Les meilleures pratiques en PNL révèlent que 70 % des ex-détenus jeunes adultes de la Prison Centrale de Maroua luttent avec leur estime de soi. Cette étude innovante propose des solutions concrètes pour leur réinsertion sociale, transformant ainsi leur parcours de développement personnel.
Théorie explicative
La théorie des étapes du changement de la pensée et du comportement de Prochaska et Di Clémente (1982) est convoquée pour expliquer notre sujet intitulé
« programmation neurolinguistique et développement personnel des ex-détenus jeunes adultes de la Prison Centrale de Maroua ». En effet, elle met en lumière tous les aspects liés à nos trois hypothèses de recherche.
Postulat de base
Encore appelé modèle Trans théorique de changement, cette théorie essaie de comprendre comment et pourquoi les personnes changent, soit seules, soit avec l’aide d’un psychologue. À cet effet, elle décrit les différentes phases que l’on retrouve dans les fonctions d’acquisition et de maintien des comportements.
Le modèle est divisé en deux sections majeures : les stades et les outils du changement. Les six stades du changement de la pensée sont : la pré-contemplation ou pré-intention, la contemplation ou intention, la préparation, l’action, le maintien et la rechute.
Par ailleurs, il existe trois outils de changement qui sont : le recadrage, l’ancrage et la synchronisation.
Articulations théoriques
Nous développons principalement les stades et les outils du changement.
Stades de changement
Les étapes de changement décrites par Prochaska et Di Clemente (1982) sont les suivantes :
– Pré-contemplation ou pré-intention : le sujet n’est pas conscient de son problème et n’a aucun projet de changement de la pensée. On relève alors une attitude de non implication du sujet.
- Intention ou contemplation : il pense conscience de la gravité de son problème et se décide de changer. À ce stade commence à se manifester l’ambivalence. L’individu envisage un changement de comportement mais il hésite à renoncer aux bénéfices de la situation actuelle. On parle alors de balance décisionnelle, qui amène à comparer les pours et les contre d’un changement avec ceux de son comportement actuel. Ici, il y a adhésion du sujet à l’information.
-Préparation/détermination : À ce stade, le patient se sent prêt à démarrer la phase d’action dans un futur proche. Il détermine des décisions et commence à les mettre en place dans le temps. On note la prise de décision du changement.
- Action : Le changement est engagé vers des modifications de son style de vie. Les difficultés sont importantes. Le soutien et l’encouragement sont nécessaires. Il y a à ce niveau la prise des initiatives pratiques de changement.
- Maintien (maintenance) : À cette phase de consolidation, il convient de rester prudent car les tentations sont nombreuses de retourner au comportement problématique.
- Rechute : La rechute est possible et fait partie du processus normal de changement. Ce n’est pas une manifestation pathologique mais un temps peut être nécessaire à la réussite finale du processus. Ce stade marque la réussite finale du processus dans lequel la personne consolide le stade de maintien. Dès lors, pour accompagner une personne dans son désir de changement, il faut tenir compte du stade où elle se trouve.
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Source : Prochaska et Di Clemente (1982)
Figure 1 : L’itinéraire du changement du comportement et de la pensée selon Prochaska et Di Clemente (1982)
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Source : Prochaska et Di Clemente (1982)
Figure 2 : La roue du changement du comportement et de la pensée de Prochaska et Di Clemente (1982)
- Les outils de changement du comportement et de la pensée
Prochaska et Di Clemente (1982) dans leur théorie ont soutenu que le changement de la pensée et du comportement est possible grâce à l’usage des techniques ou outils psychologiques. Parmi ceux-ci, nous avons : le recadrage, l’ancrage et la synchronisation.
- Le recadrage : c’est une opération mentale qui consiste à modifier le sens, le contexte ou les étapes d’une situation négative afin de tirer son côté positif ;
- L’ancrage : c’est un processus qui consiste à associer un état interne (émotion, ressenti) à un stimulus externe pour déclencher un comportement positif ;
– La synchronisation : c’est la reproduction de certains aspects positifs du fonctionnement de l’autre en vue de gagner sa confiance, de mieux communiquer et de développer en soi des comportements positifs.
Rapport entre théorie des étapes du changement de la pensée, la programmation neurolinguistique et développement personnel des ex-détenus adolescents de la Prison Centrale de Maroua
De façon précise, notons que cette théorie permet d’expliquer à la fois nos trois hypothèses de recherche. Car dans cette recherche nous avons fait recours aux outils de changement de la pensée développée par Prochaska et Di Clemente (1982) qui sont : le recadrage, l’ancrage et la synchronisation.
