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Analyse approfondie de l’impact de la création monétaire sur la croissance en CEMAC

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🏫 UNIVERSITÉ DE DOUALA - ÉCOLE DOCTORALE DES SCIENCES SOCIALES ET HUMAINES - Unité de Formation Doctorale en Sciences Économiques et de Management Appliquée (UFDSEMA)
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master Recherche - 2021–2022
🎓 Auteur·trice·s
NGUINI Justin Jerzy
NGUINI Justin Jerzy

L’impact de la création monétaire sur les performances macroéconomiques des États de la CEMAC révèle des résultats surprenants : alors que le Cameroun en bénéficie à court terme, le Congo et le Gabon subissent des effets négatifs. Cette étude propose des recommandations cruciales pour une gestion fiscale améliorée.


DEUXIÈME PARTIE : ÉTUDE EMPIRIQUE DE LA CRÉATION MONÉTAIRE SUR LA CROISSANCE DES ÉCONOMIES DE LA CEMAC

La création monétaire booste-elle la croissance ? c’est à cette question que la présente partie essaye d’apporter quelques éléments de réponse. Pour y parvenir, nous allons d’abord présenter en revu les études empiriques à ce sujet et détailler notre méthodologie d’étude (chapitre 3).

Par la suite, nous analyserons nos résultats et apporterons quelques recommandations de politique économique (chapitre 4).

CHAPITRE 3 : REVUE EMPIRIQUE DU LIEN MONÉTISATION- CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE

empirique, aidera les lecteurs à recueillir des informations fiables et probantes sur l’impact de la création monétaire dans les économies de la CEMAC. Le présent chapitre traite dans un premier temps, de la nécessité à maitriser la littérature empirique qui constitue une base forte de la qualité des résultats qui seront présentés (section 1).

On trouvera par ailleurs la présentation d’une méthode remarquable par son efficacité et son exhaustivité, connue sous le nom de méthode de vraisemblance particulièrement, la modélisation ARDL (section 2).

Section 1 :

Revue empirique de la relation monétisation-croissance économique

Les États contribuent à la fois à la formation de l’offre et de la demande globale. Leur particularité réside cependant dans le fait qu’ils disposent de moyens d’actions privilégiés.

D’une part, leurs moyens financiers sont considérables et justifient à eux seuls la place majeure que les décisions publiques prennent en regard de l’activité économique générale.

D’autre part, les mesures de politique économique et la possibilité légale de les imposer, les amender ou les supprimer leurs confèrent un impact très différent de celui que pourrait avoir la décision particulière d’une entreprise ou d’un ménage.

Cette section propose une littérature empirique du lien qui existe entre nos différentes variables sous étude à savoir : la masse monétaire, la croissance économique, l’inflation, le dépenses publiques et le chômage.

Masse monétaire et dépenses publiques

Nous présentons ici, non seulement le lien empirique entre masse monétaire et croissance économique (a) mais aussi celui entre dépense publique et croissance (b).

Masse monétaire et croissance économique

Berger en 1978, dans le cas de l’Amérique, en utilisant le taux de croissance des 5 dernières années précédant l’inflation, montre que le taux de croissance des prix pour une année donnée devrait être égale à celui moyen du stock de monnaie de la période précédente.

Sur la période de 1963 à 1971, la différence entre l’inflation annuelle observée et celle indiquée par le taux d’expansion monétaire n’était que 0.2%. Par contre, de 1971 à 1976 l’écart entre la monnaie et les prix est anormal.

Amiri K. (2021) a montré que la croissance de la masse monétaire ne cause pas une croissance économique tant que le niveau de l’investissement est faible. L’auteur le réalise sur les données couvrant la période de 1995 à 2018 appliquées sur un modèle VAR.

Carleson (1980) a réestime l’équation de Karnosky en utilisant une nouvelle définition de la monnaie pour la période de 1955 à 1969.

