Les implications politiques de la violence dans « Puisque mon cœur est mort » de Maissa Bey révèlent comment le chagrin d’Aïda transcende la simple douleur personnelle pour toucher des enjeux sociétaux profonds. Cette étude met en lumière une expression littéraire poignante, essentielle pour comprendre les traumatismes de l’Algérie des années 90.
De la société au roman dans « puisque mon cœur est mort » de Maissa Bey :
douleurs et remords :
Aida ne trouve que le chagrin et la solitude face à sa vie après l’assassinat de son fils unique et cella vraiment touchant et remarquablement douloureux.
Aida, la femme de 48 ans commence à écrire à son fils dans un cahier une lettre pour partager avec lui ses souvenirs ensemble jour après jours ainsi de chasser la douleur, le vertige et le malheur qui l’envahissent tout en valorisant sa volonté de le venger :
« J’aurais dû ; comme toutes mère digne de ce titre ; c’est-a-dire dotée d’un instant maternel surdéveloppé et soucieux avant tout de protéger son petit j’aurais dû te mettre en garde comme lorsque tu étais enfant .moi’ l’amère qui élève seule son enfant j’aurais dut répéter toutes les recommandations que
répète chaque instant de chaque jours les mères encore et encore au risque de te lasser de te gonfler comme on dit dans votre langage -mais quel risque dérisoire! »50
Elle dit aussi :
« j’ai toujours tourné en dérision ces mères exagérément anxieuses excessivement protectrice .je n’ai jamais accroché de talismans à ton cou .je n’ai jamais fait sept fois le tour de ta tète une poignée de sel dans la main en prononçant la parole rituelles .je n’ai pas pensé à s’éloigner de toi le mauvais œil et les sortilèges en prononçant à la face des envieux et des malveillants, des formules conjuratoire ces mots que disent toutes les mères :cinq dans l’œil de Satan !j’aurais dû
les murmurer à ton oreilles chaque soir ,les crier au besoin assez fort pour qu’ils s’atteignent ,pour qu’ils te retienne chaque fois que tu sortais chaque fois que tu venais me trouver dans la cuisine et me lançais un » je sors » !avant de claquer la porte »51.
La violence psychologique est l’une des figures de la violence qui menace les émotions et la psychologie de l’être humain, Maissa dans son écriture de ces lignes, elle exprime une sensation de remords, qu’elle n’était pas pour son fils la mère parfaite et idéale qui protège ses enfants de tous dangers, comme le fait des autres mères alors ce remords a influe sur sa situation psychologique et qui vise à détruire ses émotions et sa sensation.
Culpabilité ; haine et solitude :
Aida se sent seule dans la maison après la mort de son fils Nadir : tous les endroits de sa maison, tous les coins, tous les murs et toutes choses témoignent l’absence soudaine de Nadir et les souvenirs qu’il l’a laissé derrière lui :
« Ne parle pas de quelque minutes qui me sont nécessaire à présent pour préparer un repas. Je parle des moments où je dois affronter la solitude de manger seule »52.
Une solitude qui enfante le malheur et la tristesse une sensation de culpabilité et l’idée qu’elle était la mère qui n’a pas pu protéger son fils :
« La nuit enfante la solitude »53.
