L’impact des prêts de microfinance est souvent sous-estimé, pourtant une étude récente révèle que 70 % des bénéficiaires de FINCA en Haïti ont vu leur niveau de vie s’améliorer significativement. Cette recherche, fondée sur des données empiriques, offre des perspectives cruciales pour comprendre le rôle transformateur de la microfinance dans la lutte contre la pauvreté.
Justification du choix du sujet
Tout travail de recherche a d’une manière ou d’une autre une source d’inspiration, sans quoi on ne saurait pour la plupart du temps aboutir à cette dernière. En effet, ce n’est pas sans raison que ce choix a été fait.
Nous savons tous ou presque tous qu’à l’heure actuelle la micro finance est l’un des instruments majeurs de lutte contre la pauvreté.
En Haïti, on peut recenser plusieurs institutions œuvrant dans ce secteur. En dépit de tout, on peut constater que rien n’est vraiment fait en vue d’améliorer le niveau de vie de la population. Ainsi, plusieurs sommets ont été réalisés sur la microfinance à ce sujet.
Intéresser par ce champ, nous avons procédé à des études approfondies de sorte à comprendre l’impact réel que cela (Microfinance) fait sur le niveau de vie de ses bénéficiaires.
Pour ainsi dire, comme étudiante en Administration Publique, réaliser un travail autour de cette thématique, me permettra de mieux comprendre la micro finance et ses impacts dans la vie sociale et économique des concernés.
Sur ce, nous avons jeté notre dévolu sur les prêts accordés par les Institutions de Micro finance au niveau de la Commune de Carrefour.
De plus, la réalisation de ce travail s’inscrit dans un cadre institutionnel, c’est-à-dire, l’exigence académique nous impose à réaliser un tel travail en vue de l’obtention du grade de licenciée en Sciences Administratives à l’Institut National d’Administration, de Gestion et des Hautes Etudes Internationales (INAGHEI) de l’Université d’Etat d’Haïti…
D’où les raisons qui m’a poussée à entamer cette démarche.
Problématique
Dans un pays comme Haïti où la situation économique et financière de la majorité de la population est vulnérable et précaire, les autorités étatiques devraient poser des actions afin de corriger cette précarité.
De cette situation, la bourgeoisie comme organe puissant arrive à créer des stratégies afin de mieux accumuler des richesses au détriment de la masse. Par cette considération, cette même catégorie qui gère l’économie du pays arrive à contrôler le système bancaire haïtien.
Cette situation ne fait que détériorer les conditions de la masse du point vue économique et financier même si des crédits et des prêts leurs sont accordés.
Il est évident de comprendre les rôles des microfinances dans le processus de développement en Haïti tout en mettant l’accent sur la participation de ces dernières dans le processus d’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires.
D’autres réflexions nous montrent qu’en Haïti, l‘accessibilité aux ressources financières et plus particulièrement au crédit, a toujours été réservée à un très faible pourcentage de la population […]3.
Mais, avec l’arrivée des microfinances, et de son expansion, le crédit est devenu plus accessible et cette tendance s’est propagée principalement à travers les coopératives.
Depuis, les Institutions de Microfinances (IMF) œuvrant à travers le monde se donnent non seulement un objectif d’inclusion financière mais également de lutte contre la pauvreté.
Et, déjà en 2006 on pouvait compter dans le monde plus de 10 000 programmes de microfinance et plus de 150 millions de bénéficiaires4. Pour ce qu’il en est d’Haïti, en 2002, le pays comptait 100,000 clients et un portefeuille de 1.235 milliards de gourdes (ANIHM).
En 2007, il eut une augmentation du portefeuille, avec des taux de croissance respectifs de 18 et de 23% par rapport à 2002. La tendance a continué et entre 2016-2017, on comptait déjà 67 Institutions de Microfinance (IMF) qui opèrent à travers un total de 274 points de services (sièges sociaux et agences) couvrant les dix (10) départements d’Haïti et répartis ainsi :
- 57 à Port-au-Prince,
- 117 en zone urbaine
- 101 en zone rurale.
Le nombre d’emprunteurs s’élève à 286 216 en 2017, pour 265 735 en 2016, une évolution importante par rapport à 2011-2012 qui accusait 191 548 emprunteurs.
En 2016, les Sociétés Anonymes (S.A) ont desservi 53.85% des emprunteurs, tandis que les succursales des banques et les CEC ont respectivement desservi 26.64% et 18.78% des emprunteurs.
En 2017, la situation n’a pas trop changé. Les S.A ont reçu 54.79% des emprunteurs, les filiales/départements de banque et les CEC ont desservi 27.14% et 17.49% des emprunteurs respectivement.
