Les implications politiques restavèk révèlent une réalité troublante : malgré les dénonciations, cette pratique d’exploitation des enfants persiste en Haïti. Cette étude met en lumière les racines historiques et les conséquences sur le bien-être des plus vulnérables, transformant notre compréhension de l’esclavage moderne.
Le colorisme haïtien
Dans l’Haïti colonial, il y avait des divisions de caste formées par les Français. En haut de l’échelle se trouvaient les élites blanches, au milieu se trouvaient les mulâtres et en bas se trouvaient les esclaves noirs (Déus, 2018). Des documents comme le Code Noire ont confirmé que ce système de caste permettait également une certaine mobilité aux mulâtres puisque beaucoup d’entre eux étaient la progéniture d’hommes français blancs qui violaient des femmes noires asservies.
Au cours des années suivantes, la tension continue entre les élites blanches et les mulâtres augmentaient en raison de l’acquisition de terres et la richesse des mulâtres qui grimpaient de plus en plus (Déus, 2018). La situation a fait en sorte que les élites blanches imposaient des restrictions à leur encontre telles que les professions qu’ils pouvaient exercer et les quartiers qu’ils pouvaient habiter.
La soif de pouvoir des mulâtres, leur désir d’égalité avec les blancs, le refus des blancs des revendications des mulâtres jumelés au décalage de la Révolution française a conduit à la première rébellion du mulâtre dirigé par Vincent Ogé (Déus, 2018). Cette première rébellion fut un échec, mais a tout de même aboutit à l’éventuelle rébellion des esclaves de Toussaint Louverture, un esclave affranchi noir dans le nord, et André Riguad, une personne libre de couleur dans le sud de Saint-Domingue (Déus,2018). Ces tensions ont conduit à une guerre civile connue sous le nom de guerre des couteaux (Déus, 2018).
À travers divers conflits enracinés dans le colorisme en Haïti, il y a quelques faits saillants qui pourraient apporter plus de clarté à cette division basée sur la couleur de la peau: Tout d’abord l’aide du mulâtre dans la tentative des Français de renverser Toussaint et l’État noir autonome, le règne de Dessalines (ancien esclave) sur Haïti et la résistance des mulâtres contre le fait d’être étiquetés comme étant Noirs sous la déclaration de Dessalines, l’animosité des mulâtres d’être dirigés par quelqu’un qu’ils considéraient comme non éduqué, et le cas des deux Haïti après l’exécution de Dessalines avec Henri Christophe (ex-esclave noir) gouvernant le nord et Alexandre Pétion (mulâtre ) dirigeant le sud on fait contribué au maintien d’une tension relié à la couleur.
Avec la mort de Pétion et le suicide de Christophe, Boyer (mulâtre) est devenu le président d’un Haïti uni. Cependant, à l’intérieur et au-delà du règne de Boyer, les luttes de pouvoir entre l’élite militaire noire et l’élite mulâtre ont persisté au XIXe siècle, le mulâtre devenant plus éduqué, riche et politiquement puissant que l’élite à la peau plus foncée. Ce conflit et cette hiérarchie ont finalement conduit à un mouvement noirisme qui a rejeté toutes les influences blanches / mulâtres et a soutenu un sentiment nationaliste africain (Déus, 2018).
Il y a aussi des effets politiques dévastateurs du colorisme, la République dominicaine est connue depuis longtemps pour être un symbole de violence envers les Haïtiens nés en Haïti et les Haïtiens nés en République dominicaine, cela peut être retracé avec l’histoire à travers le règne d’Haïti sur toute l’île de l’Hispaniola (Déus, 2018). Après son indépendance en 1844, la République dominicaine a obtenu son autonomie par rapport à la domination haïtienne.
Au cours des 22 années d’occupation haïtienne et des années de liberté qui ont suivi, les politiciens dominicains ont alimenté la propagande anti-haïtienne, créant une association entre haïtien et la noirceur comme quelque chose à craindre et à haïr (Déus,2018).
Aujourd’hui, l’ONU (dans Déus, 2018) a considéré la situation en République dominicaine comme une crise humanitaire avec le gouvernement de la République dominicaine révoquant la citoyenneté des Haïtiens nés en République dominicaine et dirigeant les efforts de déportation à grande échelle contre cette population. Il y a même eu des incidents d’incitation à la violence contre des Haïtiens d’origine dominicaine.
Une partie de cela découle du rejet de la lignée africaine, de l’affirmation de l’ascendance européenne des dominicains et de leur relation compliquée avec la noirceur et le colorisme (Déus, 2018).
Cela a également un impact sur la façon dont certains Haïtiens s’identifient socialement, certains désirant revendiquer l’étiquette d’afro-latino mais l’accès à cette identité est refusé par les sentiments coloristes de la communauté latino-américaine (Wicks, 2011). Haïti n’est pas seulement considéré comme la première nation noire indépendante, mais aussi comme la première nation latino indépendante, et avec les populations autochtones qui habitaient Haïti avant la colonisation, les Taïnos, le lien qu’ont les Haïtiens avec les racines et les histoires latines ne peut être nié (Wicks, 2011).
Au centre de tout, cela se trouve le sentiment d’anti-noirceur, un rejet global de la noirceur qui est le catalyseur du colorisme. Aujourd’hui encore, on peut voir les effets du colorisme datant des années 1700 sur la société haïtienne actuelle à travers le culte du teint clair et la persistance de la stratification des classes sociales en fonction de la clarté du teint.
Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les origines historiques du colorisme en Haïti ?
Dans l’Haïti colonial, il y avait des divisions de caste formées par les Français, avec les élites blanches au sommet, suivies des mulâtres et des esclaves noirs.
Comment le colorisme a-t-il affecté la politique en Haïti ?
Les luttes de pouvoir entre l’élite militaire noire et l’élite mulâtre ont persisté au XIXe siècle, avec des tensions qui ont conduit à un mouvement noirisme soutenant un sentiment nationaliste africain.
Quelle est la situation actuelle des Haïtiens en République dominicaine ?
L’ONU a considéré la situation en République dominicaine comme une crise humanitaire, avec le gouvernement révoquant la citoyenneté des Haïtiens nés en République dominicaine et dirigeant des efforts de déportation à grande échelle.