Quels résultats sur l’identité et l’exil dans Sebbar ?

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🏫 Université 8 Mai 1945 Guelma - Faculté des Lettres et des Langues - Département des Lettres et de la Langue Française
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2016/2017
🎓 Auteur·trice·s
Mlle Touil Imene, Mlle Mouassa Ilham
Mlle Touil Imene, Mlle Mouassa Ilham

L’identité et exil chez Sebbar révèlent un tiraillement poignant entre deux cultures. Comment la quête de soi dans Je ne parle pas la langue de mon père transforme-t-elle la souffrance en création littéraire? Une exploration essentielle pour comprendre les enjeux de l’appartenance.


Présentation de l’auteur

Leïla Sebbar est née le 19 novembre 1941 à Aflou, son père est algérien et sa mère est une française, ses parents sont des instituteurs dans l’école laïque de la république française. Au moment où se termine la guerre d’Algérie, Leïla Sebbar abandonne son pays à l’âge de dix- huit ans et elle part en France, pour terminer ses études supérieures de lettres, ensuite elle acquiert son diplôme en littérature française.

Cette fille est le fruit d’un mariage métissé, l’existence de diverses cultures chez Leïla Sebbar conduit à une certaine complexité de statut. En effet, grâce à l’association de ses parents, elle se voit au milieu de deux cultures, deux langues, deux religions, celles de ses origines parentales, cet état a engendré chez elle une personnalité déséquilibrée. C’est pour cette raison elle dévoile dans ses écrits la filiation rompue de son histoire. Ainsi, elle exposera grâce à la création littéraire une incessante quête de soi et d’identité perdue.

Leïla Sebbar est l’écrivaine de plusieurs essais, on peut citer: On tue les petites filles (1978), des romans et des récits, on peut noter à titre d’exemple: La Seine était rouge (1999), Fatima ou les Algériens au square (1981), Shérazad : 17 ans, brune, frisée, les yeux verts (1982), Parle mon fils parle à ta mère (2005), Je ne parle pas la langue de mon père (2003), Des nouvelles comme : Nouvelle de la guerre d’Algérie, Trente ans après, Le silence des rives. Ses textes ont traduit en différentes langues.

A la fin des années soixante-dix, Leïla Sebbar devient professeur de Lettres et diffuse, ses premiers écrits. Ensuite, elle oriente des recueils collectifs de textes des auteurs qui traitent à la fois l’histoire pendant la colonisation et l’histoire postcoloniale, on cite : Une enfance Outremer, C’était leur France, Mon père. Ce style d’écriture était considéré comme une autobiographie qui réunit le texte à la quête du père « l’étranger bien-aimé » et la terre natale.

En effet, ses textes sont traversés par des thèmes qui ont pour objectif la coïncidence de deux préoccupations principales dans un même ouvrage, tels que les mariages mixtes, le Maghreb et la France, la contradiction entre les deux pôles nord et sud de la Méditerranée, ainsi l’Orient et l’Occident. Dans ses récits, Leïla Sebbar relate, d’une part, la situation de la femme dans la société arabo-musulmane ; et d’autre part, les conditions de la deuxième génération des jeunes exilés en France et les obstacles rencontrés comme le voyage, la quête identitaire, l’exil, la marginalisation, la guerre et l’errance.

Présentation de l’œuvre

Je ne parle pas la langue de mon père est un roman autobiographique rédigé par l’écrivaine Leïla Sebbar, cet ouvrage forme un parcours symbolique au pays du père, un voyage initiatique aux sources algériennes. Ce récit est un travail de pensée et de raisonnement qui transporte à la fois une histoire d’une recherche des origines doublées, et une enfance gravée dans la mémoire de son auteure dans une période difficile vécue durant la colonisation française dans les années cinquante.

Leïla Sebbar est née dans une famille francophone, ses parents sont des instituteurs à l’école laïque de la république française. Son père, est un algérien, il parle couramment le français et avait d’ailleurs eu son diplôme dans une institution normale prodigieuse en langue française. Sa femme est une française de France.

Dans la maison de Sebbar la langue arabe est complètement étrangère, la seule langue partagée, c’est la langue de l’amour de ce couple rare que forme les deux parents, le père ne communique jamais avec sa fille, sa femme ou ses enfants dans sa langue maternelle, l’arabe, il ne leur a jamais transmis sa langue, même quand ils étaient en Algérie.

L’écrivaine conçoit que cette méconnaissance de la langue arabe l’a arrachée de la société algérienne et de ses racines paternelles.

En effet, Leïla Sebbar dans cette œuvre veut faire un arrêt sur un passé lointain que le père n’a pas voulu retourner. Elle nous fait pénétrer au cœur d’une enfance algérienne essentiellement problématique, mais également elle tente de compléter les bribes de son histoire, l’histoire d’un père qu’elle aime et glorifie depuis toujours.

