souvent sous-estimées, pourtant elles façonnent les dynamiques économiques des États de la CEMAC.

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