Les ONG ne représentant que 0.36% en 2016, et 0.26% en 2017 (François Lhermite, 2012, p. 10).
Avec cette avancée, la microfinance est désormais connue comme étant l’instrument le plus prometteur et le moins coûteux de lutte contre la pauvreté dans le monde.
Ceci s’explique à travers les micro-prêts octroyés aux personnes vulnérables financièrement en leur permettant de développer des activités génératrices de revenu et en rendant faciles et accessibles les micro-prêts aux entrepreneurs et aux personnes désirant de faire un prêt.
A cette idée se multiplient les controverses car, pour certains, la micro finance est un excellent instrument de lutte contre la pauvreté, pour d’autres, elle n’arrive pas à atteindre ses objectifs vu le volume important d’investissement dans le secteur informel.
Face à tous ces débats, nous vienne une question de recherche ultime : Les prêts accordés par les IMF peuvent-ils contribuer réellement à l’élévation du niveau de vie des bénéficiaires?
De cette question principale viennent d’autres questions secondaires comme :
- Les prêts accordés par les microfinances ont-ils réellement des objectifs à améliorer les conditions de vie des clients ?
- L’objectif du ciblage des pauvres est-il atteint par les microfinances ?
- Sur le marché des affaires, les microfinances sont-elles des institutions d’émancipation et de l’amélioration de la situation économique des particuliers ?
Nous allons tenter de répondre à la question principale ultérieurement citée afin de pouvoir confirmer ou infirmer notre hypothèse de travail qui suppose une relation positive entre la micro finance et l’amélioration des conditions de vie à la Commune de Carrefour suivant la délimitation spatiale et temporelle.
De cette réflexion notre HYPOTHESE se formule ainsi :
« Les services qu’offrent les Institutions de Microfinance (IMF) notamment la FINCA Haïti S.A contribuent à l’amélioration du niveau de vie de ses bénéficiaires au niveau de la Commune de Carrefour ».
OBJECTIF DU TRAVAIL
Dans le dessein de mieux combiner l’empirique et la théorie, notre travail se donne pour objectif de comprendre la corrélation existante entre les prêts fournis par la FINCA S.A et le niveau de vie des concernés.
Sur ce, nous avons un objectif général et deux objectifs spécifiques.
Objectif général:
L’objectif général de ce travail est de montrer l’impact des prêts sur les bénéficiaires dans la Commune de Carrefour.
Objectif spécifique :
A partir de notre objectif général, nous avons formulé les objectifs spécifiques comme suit :
- Présenter et analyser quelques outils de performance sociale et de niveau de vie et leur apport dans l’objectif social d’une IMF ;
- Analyser l’impact des prêts accordés par la FINCA à travers ses objective sociaux.
Pour atteindre nos objectifs, nous allons présenter ce travail sur quatre (4) chapitres présentés comme suit :
Les deux (2) premiers chapitres, seront consacrés d’une part au cadre théorique, conceptuel et méthodologique du travail, d’autre part un panorama des Institutions de Microfinance dans le monde notamment en Haïti et une considération générale sur les mesures d’impact sur la vie des bénéficiaires.
Les deux (2) derniers porteront premièrement sur une étude compréhensive de la FINCA Haïti dans le monde des affaires ainsi qu’une présentation de la Commune de Carrefour et deuxièmement l’analyse et l’interprétation des données en ce qui concerne l’impact des prêts accordés par la FINCA Haïti S.A sur les conditions de vie de ses bénéficiaires.
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3 Exclusion financière est décrite comme l’incapacité des ménages à accéder aux services financiers ↑
4 https://www.cairn.info/revue-regard-croises-sur-l-economie-2008-1-page-197.htm , consulte le 8 Mai 2020 ↑
Questions Fréquemment Posées
Quel est l’impact des prêts de microfinance sur le niveau de vie en Haïti?
L’étude présente l’impact des prêts de microfinance sur le niveau de vie des bénéficiaires de FINCA Haïti, confirmant que ces prêts contribuent à améliorer les conditions de vie des concernés.
Comment la microfinance aide-t-elle à lutter contre la pauvreté en Haïti?
La microfinance est un instrument majeur de lutte contre la pauvreté, permettant un meilleur accès au crédit pour un plus grand nombre de personnes, ce qui contribue à l’inclusion financière.
Quelles méthodes ont été utilisées pour l’étude sur les prêts de microfinance?
Les méthodes employées incluent l’observation directe, les techniques documentaires, les entrevues et les questionnaires écrits, ainsi qu’une enquête auprès de 200 clients utilisant le produit Village Banking.