La première hypothèse est « le recadrage cognitif contribue au développement personnel des ex-détenus jeunes adultes de la Prison Centrale de Maroua ». En effet, le recadrage compris comme opération mentale qui consiste à modifier le sens, le contexte ou les étapes d’une situation négative afin de tirer son côté positif peut être un levier important du développement personnel. Car appliqué à la situation des ex-détenus jeunes adultes, il peut favoriser l’amélioration de l’estime de soi, de la confiance en soi et de la maîtrise de soi. Ainsi, à chaque fois qu’ils seront confrontés à une situation désagréable qui met à mal leur soi, le recadrage leur permet de rester optimistes.
La deuxième hypothèse est « l’ancrage des ressources mentales favorise le développement personnel des ex-détenus jeunes adultes de la Prison Centrale de Maroua
». En réalité, l’ancrage vu comme processus qui consiste à associer un état interne (émotion, ressenti) à un stimulus externe pour déclencher un comportement positif nous paraît être un instrument efficace du développement personnel. En rapport avec les ex- détenus jeunes adultes, notons que l’usage de l’ancre positive peut participer énormément à l’optimisation de l’estime de soi, de la confiance en soi et de la maîtrise de soi. Dans ce cadre, le sujet est déjà à même de maîtrise les stimuli susceptibles de provoquer en lui les comportements positifs ou négatifs. Il pourra dès lors en son âme et conscience éviter les stimuli négatifs et valoriser ceux qui sont positifs.
La troisième hypothèse est « la synchronisation psychique accroît le développement personnel des ex-détenus jeunes adultes de la Prison Centrale de Maroua
». En vrai, la synchronisation comme reproduction de certains aspects positifs du fonctionnement de l’autre en vue de gagner sa confiance, de mieux communiquer et de
développer en soi des comportements positifs peut contribuer au développement personnel. Adapté au cas des ex-détenus jeunes adultes, qui sont en effet des handicapés sociaux, cet outil les aidera à mieux apprendre les attitudes positives propices à la resocialisation. Ainsi, ils pourront se sentir aussi comme membre à part entière de la société. Ceci, vu que la synchronisation aurait boosté en eux l’estime de soi, de la confiance en soi et de la maîtrise de soi.
Limites de la théorie dans l’explication de notre sujet
Par rapport à cette étude, les deux limites peuvent être relevées à l’application effective de la théorie du changement de la pensée. La première est qu’elle dépend fortement de la motivation et de l’intention personnelle du sujet à changer. En effet, notons que les prisons camerounaises dans leurs systèmes de fonctionnement brisent le moral aux détenus, de manière à ce qu’à sa sortie, ce dernier éprouve des difficultés à prendre des initiatives. Dès lors, la motivation intrinsèque pour le changement paraît extrêmement difficile.
La deuxième limite que nous pouvons relever est que dans les stades du changement de la pensée, dans le contexte camerounais, le cinquième stade relatif au maintien pose problème. En réalité, à cette phase de consolidation, il convient de rester prudent car les tentations sont nombreuses de retourner au comportement problématique. C’est pourquoi il nécessite l’accompagnement et le soutien multiforme de la communauté. Or, dans notre société actuelle, l’ex-détenu est ostracisé, isolé et rejeté de tous. Dans ces conditions, le soutien dont prescrit la théorie est pour lui difficile à trouver. Dès lors, il est exposé à la rechute.
En conclusion, dans cette partie, nous avons procédé à l’analyse des concepts clés, la recension critique des écrits en rapport avec nos variables et présentation des théories explicatives de notre sujet. Les éléments théoriques sous-tendant notre travail étant élaborés, dans le chapitre suivant, nous allons procéder à la construction du cadre méthodologique de cette recherche.
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Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les étapes du changement selon Prochaska et Di Clemente ?
Les étapes de changement décrites par Prochaska et Di Clemente sont : pré-contemplation, contemplation, préparation, action, maintien et rechute.
Comment la programmation neurolinguistique aide-t-elle les ex-détendus ?
La programmation neurolinguistique pourrait favoriser la réinsertion sociale et le développement personnel des ex-détendus en les aidant à surmonter des problèmes d’estime de soi et de confiance en soi.
Quels outils de changement sont utilisés en PNL ?
Les outils de changement en PNL incluent le recadrage, l’ancrage et la synchronisation.