Au moment où Aida voit la photo de l’assassin de son fils Nadir, elle avait la haine de le tuer comme il a fait de son fils ; elle avait la haine de le venger en décrivant sa sensation de la haine par ces extraits :
« depuis que j’ai vu en photo seulement le visage de celui qui a accompli sur toi l’innommable ; l’irréparable une seule expression me trotte dans la tête .celle qu’on entend un peu trop souvent net un peu partout en ce moment j’ai la haine »54
« Oui j’ai la haine .c’est depuis que tu n’es plus la ; mon seul avoir ; mon seul bien ».55
Cette haine pour Aida est à présent sa raison de vivre :
« A présent c’est la haine qui me tient debout. Qui m’a redonné au moment où je m’y attendais le moins le gout de l’attente. Et je dirais même plus peut être aussi celui de l’espoir ».56
Elle décrit aussi cette situation ainsi :
« Toucher là juste là dans mon ventre ; cela fait comme une boule qui parfois remonte à la gorge. Une boule plus dure qu’une pierre; froide et si compacte qu’il m’est impossible d’en ignorer la présence »57
Aida a pensé vraiment de tuer l’assassin de son fils, et pour le faire elle doit d’abord maitriser ses sentiments, c’est-à-dire qu’elle doit haïr cet homme pour qu’elle puisse le venger tout en le tuant :
« Je sais maintenant qu’il faut haïr pour vouloir tuer ; il faut vraiment haïr quelqu’un du plus profond de son être pour envisager sa suppression. Pour en imaginer ; avec une délectation froide et totalement raisonnée ; le lieu ; le jouet les circonstances pour vivre dans l’espérance d’un futur proche ou la seule fois
qui vous porte est toute entière attachée à l’acte qui consiste a supprimer l’objet de cette haine« 58
Projet de vengeance :
Selon la narratrice :
« Pour autant envisager clairement de quelle façon j’allais m’y prendre .mon imagination brodait des motifs autour de mon désir de vengeance mais cela n’allait pas plus loin. Oui bien sûr… le pistolet. C’était la première étape. Indispensable pour me sentir plus forte .pour donner corps à mon projet. Irréalisable sans la collaboration de Hakim selon moi » 59
A la lumière de cette citation, la narratrice essaye de nous montrer son désir de venger et d’haïr l’assassin. La violence donc constitue pour elle la seule cause de cette souffrance qui a pour conséquence la reproduction d’autres faits violents. Autrement dit la vengeance cause la violence entre les peuples dans une société où se déroule l’injuste et l’obscène.
Basculement dans la folie :
Personne ne peut imaginer la réaction et la sensation d’Aida quand elle a reçu La nouvelle de l’assassinat de Nadir, qui a laissé un effet remarquable sur sa vie. Cette nouvelle brutale a pu changer le tout concernant sa vie son travail sa maison, toute endroit de sa vie rien ne reste comme il était auparavant des mauvaise sentiments qui s’attarde ma moralité de la mère: une souffrance ; une solitude ; vengeance; haine… Tout cela peut conduire à la « folie » ; terme utilisé par les proches d’Aida pour décrire sa situation « Seule la folie peut tout excuser »60:
« Le mot n’est jamais prononcé devant moi jamais mais il plane dans les regards s’insinues dans les gestes transparait dans la sollicitude appuyée qu’on me manifeste et que l’on me dispense avec une générosité inépuisable ; semble- t-il, se glisse dans les coups d’œil navrés ou inquiets qu’on échange; rythme les hochements de tête; affleure parfois dans les paroles et se décline dans les
objurgations; les mêmes que celles que l’on pourrait adresser à un enfant récalcitrant »61
Aida sait qu’elle a décrit par des mots péjoratifs, tels que ‘Meskina’ et ‘Mahboula’ ; des mots arabes qui signifie successivement en langue française pauvre et folle, mais Aida n’aime pas qu’elle soit faible et pauvre devant leurs proches ; c’est pour cella qu’elle préfère l’adjectif de la folie au lieu de faiblesse :
« Je sais qu’en parlant de moi ; on hésite entre deux adjectifs Meskina ou Mahboula. La pauvre ou la folie. Tout compte fait; je préfère le second; je ne veux pas être l’objet de leur pitié » 62
De plus, ses paroles, ses gestes et ses comportements laissent les gens penser qu’elle est vraiment folle.
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50 Bey,Maissa, « puisque mon cœur est mort »,paris,editionsbarzakh,2010, p59. ↑
53 Bey,Maissa, « puisque mon cœur est mort »,paris,editionsbarzakh,2010, p 58. ↑
58 Bey,Maissa, « puisque mon cœur est mort »,paris,editionsbarzakh,2010, p 128. ↑
Questions Fréquemment Posées
Comment Aida exprime-t-elle sa douleur après la perte de son fils dans le roman de Maissa Bey ?
Aida commence à écrire à son fils dans un cahier une lettre pour partager avec lui ses souvenirs ensemble jour après jour afin de chasser la douleur, le vertige et le malheur qui l’envahissent.
Quelle est la nature de la violence psychologique dans ‘Puisque mon cœur est mort’ ?
La violence psychologique menace les émotions et la psychologie de l’être humain, et Aida ressent un remords profond de ne pas avoir été la mère idéale qui protège son fils de tous dangers.
Comment la haine influence-t-elle la vie d’Aida après la mort de son fils ?
Aida décrit la haine comme sa raison de vivre, affirmant que ‘c’est la haine qui me tient debout’ et lui redonne le goût de l’attente et peut-être même de l’espoir.