Le cadre théorique gestion de l’eau révèle des disparités surprenantes dans l’irrigation du périmètre de Digoterie, où des terres restent mal desservies malgré des efforts de réhabilitation. Cette étude propose des solutions innovantes pour optimiser la distribution et renforcer les capacités des irrigants, avec des implications cruciales pour la durabilité agricole.
CHAPITRE VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Cette étude sur la situation de distribution et gestion de l’eau d’irrigation a été réalisée sur le périmètre irrigué de Digoterie dans la commune de Môle Saint-Nicolas. Elle visait à analyser les paramètres techniques et sociaux de répartition et de gestion de l’eau d’irrigation afin de renforcer les capacités techniques et sociales de gestion de l’association d’irrigants du périmètre.
Après les différentes méthodes utilisées et en fonction du mode de fonctionnement du périmètre, nous avons pu évaluer les paramètres essentiels pour la programmation de l’irrigation et analyser la structure de gestion du périmètre.
Les résultats ont montré que le périmètre est alimenté par un débit de référence de 27 l/s pour une superficie de 54.68 hectares. Les besoins en eau calculés pour satisfaire la demande des cultures pour le mois le plus exigeant est de 99.7 mm et correspond à un DFC de 0.62 l/s/ha calculé à partir d’un temps d’arrosage de 16 heures par jour.
Avec ce DFC, le débit de référence peut permettre d’irriguer seulement 44 ha. Ce qui nous a conduit à faire une planification de l’irrigation rationnelle en utilisant la méthode de tour d’eau. Une dose d’arrosage de 20.25 mm calculée en fonction du type de sol et de la profondeur racinaire des cultures, une fréquence d’arrosage de six (6) jours ont été retenus.
Le temps que doit mettre un usager pour apporter la dose d’arrosage avec le débit disponible est estimé à deux (2) heures par ha. En fonction de ces paramètres et la configuration du réseau, nous avons proposé deux calendriers d’irrigation au sein du périmètre en indiquant la fraction de superficie des quartiers hydrauliques qui pourrait être irriguée et le temps d’arrosage alloué à chaque quartier.
Cela pourrait contribuer à une meilleure distribution de l’eau entre les irrigants et permettra d’éviter les conflits amont/aval au niveau du périmètre.
Par ailleurs, l’analyse de la gestion sociale de l’eau a montré que le schéma d’organisation actuel du périmètre n’est pas adapté à sa gestion, les usagers n’ont pas de formations adéquates sur les techniques d’application de l’eau à la parcelle. À ces difficultés s’ajoutent le manque d’habilité des membres du comité et du personnel chargé de la distribution de l’eau pour assurer efficacement leurs fonctions.
Toutefois, le périmètre présente des atouts sur lesquels les autorités nationales ou locales peuvent agir pour le renforcer. Les analyses montrent que sur le plan logistique, l’association est équipée et les infrastructures du réseau sont en bon état.
Ainsi, l’hypothèse de départ est vérifiée, car après ces analyses nous arrivons à montrer la possibilité d’avoir une répartition équitable et une gestion rationnelle de l’eau, d’où une meilleure gestion du périmètre.
Toutefois, ces nouvelles modes de fonctionnement demandent une forte sensibilisation des usagers et une motivation de la part des membres du comité de gestion du périmètre et aussi des mesures permettant d’apprécier le débit d’eau circulant au niveau du réseau et les travaux de curage et d’entretien des canaux doivent être effectués régulièrement.
En résumé les recommandations suivantes sont à prendre en compte en vue de résoudre les problèmes auxquels font face le périmètre.
Sur le plan technique
- Installer un appareil de mesure de débit au niveau du 1er bassin de distribution afin d’apprécier régulièrement le débit circulant au niveau du réseau ;
- Sécuriser les vannes au niveau de chaque prise alimentant les canaux secondaires pour la mise en œuvre du tour d’eau ;
- Installer des vannettes au niveau de chaque prise alimentant les canaux tertiaires ou les parcelles pour réduire les pertes ;
- Augmenter le niveau de technicité des agriculteurs en organisant des séminaires sur les techniques culturales, la préparation des sols et la gestion des campagnes agricoles ;
- Ajouter des clés au niveau de la vanne d’admission et la vanne de chasse pour faciliter la rentrée et la sortie d’eau au niveau du réseau ;
- Installer une station météorologique afin de collecter les données climatiques de la zone ;
- Vérifier la capacité de rétention des sols du périmètre, au cours des années, qui pourrait être variée avec le temps ;
- Mettre en place des abreuvoirs et des lavoirs au niveau du périmètre afin de protéger les bassins de distribution et les canaux des actions anthropiques ;
- Mettre en place un programme de formation sur les paramètres liés à la programmation de l’irrigation et les techniques d’application de l’eau à la parcelle au profil des usagers ;
- Mettre en place des structures de protection du bassin versant afin de protéger les infrastructures du réseau et de permettre une meilleure recharge de la nappe, d’où une augmentation du débit de la rivière ;
- Entamer des recherches afin de trouver d’autre alternatif pour augmenter le débit disponible au niveau du périmètre. Des recherches sur le niveau de la nappe par exemple.
Sur le plan social
- Mettre en place un programme de formation sur les aspects relatifs à la gestion d’une association au profit des membres du comité ;
- Réviser la composition du comité directeur selon la configuration du réseau notamment avec un représentant par bloc au niveau du comité ;
- Sensibiliser les usagers sur les horaires de distribution de l’eau proposés dans le cadre de cette étude ;
- Sensibiliser les usagers pour le paiement des redevances et le bon usage des infrastructures du réseau afin d’assurer la pérennité du périmètre ;
- Donner plus de formation et d’équipements au personnel chargé de la distribution de l’eau ;
- Réviser et renforcer le comité de surveillance afin d’assurer le suivi et le contrôle des activités au sein du périmètre ;
- Entamer la mise en place des services de base notamment des centres de santé, des bureaux administratifs, etc. ;
- Renforcer les relations entre l’AIPD et le comité de gestion du Bassin versant ;
- Faire la promotion pour l’utilisation d’autres formes d’énergies à la place du charbon de bois pour la protection du bassin versant ;
- Mettre en place un programme de formation sur le plan technique au profit des agriculteurs de manières à ce qu’ils s’investissent dans d’autres activités génératrices de revenus, comme l’élevage intensif durant les périodes de soudure ;
- Mettre en place un système d’Adduction d’Eau Portable et d’Assainissement dans la zone ;
- Investir dans des projets sur le plan éducatif et sanitaire pour faire face aux enjeux sociaux ;
- Accélérer les démarches pour la reconnaissance légale de l’AIPD auprès de la Mairie et du MARNDR afin d’augmenter le niveau de légitimité de l’association.
Questions Fréquemment Posées
Comment améliorer la gestion de l’eau d’irrigation à Digoterie ?
Pour améliorer la gestion de l’eau d’irrigation à Digoterie, il est recommandé d’installer un appareil de mesure de débit, de sécuriser les vannes, d’augmenter le niveau de technicité des agriculteurs et d’organiser des séminaires sur les techniques culturales.
Quel est le débit de référence pour le périmètre irrigué de Digoterie ?
Le débit de référence pour le périmètre irrigué de Digoterie est de 27 l/s pour une superficie de 54.68 hectares.
Pourquoi la gestion sociale de l’eau est-elle importante dans le périmètre de Digoterie ?
La gestion sociale de l’eau est importante car l’analyse a montré que le schéma d’organisation actuel n’est pas adapté, et les usagers manquent de formations adéquates sur les techniques d’application de l’eau à la parcelle.