L’impact de la technologie sur la race révèle des dynamiques inattendues dans la perception des identités raciales. Cette recherche met en lumière comment les avancées technologiques, loin de réduire les inégalités, peuvent renforcer des stéréotypes, avec des implications cruciales pour la société contemporaine.
Hiérarchie globale de la race
À partir du XVIe siècle, les Européens ont commencé à être vus comme des « Blancs » et une « race civilisée » ayant la capacité de s’autodéterminer alors que ceux qui étaient originaires de l’Afrique, entre-autres groupes, étaient représentés comme « Noirs » et de « race sauvage », manquant de maîtrise de soi et d’autonomie (Goldberg 1993).
Dans la hiérarchie mondiale de la race, les Blancs ont continué à être au sommet de la hiérarchie tandis que les Noirs ont continué à être au bas de l’échelle (Wieviorka, 1998). Aux quatre coins du globe, les Blancs jouissent d’un pouvoir personnel extraordinaire et d’un privilège que leur confère la couleur de leur peau (Wade, 2012).
Les Blancs ont historiquement un statut et un privilège supérieurs, tandis que les personnes à la peau foncée et les autres personnes de couleur ont un statut inférieur et sont généralement considérées comme « l’autre ». En Australie par exemple, les Blancs continuent de jouir d’un niveau de bien-être plus élevé tandis que les peuples autochtones ou aborigènes et les Africains noirs d’Australie continuent de subir des niveaux élevés de racisme et de désavantages (Weber, 1998).
La hiérarchie mondiale de la race demeure et persiste également dans les pays asiatiques comme l’Inde, l’Indonésie, les Philippines, la Chine, le Kirghizistan la Corée du Sud ainsi que dans de nombreux pays à prédominance noirs (Weber, 1998).
Cette hiérarchie est aussi présente dans la plupart des pays d’Amérique latine comme le Brésil, la Colombie et le Venezuela (Cottrol, 2001). Cottrol, a constaté que dans la plupart des pays de l’Amérique latine, les Blancs ont généralement un statut supérieur. L’influence de l’impérialisme européen et des discours coloniaux a fait croire aux scientifiques que les Noirs étaient inférieurs aux Blancs (Cottrol, 2001).
Pour plusieurs Européens et pères d’églises en Occident, la couleur « noire » était associée aux ténèbres, au diable et au mal tandis que la couleur « blanche » était vue comme bonne et pure (Goldberg, 1993). Les Noirs étaient représentés comme moins qu’humains, des primitifs, des sauvages, des cannibales, des esclaves, des barbares, et de stupides manquant de culture, de civilisation, de moralité, de gentillesse et incapable de christianisme (Goldberg, 1993).
En raison de leur construction comme « l’autre », d’innombrables Noirs ont été incapables de surmonter les limites associées à la construction de cette identité. Cependant, en raison de leur race, les Blancs ont des avantages non mérités par rapport aux Noirs et aux autres ethnies (Weber, 1998). La lutte pour ne pas être jugée et discriminée sur la base de la couleur de la peau est réelle et décourageante pour les Noirs.
Leur couleur de peau influence la manière dont ils se déplacent, pensent et interagissent avec le monde, ainsi que la façon dont ils sont liés dans la société. Par conséquent, l’expérience globale des Noirs et leur place au bas de la hiérarchie raciale mondiale appellent à la reconnaissance de la réalité du racisme institutionnel qui est structurel (Wade 2012).
Le colorisme
La discrimination raciale est un problème omniprésent dans plusieurs sociétés. Les Noirs, les Latinos, les Asiatiques et d’autres personnes de couleur se voient régulièrement refuser l’accès aux ressources et à l’emploi et la scolarité.
Malgré ce modèle d’exclusion, les personnes de couleur ont fait de grands progrès dans la lutte contre la discrimination persistante dans le logement, le marché du travail et l’éducation. Cependant, caché dans le processus de discrimination raciale se trouve la question souvent négligée du colorisme. Le colorisme est le processus de discrimination qui privilégie les personnes de couleur à la peau claire par rapport à leurs homologues à la peau foncée (Hunter, 2007).
Le colorisme concerne le teint réel de la peau, par opposition à l’identité raciale ou ethnique. Il s’agit d’une distinction importante, car la race est un concept social qui n’est pas lié de manière significative à la biologie (Hirschman, 2004). Les personnes dont la couleur de peau plus claire bénéficient de privilèges qui sont encore inaccessibles aux personnes à la peau plus foncée.
En fait, les personnes à la peau claire gagnent plus d’argent, terminent plus d’années de scolarité, vivent dans de meilleurs quartiers et épousent des personnes de statut supérieur en comparaison aux personnes à la peau plus foncée de la même race ou ethnie (Hunter, 2007).
Les systèmes de discrimination raciale fonctionnent à deux niveaux : la race et la couleur. Le premier système de discrimination est le niveau de la catégorie raciale (c’est-à-dire noir, Asiatique, latino, etc.) (Bonilla-Silva, 2006). Indépendamment de leur apparence physique, les personnes noires de tous les teints de peau sont soumises à certains types de discrimination, de dénigrement et sont catégorisées de citoyen de seconde classe, simplement parce qu’ils sont noirs.
Le racisme sous cette forme est systémique et a des conséquences à la fois idéologiques et matérielles (Bonilla-Silva, 2006). Le deuxième système de discrimination, le colorisme, se situe au niveau du teint : peau plus foncée ou peau plus claire. Bien que tous les Noirs soient victimes de discrimination en tant que Noirs, l’intensité de cette discrimination, la fréquence et les résultats de cette discrimination varieront considérablement selon le teint (Bonilla-Silva, 2006).
Les personnes noires à la peau plus foncée peuvent gagner moins d’argent que ceux à la peau plus claire, bien que les deux gagnent moins que les Blancs. Ces deux systèmes de discrimination (race et couleur) fonctionnent de concert (Bonilla-Silva, 2006). Les deux systèmes sont distincts, mais inextricablement liés. Le racisme est un processus social systémique plus vaste et le colorisme en est une manifestation (Hunter, 2007).
Le colorisme trouve ses racines dans la période coloniale européenne, dans les plantations des Afro-Américains asservis ainsi que dans les premières hiérarchies de classe d’Asie (Ndiaye,2016). Malgré ses racines disparates, aujourd’hui, le colorisme est largement entretenu par un système de racisme blanc. Le maintien de la suprématie blanche repose sur l’idée que la peau foncée représente la sauvagerie, l’irrationalité, la laideur et l’infériorité. La peau blanche, et donc la blancheur elle-même, est définie par le contraire : la civilité, la rationalité, la beauté et la supériorité. Ces définitions contrastées sont à la base du colorisme (Ndiaye, 2016).
Questions Fréquemment Posées
Quelle est la hiérarchie mondiale de la race?
Dans la hiérarchie mondiale de la race, les Blancs ont continué à être au sommet de la hiérarchie tandis que les Noirs ont continué à être au bas de l’échelle.
Comment le colorisme affecte-t-il les personnes de couleur?
Le colorisme est le processus de discrimination qui privilégie les personnes de couleur à la peau claire par rapport à leurs homologues à la peau foncée.
Quel est l’impact historique de l’impérialisme européen sur la perception des races?
L’influence de l’impérialisme européen et des discours coloniaux a fait croire aux scientifiques que les Noirs étaient inférieurs aux Blancs.