En relatant consciencieusement les scènes qui restent gravées dans sa mémoire. Son âge enfantin vécu à Hennaya, ainsi les anecdotes racontées dans les rues indigènes par les uns et les autres, des injures lancées en arabe vers elle et ses sœurs par les fils du quartier lorsqu’elles traversent le chemin de l’école, également l’amitié qui les attachaient à leurs bonnes Aïcha et Fatima, ainsi les entrevues et les rencontres avec la famille paternelle notamment ses tantes, dont elle note que leur mentalité est bien différente de celle de sa mère française.

Leïla Sebbar remarque, relie, résulte. Et pour répondre aux interrogations que le père a toujours évitées, elle s’appuie sur son imagination, sa production littéraire remédiant en quelque sorte sa douleur. La clarté et le style d’écriture de Leïla Sebbar offrent une émotion enfoncée d’un peuple et celle d’une famille tenue dans un entre-deux culturel. Cela permet à l’écrivaine de tresser avec aptitude un succès et une victoire littéraire.

Étude analytique du titre

Pour obtenir une meilleure interprétation du récit, nous devons d’abord analyser un élément très important qui nous a interpellées avant la lecture du roman, il se présente comme la clé qui conditionne la lecture de toute œuvre.

Occupant ainsi une place remarquable dans le paratexte, le titre est le premier contact entre le roman et le lecteur, parfois il reste le seul souvenir dans nos mémoires.

En effet, le titre est un énoncé publicitaire qui sert à désigner le contenu de l’œuvre aussi il accorde chez le lecteur une certaine curiosité, il joue le rôle d’un séducteur.

Nous avons trouvé que le titre de notre corpus : Je ne parle pas la langue de mon père, comme un texte publicitaire qui accroche l’attention et porte en lui plusieurs significations à travers lesquelles l’écrivain accorde au lecteur la liberté d’interprétation, c’est pour cela que nous lui avons réservé une place importante dans notre travail de recherche.

Je ne parle pas la langue de mon père est un titre facile à mémoriser, allusif (ne dit pas tout), il est composé d’une phrase verbale déclarative où il y a négation. L’emploi du mot

«Langue» et «père» nous indique là qu’il s’agit d’un élément central dans le récit. La manifestation du «Je » avec majuscule dans le titre peut indiquer un récit autobiographique, l’écrivaine utilise le « je » ici volontairement comme si elle voulait dire que le roman raconte une histoire réelle et toute reconstruction des lieux et des événements est véritable. Je ne parle pas la langue de mon père, cette formule donne un relief dramatique en exprimant un rapport à la langue parentale, ce type de titre invite à briser le naturel (chaque fille parle la langue de son père) ce qui n’implique pas une vision positive à propos de contenu.

Pour une première lecture, nous ne comprenons pas grand-chose de ce constat mais après nous pouvons émaner vers plusieurs significations, on peut conjecturer sur certaines :

Je ne parle pas la langue de mon père peut signifier: mon père ne m’a pas apprise sa langue, la langue de sa terre et de son peuple, autrement dit le père ne voulait pas transmettre sa langue maternelle à sa fille et plutôt il communique avec elle en langue française. Le mot

« père » qui est attractif nous laisse comprendre qu’il s’agit d’un événement très important, l’écart de la langue française, ce qui reste à savoir les raisons qui ont poussé ce père de ne pas parler sa langue maternelle que nous considérons comme la véritable intrigue. Il s’agit ici d’une interruption de la transmission, cela peut révéler la souffrance et le malaise que vit l’écrivaine.

Nous avons une autre interprétation de ce titre mystérieux Je ne parle pas la langue de mon père, peut désigner je n’apprendrais pas la langue de mon père ou je ne veux pas l’apprendre, Leïla refuse d’apprendre la langue de son père (langue arabe), pour aller à la recherche de la liberté et de la parole, Il se peut qu’elle les a trouvées dans une autre langue, en l’occurrence, la langue française.


Questions Fréquemment Posées

Qui est Leïla Sebbar et quelle est son origine?

Leïla Sebbar est née le 19 novembre 1941 à Aflou, d’un père algérien et d’une mère française, tous deux instituteurs dans l’école laïque de la république française.

Quel est le thème principal du roman ‘Je ne parle pas la langue de mon père’?

Le roman ‘Je ne parle pas la langue de mon père’ explore la quête identitaire de Leïla Sebbar, marquée par l’exil et le déracinement, ainsi que le tiraillement entre la langue française et la langue arabe.

Comment la langue influence-t-elle l’identité de Leïla Sebbar dans son œuvre?

Dans son œuvre, Leïla Sebbar souligne que la méconnaissance de la langue arabe l’a arrachée de la société algérienne et de ses racines paternelles, ce qui contribue à sa quête identitaire.

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