Analyse des effets de la monétisation sur la CEMAC : étude de cas

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🏫 UNIVERSITÉ DE DOUALA - ÉCOLE DOCTORALE DES SCIENCES SOCIALES ET HUMAINES - Unité de Formation Doctorale en Sciences Économiques et de Management Appliquée (UFDSEMA)
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master Recherche - 2021–2022
🎓 Auteur·trice·s
NGUINI Justin Jerzy
NGUINI Justin Jerzy

L’étude de cas sur la monétisation révèle des effets inattendus sur les performances macroéconomiques des États de la CEMAC : alors que le Cameroun en tire profit, le Congo et le Gabon subissent des revers. Découvrez comment ces résultats peuvent transformer la gestion fiscale et renforcer la stabilité politique.


L’impact de la création monétaire sur les performances macroéconomiques des États de la CEMAC révèle des résultats surprenants : alors que le Cameroun bénéficie d’effets positifs à court terme, le Congo et le Gabon subissent des conséquences négatives. Cette étude propose des recommandations cruciales pour optimiser la gestion fiscale et assurer la stabilité politique.


Par ailleurs, la littérature qui a montré que les excédents budgétaires ne nuisaient pas à la croissance économique (Alesina et al., 2019) est dans ce cas ignorée tout en heurtant les principes Keynésiens. La théorie monétaire moderne a ici l’incapacité d’expliquer la bonne santé des économies qui pratiquent l’excédent budgétaire ce qui conduit à une erreur d’analyse.

L’erreur ici est de soutenir dans le cadre des équations de la comptabilité nationale qu’un excédent budgétaire devrait provoquer une baisse de l’épargne et de la consommation. Tout cet ensemble de limites évoquées à l’encontre des propositions des néo-chartalistes pose donc dans notre étude, un problème de création de la monnaie au sein de la sous-région CEMAC.

Ce fait nous stimule à la question suivante :

Quel est l’effet réel de la création monétaire sur la croissance économique des pays membre de la CEMAC ?

Autrement dit, l’effet d’une telle politique ne diffère-t-il pas d’un pays à l’autre, bien qu’ils appartiennent à une même sous-région et qu’ils soient rattachés à une même Banque Centrale ? Il existe ainsi une controverse quant aux effets réels de la monétisation sur la croissance des États. Certains chercheurs pensent que la création monétaire a un impact négatif sur la croissance, tandis que d’autres voient une corrélation positive. Ce dualisme d’idées nous conduit alors à deux questions subsidiaires :

La monétisation n’est-elle pas source d’inflation ?

  • Quel est l’impact de la création monétaire sur le chômage ?

Cette étude vise ainsi à analyser l’effets de la création monétaire sur la croissance économique des six États membres de la CEMAC. De cet objectif principal, découlent deux objectifs spécifiques :

  • Mettre en lumière les interactions entre monétisation et inflation en zone CEMAC ;
  • Évaluer le lien entre la création monétaire et le taux de chômage dans la sous-région.

Il est considérable d’examiner les interactions entre création monétaire et croissance économique ainsi que les conséquences qui en découlent. L’étude de ces liens permettra ainsi à la sous-région de mettre en place une politique fiable pour l’atteinte des objectifs d’émergence, de protection de la nature et de développement durable.

Les neochartalistes affirment que la monétisation permet d’accélérer la croissance des pays les moins développés et garantie la stabilité de celle des pays riches. Dans le but d’examiner l’impact de la monétisation sur la croissance des États de la CEMAC, et, en référence à cet apport théorique, nous évoquons l’idée que la création monétaire booste la croissance économique des pays les moins riches.

Cette hypothèse capitale donne lieu à deux hypothèses particulières : La théorie monétaire moderne propose un financement des déficits par création monétaire, et réfute toute idée selon laquelle ce mode de financement pourrait générer une éventuelle inflation. Pour les auteurs, l’inflation est causée par la sous-production des entreprises et non par une augmentation de la quantité de liquidité en circulation dans une économie d’où l’hypothèse suivante :

H1 : La monétisation n’est pas source d’inflation.

R. Wray (1998) et Bell (2000) concluent que créer de la monnaie garantie le plein emploi. Dans le même ordre d’idée, S. Kelton (2020) affirme ces conclusions et considère l’État comme un employeur en dernier ressort. Ces affirmations nous conduisent à l’hypothèse :

H2 : La création monétaire est négativement corrélée au chômage.

L’intérêt de ce travail peut être perçu en deux dimensions. D’une part, il est personnel, c’est pour nous un plaisir de traiter un sujet du domaine des politiques économiques, car nous estimons que les recherches sur le sujet contribueront à améliorer notre expérience dans ce domaine de connaissance. À partir de ce sujet, nous avons une occasion propice d’approfondir la théorie sur la création de monnaie qui est un outil indispensable à la croissance d’un État dans l’actuel monde.