Les résultats obtenus sont peu affectés par ces modifications. La somme des coefficients estimés est non significative et le délai moyen estimé est de 10,56 trimestres.

Comme l’auteur avait pour but d’examiner la nature des délais entre monnaie et prix, il spécifie alors son équation en introduisant les indices de prix des produits alimentaires et énergétique par rapport à l’indice général des prix et deux variables binaires pour tenir compte de l’effet de contrôle des prix et des salaires.

Le délai moyen estimé par rapport aux deux périodes est respectivement de 10,5 et 5,9 trimestres. Carleson accorde deux interprétations possibles à ces résultats.

De prime à bord, avec le temps, les gens accorderont plus de poids à l’expérience récente dans la formation de leurs anticipations. D’autre part, avec le temps, la croissance de la monnaie est devenue plus prévisible.

‘‘information about changes in monetary growth will reduce the lagged impact of money in prices.’’ (K. M. Carleson, 1980, p.8).

On reconnait ici l’importance des anticipations dans le processus d’ajustement des prix à un changement monétaire. Ce résultat obtenu est compatible avec les modèles développés par Lucas et Barro.

Dans ce modèle, seule la croissance monétaire non anticipée a un effet sur le secteur réel.

Un changement de masse monétaire parfaitement anticipé aura un impact immédiat et complet sur les prix. Sur la base des données issues de la Banque Mondiale et de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) au cours de la période allant de 1980 à 2008, Nguena C. L. (2012) trouve un résultat contraire à l’hypothèse d’étude, à savoir que la crédibilité de la politique monétaire en matière de stabilité des prix aurait nécessairement un impact positif sur la croissance économique.

Dépenses publiques et croissance économique

Il existe une littérature abondante sur les effets des dépenses publiques sur la croissance économique. Pour certains, le gouvernement fournit un ensemble de biens publics (l’éducation, la santé, les infrastructures, etc.) qui sont bénéfiques pour la croissance économique ; alors que pour d’autres, l’augmentation des dépenses publiques est accompagnée par un accroissement des taxes et une monétarisation du déficit budgétaire, lesquels dénaturent l’allocation des ressources et réduisent la croissance.

Easterly et Wetzel (1989) ont conclu qu’une augmentation des dépenses publiques implique un accroissement des prélèvements fiscaux et une hausse du déficit budgétaire, ces deux éléments ayants pour effet la création de distorsions dans l’économie et l’effet d’éviction du secteur privé.

Par contre, l’accroissement des dépenses publiques peut également entraîner la croissance économique par son impact sur la consommation (effet keynésien), si l’horizon des consommateurs est tel qu’il ne s’agisse pas d’un ajustement fiscal futur (Artus (1996)).

Devarajan, et al. (1996) ont trouvé qu’une hausse des dépenses publiques exerce un effet positif sur la croissance du PIB.

Ojo et Oshikoya (1995) ont fait une étude portant sur les pays africains et ils ont montré qu’une hausse des dépenses publiques réduit la croissance du PIB par tête.

En considérant le ratio du déficit budgétaire plutôt que celui des dépenses publiques, Ghura et Hadjimichael (1996) ont trouvé également une relation négative et significative avec le taux de croissance du PIB par tête.


Questions Fréquemment Posées

Quel est l’impact de la création monétaire sur la croissance économique en CEMAC?

Les résultats montrent des effets variés de la monétisation sur la croissance économique, avec des impacts positifs à court terme pour le Cameroun et négatifs pour le Congo et le Gabon.

Comment la masse monétaire influence-t-elle les dépenses publiques?

La section présente le lien empirique entre masse monétaire et croissance économique ainsi que celui entre dépense publique et croissance.

Quelles recommandations sont proposées pour améliorer la gestion de la politique fiscale en CEMAC?

Des recommandations sont proposées pour améliorer la gestion de la politique fiscale et renforcer la stabilité politique.

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