D’autre part l’intérêt est scientifique, car, ce travail constitue un document qui met en évidence, d’un point de vue théorique, des éléments de réponse à certains débats. En effet, il est généralement admis que la théorie moderne de la monnaie serait inadaptée aux réalités des économies africaines. Cela est d’autant plus important, si l’on tient compte de l’amnésie dont les politiques économiques de la zone CEMAC font actuellement preuve, par rapport à l’actuelle mondialisation.

Pour vérifier nos hypothèses et apporter des éléments de réponse à nos questions de recherche, des régressions des séries temporelles utilisant l’approche autorégressive à retards échelonnés (ARDL) de Irving FISHER sont appliquées et exploitées. En effet il s’agit des modèles dynamiques désignés en langue anglaise par « AutoRegressive Distributed Lag ».

Par opposition aux modèles simples qui, donnent l’explication des effets immédiats ou qui ne sont pas fonction du temps dans l’explication d’une série chronologique, ceux dit ARDL ont l’avantage de prendre en compte le délai d’ajustement, les anticipations, bref la dynamique temporelle et rendre plus robuste les prévisions et l’efficacité des politiques (décisions, actions, etc…) (J. Kibala, 2018).

En effet, ces modèles permettent d’estimer les dynamiques de court terme et les effets de long terme pour des séries Cointégrées ou même intégrées à des ordres différents comme le mentionne le test aux bornes de Pesaran et al. (1996), Pesaran et Shin (1995), et Pesaran et al. (2001).

Cette méthodologie est appliquée sur des données actualisées de la World Development Indicator (WDI) ; Des Statistiques de Finance Publique (SFP) du FMI et des rapports de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC). Parmi ces variables nous avons :

La masse monétaire : il s’agit de notre principale variable explicative qui va jouer le rôle de création de monnaie par son augmentation. Le Produit intérieur brut par habitant : variable dépendante pour la mesure de la croissance économique. À cause de ses relations ambivalentes avec la croissance économique, le taux d’inflation est donc considéré comme l’une de nos variables de contrôle. Le Taux de chômage est une variable qui nous permettra de voir si l’on se reproche du plein emploi ou non dans le but de baisser considérablement le chômage involontaire. Notre étude tiendra aussi compte d’autres variables de contrôle indispensables dont l’influence améliore la qualité des résultats : les revenus fiscaux et la population active.

Pour atteindre l’objectif susmentionné, notre travail est articulé de la manière suivante : Après l’introduction générale, nous abordons dans le chapitre premier, l’approche conceptuelle et les performances macroéconomiques des pays de la CEMAC. Le chapitre deux traite de la revue de la littérature théorique pour faire un inventaire de l’existant sur le sujet. Au chapitre trois, nous proposons une revue empirique et décrivons la méthodologie de notre travail. Le chapitre quatre est quant à lui axé sur l’analyse et l’interprétation des résultats avant de proposer des recommandations de politiques économiques et conclure l’étude.


Questions Fréquemment Posées

Quel est l’impact de la création monétaire sur la croissance économique des pays de la CEMAC ?

L’étude analyse l’impact de la création monétaire sur la croissance économique des États de la CEMAC, montrant des effets variés, avec des impacts positifs à court terme pour le Cameroun et négatifs pour le Congo et le Gabon.

La création monétaire est-elle source d’inflation dans la zone CEMAC ?

L’hypothèse de l’étude est que la monétisation n’est pas source d’inflation, car l’inflation est causée par la sous-production des entreprises et non par une augmentation de la quantité de liquidité en circulation.

Quel est le lien entre la création monétaire et le chômage dans la CEMAC ?

L’étude propose l’hypothèse que la création monétaire est négativement corrélée au chômage, suggérant que créer de la monnaie garantit le plein emploi.


Questions Fréquemment Posées

Quel est l’impact de la monétisation de la dépense publique sur la croissance économique des États de la CEMAC?

L’impact de la création monétaire sur les performances macroéconomiques des États de la CEMAC révèle des résultats surprenants : alors que le Cameroun bénéficie d’effets positifs à court terme, le Congo et le Gabon subissent des conséquences négatives.

La monétisation est-elle source d’inflation dans les pays de la CEMAC?

La théorie monétaire moderne propose que la monétisation n’est pas source d’inflation, car l’inflation est causée par la sous-production des entreprises et non par une augmentation de la quantité de liquidité en circulation.

Quel est le lien entre la création monétaire et le taux de chômage dans la CEMAC?

L’hypothèse avancée dans l’étude est que la création monétaire est négativement corrélée au chômage, ce qui signifie qu’elle pourrait contribuer à réduire le taux de chômage.

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